10.000 participants parmi lesquels… un bon millier de militants ultra-violents. « C’est calme pour l’instant, mais on s’attend à des heurts », confirme, à BV, un responsable des forces de l’ordre impliqué sur place. Il évoque « plusieurs dizaines de fichés S » déjà identifiés dans la zone. Les militants les plus dangereux « viennent d’un peu partout en Europe : Suisses, Italiens, Allemands… », énumère-t-il.
« Viens te former un petit peu à l’Antirep »
La préfète des Deux-Sèvres a, comme l’an dernier en mars, interdit la manifestation. Le décret que nous avons consulté sur le site de la préfecture donne des éléments… décoiffants. Ainsi, les collectifs Bassines non merci, Les Soulèvements de la Terre et le mouvement d’extrême gauche ATTAC étaient convoqués, le 12 juillet, à la préfecture : ils n’ont pas pris la peine de se déplacer. Ils n’ont pas non plus jugé utile de déclarer cette manifestation qui mobilise plus de 3.000 membres des forces de l’ordre. À quoi bon ? La préfecture, elle, craint des dégradations partout où ils se déplacent, puisqu’ils ont annoncé leur volonté de « rayonner dans le Poitou et alentour ».
La préfète note aussi le contenu affiché de certaines formations militantes du Village de l’eau. Comme ces sessions d’apprentissage à la lutte contre les gendarmes, soit une formation à « l’anti-répression » (« antirep », dans leur jargon) sous le titre : « Antirep : s’outiller face à la répression ». « Viens te former un petit peu à l’Antirep, invitent nos amateurs d’eau. On abordera ensemble les thématiques de la garde à vue (GAV), de la sécurité numérique, du contrôle d’identité mais aussi la répression dans nos groupes et nos actions et comment y faire face ensemble, en défense collective (sic) ». Un petit b.a.-ba de la sédition, en somme, à l’ancienne. Une autre « formation » invite à « connaître les armes de la police ». Et pas pour lui passer un coup de main... Car, poursuit le document signé par la préfète des Deux-Sèvres, « ces organismes sont connus pour leurs incitations à la désobéissance civile ainsi que pour leurs actions radicales et violentes ». Pas des perdreaux de l’année ni des ours en peluche. Ils ont recours à « un vocabulaire guerrier », précise le document, et se disent prêts à mener « des combats antiracistes, féministes, contre l’oppression coloniale et les diverses formes de gouvernement autoritaire ». Dans ce cas… Quelle serait la réaction de nos médias de gauche, si prompts à prêcher la morale « républicaine », si des mouvements de droite dispensaient ce type de « formation » ? On entend d'ici les cris d'orfraie.
Violence sans fin et impunité
Ce n'est pas comme si ces ennemis féroces de nos agriculteurs en étaient à leur coup d'essai. La préfète fait le bilan de leurs manifestations : le 21 septembre 2021, 20.000 euros de dégâts, deux gendarmes blessés ; le 6 novembre 2021, 400.000 euros de dégâts et trois gendarmes blessés ; le 29 octobre 2022, 61 gendarmes blessés par les manifestants qui lancent des pierres, des cocktails incendiaires et des chandelles romaines. Le 25 mars 2023 (notre photo), lors de la dernière édition de ces petites réjouissances écolos, la préfète évoque « un niveau de violence inédit » avec l’usage « en très grand nombre » de « cocktails Molotov, mélanges incendiaires à retardement », mortiers d’artifice ou pierres. Bilan humain et matériel : 49 gendarmes blessés, quatre véhicules de gendarmerie détruits. Sans parler des dégâts matériels et psychologiques auprès des agriculteurs pris pour cibles. Bilan judiciaire : seize militants seulement condamnés, dont huit avec sursis… Mais la dissolution des Soulèvements de la Terre demandée par Darmanin a été suspendue par le Conseil d’État en août 2023.
C’est que le pouvoir est très occupé à interdire des mouvements d’extrême droite de première importance : L’Alvarium, Les Remparts, La Traboule, Top Sport Rhône… Rendez-vous, donc, cette semaine à Melle pour les images de la destruction, encore, et d’une guerre anti-flics menée en toute impunité par l’extrême gauche européenne. Et on se retrouve l’an prochain pour une nouvelle démolition des retenues d’eau nécessaires à nos agriculteurs. Car sous Macron, les mots passent mais les maux demeurent.
Marc Baudriller