Des soldats médaillés
Athlétisme, vélo, judo, escrime, natation… C’est sur les tatamis de l’Arena Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel, que la France a remporté ses premières médailles de la compétition. Du bronze pour Shirine Boukli en judo, dans la catégorie moins de 48 kilos, et de l’argent pour Luka Mkheidze, dans la catégorie moins de 60 kilos. Loin d’être de simples judokas, ces deux sportifs de haut niveau sont aussi engagés dans l’armée ; la marine nationale pour Boukli et l’armée de terre pour Mkheidze. Comme eux, ce sont pas loin de 150 athlètes, sélectionnés pour les JO de Paris 2024, qui servent dans les armées françaises. Au sein de l’équipe française de judo, quatre militaires français ont déjà été médaillés. Outre Shirine Boukli et Luka Mkheidze, la sextuple championne du monde dans les moins de 63 kilos, Clarisse Agbegnenou, adjudant dans la gendarmerie, a décroché le bronze, et le matelot Joan-Benjamin Gaba repart médaillé d’argent dans la catégorie des moins de 73 kilos.
Une armée de champions au sein de laquelle évolue également la sabreuse française Manon Brunet-Apithy, maréchal des logis dans la gendarmerie nationale, qui a fait résonner la première Marseillaise sous la verrière du Grand-Palais. Du côté du canoë, le Breton Nicolas Gestin, désormais champion olympique en slalom canoë monoplace, sert quant à lui dans l’armée de l’air et de l’espace. Parmi ces sportifs militaires, on peut également citer Léo Bergère, sergent dans l’armée de terre et médaillé de bronze au triathlon, après une magnifique course dans la Seine et les rues de la capitale ; son camarade Pierre Le Corre, triathlète également, qui arrive au pied du podium ; Thomas Chirault, sergent dans l’armée de terre, qui décroche l’argent au tir à l’arc en équipe ; ou encore Anthonye Jeanjean, lui aussi sergent au sein de l’armée de terre, qui vient de remporter une médaille de bronze en BMX Freestyle. Autant de champions qui font rayonner la France et son armée.
Au-delà de ces médaillés, près de 80 sportifs français, sélectionnés pour ces Jeux olympiques, servent sous les drapeaux. Un contingent auquel il convient d’ajouter des athlètes paralympiques, également membres de cette armée des champions : ils débuteront leurs Jeux à la fin du mois d’août. Près d’un athlète sur sept sélectionné pour les Jeux de Paris est ainsi sous contrat militaire. De quoi renforcer le lien armée et nation.
Le bataillon de Joinville
Tous sont engagés au sein du bataillon de Joinville du Centre national des sports de la défense (CNSD), établi à Fontainebleau. En échange d’un soutien financier et matériel de l’armée, ces athlètes s’engagent à suivre avec sérieux leurs entraînements et leurs compétitions et à être un ambassadeur des armées en France et à l’étranger. Ils doivent, par ailleurs, 25 jours aux armées pour des opérations de communication ou des stages.
Du temps du service militaire obligatoire, les sportifs de haut niveau faisaient fréquemment leurs armes au sein de ce bataillon. Michel Platini, Jacques Anquetil, Yannick Noah, David Douillet, Jean-François Lamour, Guy Drut ou encore Fabien Galthié sont ainsi passés par ce centre. Et comme lors de chaque olympiade, ces athlètes patriotes portent ensuite haut les couleurs de leur pays !
Clémence de Longraye