Au lieu de céder à des tentations communautaires, les députés français devraient défendre avec force, au sein du Parlement européen, notre singularité nationale : celle de la laïcité et de la séparation stricte des pouvoirs religieux et politiques. Ces valeurs, qui placent la liberté individuelle, la liberté de conscience et l’égalité devant la loi au-dessus de toute considération communautaire ou confessionnelle, sont essentielles à la cohésion de notre société et de notre continent.
L’histoire de l’Europe est celle d’une libération progressive à l’encontre des dominations théocratiques et confessionnalistes. Ce combat est loin d’être achevé et il reste une cause commune avec ceux qui, aujourd’hui encore, cherchent à échapper à ces oppressions, que ce soit en Europe ou dans le monde arabo-musulman. En ce sens, leur destin et le nôtre sont liés.
Je pense particulièrement aux femmes, aux intellectuels et aux minorités religieuses, qui sont les premières victimes de l’intolérance islamiste, aussi bien sur notre sol qu’au-delà de nos frontières. Il est regrettable que nombre de ceux qui sont venus en Europe pour fuir l’oppression théocratique se retrouvent aujourd’hui trahis dans leurs aspirations à la liberté, victimes d’un antiracisme dévoyé par des politiciens clientélistes et autres influenceurs identitaires qui propagent un véritable discours de haine.
La liberté d’expression, la liberté de religion ou de non-religion, la liberté de conscience et de jugement, la neutralité de l’espace public et le refus de la reconnaissance des communautés aux dépens des droits individuels sont au cœur de notre civilisation européenne et doivent donc être au cœur du projet européen.
Notre combat doit avoir un objectif : qu’un jour, ces événements nous paraissent futiles, comme une tentative vaine de travestir le sens véritable des valeurs européennes. Alors, nous célébrerons la lutte contre l’intolérance et la défense des libertés publiques, au lieu de promouvoir des discours de victimisation qui menacent la cohésion de nos sociétés.