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[EXCLUSIF] Meurtre de Subles : le gérant de la discothèque témoigne

Subles

Kylian Binard, 17 ans, boxeur prometteur et champion de Normandie, a été poignardé à mort à la sortie de la discothèque « L’Octavia » à Subles, dans la nuit de samedi 28 à dimanche 29 septembre. Le jeune homme, accompagné d’amis, s’apprêtait à quitter les lieux lorsque Nasser B., 24 ans, a été interpellé sur le parking, l’arme du crime encore en main. Charlie Madelaine, gérant de la discothèque, était présent. Il livre un témoignage exclusif à Boulevard Voltaire.

« Une soirée classique » qui tourne au drame

Selon Charlie Madelaine, la soirée avait commencé comme n’importe quelle autre. « C’était une soirée classique », explique le gérant, habitué à gérer de nombreux jeunes dans son établissement. À la fermeture de la discothèque, vers 6h30 le matin, « il y avait encore à peu près une vingtaine de personnes », rapporte-t-il. Kylian Binard, qui avait utilisé une fausse carte d'identité pour entrer (selon le gérant, formel), « comme beaucoup de jeunes de son âge », était présent dans la discothèque avec son groupe d'amis. Malgré son jeune âge, le jeune homme était autorisé à être présent dans l’établissement, conformément à la loi, à condition d'être accompagné par un adulte, ce qui était le cas ce soir-là.

Les choses ont basculé lorsque Kylian et ses amis se sont dirigés vers la sortie : ils ont croisé le groupe de l’auteur présumé du coup de couteau. D’après le gérant, l’altercation entre les deux groupes n’a pas dégénéré tout de suite en bagarre. « Pendant que les portiers réglaient la situation, une personne s’est rendue à sa voiture et est revenue avec un couteau », relate-t-il, précisant que la victime a été frappée plusieurs fois par cette personne, dont un coup mortel à la gorge. « L’auteur du coup de couteau est sorti à 6h40 de la discothèque. À 6h42 il mettait les coups de couteaux [qui ne sont pas visibles à la caméra, un bus obstruait son champ de vision, NDLR] et Kylian est vite tombé derrière le bus », indique Charlie Madelaine.

Une équipe réactive, mais impuissante

Malgré l’intervention immédiate de son équipe de sécurité, composée d’un ancien militaire et d’autres employés formés aux gestes de premiers secours, Kylian Binard a succombé à ses blessures. « Ma compagne, la directrice de l’établissement, s’est tout de suite rendue auprès de la victime pour lui porter les premiers secours, mais rien n’y a fait », déplore Charlie Madelaine. « Toute sa vie, elle aura cette image en tête. »

« Un autre de mes agents de sécurité a repéré une personne recouverte de sang qui essayait de donner quelque chose à ses amis », se souvient le gérant avant de poursuivre : « [L’auteur présumé] a réussi à se refaufiler dans ses jambes et partir en courant à la barrière de l'établissement. Ils l'ont couru derrière lui et lui ont fait un croche-pied. Il est tombé et de là ils l'ont maîtrisé jusqu'à ce que les forces de l'ordre arrivent ». L’auteur présumé des coups, vêtu d'un « sweat blanc » maculé de sang, a rapidement été intercepté par un agent de sécurité sur le parking. Nasser B. a été maîtrisé sur place avec l'arme du crime en main. « Les pompiers et forces de l’ordre, prévenues immédiatement, sont arrivées en moins de sept minutes », relate encore M. Madelaine.

Un établissement fermé par respect pour la famille

Le gérant, encore sous le choc, a pris la décision de fermer temporairement l’Octavia. « Peu importe les sanctions ou non que la préfecture me donnera, j’ai décidé de fermer l’établissement jusqu’à nouvel ordre par respect pour la famille et parce que ni mes équipes, ni moi, ne sommes prêts à ça », confie Charlie Madelaine, visiblement bouleversé par les événements.

Concernant l’état de Kylian lors des faits, le gérant de l'établissement s’est entretenu avec l’entraîneur du jeune boxeur. « Il m’a dit que c’était un garçon avec une bonne hygiène de vie et qui buvait peu », précise-t-il. Pour l’heure, une enquête confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Caen est en cours afin de faire toute la lumière sur ce nouveau drame.

Julien Tellier

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