L’association Coallia, active notamment dans l’hébergement d’urgence et les activités médico-sociales, est largement subventionnée par les pouvoirs publics. C’est aussi une maison de retraite dorée et, pour certains, une corne d’abondance.
Un microcosme qui se suit, se soutient et vit bien, comme en témoigne le salaire confortable du directeur général de Coallia, Arnaud Richard : 257 574 euros en 2019. « Malgré cela, on a dû lui faire des saisies sur salaire, notamment un chèque en urgence aux impôts de 5 000 euros ! », lâche un ancien du siège. Comptez 160 000 euros pour le directeur régional d’Île-de-France, 130 000 euros pour son adjointe, et entre 80 000 et 100 000 euros pour un directeur d’unité territoriale.
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Depuis juin 2017, c’est la « bande à Borloo », dixit un ancien employé, qui dirige l’association. Le président, Jean-François Carenco, d’abord, directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo au ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, préfet d’Île-de-France, président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), puis ministre délégué chargé des Outremer (2022-2023). Avec lui, le directeur général depuis 2018, Arnaud Richard, ex-député UMP puis UDI des Yvelines et conseiller parlementaire de Borloo de 2002 à 2009.
(…) Une gestion opaque, une nébuleuse de hauts fonctionnaires, un pied dans la politique, l’autre dans les affaires ; une association qui fait penser à une entreprise privée, avec sa hiérarchie, ses passe-droits et son résultat annuel qui s’apparente parfois à un chiffre d’affaires.
La politique est bien arrimée à Coallia. L’État, évidemment, mais aussi un conseil d’administration composé de l’ancien secrétaire général de l’Élysée de 2005 à 2007, Frédéric Salat-Baroux, ou encore l’ancien directeur adjoint du logement et de l’habitat de la Ville de Paris, Xavier Ousset. L’ex-ministre du logement sous François Hollande, Emmanuelle Cosse, est, quant à elle, élue présidente de l’entreprise sociale pour l’habitat Coallia Habitat, en 2019.
Valeurs actuelles a enquêté, des semaines durant, sur cette association, ses réseaux, à éplucher des dizaines d’e-mails, de factures, de statuts d’entreprise, à établir des liens et à découvrir des ponts entre des prestataires aux allures d’hommes de paille. Car ce qui semble se cacher derrière ce que l’on peut qualifier de “système Coallia” est un possible scandale financier, le tout avec l’argent des contribuables.
https://www.fdesouche.com/2024/10/09/association-coallia-le-juteux-business-de-limmigration/