Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La rupture à l’envers

ministere.jpg

Gaëtan de Capèle

Il ne fallait pas attendre de miracle du budget 2025. Aux manettes depuis cinq semaines et confronté au désastre des comptes publics, Michel Barnier a fait du « colmatage », pour reprendre le mot de Valérie Pécresse. Mais, de ce projet de loi de finances enfanté dans la douleur - et loin de sa version définitive, une fois remouliné au Parlement -, on retiendra avant tout que la France renoue avec la maladie de l’impôt. Et dans les grandes largeurs : là où le gouvernement assure combler un trou de 40 milliards aux deux tiers par des économies et à un tiers par de la fiscalité, le Haut Conseil aux finances publiques, refaisant les comptes, constate l’inverse. Cette purge fiscale marque une rupture inquiétante avec les dernières années.

D’abord pour les grands contribuables, déjà taxés à haute dose, à qui va désormais s’appliquer un ISF qui ne dit pas son nom. Que la droite ressuscite cet impôt honni et contreproductif, fût-ce temporairement - vraiment ? -, ne manque pas de piquant. Le choc est aussi rude pour les entreprises, qui vont subir une surimposition sur les bénéfices, des taxes sectorielles (automobile, aéronautique, maritime...) et la suppression massive d’exonérations fiscales. Ces décisions mettent un coup d’arrêt à la politique dite de l’offre, qui a permis de restaurer leur compétitivité, de créer de l’activité, de l’emploi... et des recettes fiscales.

Les économies promises, de leur côté, ne sautent pas aux yeux. Pour un ménage, cela consiste à se serrer la ceinture. Dans le charabia budgétaire, il s’agit de dépenser plus, mais moins que prévu. Remboursement de soins, indexation des retraites, niches fiscales... Sans surprise, les services de Bercy ont ressorti leur rabot afin de récupérer les milliards nécessaires pour faire l’appoint. Mais, sur le fond, rien n’a changé. Les effectifs la fonction publique demeurent pléthoriques, les couches administratives toujours aussi nombreuses, l’absentéisme galope, la réforme de l’assurance-chômage est enterrée... L’an prochain, Michel Barnier ou son successeur se retrouvera face à la même équation. Et demandera, la main sur le cœur, des « efforts exceptionnels et temporaires » aux mêmes contribuables.

Source : Le Figaro 11/10/2024

PS/ Il faut toutefois préciser que le gouvernement de Michel Barnier n’a eu qu’une bonne quinzaine de jours pour élaborer un Budget, qui ne manquera pas d’être rectifié. On n’allait tout de même pas demander aux crânes d’œuf de Bercy de renverser table. Ils ont fait ce qu’ils savent faire, à savoir appliquer les éternelles recettes de la macro économie apprises à l’Ena (Note de Synthèse nationale).

http://synthesenationale.hautetfort.com/

Les commentaires sont fermés.