Dans les tourments du XXe siècle qui n’en a pas manqué figurent l’Orient complexe, le pétrole, la guerre froide aux marches du Vieux Continent, les exactions de la SAVAK (la police secrète iranienne) et, pour finir, la révolution qui couve sous le turban des mollahs.
L’Histoire nous a rattrapés, nous, Français, un jour de février 1978, quand l’ayatollah Khomeini est venu s’installer à Neauphle-le-Château avec un simple visa touristique. Dans ses mémoires (Dans le secret des princes, Stock), Alexandre de Marenches, ancien patron de la DGSE, assure que le chah aurait refusé son expulsion, arguant que Khomeini était mieux en France que dans son Proche-Orient. Et c’est vrai qu’il était bien, en France, Khomeini, courtisé par toute la gauche, des journalistes aux comédiens en passant par les intellectuels - Michel Foucault et Jean-Paul Sartre en tête -, qui voyaient dans l’homme en noir une nouvelle figure christique en lutte contre le capitalisme, à l’instar des Mao et autres Pol Pot qu’ils chérissaient alors.
Éternels « idiots utiles », ils n’ont rien vu venir !
Quarante ans ont passé, le mal s’est enraciné et la gauche, éternelle idiote utile, n’a rien voulu voir. Sous prétexte, cette fois, de lutte contre « l’islamophobie » d’une extrême droite fantasmée, elle est plus que jamais complice de l’islamisation de nos sociétés.
Comme le disait récemment Florence Bergeaud-Blackler (auteur très menacée du livre Le Frérisme et ses réseaux : l’enquête, aux Éd. Odile Jacob), dans un entretien au Figaro, « un programme très structuré et systématique de déstabilisation de nos sociétés européennes […] est à l’œuvre depuis quarante ans ». Or, si « la gauche considère cette hypothèse comme complotiste, la droite la prend au sérieux mais s’abstient de tout engagement pour des raisons électoralistes et pour ne pas être assimilée à l’extrême droite ».
La conjugaison de la « cécité idéologique » propre à la gauche et d’une immigration devenue incontrôlable, parce que volontairement incontrôlée, nous entraînent inexorablement vers le chaos. « Des élus de droite ne sont pas hors de tout soupçon, mais cela reste au niveau des appareils politiques », dit F. Bergeaud-Blackler. Mais « à gauche, c’est tout le tissu social – les associations antiracistes, les associations d’aide aux droits au logement, les LGBTQI, les associations prétendument écologistes, etc. – qui s’est allié à l’islamisme et à son cousin indigéniste, par opportunisme ».
Les prochains sur la liste
Emmanuel Razavi, grand reporter et spécialiste du Moyen-Orient qui vient de publier La Face cachée des mollahs (Éd. du Cerf), confirme lui aussi, au micro de Raphael Landau, « la stratégie de djihad global » de l’Iran. Une volonté inscrite dès 1979 dans le préambule de la Constitution de la République islamique d’Iran. Cela, dit-il, « commence avec la République islamique, continue avec la Palestine. Et 45 ans plus tard, ils disent que la prochaine étape, après la Palestine et Israël, c’est l’Occident. » Nous y sommes.
Lors du 40e anniversaire de l’avènement de la République islamique d’Iran, en 2019, le quotidien L’Orient-Le Jour était allé à la rencontre d’un ancien militant du Tudeh, le Parti communiste iranien, en pointe dans la révolution de 1979. Cet ancien révolutionnaire rouge confesse à voix basse : « On ne prenait pas au sérieux ces groupes d’islamistes. Ils avaient un très faible niveau de compréhension socio-économique. Pour nous, le soulèvement de 1979 devait être une transition vers le socialisme. Manifestement, on s’est complètement plantés. » Il poursuit : « On vivait dans l’illusion, on pensait qu’au final, les islamistes n’auraient jamais la possibilité de s’approprier la révolution. » Aveuglés, comme la gauche aujourd’hui, « on ne pensait pas que la révolution allait se transformer en cauchemar islamiste ».
Les mollahs ont installé leur régime de terreur. Ses anciens alliés du Tudeh, accusés d’espionnage et de haute trahison, ont fini comme les autres : pendus. La révolution dévore toujours ses enfants. Les troupes de Mélenchon ne feront pas exception.