Maurice Bernard
Hier matin, vendredi 10 octobre, à l’Heure des pros, le journaliste Gauthier Le Bret révèle, à propos du dérapage budgétaire (180 milliards de déficit cette année, au lieu des 128 milliards initialement annoncés) que le littérateur Bruno Le Maire, accessoirement ancien ministre des Finances, « contacté par le service public », a répondu au journaliste, par un texto : « La vérité finira par éclater. Je ne peux pas parler maintenant mais la vérité finira par éclater »…
Réaction à chaud, sur le plateau, du socialiste André Vallini, ancien secrétaire du gouvernement Valls : « (…) On se rend compte aujourd’hui que les services de Bercy avaient alerté les ministres, et donc le président, du dérapage qui se profilait, du dérapage qui se confirmait, et pendant des mois et des mois, les ministres ont ignoré les notes qu’on leur faisait passer, l’Élysée a refusé de voir la réalité en face… Le rapporteur général du budget au Sénat, Husson, et le président de la commission des finances, tous les deux, ont dit : "on nous cache des choses". Bercy a dit : "Non, non, on ne peut pas vous en parler" et Le Maire et d’autres ont dit : "Il faut un projet de loi de finances rectificative au printemps parce que ça dérape", avant les européennes, et l’Élysée a dit : "Non, parce qu’il y a les européennes qui arrivent". Donc pendant six mois, on a dissimulé la réalité aux parlementaires. C’est très grave, ce qui s’est passé. (…) il y a peut-être une saisine de la Cour de justice de la République qui est dans l’air ».
On le voit, ça commence à sentir à plein nez la fin de règne (même s’il y en a encore, en principe, pour un peu plus de deux ans), le coup de pied de l’âne, le règlement de comptes… Pour le shérif Macron, c’est déjà O.K. Corral. Le goudron et les plumes ne sont plus très loin… « Vae victis » (Malheur aux vaincus) !