A l’occasion du salon de Paris, les constructeurs automobiles sortent du bois et se mettent à parler, il est question de leur survie. La voiture électrique plafonne et les baisses annoncées des aides augurent d’une catastrophe à venir. Les ventes de véhicules thermiques plafonnent aussi, la paupérisation orchestrée porte ses fruits et acheter une voiture n’est plus possible pour beaucoup de gens. Rappelons qu’en France, l’âge de l’achat de la première voiture neuve se situe au-delà de 50 ans, soit un vrai luxe. La volonté actuelle, celle qui part du postulat que rouler en voiture électrique va permettre d’influer sur le climat de la Terre dans cinquante ans, est fausse.
Non seulement elle est fausse, mais elle est ahurissante en regard de la production de carbone naturel, par les volcans ou les incendies de forêt, ou le transport par cargos géants et pourtant tous se repose dessus pour avancer des solutions qui ne marcheront pas, puisque partant d’un postulat erroné. Les constructeurs et les sous-traitants veulent des aides, ce qui constitue un nouveau non-sens, puisque quand un produit est bon, il n’a pas besoin d’aide. On rappelle que l’État, avec ses 200 milliards donnés aux entreprises chaque année, créée de la distorsion en permettant à des secteurs entiers, non viables de subsister contre toutes les lois élémentaires du marché, comme les voitures ou les trottinettes électriques en libre service par exemple, qui n’ont jamais été et ne seront jamais rentables. Et l’État choisit une autre voie, très habituelle : la taxe.
Il ne va plus subventionner cette voiture électrique qui n’a pas fait ses preuves, mais taxer de plus en plus lourdement la voiture thermique, pour, non pas que les acheteurs choisissent l’électrique, mais qu’ils le fassent par obligation, ce qui est forcément voué à l’échec étant donné qu’ils ont déjà une baisse significative de leur pouvoir d’achat. Il s’agit ni plus ni moins que d’une volonté délibérée de liquider la filière automobile française et européenne. A terme, ce ne sera pas électrique ou thermique, mais plus de voiture du tout, les ayatollahs verts ne s’en cachent même pas, veulent carrément supprimer les voitures individuelles et limiter les trajets en avion, ceci alors que les enquêtes montrent que 80 % des automobilistes sont attachés au principe de la voiture familiale. En France, cette filière automobile ne représente plus que 350 000 emplois, on en était encore à plus d’un million dans les années 80. Rappelons que la production industrielle en France pèse moins de 10 % de l’activité.
Au RPF, nous avons un éventail de solutions pour permettre de reprendre la main sur ce secteur.
– Alléger les normes du contrôle technique de manière spectaculaire. Pneus, freins, éléments de sécurité principaux, pas plus. Laisser tomber la pollution, de toute façon, les moteurs thermiques ont fait de tels progrès qu’ils rivalisent avec la voiture électrique en termes de bilan carbone. Le carbone, qui rappelons le, n’est pas un polluant.
– Supprimer le contrôle technique des motos : les premiers retours de cette nouvelle obligation ne montrent rien de vraiment significatif.
– Faire baisser le prix des voitures en supprimant l’électronique inutile, dont personne ou presque ne se sert au quotidien et qui est tout le temps en panne. Promouvoir la possibilité d’une construction basique, simple, parfaitement suffisante pour aller au travail, faire ses courses et emmener les enfants à l’école. Même au besoin, en instaurant une norme franco-française, avec une voiture qui ne sera homologuée qu’en France et fabriquée obligatoirement en France.
– Supprimer le permis à points. Il a pour conséquence de faire perdre le permis à des professionnels et des particuliers gros rouleurs, qui perdent leurs points un par un ou deux par deux, pour des infractions mineures et se retrouvent sans permis sans jamais avoir été vraiment dangereux.
– Ramener les autoroutes et les ouvrages d’art dans le giron de l’État. Le système qui consiste à en confier la gestion à des sociétés privées débouche sur les autoroutes les plus chères d’Europe, avec des rentabilités offertes à des actionnaires amis, au-delà des 20 %, c’est tout simplement dément.
– Relancer la construction amateur et artisanale en permettant de faire rouler des voitures de très petite série, comme cela a pu se faire en France après-guerre, avec l’émergence de nombreux petits constructeurs. Là encore, avec une possibilité d’homologation sans crash-test, d’une voiture aux technologies simples. Ce ne sont de toute façon, pas ces voitures rares, proches de la voiture de collection, qui sont impliquées dans les accidents les plus graves.
– Faire baisser la fiscalité sur les carburants, de manière à permettre à tout le monde d’utiliser plus souvent sa voiture pour les loisirs familiaux et les vacances. Actuellement, le déplacement en voiture pour les vacances prend une proportion impensable dans le prix total d’un séjour.
– Instaurer un ferroutage obligatoire des camions qui ne font que traverser la France. Construire les infrastructures qui vont le permettre, la plupart du temps, entre le Nord de la France et l’Espagne ou l’Italie, de manière à ce que le coût soit équivalent, pour les transporteurs, à un trajet routier.
– Arrêter les maires, comme Anne Hidalgo et quelques autres, partis dans des croisades insensées contre les automobilistes, avec des systèmes de taxation hors-sol et des décisions iniques dont l’efficacité n’est jamais évaluée. En rappelant la prépondérance de l’État dans le domaine de la circulation en lieu et place de petits marquis écolos qui n’en font qu’à leur tête.
– Reprendre l’entretien des infrastructures, pour partie abandonné et qui a fait régresser la France de manière spectaculaire dans le classement européen en matière de qualité du réseau routier et qui est une cause importante d’accident.
– Reconnecter les bassins de productions aux établissements scolaires voisins et remettre en selle les processus d’apprentissage et d’alternance.
En revenir globalement à une attitude pragmatique, dans un secteur où des idéologues déconnectés de la réalité d’une majorité de Français et d’Européens, sont parvenus à imposer des directions qui sont en réalité des impasses. Il faudra évidemment en revenir à l’annulation de cette décision inique de stopper la vente des voitures thermiques en Europe. Non seulement elle n’a aucun impact sur le climat de la planète, mais elle en a d’autant moins que seule l’Europe est concernée, laquelle représente moins de 300 millions d’automobilistes. Il faut laisser faire le marché, laisser les constructeurs rivaliser et permettre au meilleur compromis d’émerger, sans intervention de l’État. S’accrocher à cette échéance de 2035 est tout simplement grotesque.
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Pierre Duriot : porte parole du Rassemblement du Peuple Français.