C’est la réponse du berger à la bergère. Dans sa course effrénée vers l’électorat populaire, la candidate démocrate s’est en effet vantée d’avoir, en 1983, alors qu’elle était étudiante, fait un job d’été chez McDo. Selon ses dires, Kamala Harris aurait « alterné entre la caisse enregistreuse, la friteuse et la machine à glaces d’un restaurant d’Alameda, près d’Oakland en Californie ». Ce qui suffirait à la ranger, il faut croire, parmi la classe ouvrière américaine.
« Fake news », crie le camp d’en face : Kamala n’a jamais bossé chez McDo ! D’ailleurs, l’entreprise n’a pu, pour l’heure, confirmer le moindre travail de la candidate. On ne trouve pas trace de Mme Harris dans les employés du McDo d’Alameda, cet été-là, et voilà Donal Trump, en bon communicant, qui saute sur l’occasion et se transforme en marchand de frites.
Oui, c’est le degré zéro de la politique. Mais l’Amérique, c’est ça !
À moins d’un mois des élections américaines, la chaîne W9 a proposé une série documentaire intitulée USA 2024 (à voir en replay). Au fil des épisodes thématiques, on découvrait une société au bord de la guerre civile où les citoyens fuient d’un État à l’autre pour échapper qui au wokisme outrancier, qui au rigorisme républicain. L’excès est partout, des concours où des obèses s’empiffrent jusqu’aux salons d’armes à feu où des gosses tirent au fusil d’assaut. La société explose de toute part, obsédée par la race et le genre – ou plutôt l’abolition du genre –, recyclant la tartufferie puritaine en totalitarisme woke, le seul réel objectif étant encore et toujours le business.
À ce jeu, Trump ne trompe personne : qu’on l’aime ou pas, il est ce qu’il semble être. Il en va autrement de son adversaire qu’un pseudo-job d’été chez McDo à l’âge de vingt ans ne suffira pas à transformer en élue du « petit peuple racisé ». À noter, déjà, qu’elle n’est ni afro ni prolo, puisque née d’un professeur d’université jamaïcain et d’une mère oncologue, originaire de Madras, dans le sud de l’Inde, et qui deviendra elle aussi professeur de l’université prestigieuse McGill à Montréal.
Le parti de l’argent n’est pas celui qu’on croit
Les sommes engagées dans la campagne américaine défient l’entendement. À noter que les démocrates pulvérisent les records, depuis quinze ans. Un article des Échos, en mars 2024, révèle que « Barack Obama avait déjà fait exploser les compteurs en 2008, avec une campagne chiffrée à plus de 750 millions de dollars, uniquement construite sur fonds privés ». On rappellera qu’elle est plafonnée, en France, à 23 millions d’euros.
La campagne de Biden, en 2020, a dépassé le milliard de dollars quand celle de Trump plafonnait à 800 millions. Celle qui l’avait porté au pouvoir en 2016 restait largement en dessous des 400 millions, quand celle des démocrates frisait les 600 millions. Le parti de l’argent n’est pas celui qu’on prétend.
Le 5 novembre prochain, comme à chaque scrutin maintenant, la bataille des comptes et décomptes de voix tiendra le monde en haleine. Et l’on apprendra sans doute qu’un autre record a été battu, pulvérisant celui de 2020 quand, « tous candidats confondus », il a été dépensé « plus de 10 milliards de dollars » pour la seule campagne.