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“J’ai reçu de nombreuses demandes d’euthanasie dans ma carrière de médecin. Toutes ont disparu dès que l’on apportait une réponse”

“J’ai reçu de nombreuses demandes d’euthanasie dans ma carrière de médecin. Toutes ont disparu dès que l’on apportait une réponse”

Alors que les débats sur le texte de loi sur l’euthanasie devraient reprendre au Palais-Bourbon en janvier, Philippe Juvin, député LR, maire de La Garenne-Colombes de 2001 à 2022 et chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou (Paris 15e), a été interrogé dans Famille chrétienne. Extraits :

Comment accueillez-vous la reprise du « dialogue » autour du projet de loi sur la fin de vie, annoncée par le Premier ministre Michel Barnier ?

Si c’était un dialogue, je l’accueillerais avec sérénité. Mais ce n’en est pas un. J’ai vécu la première étape des débats parlementaires avant la dissolution. C’était une offensive, à bien des égards, aveugle, qui forçait un texte dont les limites étaient sans cesse repoussées. Je crains que l’on ne reparte avec un tel état d’esprit.

Sur quels points le texte, tel qu’il pourrait arriver devant l’Assemblée nationale début 2025, vous inquiète-t-il ?

Tout d’abord, le fait qu’il n’y ait plus deux textes distincts – l’un sur les soins palliatifs et l’autre sur l’aide à mourir –, comme cela nous avait été promis, est un problème majeur. Le deuxième point, c’est que nous considérons que l’euthanasie et le suicide assisté ne sont pas des soins. Or, cela est compris comme tel par le député Olivier Falorni et les promoteurs de cette loi. J’ai reçu de nombreuses demandes d’euthanasie dans ma carrière de médecin. Toutes ont disparu dès que l’on apportait une réponse au patient ou à la famille. On sous-estime tout à fait la question sociale. Quand vous êtes pauvre ou seul, sans personne pour vous tenir la main, cela peut faire naître des envies de mort. Ma crainte, c’est que cette loi, conçue par des personnes bien portantes, qui n’ont jamais vu un mort et redoutent la déchéance – et qui n’en a pas peur ? – ne s’applique qu’aux plus modestes. C’est ce que l’on observe en Amérique du Nord. Nous craignons aussi que le champ d’application ne s’étende. Pour vous dire l’état d’esprit des débats dans l’Hémicycle : l’euthanasie des mineurs a failli être adoptée ! Le projet de loi concerne désormais des catégories de personnes qui décéderont «à moyen terme». Qu’est-ce que cela signifie ? En tant que médecin, je sais approximativement dire quand il reste quelques heures à vivre à un patient, éventuellement quelques jours. Mais quelques mois, on ne sait pas. […]

https://lesalonbeige.fr/jai-recu-de-nombreuses-demandes-deuthanasie-dans-ma-carriere-de-medecin-toutes-ont-disparu-des-que-lon-apportait-une-reponse/

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