Parmi les passages obligés de ce genre de déplacements officiels, il y a toujours des entretiens avec les habitants du quartier. On se souvient que Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait promis « le Kärcher™ » à une brave dame qui n’en pouvait plus de « ces racailles ». Vingt ans plus tard, les racailles font la loi. À Rennes comme ailleurs, cependant, il y a toujours des gens qui vivent dans ces quartiers que l’État a abandonnés. Ils n’ont pas les moyens d’en partir. On leur refuse même, parfois, un relogement. Or, justement, parmi les interlocuteurs de M. Retailleau, il y avait une dame dont le témoignage était édifiant. Son mari est malade, sa fille la supplie de déménager pour que sa vie ne soit plus en danger, elle évite le centre commercial qui est en bas de chez elle car elle a trop peur de s’y promener… mais il n’est pas possible de lui donner un autre logement social. La raison en est bien simple : la « mairesse » de Rennes les a promis à des migrants. On ne peut pas satisfaire tout le monde.
Il faut regarder cet échange entre un ministre que l’on sent honnêtement préoccupé par ce qu’il voit et ces femmes qui lui expliquent à quoi ressemble le quotidien des Français qui vivent dans une cité sous emprise. « On entend les tirs de kalachnikov », « on n’est plus en France », disent-elles. Une autre habitante dit que ce quartier, jadis « vivant », a aujourd’hui radicalement changé en dix ans seulement. Qu’est-ce qu’il peut bien s’être passé en une décennie, dans les cités ? Si seulement on avait un indice… « Ce sont des gens de couleur », tous « des étrangers », dit cette autre femme. Peut-être se trompe-t-elle, peut-être tous ces narcotrafiquants ont-ils des papiers français parfaitement en règle. Mais on voit très bien ce qu’elle veut dire tout de même, et sans doute M. Retailleau le voit-il également.
Des témoignages aussi poignants, qui montrent des « Gaulois » aux prises avec une jeunesse agressive, qui a pris le contrôle de l’endroit où ils vivent, il y en a depuis une vingtaine d’années, au moins. L’irruption du narcotrafic à grande échelle est une nouveauté qui change la donne. À l’invasion migratoire s’ajoute cette « mexicanisation » que le nouveau ministre a eu le courage d’appeler par son nom. Cet entretien, sous l’œil des caméras, est le symbole de quarante ans de lâcheté. Espérons que les déclarations de fermeté de Bruno Retailleau seront suivies d’effet… pour la première fois, depuis bien longtemps, au ministère de l’Intérieur.
Arnaud Florac
https://www.bvoltaire.fr/point-de-vue-retailleau-a-rennes-constat-de-40-ans-de-lachete-en-direct/
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