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Budget : Les députés rejettent le volet recettes, transformé par la gauche en « musée des horreurs fiscales »

Ce mardi après-midi, une large majorité des députés ont voté contre (192 pour, 362 contre) la première partie du projet de loi de finances, dédiée aux recettes. Au cours des débats au Palais Bourbon, le projet de loi gouvernemental avait été fortement remanié par la gauche. L’Insoumis Éric Coquerel, président de la Commission des finances grâce aux députés macronistes, s’en était réjoui : « On a trouvé des dizaines de milliards de recettes nouvelles. C’est une satisfaction : ça veut dire qu’on peut à la fois répondre aux besoins des Français et baisser le déficit », pendant que le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, dénonçait « un matraquage fiscal », avec une hausse d’impôts de 35 milliards d’euros par rapport au projet de loi initial. Un budget « NFP-compatible » qui a poussé les macronistes, la Droite républicaine  (ex-LR) et le Rassemblement national à voter contre.

« La version du texte issue de nos débats est totalement dénaturée et ne correspond en rien à la proposition portée par Michel Barnier » a dénoncé, peu avant le vote, la députée Droite républicaine Véronique Louwagie. « Quel secteur d’activité échappe encore à cet enfer fiscal ? » s’est de son côté émue la députée Horizons Félicie Gérard. tandis qu’Éric Ciotti (UDR, Union des droites pour la République) brocardait un « véritable musée des horreurs fiscales ».

Les 125 députés du Rassemblement national ont ajouté leurs voix à celles des quatre groupes de la coalition gouvernementale, de l’UDR et d’une partie du groupe Liot.

Cette large coalition pour contrer le texte gouvernemental a ulcéré la gauche. Sur le réseau social X, le groupe LFI a accusé le groupe présidé par Marine Le Pen d’avoir « pactisé avec les macronistes« , dénonçant une « alliance de la honte« . « Le RN décide une fois de plus d’être la béquille du gouvernement« , a lancé Coquerel devant la presse. Sandra Regol, députée EELV du Bas-Rhin, a elle aussi qualifié le parti présidé par Jordan Bardella de « béquille infaillible du gouvernement« . « Leur obsession commune d’empêcher la taxation des yachts, des jets privés et au final de protéger les plus riches a payé« . Le patron du PCF, Fabien Roussel a qualifié les députés du RN de « nouveaux toutous de la Macronie« .

Les députés ne pourront même pas débattre de la partie dépenses du budget – une première dans toute l’histoire de la Ve République – puisque le rejet par les députés de la partie recettes qui a pour conséquence de renvoyer directement au Sénat le texte dans sa globalité et dans la version d’origine du gouvernement, lequel commencera son examen d’ici quinze jours.

C’est au retour à l’Assemblée nationale que le Premier ministre Michel Barnier, sans majorité absolue, devrait activer l’article 49.3 pour passer en force, se mettant alors à la merci de la motion de censure qui sera déposée par la gauche voulant « punir » le gouvernement d’avoir rejeté la totalité de ses amendements. Tout dépendra alors du vote des députés RN qui seront en mesure, s’ils mêlent leurs voix à celles de la gauche, de faire tomber le gouvernement. On n’imagine pas les élus du parti à la flamme faire « voix communes » avec la ZAD (zone à délires) que sont le LFI et ses alliés. Barnier peut donc dormir tranquille : la motion de censure devrait être rejetée et son budget adopté.

Henri Dubost

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