Pour la première fois depuis 2015, le solde de création dans l’industrie sera négatif en 2024. Ce n’est pas une surprise. La gestion de Macron a emmené le déficit commercial de la France de records en records depuis 2017, jusqu’à dépasser les 100 milliards en 2023. Comme ce ne sont ni les Airbus ni l’électricité qui manquent à l’exportation, il était à craindre dès le commencement de sa gestion incompétente que tout ce qui relève du « manufacturing » (usines, industries, etc…) ne fût orienté à la baisse. Un seul chiffre est hélas très parlant : il se fabrique en France moitié moins de voiture en 2023 qu’en 2017. L’automobile et sa longue chaîne de sous-traitance était traditionnellement le premier employeur industriel en France, depuis les années 50, les conséquences en termes de faillites à répétition de toutes ces PME, n’étaient pas difficiles à prévoir. On paye les normes anti-pollutions pondues en dépit de toute forme de réalisme technologique qui ont obligé les constructeurs à tricher pour rester dans des ordres de grandeur totalement déconnectés de la réalité. Puis l’obligation de passage à l’électrique, un produit tellement mauvais qu’il a besoin de subventions massives et qui n’est en plus, pas plus écologique qu’une voiture thermique.
D’autre part, pas d’industrie sans apprentissage et sans filières technologiques et professionnelles à l’Ecole. Mais avec les 80% de bacheliers chers à la gauche et à son idéologie dogmatique, le Made in France a du souci à se faire depuis 1984. Y a t-il moins d’ouvrier qualifiés parce qu’il y a moins d’industries, ou le contraire ? Les deux, en fait, se tiennent et doivent être à nouveau développés conjointement.
Les 35 heures de Madame Aubry ont probablement installé la tumeur maligne sur le long terme… nous arrivons au bout de la route, avec aucun ingénieur ou profil technico-industriel dans les cercles de pouvoir en France, donc des décisions sans rapport avec la réalité technique, scientifique ou énergétique. Des littéraires et des juristes prenant des décisions industrielles ineptes en permanence. Nous nous suicidons pour faire plaisir à l’Allemagne qui commande l’Europe, qui elle même se suicide pour faire plaisir aux États Unis… la France se vide de ses usines au profit d’autres puissances…
Récession, crise économique, chômage, causés par la politique du trinôme Macron/Lemaire/Von-der-Leyen, conduisent à un bilan industriel catastrophique : plus d’usines qui ferment et moins d’usines qui ouvrent. En 2024, le solde est de -15 usines sur le territoire, une première depuis 2016, accompagnée de son lot de drames sociaux, de licenciements, de pertes de compétences et de désertification territoriale.
La fumeuse réindustrialisation macroniste commence par coûter très cher : « Choose France », « France 2030 », en sont à 54Mds€ pour 25 déjà engagés. « Le plan de relance » coûte 60Mds€, France Relance, 10Mds€… Quand Macron subventionne une réindustrialisation, elle est aussitôt anéantie, entre autres, par des normes. Et la subvention est toujours versée à des entreprises « vertueuses », entendre « vertes » et « multiculturelles », soit avec des normes intenables et un personnel mal formé, voire pas formé du tout. De quoi plomber la rentabilité et instaurer des distorsions de concurrence avec de mauvais produits et de mauvais concepts qui ne tiennent que grâce à l’argent public.
On s’est laissé tondre la laine sur le dos par cette Allemagne revancharde et arrogante. Il nous faut sortir de cet épouvantable marché de l’électricité, véritable escroquerie qui n’enrichit que des producteurs de factures… par exemple Safran, qui cherche à construire sa quatrième usine de freins au carbone pour l’aéronautique. Le coût de l’énergie est de 40% du produit fini. En plus il faut qu’elle soit parfaitement stable en terme de fourniture. Moralité ils doutent de pouvoir s’installer dans la région lyonnaise, car aux États Unis et au Canada on leur propose une énergie quatre fois moins chère. Sortir de la fable carbone, sortir du marché européen de l’électricité, sortir de l’interdiction des véhicules thermiques, sortir des normes anti-pollution intenables… sortir de cette Europe là.
Pierre Duriot : porte parole du Rassemblement du Peuple Français.