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Ukraine – En réécrivant l’histoire de la libération de Kiev en 1943, Zelensky trahit la mémoire de son grand-père

par Christelle Néant.

Prouvant une nouvelle fois que la réécriture de l’Histoire est devenue un sport national en Ukraine, Volodymyr Zelensky a jeté l’opprobre sur l’URSS concernant la libération de la ville de Kiev en 1943, insultant et trahissant ainsi la mémoire des nombreux soldats soviétiques qui ont rendu cette libération possible, dont son propre grand-père.

Après avoir accusé l’URSS d’être responsable de l’Holocauste, voilà que le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a décidé de continuer dans la réécriture abjecte de l’histoire de la Seconde guerre mondiale, en s’attaquant cette fois à la libération de la ville de la capitale de l’Ukraine, Kiev, le 6 novembre 1943.

Dans un post publié sur sa chaîne Telegram, Zelensky accuse l’URSS d’avoir envoyé des Ukrainiens sans uniforme et non enregistrés comme soldats dans la bataille pour libérer Kiev à temps pour l’anniversaire de la révolution d’Octobre.

« La vie humaine est ce qui a le plus de valeur. C’est un axiome. C’est la norme pour tout État, s’il s’agit vraiment d’un État et non d’une machine sans âme pour laquelle l’être humain n’est qu’un combustible. Une ressource. Un petit insecte, dont l’État « puissant » n’aurait pas remarqué la disparition », écrit-il en guise d’introduction.

Une déclaration d’un cynisme sans borne, quand on sait qu’elle est faite par un Président dont l’armée a assassiné des milliers de civils innocents dans le Donbass depuis 2014.

« Et si nous ne parlons pas d’une, mais de 500 000 vies ? Comment a-t-elle pu ne pas remarquer un demi-million de personnes ? Des personnes ! […] La machine s’en moque. Elle est prête à payer facilement un prix aussi terrible, parce qu’il y a un caprice des dirigeants – libérer Kiev pour l’anniversaire de la Révolution d’Octobre… Et dans les données officielles sur les pertes dans la bataille du Dniepr, 417 000 morts seront indiqués. Mais selon les recherches et les calculs d’un certain nombre d’historiens, ce nombre est au moins deux fois plus important et atteint presque un million de personnes. Jusqu’à 240 000 soldats et officiers ont été tués dans les batailles pour Kiev », poursuit Zelensky.

Sauf que ce qu’il raconte est une ânerie sans nom. Même l’Université technique nationale de Kiev, indiquait dans un article de 2013, que les pertes (c’est-à-dire les morts, les blessés, et les disparus tous ensemble), pour la bataille de Kiev se montaient à 260 000 personnes. Les statistiques officielles fournies par Karl-Heinz Frieser en 2007 indiquent même 118 042 pertes dont seulement 28 141 tués, disparus ou capturés. On est très loin des chiffres délirants de soldats morts avancés par Zelensky.

Selon lui, des centaines de milliers d’Ukrainiens « mal armés et sans uniformes » ont participé à la contre-offensive de l’Armée rouge, et ces combattants ont été « envoyés à une mort certaine » sans même être enregistrés au sein de l’armée soviétique, pour dissimuler ses véritables pertes.

« La libération de Kiev est l’histoire de l’indifférence et de la cruauté sans limites des « grands » dirigeants et de l’exploit sans limites des grands combattants qui ont libéré la ville des nazis », a conclu le président ukrainien.

Ce texte abject a été durement commenté par Vadim Rabinovitch, député du parti Plateforme d’Opposition, qui a souligné que l’impression qui se dégage de la déclaration c’est que pour Zelensky la « cruauté » du commandement soviétique est plus grave que les atrocités commises par les nazis.

« Il a écrit des « félicitations » pour le jour de la libération de Kiev des nazis, dans lesquelles il n’a pas mentionné un seul mot sur les atrocités commises par les nazis dans la ville, mais s’est concentré sur « la cruauté » du commandement des troupes soviétiques. Le texte donne l’impression que pour Zelensky (ou plutôt pour l’auteur inconnu de cet opus) la libération de Kiev des envahisseurs n’est pas une célébration ni une victoire, mais une grande tristesse, » a écrit Rabinovitch sur son mur Facebook.

Le député ukrainien n’a pas été le seul à commenter cette réécriture de l’histoire de la libération de Kiev en 1943 par Volodymyr Zelensky. Plusieurs historiens ont contesté la déclaration du Président ukrainien.

Ainsi Nikita Bouranov, un expert de la Société historique militaire russe, a déclaré que la libération de Kiev en 1943 est l’une des opérations les plus réussies et les mieux préparées de l’Armée rouge, un fait même reconnu par certains officiers de l’Allemagne nazie.

« La libération de Kiev et de toute l’Ukraine a été l’une des plus brillantes opérations de l’Armée rouge. Si Zelensky ne comprend pas cela, il peut lire le dernier tiers des mémoires du maréchal allemand Manstein, qui a commandé les troupes nazies dans cette région, et même lui, qui est un ennemi, fait des éloges des actions de l’Armée rouge », a déclaré Bouranov.

L’historien militaire a souligné que la prise de Kiev en quelques jours témoigne de la maturité stratégique du commandement soviétique. Il a aussi admis que les pertes de l’armée soviétique pendant la libération de l’Ukraine étaient importantes (de 800 000 à un million de combattants), mais il ne s’agit pas là simplement des pertes lors de la libération de Kiev, et encore une fois, ce chiffre inclut les blessés. De plus ces pertes concernent des soldats venant de toutes les républiques de l’URSS, et non de civils ukrainiens, qui étaient censés être de la « chair à canon ».

L’historien Evgueni Spitsyne a quant à lui qualifié le texte de Zelensky de trahison envers tout le monde, y compris son propre grand-père.

« C’est clairement une personne incompétente qui a trahi tout et tout le monde, y compris son propre grand-père. … On peut assurément interpréter les événements historiques. Mais cela doit être fait sur la base de faits réels et avec un véritable ensemble d’arguments. Ne vous contentez pas de siffler à droite et à gauche, sans comprendre ce dont vous parlez, en déformant délibérément l’Histoire », a déclaré l’historien.

Rejoignant l’évaluation de cette bataille faite par Nikita Bouranov, Spitsyne a qualifié d’exceptionnelle l’opération menée par les troupes du 1er Front ukrainien sous le commandement du général Nikolaï Vatoutine, qui a permis de prendre le contrôle de Kiev et de s’emparer de la tête de pont la plus importante pour la poursuite de la libération de la rive droite de l’Ukraine.

Comme on peut le voir, Volodymyr Zelensky semble prêt à tout pour concurrencer Petro Porochenko dans le domaine de la réécriture abjecte de l’Histoire, quitte à trahir la mémoire de son propre grand-père qui a participé à la libération de l’Ukraine.

Christelle Néant

source : https://www.donbass-insider.com

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