La procureure générale Pamela Bondi et le public exigent que le FBI publie l’ensemble des dossiers liés à l’enquête sur l’agent de renseignement Jeffrey Epstein.
Le FBI a publié jeudi environ 200 pages de dossiers concernant le trafiquant sexuel et agent de renseignement présumé Jeffrey Epstein, une simple fraction des milliers de pages de dossiers qui seraient en possession du FBI.
Suite à une demande du « Groupe de travail sur la déclassification des secrets fédéraux » récemment créé par le Congrès pour obtenir les dossiers Epstein déclassifiés dans leur intégralité, le FBI a remis au bureau de la procureure générale Pamela Bondi ce qu’elle a décrit comme « environ 200 pages de documents, constitués principalement de journaux de vol, de la liste des contacts d’Epstein et d’une liste des noms et numéros de téléphone des victimes ».
Le commentateur conservateur Jack Posobiec, qui faisait partie des nombreux experts des médias repérés jeudi devant la Maison Blanche avec des classeurs sur lesquels on pouvait lire « Les dossiers Epstein : Phase 1 », a confirmé que le classeur contenait des journaux de bord et un « rolodex de certains noms que nous connaissions déjà grâce au livre noir d’Epstein ».
La commentatrice Liz Wheeler, qui a également reçu jeudi le dossier Epstein, a confirmé la même chose, racontant sur X comment Bondi n’a découvert que mercredi soir que le district sud de New York « cachait potentiellement des milliers de dossiers Epstein, défiant l’ordre de Bondi de les lui donner tous ».
« Nous parlons d’enregistrements, de preuves, etc. Des choses croustillantes. Des noms », a ajouté Wheeler.
« Ces créatures des marais de SDNY ont trompé Bondi, Kash et VOUS. Soyez indigné que le classeur soit ennuyeux. Vous devriez l’être. Parce que l’État profond maléfique VOUS A MENTI EN FACE », a-t-elle poursuivi.
Rétention d’informations
À la lumière de cette retenue, Bondi a ordonné jeudi au directeur du FBI, Kash Patel, de remettre les « dossiers Epstein complets et complets » à son bureau d’ici vendredi à 8 heures du matin.
Elle a noté dans sa lettre qu’elle avait appris d’une source que « le bureau extérieur du FBI à New York était en possession de milliers de pages » de dossiers Epstein.
Bien que certains dossiers de vol d’Epstein aient été rendus publics lors de litiges antérieurs, ils sont restés limités, tout comme d’autres informations concernant les associés d’Epstein. La sénatrice américaine Marsha Blackburn a déposé une assignation à comparaître fin 2023 pour obtenir les journaux de vol complets et a accusé en janvier 2025 le sénateur démocrate américain Dick Durbin d’avoir bloqué sa demande.
Les Clinton, le prince Andrew, Bill Gates, etc
La saga Epstein a fait la une des journaux internationaux pendant des années après qu’il est devenu évident que le délinquant sexuel milliardaire avait des liens avec les Clinton, Al Gore, le prince Andrew, l‘ancien Premier ministre israélien Ehud Barak, Bill Gates, Peter Thiel (milliardaire très proche de Donald Trump et d’Elon Musk), Woody Allen, et d’autres élites de haut niveau.
La journaliste d’investigation Whitney Webb a expliqué dans son livre « One Nation Under Blackmail: The Sordid Union Between Intelligence and Crime That Gave Rise to Jeffrey Epstein » comment la communauté du renseignement exploite le trafic sexuel par l’intermédiaire d’agents comme Jeffrey Epstein pour faire chanter les politiciens, les membres des forces de l’ordre, les hommes d’affaires et d’autres personnalités influentes.
Epstein « appartenait aux services de renseignement »
Selon Webb, un exemple de preuve en est l’explication donnée par l’ancien secrétaire au Travail américain et procureur américain Alexander Acosta quant aux raisons pour lesquelles il a accepté un accord de non-poursuite – avant la condamnation d’Epstein en 2008 – pour avoir fourni une enfant à des fins de prostitution. Acosta a déclaré aux enquêteurs de l’équipe de transition de Trump qu’on lui avait dit qu’Epstein « appartenait aux services de renseignement », ajoutant qu’on lui avait dit de « laisser ça tranquille », a rapporté The Daily Beast.
Epstein se serait suicidé alors qu’il était sous « surveillance anti-suicide » dans sa cellule de prison en 2019 et beaucoup se demandent si Epstein a été assassiné dans le cadre d’une opération de dissimulation.
Les journalistes d’investigation du Projet Veritas ont découvert que les médias ABC et CBS News avaient volontairement étouffé un rapport sur Epstein.
Documents expurgés
Le 18 décembre 2023, la juge principale du district sud de New York, Loretta Preska, a émis une ordonnance visant à rendre publiques des centaines de documents révélant l’identité d’individus ayant divers liens avec Epstein.
Les 4 553 pages de documents rendus publics ont été largement expurgées et comprenaient les noms de plus de 150 personnes identifiées lors de l’enquête sur Epstein et son trafic sexuel. Cependant, bon nombre de ces personnes avaient déjà été identifiées dans des documents publics et des entretiens antérieurs, et bon nombre n’étaient pas accusées de crimes.
Dans le dernier lot de documents non scellés, la victime d’Epstein, Virginia Giuffre, a déclaré qu’il lui avait payé 15 000 dollars en 2011 pour avoir des relations sexuelles avec le prince Andrew d’Angleterre , et qu’elle avait eu des relations sexuelles à plusieurs reprises avec le magnat de la vente au détail Leslie Wexner, qui était un client financier d’Epstein pendant au moins 20 ans.
Les journaux de bord d’Epstein précédemment publiés montrent que l’ancien président Bill Clinton ainsi que des membres des services secrets, l’acteur Kevin Spacey, le comédien Chris Tucker et le mannequin britannique Naomi Campbell ont tous volé à bord de l’avion privé d’Epstein, au cœur de son affaire de trafic sexuel, surnommé le « Lolita Express » par les médias.
Pierre-Alain Depauw