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Il y a un mois, j’étais « otage » du Hezbollah

Il y a un mois, j’étais « otage » du Hezbollah

Par Antoine Bordier, auteur de la trilogie Arthur, le petit prince

Cette mésaventure s’est déroulée à Tyr, dans un quartier défiguré par les frappes chirurgicales de Tsahal. Pris pour un espion, molesté, ma vie a été mise entre parenthèse par la milice du Hezbollah. Je me suis, après, plongé dans les années noires des Otages français du Liban, auxquels je veux rendre hommage ici. Ces noms étaient à la une (ou presque) : Christian Joubert, Marcel Fontaine et Marcel Carton, Gilles Sidney Peyroles, Michel Seurat et Jean-Paul Kauffmann, Aurel Cornéa, Georges Hansen, Jean-Louis Normandin et Philippe Rochot. Le dernier sera Roger Auque. Il y a 40 ans, entre 1984 et 1991, la vie de ces 11 otages français – sur une quarantaine au total – rythmait les actualités. Immersion en eaux troubles.

Nous sommes le week-end des 5 et 6 avril 2025. Pour la première fois, depuis le 7 octobre 2023, je me rends dans une région qui est totalement déconseillée par la diplomatie française. J’en suis conscient, je sais que je prends des risques, que j’espère limités. Limités, car les frappes d’Israël, qui ne respecte pas le cessez-le-feu du 27 novembre 2024, sont très ciblées. Ou presque. En outre, je ne suis pas seul, je suis accompagné d’un guide francophone qui connait bien la région comme sa poche, pour y vivre en partie.

A une semaine de la fête des Rameaux pour les chrétiens, qui représentent entre 30 et 33% de la population du Liban, ceux du sud que nous allons rencontrer sont en pleins préparatifs. Ils sont disséminés entre les gouvernorats du Liban-Sud et de Nabatieh. Les villes principales du Liban-Sud sont Jezzine, Saida, Sour et Tyr. Celles de Nabatieh se nomment Bent Jbeil, Hasbaiya, Marjaayoun et Nabatieh. La population globale y est estimée à 650 000 habitants (sur une population globale de 5,1 millions), dont plus ou moins 110 000 chrétiens.

Notre premier objectif est de nous rendre à Maghdouché, une petite ville sur les hauteurs, entre Saida (Sidon) et Tyr, située à 50 km au sud de Beyrouth. Phénicienne, avant de devenir chrétienne, elle est connue pour son sanctuaire marial juché sur une colline à 300 mètres d’altitude, et ses grottes, où auraient séjourné la Vierge Marie et ses amies, attendant Jésus qui évangélisait la région avec ses disciples.

A Tyr, dans l’ancienne capitale

Direction, plus au sud, vers Tyr. Les paysages regorgent de soleil et de paysages à couper le souffle. Mon guide, tel un conteur, transforme la petite voiture bleue à machine à remonter le temps : « Le Liban est un vieux pays. Ici, vous êtes dans le berceau de l’humanité, dans le lit des civilisations. Notre pays a 9 000 ans d’histoire. Il nous reste des textes, des traces, des vestiges qui nous expliquent qui nous sommes. Des experts, des scientifiques ont fait des prélèvements d’ADN sur des squelettes. Et, nos origines remontent à 7 000 ans avant Jésus-Christ. Nous sommes des Cananéens. Nous sommes, également des Phéniciens et des Tyriens. Là les périodes oscillent entre 2 500 et 500 avant Jésus-Christ. Le Royaume de Tyr s’étendait entre Sidon et le Mont Carmel… » Difficile de l’arrêter. Dans cette capitale phénicienne vivait 1 million de personnes !

Avant d’y arriver, des kilomètres de bananeraies s’étalent entre terre et mer. La presqu’île de Tyr apparaît au loin, lumineuse, presque majestueuse. Le guide se gare au niveau du vieux port de pêche. Nous sommes dans le quartier des grecs-melkites-catholiques, des maronites et des orthodoxes. Le lendemain, nous retrouverons l’évêque Mgr Georges Iskandar, et sa sœur, la juge Hélène Iskandar. Elle est très connue au Liban. Notamment, parce qu’à la veille de prendre sa retraite, en janvier dernier, en tant que Directrice du contentieux de l’État, elle a présenté, une plainte au TGI de Beyrouth contre l’ex-gouverneur (en prison) Riad Salamé, le titulaire du poste par intérim Wassim Manssouri, et une dizaine de membres de la Banque du Liban (BDL). Ainsi va le Liban, balloté entre de multiples crises.

Nous dormons à l’hôtel Al-Fanar, vidé de ses touristes à cause de la guerre.

Pris en « otage » ?

Le dimanche 6, nous repartons dans l’après-midi vers Beyrouth. Le guide décide de longer la corniche de la presqu’île, en plein quartier chiite. Dehors, l’ambiance est incroyable, presque festive. Les gens se promènent en famille le long de la mer. On se croirait, dans les années 80, à Nice, sur la promenade des Anglais. Cette ambiance dénote par rapport aux immeubles du front de mer, défigurés par les frappes des drones israéliens. Je prends quelques vidéos et photos de ceux qui ont des trous béants, indiquant la précision du tir à l’étage près. Puis, mon guide décide de faire demi-tour et d’entrer dans un quartier qui longe l’hippodrome et le site archéologique, « pour aller voir les dernières frappes ». Là, il s’arrête au pied d’un immeuble totalement détruit. Il n’y a plus qu’un monticule de gravats et de béton, de barres d’acier désarticulées. Je descends pour faire quelques photos, pas plus d’une minute. Je m’éloigne de 10 mètres, puis, je retourne vers la voiture. Le guide est resté à l’intérieur. Avant de remonter, je suis interpellé par un passant. Je me retourne vers un jeune homme de 25 ans, qui visiblement me suivait. Il m’a vu prendre des photos et me dit que c’est interdit. Il me tutoie et me parle en français. « Je suis franco-libanais. C’est interdit de prendre des photos et des vidéos ». Le chauffeur sort et discute en arabe avec lui. Puis, les deux restent silencieux. Le jeune tapote sur son portable et semble envoyer des messages. Je dis à mon guide que nous repartons. « Non, nous restons. C’est le Hezbollah. » Le jeune, qui était seul, me retient avec la collaboration du guide… Je blêmis. Et remonte dans la voiture, laissée ouverte.

La milice arrive…

10 mn plus tard, une demi-douzaine de miliciens arrivent. Je ressors de la voiture. Ils nous encerclent. C’est vraiment le Hezbollah. Mon guide me dit qu’une personne de la municipalité va venir. Il rajoute : « Ils sont armés. On ne peut pas partir. » C’est trop tard. Il fallait partir tout de suite et ne pas collaborer avec le jeune.

Le type de la municipalité, coiffé d’une casquette, finit par se pointer 15 longues minutes plus tard. Il s’adresse à moi. Je suis remonté dans la voiture, le guide est resté à l’extérieur. L’homme à la casquette me parle en anglais : « Give me your phone and your passeport ». Je lui réponds : « Who are you ?». Il ne me répond pas, devient agressif et essaye à plusieurs reprises de prendre mon téléphone et d’ouvrir la porte de la voiture, la fenêtre étant restée ouverte. La voiture n’est pas sécurisée. Un autre type louche, les cheveux en bataille, le visage marqué, bloque l’autre portière, prêt à intervenir et à faire le coup de main. Il ressemble à un assassin des séries noires.

 C’est l’engrenage

A force d’être molesté, le guide se mettant de leur côté me réclame, à son tour, de vive voix, mon passeport et mon téléphone. Je cède, paniqué, et finit par leur donner, voyant que l’engrenage de l’agression risque de déraper vraiment. Là, leur chef (l’homme à la casquette) supprime mes photos et vidéos et prend mon passeport en photographie. Il me demande sous la menace de m’éloigner, car je suis ressorti de la voiture. Une demi-heure plus tard arrive un policier de la municipalité. Il ne récupère pas tout de suite mon téléphone et mon passeport. Je vois l’homme à la casquette passer plusieurs coups de téléphone une cinquante de mètres plus loin. Il fait les 100 pas dans un terrain vague. Il appelle sans doute sa hiérarchie. Deux hommes du Hezbollah sont restés proches de la voiture. Je ressors et pars marcher un peu vers l’hippodrome. Ils essaient de me barrer la route. Je les évite et l’un d’eux ramasse un bâton par terre. Mon guide revient vers moi. Il me rassure en me disant que la situation va s’améliorer dans 2 minutes. Les minutes passent… interminables. Puis, il me dit : “1 minute”. Cela a duré, en tout, près de 3 heures. Au fil des heures, je blêmis de plus en plus.

Avant qu’ils me prennent mon téléphone, j’ai pu envoyer des messages de SOS à quelques personnes sur Tyr, et sur Beyrouth.

Finalement, le policier récupère mon passeport et mon téléphone. Puis, le guide me dit que nous allons à la sûreté générale de Tyr. Avant de repartir, le chef de la milice et ses sbires fouillent la voiture et nos bagages. En fouillant le bagage du guide, je comprends que celui-ci leur dit : “C’est le mien…”. Ils le fouillent quand même.

A la sûreté, les responsables s’excusent : « Nous nous excusons. Nous vous souhaitons un bon séjour. Vous êtes le bienvenu au Liban. » L’échange est rapide, en anglais. Je leur demande, retrouvant ma “liberté” : « Est-ce que j’avais le droit de prendre des photos et des vidéos ? » Ils me répondent : « Oui, vous pouvez prendre toutes les photos et vidéos que vous voulez ». Et, je leur dis : « Ce n’est pas à moi qu’il faut le dire, c’est à eux ! ».

Nous rentrons sur Beyrouth. Je suis “libre” ou presque. Plus tard, quelqu’un que j’avais rencontré la veille, à Tyr, me dira : « L’important c’est que tu es sauf ».

1984-1991 : les 11 otages français

Remontons le fil du temps… des otages du Liban.

Le 15 février 1984, Christian Joubert, qui travaille pour le compte de la société Bornhauser-Molinari est enlevé alors qu’il sort de l’ambassade de France. Il sera libéré le 15 avril, dans l’indifférence la plus totale. Il est l’un des grands oubliés de la République. Il avait témoigné : « Je portais un bandeau sur les yeux et on me réveillait le matin en manipulant un pistolet automatique tout près des oreilles : Clic clac ». Il est décédé en 2014, à la suite d’une longue maladie. Il est le premier otage français du Hezbollah, du Jihad islamique.

Le 22 mars 1985, c’est au tour de Marcel Carton et de Marcel Fontaine, deux diplomates, d’être enlevés par les « partisans de Dieu ». Ils seront libérés le 4 mai 1988.

Le lendemain, c’est Gilles Sidney Peyroles, directeur du centre culturel français de Tripoli, dans le nord du Liban, qui est kidnappé le 23 mars 1985. La liste des otages s’allonge… Il est libéré le 2 avril 1985.

Le 22 mai 1985, Jean-Paul Kauffmann, journaliste de la presse écrite, est en compagnie du chercheur Michel Seurat, lorsque les deux hommes sont enlevés. Michel Seurat, malade, meurt en captivité le 5 ou 6 mars 1986.

Deux jours après, le 8 mars, Aurel CornéaGeorges HansenJean-Louis Normandin et Philippe Rochot, 4 journalistes d’Antenne 2, sont, à leur tour, kidnappés. Georges Hansen et Philippe Rochot seront libérés le 20 juin 1986, les autres le 24 décembre 1986 et le 27 novembre 1987.

A partir du 29 mars 1986, telle une litanie, au journal télévisé de 20 heures est rappelé la liste des otages et leur durée de détention. Une détention sans fin…

Du 13 janvier au 27 novembre 1987, le dernier otage français s’appelle Roger Auque, un journaliste accusé de travailler pour la DGSE.

Jean-Paul Kauffmann, Marcel Carton et Marcel Fontaine sont libérés à Beyrouth le 4 mai 1988. Ils sont accueillis le lendemain à l’aéroport de Villacoublay par Jacques Chirac et Charles Pasqua. Un mystère demeure : leur libération a-t-elle été retardée dans le but de servir à des fins politiques ? A des fins politiques ? Oui, dans le cadre du second tour des élections présidentielles, qui voient s’opposer François Mitterrand à Jacques Chirac. Auraient-ils pu être libérés plus tôt ?

©International Pictures/MAXPPP ;
Files Photo of the French hostage Michel SEURAT
this photos taken in his home in Beirut before kidnapping in Beirut 1985.

M comme Michel Seurat

Cette personnalité est une belle figure de la sociologie et de la recherche académique. Michel est né à Bizerte, en Tunisie, le 14 août 1947. Trente ans plus tard, il s’installe définitivement à Beyrouth en 1974, où il enseigne l’histoire à l’Ecole supérieure des lettres de Beyrouth. En 1979, il épouse Marie Maamar Bachi, une romancière d’Alep. En 1981, il intègre le CNRS et continue ses travaux sur l’islam, le Moyen-Orient et la politique.

Il est, donc, enlevé le 22 mai 1985 à Beyrouth, en compagnie de Jean-Paul Kauffmann. Il tombe, hélas, malade en captivité. Sa lente agonie se terminera le 5 ou 6 mars 1986.

Relisons le témoignage de Jean-Paul Kauffmann : « [Pour moi] les premières semaines de détention furent affreuses. Michel, lui, était tout-à-fait… il prenait les choses avec une certaine philosophie. Il prenait des notes, il écrivait, etc. Il disait : ” Moi, tu sais, je suis prêt à attendre 3 ans pour revoir mes 2 filles “. Mais, je lui disais : ” 3 ans, mais, tu es fou. Tu te rends compte “. Et, finalement, c’est lui qui a disparu. La dernière fois, nous l’avons vu le 28 décembre 1985. Il n’arrivait plus à tenir debout… Il toussait effroyablement. C’était terrible… Il aurait pu mourir auprès des siens. Et, il est mort tout seul… »

Jean-Paul Kauffmann finit son témoignage en parlant des conditions de détention par cette phrase qui veut tout dire : « On était enchaîné. Mais, on s’y habitue, on ne revient pas des camps de la mort. »

Le Hezbollah et les chrétiens ?

Ce « parti d’Allah », que certains appellent « les fous de Dieu », est né en 1982, en réponse à l’invasion du Liban par Israël. Il est accusé, avec le Jihad islamique et d’autres factions comme l’Organisation de la justice révolutionnaire (OJR), d’être responsable de la prise d’otages des 11 Français et de nombreux autres. A son actif mortifère, il faudrait ajouter de nombreux attentats comme ceux du 23 octobre 1983, à Beyrouth, en pleine guerre du Liban (1975-1990), qui ont fait 305 victimes, dont les 58 militaires français.

Dans les rues de Beyrouth ouest et sud, et dans tout le sud du Liban, le drapeau du Hezbollah flotte, plus que jamais, aux 4 vents. Il ne passe pas inaperçu et symbolise plus que n’importe quel emblème son action, son idéologie et sa ligne politique : sur fond jaune, est inscrit « Hezbollah », en arabe. Le mot se déplie accompagné d’une kalachnikov surmontée d’un extrait du Coran écrit en rouge : فإن حزب الله هم الغالبون . Ce qui veut dire : « [Et quiconque prend pour alliés Allah, Son messager et les croyants, réussira] car c’est le parti d’Allah qui sera victorieux. ». En bas, on trouve en écriture rouge المقاومة الإسلامية في لبنان : « la résistance islamique au Liban ». Le globe terrestre, le rameau, le poing tenant une AK-47 sont directement liés aux Gardiens de la révolution islamique d’Iran.

Le Hezbollah a, donc, du sang, beaucoup de sang sur les mains. C’est pour cela qu’il est considéré par beaucoup de pays comme une organisation terroriste. Un petit bémol néanmoins, et cette petite nuance a son importance au Liban : lors du Printemps arabe en Syrie (à partir de 2011) Daech a essayé d’envahir à plusieurs reprises le nord du Liban ; et a attaqué des villages chrétiens. « Certains ont été défendus par la milice du Hezbollah », avouent des chrétiens de Tyr et de Beyrouth.

Le Hezbollah en France et en Europe

La France, de son côté, considère le Hezbollah comme un parti politique et sa branche armée, sa milice (à laquelle j’ai eue à faire), comme une organisation terroriste.

D’ailleurs, récemment, Emmanuel Macron, en janvier dernier, n’appelait-il pas ce parti chiite à « faciliter le consensus » politique au Liban pour l’élection du président libanais ? Depuis, le Liban, après deux ans de vacance et de crise institutionnelle, a élu Joseph Aoun à la tête du Pays du Cèdre.

Un « en même temps » opportun, qui dérange et qui ne plait pas à tout le monde. Il pose question.

D’autant plus qu’en France et en Europe, il n’en reste pas moins que les services de sécurité sont sur le qui-vive. Depuis un an, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne et en France, des opérations clandestines menées par « un réseau de soutien logistique au Hezbollah » étaient dans le collimateur des cellules et des parquets anti-terroristes. Selon certaines sources, comme celle du Figaro, « ce réseau s’adonnait à l’achat de matériel pour la fabrication de drones… L’ensemble des éléments acquis auraient pu permettre la fabrication de plusieurs centaines, peut-être jusqu’à un millier, d’engins de mort. » Attention danger !

Le rôle de l’ambassade et du consulat de France

De mon côté, dans les jours qui suivirent « mon 6 avril », j’ai contacté l’ambassade et le consulat de France, pour savoir s’ils pouvaient m’aider d’une façon ou d’une autre. 12 jours plus tard, je rencontrais le Consul, Monsieur Eric Amblard, arrivé au Liban en septembre 2024. Depuis, nous continuons nos échanges.

A ce jour, je reste, néanmoins, déçu par leurs services. Certes, ils m’ont reçu pendant plus d’une heure (le consul était accompagné de 3 fonctionnaires). Ils m’ont écouté. Mais, ils m’ont surtout posé beaucoup de questions. Ils m’ont, également, donné quelques informations : il y aurait « 50 000 franco-libanais vivant dans le sud du Liban ». Ce qui voudrait dire que la moitié d’entre-eux, voire plus, sont plus ou moins proches du Hezbollah. Le jeune franco-libanais qui m’a agressé et qui à la fin de ma prise d’otage m’a menacé en disant : « Si on te revoit dans le quartier, on te casse la tête » est l’un d’eux.

Une autre information, passée sous les radars médiatiques : je ne serais pas le premier – toujours selon la diplomatie française – à avoir subi une telle mésaventure, qui aurait pu mal se terminer. « D’autres Français l’ont vécue ».

Au final, sur le sujet d’un dépôt de plainte éventuel contre X, ils peuvent m’accompagner sur Beyrouth mais pas sur Tyr. Le Consul avoue qu’il ne s’est pas encore rendu dans le sud du Liban. Déposer plainte à Tyr ? La plupart des avocats contactés me le déconseillent. En outre, tous s’accordent pour me dire que « la gendarmerie, la municipalité, la police et la sûreté générale sont aux mains du… Hezbollah » !

Un Etat dans l’Etat…

Austin TICE, le dernier otage

Si au Liban, il n’y a plus d’otage, en Syrie, c’est autre chose. Austin Tice est le dernier otage de la région. Arrêté le 13 août 2012, le photo-journaliste américain serait toujours en vie. Sa maman, Debra Tice, a tenu en janvier dernier une conférence de presse à Damas, organisée par l’ONG Hostage Aid Worldwide. Elle a dit que le nouveau pouvoir était « déterminé » à retrouver son fils.

« J’ai eu le privilège de rencontrer les nouveaux dirigeants de la Syrie », a-t-elle ajouté, en pleine conférence. « J’ai été ravie d’apprendre qu’ils (étaient) déterminés à ramener mon fils. »

Au moment où j’écris ces quelques lignes, le Liban, Beyrouth et sa banlieue, ainsi que le Liban-Sud et Tyr, sont de nouveau bombardés par Israël.

Alors qu’il n’y a plus d’otages au Liban, le Liban, par endroit, vit une guerre sans fin. Espérons la Paix. Vite la Paix pour Tous !

Antoine Bordier, auteur de la trilogie Arthur, le petit prince (d’Arménie, du Liban, d’Egypte).

https://lesalonbeige.fr/il-y-a-un-mois-jetais-otage-du-hezbollah/

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