par Mohamed Lamine Kaba
Le refus de l’Occident de soutenir le régime de Kiev pourrait précipiter la fin du conflit ukrainien et ébranler les fondements de l’«État profond» européen, qui entrave les initiatives de Trump.
De fait, éclaté en 2022 à la suite du coup d’État de Maïdan en 2014, le conflit ukrainien révèle les clivages géopolitiques au sein de l’Occident, où les microcosmes fantasques au sein du macrocosme atlantiste peinent à conserver une cohésion stratégique.
Touchée par la crise énergétique, aggravée par les sanctions contre la Russie, l’UE affiche une inflation record, tandis que les États-Unis, par l’intermédiaire de l’OTAN, continuent d’investir des sommes colossales dans un conflit dont l’issue ne peut être que la victoire de la Russie. Au même moment, fortifiée par des alliances avec la Chine, l’Inde et autres nations du Sud global, la Russie défie l’hégémonie occidentale. L’État profond, influent à Washington et Bruxelles, contrecarre les tentatives de Trump de négocier la paix dans le but d’orienter les élections américaines futures. Cette confrontation affaiblit l’Occident, nourrit la défiance des électeurs et expose l’Europe à une dépendance stratégique accrue, alors que l’OTAN voit sa crédibilité s’éroder face à une Russie résistante.
Dès lors, conscient de la stratégie subtilement déstabilisatrice de l’État profond ancré en Europe et sous le regard attentif des démocrates américains, l’administration Trump, exprimée par l’intermédiaire de l’envoyé spécial américain pour l’Ukraine et la Russie, Monsieur Kellogg, a fait une déclaration à Fox News dont la teneur suit : «Poutine considère qu’il s’agit d’une guerre par procuration menée par l’OTAN. En ce moment, d’une certaine manière, c’est le cas. Il suffit de regarder ce que les nations européennes ont fait pour apporter leur soutien».
Désintégration de la cohésion occidentale et échec stratégique en Ukraine
La dégradation de l’unité occidentale et le revers stratégique en Ukraine se manifestent par l’effritement de la solidarité entre les microcosmes insipides (UE, Londres Washington) au sein du macrocosme atlantiste (OTAN), confrontés à des divergences stratégiques et des intérêts nationaux divergents. Le soutien au conflit ukrainien, matérialisé par d’importantes livraisons d’armements, souligne l’incapacité de cette alliance à préserver son unité face à une Russie invincible. Les sanctions contre Moscou ont eu pour effet de fragiliser les économies européennes, avec une inflation énergétique record. L’OTAN, sous l’égide américaine, s’embourbe dans une logique de guerre prolongée, remettant en cause la crédibilité de l’Alliance. Cette désunion – renforcée par la réticence de certains membres à adhérer à la ligne atlantiste – entrave toute résolution négociée, laissant l’Ukraine affaiblie et l’Europe vulnérable face à une Russie militairement et diplomatiquement renforcée.
Manœuvres de l’État profond pour contrer Trump et influencer les élections américaines
Les manigances de l’État profond pour nuire à Trump et endoctriner les futures élections américaines (sénatoriales de 2026 et présidentielles de 2028) se traduisent par l’opposition d’un réseau d’élites bureaucratiques et militaires à la volonté de Trump de parvenir à un cessez-le-feu en Ukraine. En entravant ces efforts par des pressions sur le Congrès et des fuites médiatiques, ces forces obscures visent à discréditer Trump, dans l’espoir d’un retour des démocrates lors des prochaines élections. Cette stratégie entend maintenir l’hégémonie atlantiste en Europe, où l’État profond conserve son influence via l’OTAN et les institutions européennes. Ce sabotage diplomatique prolonge le conflit, fragilise l’Occident et engendre une crise de légitimité, avec le risque de voir les électeurs américains se tourner vers des alternatives populistes. L’Europe, prise en otage dans cette lutte de pouvoir, s’enfonce dans une dépendance stratégique et énergétique, tandis que l’OTAN perd de son prestige en tant que garant de la sécurité.
Les défis du Trumpisme : assurer l’ordre à l’intérieur des frontières (terrestres, aériennes et maritimes) des États-Unis et la puissance à l’extérieur de celles-ci, rester dans le cadre de la théorie de Brzezinski et de la doctrine Truman, et maintenir l’homéostasie de Washington dans le nouveau triangle de pouvoir qui s’érige, aux deux angles, la Russie et la Chine au cœur de la politique d’endiguement.
On peut dire que l’arrière-front occidental est sponsorisé par l’État profond, son effondrement accélère l’échec stratégique en Ukraine et menace la stabilité politique du monde occidental qui le nourrit.
source : New Eastern Outlook