Karlof1, alias Karl Sanchez, renvoie à sa traduction du dernier article de Dmitri Trenin :
Hier, Dmitri Trenin, directeur de l’Institut d’économie et de stratégie militaires mondiales de l’École supérieure d’économie, a écrit un éditorial pour Kommersant, intitulé « La guerre sera longue », qui a été repris, traduit et modifié par RT pour être publié aujourd’hui. J’ai pour habitude de fournir la traduction de l’original en raison des manipulations passées et présentes de RT, que je dénonce chaque fois que j’en rencontre une. À mon avis, Trenin indique clairement que Poutine connaît les plans de l’empire américain hors-la-loi, ce qui est la raison fondamentale pour laquelle Poutine ne cède rien à Trump. Voici ce qu’écrit Trenin :
La guerre sera longue
Dmitri Trenin sur les résultats intermédiaires de l’« opération diplomatique spéciale »…
La guerre ne prendra pas fin en 2025. Elle ne prendra pas fin après la fin des hostilités en Ukraine.
Nous devons comprendre que le conflit actuel ne concerne pas l’Ukraine en tant que telle.
Il s’agit (pour l’instant) d’une guerre par procuration menée par l’Occident contre la Russie. Et cette confrontation fait elle-même partie d’une guerre mondiale en cours, dans laquelle l’Occident se bat pour maintenir son hégémonie mondiale. Ce sera une longue guerre, et les États-Unis, avec ou sans Trump, resteront notre adversaire. L’enjeu de cette lutte n’est pas le statut de l’Ukraine, mais l’existence même de la Russie. [C’est moi qui souligne]
À quoi English Outsider répond :
Karlof1. Merci encore pour ces traductions et ces commentaires. L’article de Trenin est particulièrement utile car il résume la direction que nous prenons :
« Même si la Russie continue de gagner du terrain sur le champ de bataille, nous voyons déjà se profiler une nouvelle série d’aggravations le long d’un arc d’instabilité avec la Moldavie, l’Arménie et peut-être l’Azerbaïdjan. Une escalade menace également dans la mer Baltique, et je m’attends toujours à des attaques de l’OTAN contre les infrastructures énergétiques russes dans l’Arctique. »
Utile, car une question particulièrement intéressante depuis bien avant le début de l’opération militaire spéciale est la suivante : que font les politiciens européens ? Il est trop facile de les considérer comme des Euro-caniches malheureux emportés dans le sillage de Washington. Je pense qu’ils attendent avec impatience la fin de l’Ukraine.
C’est-à-dire qu’ils espèrent relancer leur économie grâce au keynésianisme militaire et nous entraîner dans une deuxième guerre froide, comme lors de la précédente, en mettant l’accent sur des activités de déstabilisation secrètes le long du périmètre de la Fédération de Russie et, si possible, à l’intérieur même de la Russie.
Le pari ukrainien a échoué. Je ne pense pas que les politiciens européens voient d’autre alternative que de redoubler d’efforts.
Quant aux « malheureux Euro-caniches », il est rare de trouver des Américains qui reconnaissent que ce n’est pas ainsi que les politiciens européens se voient. Ils espèrent plutôt tirer parti de la puissance militaire et économique américaine pour atteindre leurs propres objectifs. Pour la plupart des Américains, il est courant de considérer les Européens comme des faibles. Pour les Européens, cela a toujours été l’inverse.
Moon of Alabama ici :
D’après mes observations, les « activités secrètes de déstabilisation le long du périmètre de la Fédération de Russie » et à l’intérieur même de la Russie par l’UE, les États-Unis et le Royaume-Uni n’ont jamais cessé. Les guerres des Balkans et les différentes révolutions colorées en Europe de l’Est en faisaient toutes partie. Il y a également une tentative constante de semer le chaos en Asie centrale.
Si la CIA ou d’autres agences américaines ont souvent joué un rôle de premier plan dans ces affaires, les Européens ont presque toujours été impliqués. Le tumulte de l’année dernière en Géorgie l’a également démontré.
Il convient donc de réfléchir à la dernière phrase d’English Outsider :
Pour la plupart des Américains, il est courant de considérer les Européens comme des faibles. Pour les Européens, cela a toujours été l’inverse.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Par Moon of Alabama