« J’ai été humiliée devant tout le monde, certains rigolaient… personne n’a bougé », déplore la victime sur ses réseaux. Si les messages de soutien à Calysta se comptent par dizaines, d’autres semblent en effet se réjouir de la violente altercation. « C'est bien fait pour toi », a ainsi commenté un certain Batobakala. « Cheh ! », a ajouté un dénommé Ali, jugeant opportun d’user du même dialecte que les agresseurs de la jeune trans.
La violence en VOST
Cette spécificité linguistique n’est pas isolée. Dans de nombreuses villes françaises désormais, un certain nombre d’agressions sont commises par des individus s’exprimant en arabe. C’était le cas à Montpellier, le 21 juillet, où un conducteur de tramway a été violemment pris à partie sur le quai par un homme l’insultant en arabe et le menaçant de le « planter ». Quelques jours plus tôt, mardi 8 juillet, un homme armé d’un couteau a attaqué un policier à Rouen avant de tenter de s’en prendre au public venu assister à la quatrième étape du Tour de France. D’après une source policière à CNews, l’assaillant était porteur d’une djellaba et parlait arabe au moment de l’attaque. Et c’est encore ce même dialecte qui était employé par un homme arrêté au mois de juin, suspecté d’avoir piqué à la seringue des femmes lors de la Fête de la Musique, à Chambéry…
Depuis quelques années, la presse regorge de faits semblables. En novembre 2023, par exemple, un mineur a été interpelé à Paris pour avoir agressé un homme en tenue religieuse juive dans le métro. Selon les enquêteurs, l'agresseur lui avait parlé en arabe avant de lui porter un violent coup de pied dans le dos. En février 2023, un SDF en situation irrégulière sur le territoire a été condamné pour l’agression sexuelle d’un collégien, survenue l’année précédente : il s’était exprimé au garçon en arabe, avant de l’attirer dans un lieu isolé pour mieux l’abuser. « Si tu cries, je te tue », lui aurait-il intimé.
On ne compte plus, aussi, les attentats ou tentatives de meurtres commis aux cris rituels d’« Allah Akbar ». Pas plus tard que dimanche dernier, un individu vêtu d’une djellaba a été interpellé dans le Val-de-Marne après avoir poussé le fameux cri de guerre et tenté de poignarder un homme qui refusait de se dire musulman.
Il y a aussi l’insulte désormais bien connue « gwer », qu’on peut traduire par « sale Blanc ». Si ce terme arabe est parfois prononcé sur le ton de la mauvaise plaisanterie, il est également employé dans des circonstances nettement moins drôles. « C’est l’insulte raciste anti-blanc qui a été assénée à Crépol avant que Thomas soit poignardé mortellement », rappelle ainsi Thibaut Monnier, député de la Drôme. Sur une vidéo disponible, on entend en effet des jeunes lancer « Vas-y, putain de gwer ! », en direction des villageois qui participaient au bal.
Un bouleversement linguistique qui fait des heureux
Pourtant, l’usage désormais massif de l’arabe en France ne semble pas déplaire à tout le monde. On pense à ces linguistes, qui se félicitent d’entendre nos enfants prononcer les mots « wesh », ou « belek », à Jack Lang, qui vient de publier un nouveau livre intitulé La Langue arabe, une chance pour la France (Gallimard), ou encore au directeur du festival d’Avignon, qui a choisi de faire de l’arabe la « langue invitée » de l’édition 2025.
Du côté des politiques aussi, certains accompagnent le mouvement avec enthousiasme. On se souvient par exemple qu’en juin 2024, le Nouveau Front Populaire avait annoncé la tenue d’une réunion « contre l’extrême droite » à l’aide d’une affiche rédigée… en arabe. Histoire d’être bien compris de ses électeurs ?