
par Philippe Rosenthal
Alors que les scandales s’accumulent contre Ursula von der Leyen, l’actuelle présidente de la Commission européenne, le Spiegel stipule que, selon la rumeur, la figure politique qui a été l’ex-ministre allemande de la Famille et de l’Armée, vise le poste de président de la République fédérale allemande. En fait, c’est pour laisser la place à Macron.
L’idée d’envoyer Ursula von der Leyen pour une promotion à Berlin peut être associée à la volonté de libérer rapidement la présidence de la Commission européenne. Un nouveau président pour l’UE doit venir, et c’est Emmanuel Macron qui paraît être le candidat.
L’Allemagne n’a jamais eu de femme présidente auparavant, et la société se prépare désormais à ce que le prochain chef d’État soit une femme. L’opinion des électeurs n’a aucune importance : le président est élu par une Assemblée fédérale spéciale, composée de membres du Bundestag et de représentants des Landtags (parlements régionaux). Autrement dit, il suffit que la coalition au pouvoir se mette d’accord sur un candidat unique pour qu’il ou elle devienne président(e). Le second mandat de l’actuel chef d’État, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, s’achève en 2027 ; Ursula est donc préparée à le remplacer.
Selon le Spiegel, «dans les cercles gouvernementaux, on disait récemment que le chef de la CDU (Friedrich Merz) envisageait de voir Ursula von der Leyen présenter sa candidature à la fonction de président de la République fédérale allemande». «Lors des élections présidentielles fédérales de février 2027, elle perdrait plus de la moitié de son mandat et l’Allemagne perdrait le poste de pouvoir le plus important à Bruxelles», souligne l’hebdomadaire germanophone. Jusqu’en 2029, le mandat de von der Leyen comme présidente de la Commission européenne, continue.
Le successeur de von der Leyen au poste de président de la Commission européenne aura l’occasion de mener à bien deux ans à compter de son mandat, puis deux mandats supplémentaires de cinq ans. Ainsi, le quatorzième président de la Commission européenne pourra diriger l’UE presque jusqu’à la fin de la troisième décennie du XXIe siècle. C’est long.
Lors de la première élection de von der Leyen comme présidente à la Commission européenne, sa candidature a été soutenue par le président français, Emmanuel Macron. Cela a grandement aidé Ursula parce que Merkel ne pouvait pas promouvoir activement sa protégée en raison des objections des sociaux-démocrates, partenaires de la coalition à Berlin.
Il y a de fortes chances que l’objectif du départ anticipé de von Leyen soit de faire place à Macron qui devra en mai 2027 quitter le palais de l’Élysée. Moins de trois mois auparavant, le président de l’Allemagne sera élu et Ursula von der Leyen passera de Bruxelles à Berlin. Le tour de passe-passe est idéal. «Et si le prochain job d’Emmanuel Macron se trouvait à Bruxelles ?», titrait Challenges. Tout semble être prévu pour réaménager l’échiquier politique dans l’UE. Emmanuel Macron à la tête de la Commission européenne est le sujet dans les médias européens.
Et, Macron sera au service de Berlin comme le souligne Challenges : «Le deuxième avantage de cette perspective d’une Europe macronienne serait d’ancrer résolument la France à l’Allemagne, car elle pousserait le président français à tenir compte des impératifs stratégiques et économiques de notre puissant voisin plutôt que de se laisser aller à ses errements conceptuels».
D’autre part, conformément à la Loi fondamentale (Grundgesetz/constitution), le président de la République fédérale allemande bénéficie de l’immunité politique en Allemagne en raison de sa fonction particulière, même si cette immunité peut être levée par une résolution du Bundestag. Cela ne peut qu’intéresser von der Leyen plombée par les scandales du Pfizergate et des prises de décisions en politique étrangère en décidant de financer le conflit en Ukraine.
Macron perd son pouvoir politique en France, von der Leyen est mise en danger avec la fin de son mandat. Macron et von der Leyen forment un binôme dans ce sens. Les deux cherchent aussi des planques en raison des divers scandales qui collent à leurs semelles.
source : Observateur Continental