La nuit du 12 au 13 octobre 2025 restera peut-être comme celle où le peu de confiance qu’il restait encore aux Français envers ses dirigeants s’est définitivement effondré. Dans un climat d’usure politique et de rejet populaire, Emmanuel Macron a reconduit Sébastien Lecornu à Matignon, dévoilant un nouveau gouvernement censé « sortir la France de la crise ». En réalité, cette recomposition apparaît comme une énième opération de survie d’un régime qui n’écoute plus personne — sinon lui-même.
Un « gouvernement de mission » pour sauver les meubles
L’annonce officielle, tombée à 20 heures dimanche soir, a révélé la composition du deuxième gouvernement Lecornu: 34 membres, un équilibre de façade entre hommes et femmes, techniciens et politiques, centristes et conservateurs. En vérité, un même moule : celui du système.
Le Premier ministre, reconduit après avoir démissionné la semaine dernière pour forme, a parlé d’un « gouvernement de mission ». Mission de qui, pour quoi ? Officiellement, pour adopter le budget 2026 avant la fin de l’année. Officieusement, pour gagner du temps, contenir les motions de censure, repousser la dissolution que tout le monde redoute.
Sébastien Lecornu a tweeté : « Une seule chose compte : l’intérêt du pays. » Mais pour beaucoup de Français, cette phrase sonne comme un écho vide. L’intérêt du pays, ces gens l’ont oublié depuis longtemps.
Sous les effets d’annonce et la prétendue ouverture à la société civile, le constat est cruel : on retrouve les mêmes visages que ceux qui ont conduit le pays à la défiance généralisée. Gérald Darmanin, toujours à la Justice. Rachida Dati, reconduite à la Culture. Roland Lescure, encore à l’Économie. Et surtout Laurent Nuñez, nommé ministre de l’Intérieur — celui-là même qui, préfet de police de Paris, fut l’un des symboles de la répression lors des confinements et des manifestations, l’un des chefs d’orchestre de la “terreur sanitaire”.
À leurs côtés, quelques nouveaux noms issus de grands groupes ou d’organisations internationales : Jean-Pierre Farandou, ex-PDG de la SNCF, au Travail, ou Monique Barbut, ancienne présidente du WWF France, à l’Écologie. Une « ouverture » qui en dit long sur la confusion entre l’État, les grandes entreprises et les ONG mondialisées.
Ce n’est plus un gouvernement : c’est une agence de gestion de crise permanente, sans racines, sans convictions, où chaque poste s’échange au gré des alliances et des promesses.
La droite implose, la gauche éructe, le pays s’enfonce
À droite, la fracture est consommée. Six membres des Républicains — Rachida Dati, Annie Genevard, Vincent Jeanbrun, Philippe Tabarot, Sébastien Martin et Nicolas Forissier — ont rejoint Lecornu, en contradiction totale avec la ligne fixée par leur parti. Ils ont été exclus dans la foulée. Une humiliation de plus pour une droite parlementaire qui n’existe plus que par ses divisions.
À gauche, c’est le réflexe pavlovien : motions de censure, indignations sur X, menaces verbales. Marine Le Pen dénonce un « gouvernement macroniste recyclé », tandis que les Insoumis parlent d’un « théâtre d’ombres ». Mais derrière le vacarme des réseaux, personne n’incarne une alternative crédible.
Dans la rue, dans les campagnes, dans les cafés, c’est la même lassitude : plus personne ne croit à ce pouvoir, ni à ses opposants. La France regarde cette comédie avec un mélange d’écœurement et d’indifférence.
Lecornu prétend composer une équipe « au-delà des clivages ». En réalité, il n’a fait que rassembler ceux qui acceptent encore de participer à une machine gouvernementale épuisée. Les élus qui refusent de s’y associer sont traités de « populistes » ou « irresponsables ». Ceux qui y participent sont absorbés par le système, sans jamais rien changer.
Les passations de pouvoir se sont tenues en catimini, sans public ni journalistes. Tout un symbole : le pouvoir gouverne désormais derrière les murs, comme s’il craignait le regard du peuple.
Depuis des années, les Français voient revenir les mêmes noms, les mêmes discours, les mêmes échecs. Le pays croule sous la dette, la violence, l’immigration incontrôlée, le déclassement économique, et l’État leur parle de « pédagogie budgétaire » et de « transition écologique inclusive ». En quelques semaines, cette classe dirigeante a achevé de détruire la mince confiance que les citoyens pouvaient encore lui accorder. Les calculs politiciens, les trahisons d’appareil et les retours d’anciens ministres discrédités montrent une chose : ces gens ne partiront jamais d’eux-mêmes.
Ils s’accrochent à leurs fauteuils comme à des bouées de pouvoir, indifférents au naufrage collectif qu’ils provoquent.
La France est fatiguée. Fatiguée de ces gouvernements de circonstance, de ces ministres interchangeables, de ces “profils technocratiques” qui n’ont jamais tenu une pelle, une arme ou une ferme. Fatiguée de ce théâtre politique où les mêmes visages se succèdent sous d’autres étiquettes.
Sébastien Lecornu a promis un « gouvernement de mission ». Mais pour des millions de Français, la mission première serait simple : qu’ils s’en aillent tous, et pour de bon.
YV
`Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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