Ces oppositions ne s’opposent plus et ont peur d’affronter les électeurs. D’un côté nous avons le PS, qui se laisse berner par un discours que même un enfant de dix ans de croirait pas. Lecornu envisage de suspendre la réforme des retraites. Est-ce bien ce que le PS désire ? Ce n’est pas l’abrogation pure et simple qu’ils veulent ? Les intentions de Lecornu sont au conditionnel. Il envisage, oui mais ce n’est qu’une piste, il ne dit pas « je vais » annuler. Non, il y a une vague idée qui trotte dans sa tête pour… suspendre. La belle affaire, pendant combien de temps ? Et après la suspension, elle sera à nouveau applicable ? Oui, on peut légitimement le penser. Et c’est donc sur cette base qu’ils vont refuser de censurer ce gouvernement ? La naïveté à ce niveau devient une discipline olympique. Mais on se doutait du résultat, le micro-parti qu’est devenu le PS n’est pas en mesure de faire rapidement une alliance pour de nouvelles élections, ils doivent donc durer le plus possible.
Wauquiez lui avance l’autre argument : « il faut un budget ». On nous a déjà fait le coup l’an dernier, pour quel résultat ? Une catastrophe, que nous avions annoncée au RPF. Et le cirque recommence, ils n’ont qu’une partition et il la joue très mal. Dire qu’il faut à tout prix un budget avant la fin de l’année est faux. L’an dernier il a été voté en février. Il y aura donc un budget qui renonce à s’attaquer aux dépenses inutiles, et qui va ponctionner encore plus des Français déjà épuisés. Résultat la dette ne va faire que grossir, et en septembre et sans doute avant, les mêmes viendront se plaindre d’un budget qu’ils auront une fois de plus laissé passer. En langage commun cela s’appelle « se foutre du monde ».
La vérité est plus glauque, les uns comme les autres ont peur de revenir devant les électeurs. Ils se sont tellement compromis et vendus, qu’ils savent qu’une nouvelle élection serait une Bérézina pour eux. Pas de censure, pas de dissolution, ils gardent leur poste et tout roule pour eux. Même la droite, ceux qui se disent à droite, cautionnent l’augmentation d’un taux de prélèvement digne d’un pays communiste. Que le pays s’enfonce inexorablement vers la banqueroute et une instabilité sociale croissante, ils s’en moquent. Ils ne sont plus capables de justifier leurs positions et tout aussi incapables de changer de vision des finances publiques. Ils sont le passé, ils en prennent conscience, mais rêvent d’un monde où il n’y aurait plus d’élections, plus de scrutin, simplement une image figée sur l’actuelle représentation de l’hémicycle. Ce n’est pas glorieux mais c’est toujours mieux que la débâcle probable qu’ils devraient affronter. Et Bellamy, d’expliquer que lui, il censurerait. Enfin, mais il pourrait lui aussi, censurer à Bruxelles et faire tomber VDL. Non, il ne veut pas voter les motions de censure de la gauche, pensez-donc, c’est comme s’il prenait sa carte au PC. C’est toute l’hypocrisie de ce parti, être la béquille de Macron depuis le début et tenter de faire croire que ce n’est pas le cas, comme lorsque Larcher s’égosillait pour affirmer qu’ils n’étaient pas macronistes et qu’ils étaient de droite. En réalité, ils ne savent pas comment effacer leur collaboration avec Macron et voudraient faire alliance à droite avec le RN, mais sans que ça se voie trop, en fait que les électeurs du RN votent pour eux, mais sans dire qu’ils sont RN…. quel cirque ce parti, dont les cadors ne sont pas tous du même avis, tout en étant déconnectés de leur électorat. Compromis et trouillards, ils préfèrent éternellement se soumettre plutôt que de s’opposer.
Et puis, il y a le RN, qui trouve, enfin, comme nous l’avons suggéré, que le cirque a assez duré et que les Premiers Ministres macronistes doivent tomber les uns derrière les autres jusqu’à ce que Macron parte. Et c’est bien cette posture d’opposant qui les place en position de grands gagnants d’une éventuelle législative.
Lecornu finira par tomber, on aura simplement perdu encore un peu plus de temps, accumulé un peu plus de dettes et Macron pourra continuer de jouer les innocents depuis l’étranger, où il se fait ridiculiser, en accusant les autres du désordre institutionnel qu’il a lui-même installé. Wauquiez appelle a ne pas censurer, tout en oubliant qu’il s’est pris une claque aux élections internes du parti. Ils pensent au budget quand il faut penser à la reconstruction à long terme, ils regardent demain alors qu’il faut se projeter à 10 ans, ils gèrent à la petite semaine. La France mérite mieux que ces caricatures de responsables. Ils avaient belle allure quand ils réclamaient la démission de Macron, et les voilà en ordre dispersé, à vouloir faire croire qu’ils n’ont pas collaboré avec Macron, à parler mollement de censure, mais à condition de ne pas perdre leurs sièges. Nous attendions des lions, nous héritons de matous…
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