Macron et l'Algérie, c'est reparti !
On sait que Macron voulait se débarrasser de Retailleau, en particulier parce qu'il estimait qu'il empiétait sur son domaine réservé par ses positions tranchées sur l'Algérie. C'est chose faite avec Lecornu 2, et sa passion masochiste pour l'Algérie peut reprendre. En effet, à la demande de l’Élysée, a révélé Le Figaro, l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, a participé, ce jeudi 16 octobre, à une cérémonie d’hommage aux victimes des événements du 17 octobre 1961 organisée par la ville de Paris sur le pont de Bezons, à Paris. Cette nouvelle attention pour le régime d'Alger a choqué, non seulement parce que Boualem Sansal croupit toujours là-bas , mais parce que c'était le jour de l'ouverture du procès de la meurtrière présumée de la petite Lola... Macron souhaitait envoyer deux messages à Alger : rappeler que « la France n’oublie pas ce jour sombre de son Histoire » et souligner qu’il est désormais nécessaire de « dépasser la crise » qui paralyse les relations franco-algériennes. Or, jusqu'à maintenant, aucun des nombreux « gestes mémoriels » de Macron n'a obtenu quoi que ce soit. L'obsession algérienne de Macron est une constante depuis 2017 et le simulacre de fermeté aura duré quinze jours. C'est en tout cas une gifle pour des millions de Français.
Barrot et l'Afrique
Ce week-end, les réseaux sociaux ont aussi épinglé le discours de Jean-Noël Barrot à la deuxième édition du Forum Création Africa à Lagos, prononcé ce 17 octobre 2025. Une ode extatique à l'Afrique et aux stars francophones africaines, avec la litanie des saints habituelle : Omar Sy, Ladj Ly, Aya Nakamura, et j'en passe.
Les internautes ne se sont pas privés pour dénoncer les démêlés judiciaires de l'un, l'exil fiscal de l'autre, le talent très relatif ou tout du moins ne faisant pas l'unanimité d'un troisième. Mais quand il s'agit de dérouler le credo immigrationniste pro-africain, aucun souci. « D’Édith Piaf à Aya Nakamura, les talents les plus brillants ont toujours trouvé en France une scène à leur mesure. La France croit au métissage qui fait dialoguer les imaginaires. » Le mot magique est lancé, un mot adoré de la gauche. Barrot n'a pas osé « créolisation », comme Mélenchon, mais c'est tout comme : « Alors venez à Paris, à Marseille, à Clermont-Ferrand ou à Annecy pour déployer votre talent ! » Est-ce bien le moment de multiplier les appels à l'immigration africaine, fût-elle « culturelle » ?
Or, chez Barrot comme chez son maître, l'Afrique est une véritable obsession. En fouillant un peu, on tombe par exemple sur son discours prononcé le 3 octobre dernier, alors qu'il était encore ministre démissionnaire, à l'occasion de l'inauguration de la Maison des mondes africains (MansA), à Paris. Vous savez, ce truc que Macron voulait installer au sein de l'hôtel de la Monnaie, quai de Conti, dans le VIe arrondissement de Paris, suscitant un tollé l'obligeant à chercher ailleurs. L'affaire a migré dans un ancien atelier du Xe arrondissement de Paris, au 26, rue Jacques-Louvel-Tessier, mais le gouvernement a réaffirmé sa volonté d’installer le projet dans un lieu pérenne, d’ici 2027. Quand on vous dit que l'arrêt du macronisme est une urgence... Toujours est-il que cette MansA a été inaugurée il y a quinze jours par Barrot avec le même lyrisme immigrationniste confondant de stupidité : « L'identité n'est jamais fixe. Elle est une traversée, un mouvement [...], a-t-il lancé. Avec la MansA, la France affirme son optimisme [...] Sans sa part d'africanité, la France ne serait pas tout à fait la France. Les membres des diasporas africaines le savent bien. [...] Le continent africain est la maison familiale de tous les humains. La MansA est notre maison à tous. Bienvenue à la MansA ! Bienvenue à la maison ! »
Retour au réel avec Pierre Brochand
Cette idéalisation du métissage africain, si elle correspond bien à l'ADN de la gauche et du macronisme, est tout de même stupéfiante à entendre, en 2025, tellement elle se heurte à la réalité. Réalité diplomatique, d'abord : les grands mots de Barrot ne cachent pas la rétraction spectaculaire de la place de la France en Afrique sous Macron. Réalité financière, aussi : comment ce gouvernement en survie artificielle, confronté à des déficits abyssaux et qui se prépare à matraquer retraités, familles, malades en ALD, peut-il encore vendre sa politique africaine et son budget auquel il ne touchera pas ? Réalité sécuritaire, ensuite : comment peut-il s'enfermer dans ses envolées lyriques sur la culture et le métissage quand le lien entre une immigration incontrôlée et insécurité ne peut plus être nié ? Réalité identitaire, enfin : ne serait-il pas temps, pour ces apprentis sorciers, de nous dire l'aboutissement de leurs délires ? Non, pour cela, il faut aller chercher la réponse de l'ancien patron de la DGSE, Pierre Brochand, dans Le Figaro : « Une France à majorité africaine et musulmane, bien avant la fin de ce siècle. Bouleversement que je défie quiconque d’espérer paisible et débonnaire. »