La manifestation, ouverte essentiellement aux scouts de 18 à 25 ans (avec quelques aînés plus âgés responsables du mouvement), n’a rien de neuf. Elle fêtait, ce week-end, son cinquantième anniversaire et un succès croissant. Environ 500 participants supplémentaires ont rejoint les rangs de ces scouts pèlerins pour l’édition 2025. Ce qui les relie ? L’attachement au mouvement scout, à ses valeurs et son idéal, le choix de la France et de ses racines, la foi en Dieu aussi. Le pied du bâton signifie l'ancrage ancestral, sa fourche l'ouverture aux autres.
Du jeudi au samedi, ils ont marché autour de Vézelay, ils ont organisé une veillée et vibré autour d’un feu de camp. Leur thème ? Les croisades. Tant pis pour les esprits chagrins gagnés par le wokisme et la repentance. Ils ont ensuite marché vers la basilique à la lueur des flambeaux et frappé contre la lourde porte qui s’est ouverte devant eux. Ils sont alors entrés au son du Kyrie des gueux, vieux chant de tradition poussé à pleins poumons : « Bissac et ventre creux, marchons les gueux ! »
Quelque chose de plus grand qu’eux
Pas de revendication, personne à agonir, rien que l’amour du Ciel, de leur terre française et du mouvement scout, acclimaté dans l'Hexagone par le Père Sevin. Tous ont pris, du jeudi au dimanche, sur le temps de leurs études et de leur vie estudiantine ou familiale pour cette marche vers Vézelay. Sans compter. Sans en rajouter dans la promotion et la notoriété. Une discrétion française, elle aussi. « Formidable », « extraordinaire », « quel souffle » : les participants touchent du doigt quelque chose de plus grand qu’eux, de plus vieux qu’eux. Dans cette jeunesse, on cherche en vain la moindre trace d’animosité sous ses attachements séculaires.
Au même moment, à Nîmes, quelques dizaines de militants accueillaient Jordan Bardella aux cris de ralliement des antifas : « Siamo tutti antifascisti ». Eux aussi ont pris sur leur temps. Pour hurler leur haine. Une habitude.
Le samedi 25 octobre, les mêmes antifas sont venus perturber l’hommage rendu par la Cocarde étudiante à la mémoire de la petite Lola, tuée en 2022 par une Algérienne sous OQTF. Sans la moindre pudeur, une trentaine d’antifas ont saisi cette occasion pour prendre à partie la douzaine d’étudiants venus déposer leurs bougies au pied de la cathédrale. L’une des étudiantes de la Cocarde a porté plainte pour vol en réunion et vol avec arme.
Les mêmes, avantageusement représentés par le député LFI Raphaël Arnault, s'en prennent aux signes religieux, détruisent, brûlent, cassent, intimident, interdisent, frappent, empêchent. Raphaël Arnault et ses adeptes luttent contre un fascisme imaginaire, mais bien commode pour recouvrir d’un voile héroïque la violence pure, le piétinement de la démocratie et le fanatisme brutal. D’autres ont choisi de marcher sous les étendards et les ramures des chênes rougis par l’automne dans les chemins creux de Bourgogne, comme leurs ancêtres.
Deux France, l’une relève discrètement, l’autre détruit bruyamment. Dans son dernier livre, La messe n'est pas dite (Fayard), Éric Zemmour écrit : « Spiritualité et identité, foi et culture, tout sera retrouvé ensemble. Tout sera donné de concert. Cette jeunesse qui renoue avec le catholicisme est une génération très identitaire. » Peut-être ne le sait-elle même pas !
Marc Baudriller