
Le chiffre glace le sang : 912 personnes sans domicile fixe sont mortes en France en 2024, selon le dernier décompte du collectif Les Morts de la Rue. C’est près de 16 % de plus qu’en 2023, et plus du double du nombre recensé il y a dix ans.
Ce bilan, au-delà de sa dimension tragique, illustre l’effondrement silencieux d’un pays incapable d’assurer à ses propres citoyens le minimum vital.
Un pays riche… mais sans toit pour ses pauvres
Ces morts ont en moyenne 47 ans — soit plus de trente ans de moins que l’espérance de vie nationale. Derrière les chiffres, une réalité brutale : celle d’une pauvreté qui s’enracine, d’une détresse psychologique et sociale grandissante, et d’un État qui a choisi depuis longtemps de déléguer sa mission à un réseau associatif dépendant de subventions publiques.
Ces associations, incapables d’autonomie financière, ne survivent que grâce aux aides de l’État, et se contentent souvent d’une gestion humanitaire de la misère, sans vision ni exigence.
En France, près de 350 000 personnes vivraient aujourd’hui sans solution d’hébergement stable, soit 20 000 de plus qu’en 2023. Une estimation qui reste approximative, faute de statistiques fiables : la dernière enquête de l’Insee remonte à 2012.
L’effet pervers de la saturation migratoire
Les centres d’urgence et d’accueil, déjà débordés, sont désormais largement occupés par des migrants, souvent jeunes, isolés, sans-papiers ou en attente de régularisation. Dans de nombreuses grandes villes — Paris, Lyon, Lille, Nantes —, les nationaux se retrouvent relégués au second plan, faute de places disponibles.
Ce déséquilibre crée une nouvelle fracture sociale, où la misère étrangère se superpose à la misère française, au lieu de la soulager.
L’État finance massivement des dispositifs d’urgence au profit de publics venus d’ailleurs, tout en laissant des milliers de Français âgés, malades, ou psychologiquement fragiles mourir dans la rue. Une pauvreté s’ajoute à une autre, dans une indifférence institutionnalisée.
L’Île-de-France concentre plus du tiers des décès recensés (37 %), reflet de la concentration des populations sans logement dans la capitale et sa périphérie. Les Hauts-de-France enregistrent à eux seuls plus de 160 morts, un chiffre doublé en un an, aggravé par les drames liés aux tentatives de traversée de la Manche.
Mais la tragédie touche désormais tout le territoire, y compris les campagnes, où les hôtels sociaux hébergent tant bien que mal des personnes en errance, souvent isolées après une rupture familiale, une perte d’emploi ou une maladie.
L’échec d’un modèle humanitaire sous perfusion
Chaque année, les gouvernements successifs multiplient les plans d’urgence hivernaux, les promesses de “droit au logement opposable” ou les campagnes de communication compassionnelles. Mais rien ne change.
Les structures associatives sont débordées, bureaucratisées, et dépendent entièrement de l’argent public. La “solidarité” a cessé d’être un acte de charité réelle : elle est devenue un secteur économique, géré par des ONG politisées et des organismes d’État, dont la survie repose sur la permanence même de la misère.
Le système est ainsi entretenu dans un cercle vicieux : plus il échoue, plus il se finance.
La mort de ces 912 sans-abri n’est pas seulement un drame social ; c’est un symptôme politique. Celui d’une nation qui n’assume plus de hiérarchie dans ses devoirs : accueillir le monde entier tout en abandonnant ses propres enfants. Dans un pays qui se veut “social”, on ne meurt pas dans la rue par fatalité, mais par choix collectif de désordre et de renoncement.
La France aurait pu, depuis longtemps, mettre en place une politique ferme : priorité nationale dans l’accès au logement d’urgence, expulsion immédiate des étrangers sans droit au séjour, et réorientation des budgets d’aide vers la réinsertion des citoyens français.
Au lieu de cela, l’État a choisi la dilution morale : une compassion abstraite, sans hiérarchie, où les plus fragiles de nos compatriotes sont les grands oubliés d’un humanitarisme d’apparat.
En 2024, plus de 900 vies françaises et étrangères se sont éteintes dans l’indifférence, parfois à quelques mètres seulement des hôtels réquisitionnés pour d’autres publics. Chaque hiver, la même mécanique se répète : indignation médiatique, promesses politiques, puis silence. Pendant ce temps, la misère continue de gagner du terrain, et la fraternité nationale de reculer.
Ce n’est pas le froid qui tue, ni la fatalité : c’est l’abandon et la lâcheté.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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