
L’ennemi est là. Parmi nous. Dix ans après les attentats islamistes du 13 novembre 2015, qui ciblèrent notamment des consommateurs sur des terrasses de bistrots parisiens et le public d’un concert au Bataclan, l’islam djihadiste s’est fondu dans la société française qu’il déteste. Loin d’avoir été traqué, comme il a pu l’être par Israël et certains pays musulmans, il s’est installé dans les recoins de la nouvelle société « diversitaire ». Céline Berthon, directrice de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le rappelait lundi (RTL) : la menace islamiste est désormais « endogène » et mobilise auprès d’une jeunesse âgée de 17 à 22 ans. Si l’Etat islamique semble avoir perdu de sa capacité à projeter des offensives extérieures, ses petits bras armés sont prêts localement à ubériser la guerre sainte, dans des initiatives individuelles difficilement décelables.
Or, abordant cette menace, Catherine Vautrin, ministre des Armées, a curieusement estimé, mardi (Europe 1), comme si elle découvrait le sujet : « Nous devons travailler sur ce sujet ». Cette somnolence de l’Etat mollasson face à l’islam radical fait du Pouvoir l’allié benêt d’une idéologie totalitaire qui ne respecte que la force. En 2015, Jean-Yves Le Drian, à ce même ministère des Armées, avait déclaré après les tueries parisiennes : « Je ne parlerai jamais d’ennemi intérieur ». Il craignait d’alimenter une possible guerre civile. Mais ces postures morales sont des lâchetés. Dix ans après, il y a bel et bien un ennemi intérieur. Une 5 ème colonne a même trouvé de fanatiques collaborateurs auprès d’une extrême gauche qui a vendu son âme pour accompagner électoralement ce qu’elle croit être un islam révolutionnaire.
Rien n’est plus contre-productif, pour éviter la guerre intestine, que de fermer les yeux sur les fractures nées d’une société ouverte à l’immigration de peuplement. Un sondage Ifop de 2020 montrait déjà que 74% des jeunes musulmans français (moins de 25 ans) se réclamaient de l’Islam plutôt que des valeurs de la République. Les dirigeants, à commencer par le chef de l’Etat, savent ces échecs. Leur choix de perpétuer une invasion extra-européenne les rend complices d’une colonisation agressive. Cette situation place de plus en plus de Français en insécurité culturelle, voire en légitime défense. D’autant que la résistance à l’envahisseur, qui dicta le comportement de nos aïeux durant la Grande Guerre, est inenvisageable pour les actuelles élites. Or le courage des Poilus reste un exemple. Il ne doit pas se contenter, comme hier, du rituel républicain du 11-Novembre. Mes deux grands-pères étaient au front. L’un, Jean Rioufol, mobilisé à ses 18 ans, est mort peu après la guerre, à 28 ans, les poumons brûlés par les gaz allemands, laissant une veuve et deux jeunes orphelins. J’ai eu la chance en revanche de connaître mon grand-père maternel, le colonel Mario Ayme, à l’époque capitaine de la 2e Compagnie du 28e Bataillon de chasseurs alpins (28e BCA). Il m’a souvent raconté, notamment, son assaut de la tranchée de Bouchavesnes, le 12 septembre 1916, lors de l’offensive de la Somme, qui allait le blesser grièvement à une jambe et le rendre partiellement sourd. Ces souvenirs sont ceux de nombreuses familles françaises. La mémoire de ces héros nous oblige à chasser l’ennemi infiltré.
Mon intervention, mardi, sur CNews (14h-15h)
https://blogrioufol.com/contre-lennemi-interieur-lexemple-de-ceux-de-14/