Voilà quelques années, le staff de la BBC aurait admis l’erreur ponctuelle et attendu que la poussière retombe, car la maison n’en est pas à sa première affaire. Mais si le scandale est à ce point retentissant, c’est qu’une bonne partie de la population au Royaume-Uni, et bien au-delà, tient maintenant pour une évidence que ce n’est là que le sommet émergé d’un iceberg manipulatoire. Ce que l’excellent Nigel Farage a résumé d’un mot : « La BBC est institutionnellement biaisée depuis des décennies. »
Ultra-militantisme ou objectivité, il faut choisir
Trop, c’est trop. BV s’est souvent fait l’écho des dérapages parfois comiques de la BBC à la sauce woke en gros sabots. Le 28 mars dernier, une vidéo « jeune » mettait en scène une Aliénor d’Aquitaine dérisoire incarnée par une plantureuse femme à la peau noire.
Humour ? Fin 2023, une étude avait montré que le site BBC News publiait au moins un article, chaque semaine, sur le sujet de la traite négrière, traitait en permanence des horreurs du « colonialisme » et incluait presque systématiquement des personnages trans dans ses fictions.
« Biaisé », c’est le bon mot. Car les grands médias en général, et les médias publics en particulier, évitent généralement les manipulations aussi grossières. Leurs armes sont plus fines, moins détectables. Mais voilà, verser dans l’ultra-militantisme ou brandir la bannière de l’objectivité, il faut choisir. La BBC n’a pas choisi, France Télévisions non plus.
Notre BBC française cumule, comme son aînée devenue son modèle. Chaque jour, un dérapage wokiste. Aujourd’hui, le délire de l’écolo Cyril Dion, en roue libre sur France 5 : « Le terrorisme islamiste, c’est 273 morts et la pollution de l’air entre 500.000 et 1 million. Qu’est-ce qui nous rend le plus en insécurité ? » Sur la même chaîne, on comparait Jordan Bardella et Hitler, voilà quelques jours. Des propos qui rejoignent l’esprit de certaines productions, validées, financées, assumées, choisies de longue date. Comme cette émission diffusée en octobre 2024, avec l’objectif affiché de « revisiter l’Histoire de France ». Par visite, il faut entendre, ici, à la façon d’un cambriolage avec effraction… Notre Histoire de France, série documentaire en six volets en partenariat avec le très gauchisant 20 Minutes, entendait faire « grincer des dents les partisans d’une Histoire de France rigide, forcément blanche, forcément chrétienne », selon le partenaire 20 Minutes. À la manœuvre, Florian Besson, auteur du Puy du Faux, enquête sur un parc qui déforme l’Histoire (Les Arènes).
Neutralité ?
L’ensemble, comme d’habitude, avec les moyens de l’État : 2,5 milliards d’euros de dotation annuelle à la seule France Télévisions, aujourd’hui financièrement à la dérive : le rapport très sévère de la Cour des comptes sur le groupe de télévision publique, publié ce 23 septembre, épinglait la patronne Delphine Ernotte, pourtant reconduite récemment pour… un troisième mandat !
Il faut dire que la présidente a des priorités : attaquer la concurrente de France Info, la méchante CNews, bille en tête. « Ce type de sortie devrait conduire à son départ, parce qu’il ne revient pas à la présidente de France Télévisions de distribuer des brevets d’honorabilité aux chaînes privées », avait répliqué Marine Le Pen, qui s’expliquait dans le JDD : « Qu’il existe des médias d’opinion ne me choque pas. Mais un service public financé par les Français doit être irréprochablement neutre, et il ne l’est pas. » Les responsables politiques relaient désormais le ras-le-bol populaire : le vent devient mauvais, pour ces empires de la Vérité accoutumés à laver paisiblement les cerveaux des habitants... à leurs frais !