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Esclavage : les passeurs, négriers des temps modernes

Le 10 mai, si cela est toujours d’actualité, c’est, en France, la « journée souvenir de l’esclavage ».

De l’esclavage « noir » s’entend, car de l’esclavage « blanc », il n’en est jamais question.

Hier, et jusqu’à la moitié du XIXsiècle, les peuplades d’Afrique ignoraient l’existence d’un nouveau monde. Il n’y avait pas les médias : télévision, internet, réseaux sociaux, etc. pour les informer qu’il était possible de vivre dans de meilleures conditions qu’en Afrique, dans un monde qui s’ouvrait à eux et le tam-tam ne les prévenait pas de l’arrivée des acheteurs d’esclaves dans les ports des côtes africaines.

Ils ignoraient que leurs pères, leurs frères, ces chefs de tribus, ces roitelets noirs, les avaient vendus comme du bétail au plus offrant.

Il existait un « nouveau monde » qui avait un urgent besoin de main-d’œuvre et, comme elle ne pouvait pas venir volontairement, il fallait l’acheter où elle était disponible, en Afrique noire.

Il s’agissait d’une marchandise et, comme toute marchandise, elle était achetée pour être revendue avec un bénéfice substantiel.

Ces esclaves, puisqu’il s’agissait bien d’esclaves, étaient confiés à des négriers qui les transportaient avec leurs bateaux et qui avaient un intérêt financier pour qu’ils soient livrés dans le meilleur état physique possible.

Sur ces millions d’êtres humains, quelques milliers sont morts dans des naufrages, en même temps que les marins et les capitaines, ou tués par la bestialité de quelques négriers.

Cela a été largement commenté par le cinéma et la littérature, mais des millions d’êtres humains, grâce à cette transplantation, ont échappé à une mort précoce due à la famine, à la soif, à la maladie, aux épidémies, aux guerres tribales et ethniques, etc. qui étaient leur devenir d’hommes et de femmes « libres » en Afrique noire, où la moyenne d’âge, à l’époque, n’atteignait pas les 30 ans.

Ces millions d’esclaves ont travaillé dur, certes, ils étaient là pour ça ! Bien sûr ils appartenaient à des « maîtres », bien sûr ils n’étaient pas libres, mais ils ont été soignés, nourris, ont pu fonder des familles, élever leurs enfants, ils se sont multipliés.

Pas uniquement par humanité certes, mais parce que cette main-d’œuvre était nécessaire, il fallait qu’elle soit productive et rentable.

Quelques milliers ont été tués. Il existe toujours des victimes et des meurtriers, mais les descendants de ces millions d’esclaves sont aujourd’hui des femmes et des hommes libres dans les pays où leurs aïeux avaient été transplantés et vendus.

Aujourd’hui, en ce début du XXIe siècle, dans cette même Afrique noire, des millions d’êtres humains meurent de famine, de soif, de maladie, d’épidémie, de guerres tribales et ethniques, comme il y a plus d’un siècle, mais, comme ils savent qu’il existe un monde où il est possible, paraît-il, de vivre mieux, ils tentent par tous les moyens de fuir leurs territoires, leurs pays.

On ne les achète plus, ce sont eux qui paient. Ils se livrent à des passeurs, ces négriers des temps modernes. Ils se saignent aux quatre veines pour payer leur passage et, pour les jeunes femmes, très souvent le « payer en nature » de gré ou de force.

On ne les oblige pas, ce ne sont pas des esclaves, ils sont « libres », nous dit-on ?

C’est donc en toute liberté qu’ils avancent vers un destin bien pire que ne le fut hier celui des esclaves.

Des dizaines de milliers périssent en mer, ou sont abattus, violés, maltraités, par ces négriers des temps modernes.

Rejetés ou abandonnés dans des pays qui n’ont aucun besoin de leur main-d’œuvre, qui n’en veulent pas et où ils survivent dans des conditions misérables !

Il n’y a plus d’Amérique à construire, à bâtir. L’Amérique, l’Europe, n’ont plus besoin d’esclaves en si grand nombre.

Ces pays trouvent sur place, ou importent, les esclaves dont ils ont besoin !

Les esclaves actuels, car il en existe toujours (la preuve en est apportée par l’Onu), sont dirigés vers d’autres destinations par les descendants des négriers d’hier ! Les mieux portants, les plus jeunes, sont « soldés » aux enchères sur les marchés de Libye et de Mauritanie.

Et tout cela dans le silence assourdissant de ces associations qui nous maudissent pour avoir permis de vivre à des millions d’esclaves, alors que ce sont leurs ancêtres noirs qu’ils devraient maudire pour les avoir livré et vendu aux Blancs.

N’étaient-ils pas plus « utiles », les esclaves d’hier, comparés aux « hommes libres » d’aujourd’hui ?

Hier ils avaient un avenir : leurs bébés, leurs enfants, ont survécu et, depuis des décennies, participent à la construction du monde dans lequel leurs ancêtres ont été conduits de force.

Aujourd’hui en ont-ils un, d’avenir ? Ces femmes et ces hommes « libres » de certaines régions d’Afrique noire, qui sont parqués dans des camps plus grands que des villes ou l’objectif quotidien est de trouver de quoi se nourrir et donner la vie à des bébés qui périssent de malnutrition en quelques semaines dans l’indifférence quasi générale.

Si on leur donnait la possibilité de choisir, peut-être choisiraient-ils les conditions de vie des esclaves d’hier plutôt que leur vie présente !

C’est à ces millions qui subissent qu’il faut poser la question et non pas à ces millions d’autres qui bénéficient d’une confortable existence dans nos pays !

Tous ces « rêveurs », ces « écolos », ces chefs d’État, qui se mobilisent et se préoccupent de l’avenir du monde, du sort de la planète dans les cent ans à venir, qui réclament – et obtiennent, des milliards pour la protéger, la modeler, l’embellir, paraît-il ? Ne réalisent-ils pas que ces milliards sont absolument nécessaires aujourd’hui pour justement protéger, modeler et embellir l’Afrique, et donner aux Africains la possibilité de vivre dignement chez eux ?

Ces milliards doivent impérativement être investis en Afrique… et pas en illusions futures ni en lendemains qui ne chanteront certainement pas !

Manuel Gomez

Article du 11 mai 2020

https://ripostelaique.com/esclavage-les-passeurs-negriers-des-temps-modernes.html

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