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Du Covid à l’Ukraine, cette même propagande anxiogène

Cette fois, ils évitent l’accusation en complotisme, craignant le ridicule. En effet, les batailleurs qui alertent, derrière Emmanuel Macron, sur Vladimir Poutine et sa « guerre hybride » voient partout la main de Moscou. Ceux qui accusent le chef de l’Etat de vouloir faire diversion, tandis que la France est la cible passive d’un djihad intérieur qui devrait mobiliser l’armée, sont plus banalement traités de « collabos », « munichois », « capitulards », etc. Les lyncheurs sont les mêmes qui, durant la crise du Covid, conspuaient les résistants à l’hygiénisme d’Etat et à ses QRCodes sanitaires, annonciateurs d’une société totalitaire soumise à la peur. Sur les télés, les généraux ont remplacé les médecins.

Mais les mécanismes anxiogènes sont les mêmes. La déclaration du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, devant le congrès des maires de France, mardi soir, appelant le pays à préserver sa « force d’âme » et à « accepter de perdre ses enfants » dans un affrontement futur avec la Russie, a dévoilé l’état d’esprit d’un président esseulé et rejeté, en quête d’union nationale autour de sa personne. Le 11 juillet, le général Thierry Burkhard, prédécesseur de Mandon, avait attribué à la Russie une déclaration, en réalité introuvable, censée faire de la France « son premier adversaire en Europe ». En fait, tout est bon pour le Pouvoir. Il attise les braises sur une poudrière, quitte à user de mensonges et de sanctions contre des opposants. Le général Paul Pellizzari a été radié de son grade pour avoir osé demander au gouvernement de saisir le parlement en préalable aux livraisons d’armes à l’Ukraine, en regard des articles 35 et 53 de la constitution.

« La crainte de la guerre est souvent la chance des tyrannies », expliquait Raymond Aron. Ce regard est utile pour comprendre les postures bellicistes de Macron face à Poutine, alors que le chef de l’Etat baisse les armes face à l’Algérien Abdelmadjd Tebboune et ses provocations. Le refus du débat et la disqualification de l’esprit critique sont les marques de la macronie et de ses médias. Pour avoir répété, avec le noyau dur de l’Union européenne, que la « Russie ne pouvait, ne devait, gagner la guerre », Macron a renoncé à son rôle de médiateur. Or le président est en passe de perdre la face. Cela fait plus de deux ans que la vaillante Ukraine recule, après l’échec de sa contre-offensive de juin 2023. Le lâchage des Etats-Unis risque de précipiter sa défaite. Une guerre généralisée serait dès lors envisageable si la France et les boutefeux européistes décidaient, pour imposer une Europe supranationale, de relancer le meurtrier conflit entre slaves. Le dernier plan de paix concocté entre Américains et Russes n’est certes pas acceptable en l’état par l’Ukraine. Il serait pire, dans ses 28 points, que celui qui avait été élaboré à Istamboul en mars-avril 2022 avant d’être rejeté sous la pression britannique. « Je ne trahirai jamais l’Ukraine », a déclaré samedi Volodymyr Zelinsky. Ce patriotisme l’honore. Reste que la corruption de son entourage a aggravé sa propre faiblesse. Dans les négociations, ouvertes hier à Genève, une paix est envisageable pour un esprit rationnel. Mais Macron pense-t-il à autre chose qu’à lui-même ?

Mes interventions de lundi sur Europe 1 (13h15-14h) et CNews (14h-15h)

https://blogrioufol.com/du-covid-a-lukraine-cette-meme-propagande-anxiogene/

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