Reconnaissons-le, sous couleur de slogan optimiste, l’UE fut surtout l’outil pour placer les pays conquis par les USA en 1945 sous l’autorité de l’Allemagne, elle-même dominée par les USA. Ceux-ci en avaient choisi l’élite dirigeante. Le procédé évitait une occupation militaire lourde en conférant aux populations l’illusion de la liberté.
L’inconvénient du système est son manque de réactivité. Fondé sur une idéologie partagée, il a échoué à suivre les retournements de la politique de l’Hégémon. Serait-ce la faille tant attendue pour véritablement nous libérer ?
La crise ukrainienne montre en tout cas les failles du système. Dans les débuts de la guerre, l’establishment néo-conservateur aligna les politiques américaines et européennes sur un programme maximaliste de guerre.
Nous verrons donc les causes de l’échec de cette politique, les raisons de nos dirigeants pour poursuivre le conflit et enfin la manière dont cette hostilité contraint Trump à briser la machine.
Les intérêts derrière la guerre étaient clairs. Il s’agissait, en profitant du sacrifice de la population ukrainienne, de saigner la Russie pour provoquer un éclatement du pays, prélude à la réduction en esclavage d’entités malléables. Après l’Irak, la Syrie, la méthode n’avait rien d’inhabituel, l’Hégémon compense ses échecs économiques par le pillage et le procédé est rodé.
Seulement, le bloc néo-conservateur et les wokes démocrates se sont alignés. Là encore une nécessité pour le système colonial US. Il imposait de créer des peuples obéissants et permettre aux grands groupes US d’accroître leur taux d’exploitation, puisque le progrès technique ne compense plus la baisse du taux de profit.
Pour le dire avec prudence, les résultats ne furent pas à la hauteur des attentes. Formée par l’OTAN pendant des années, l’armée kiévienne devait facilement l’emporter. Après tout, Grozny avait démontré les lacunes de l’armée russe.
Préjugé, suffisance, hubris, nos dirigeants sont passés par toutes ces phases et leur mépris de leurs adversaires relève aujourd’hui de la pathologie. La guerre est annoncée depuis 2014 et, en Russie, seul un gamin de trois ans peut échouer à comprendre que l’OTAN planifie ce conflit. Les aveux d’Arestevitch en 2019, les déclarations de Victoria Nulland sur le financement du Maïdan ont été parfaitement reçus par les officiers de l’armée russe pour lesquels le patriotisme reste une valeur cardinale.
Ils ont donc investi leur temps à adapter l’armée du mieux possible. Bien ? Non, avant le premier coup de feu, aucune armée n’est prête à la guerre, mais assez pour être capable de s’adapter vite au début de la leçon.
Contrairement au mépris des Russes qui régnait dans les cercles néo-conservateurs et européistes, l’armée russe a tenu, résisté à une armée kiévienne qui a, durant la première année, mobilisé rapidement et reçu d’importants renforts en matériel et renseignement. Quatre ans après le début du conflit, les Kiéviens ont cessé de monter des offensives sérieuses et leur armée se fait imposer les termes du combat.
La conclusion est sans appel : toute poursuite des courbes annonce à plus ou moins long terme l’effondrement de l’armée kiévienne.
L’arrivée de Donald Trump au pouvoir fut l’occasion d’admettre la fin de l’illusion aux USA. La machine industrialo-militaire, martyrisée par les fusions acquisitions de la fin des années 90, est incapable de fournir des armes dans les quantités nécessaires pour rendre les forces kiéviennes capables de vaincre. On pourrait, à la rigueur, trouver des fonds de tiroir humain, on ne trouvera ni les obus ni les missiles. Dès lors, la phrase de Runstedt au soir du six juin revenait à l’honneur :
— Que faut-il faire ?
— La paix, bande d’imbéciles !
Le vote MAGA conduisit aux tentatives de Donald Trump de trouver un accord avec la Russie. Ces efforts démontrèrent que la paix face à la défaite n’est pas plus à l’ordre du jour pour Zelensky et les européistes qu’elle ne l’était pour le Führer retranché dans son bunker.
On le comprend : l’ordre européiste visait à livrer les peuples d’Europe aux intérêts mercantiles des entreprises US. Depuis la crise de 2008, notre suzerain devient de plus en plus vorace. Dividendes, amendes, embargos, il augmente la facture d’année en année et les peuples renâclent.
Face à une opposition interne croissante, l’oligarchie européiste avait besoin d’une victoire. Faute de l’emporter, il lui faut une armée européenne, outil de répression des populations au bord de la révolte. Poursuivre la guerre permet la mise en œuvre de ce plan.
Il permet aussi de piller "l’aide" accordée aux Kiéviens, dont une partie significative semble s’évanouir en route. Dans des banques estoniennes, nous dit-on. On comprend l’importance de ce pays dans le dispositif. Combien de "loyautés" les milliards ainsi détournés ont-ils achetées ? En comparaison, les fonds d’US aid faisaient chiches. Le parti de la guerre est cimenté par ses crimes et la paix serait l’occasion de les révéler alors que les moyens de répression sont insuffisants.
Vous la sentez, l’agression russe ? La fameuse guerre hybride ? Elle est surtout un moyen de disqualifier les citoyens qui exigent une véritable démocratie et une reddition de comptes par nos dirigeants. Voire, horreur, malheur, la loyauté du pouvoir envers les peuples qu’il prétend diriger.
Un véritable film d’horreur pour des gens qui ont bien vécu de l’appauvrissement de l’Europe dépecée au profit des groupes américains.
Contrairement à l’époque démocrate, les intérêts de ces gens divergent de ceux des dirigeants US. Eux constatent que la Russie et la Chine ont passé des accords profonds et engageants et la vitesse à laquelle la Chine se développe. L’Amérique doit trouver un moyen de briser cette expansion avant de se trouver reléguée en seconde division.
Concéder la défaite en Ukraine, si cela pouvait se faire dans des conditions non humiliantes pour Washington, servait donc les intérêts US. La Russie avait, elle, une profonde motivation à pouvoir équilibrer sa relation stratégique avec Pékin par un modus vivendi avec Washington. En ce sens, une convergence d’intérêts se dessinait.
Seulement, celle-ci se réalisait au détriment de la survie politique des dirigeants européens. Ils ne l’entendaient donc pas de cette oreille et l’Europe mobilisa toutes ses réserves pour convaincre les dirigeants ukrainiens de résister aux offres de bons offices de Donald Trump. Il reste encore assez de néo-conservateurs dans l’appareil d’état américain pour provoquer l’échec des différentes tentatives de paix de Donald Trump. Résultat, cette guerre se terminera lorsque l'armée russe prendra Kiev. Non, car elle veut. Mais, car nos tarés ne laisseront pas le choix !
The art to make a deal.
Seulement, ils se sont trompés d’adversaire. Donald Trump n’a pas la délicatesse de pensée du si bienveillant dirigeant européeni, il a cette pensée américaine du catcheur. Cette méthode de négociation au bulldozer qui utilise sans pitié les coups en dessous de la ceinture.
Qui ignore encore que Kiev, l’UE sont des hauts lieux mondiaux de la corruption. Cet argent facile est l’outil qui permet, avec notre sueur, aux Américains de contrôler les institutions. S’il est possible de livrer tout dirigeant à la justice, alors, ils ne risquent pas de se révolter.
L’UE ne dysfonctionne pas, elle possède les outils de contrôles voulus par ses concepteurs. Des agents américains comme le glorieux monsieur Schumann. Cette particularité est en train de devenir essentielle : Frustré par la résistance des "responsables" Kiéviens et Européen, Trump semble avoir décidé de tirer le signal d’arrêt d’urgence.
Après des années de douceur où les institutions anticorruptions se sont endormies dans une molle torpeur, nous avons eu une enquête à Kiev et une autre, totalement différente à Bruxelles. À chaque fois, des perquisitions, des sommes considérables en jeu, le tout en moins d’une semaine. Serait-ce le printemps des polices ? La révolution colorée de la justice ? Si ça n’est pas une manœuvre coordonnée ordonnée depuis Washington, ça en a le goût, la couleur et l’horreur.
Mieux, les dirigeants bruxellois et kiéviens ont énervé les Russes ET les Américains. On peut envisager que si une véritable coopération se met en place, les deux services secrets épargneront les frais d’enquête à la justice. À eux deux, ils doivent tout avoir et sûrement souvent en double. La perspective, si elle se réalise, nous promet des heures de passionnantes lectures.
Autrement dit, l’UE est coincée entre trois menaces : Les Russes, qu’elle a elle-même été chercher, les Américains qu’elle s’est mise à dos en refusant d’admettre la défaite des démocrates et, ses propres peuples qu’elle a ruinés et détruit.
Avec une telle accumulation d’ennemis, elle n’a plus besoin d’amis. Or, il lui reste des Jean-Noël Barrot, des Nathalie Loiseau et cette brillante UE vient d’infliger une amende de 120 mio de Dollars à X en vertu du DSA. Une âme peu charitable pourrait le lire comme une bravade des dirigeants européens qui défient ainsi les USA.
Bravo, hormis vous planter une lame dans le ventre devant le parlement européen, je ne parviens pas à imaginer un seul exemple plus efficace de suicide. Alors, l’imagination me manque sans doute et nous pouvons être certains que Macron, Merz, et leurs amis auront à cœur de ne pas nous décevoir.
Bien sûr, votre discours s’éloigne tant de la réalité qu’il devient nécessaire de réduire les voix dissidentes au silence. Nous l’entendons, mais justement, vous vous êtes fait trop d’ennemis et les opposants sont trop nombreux. À moins de proclamer que le SVR est la première organisation de masse en Europe, vous aurez du mal à traiter tous vos ennemis d’espions russes.
Bravo, continuez, nous voulions nous débarrasser de vous, vous préparez tout et, sauf erreur, l’UE ne devrait pas survivre à vos bêtises. J’oserais juste une légère remarque. Nous ne sommes que début décembre et Noël est le 25.
Alors, soyez à la hauteur, j’attends une belle, une mégaânerie. Du digne de vos passifs, suffisant pour que nous puissions organiser mai 2026ii !
iLa formule est bien évidemment ironique. La bienveillance des dirigeants européens s’accommode fort bien des pays détruits, du chômage de masse, des régressions sociales et, en France, des gamines prostituées dans les ASE. On a connu, bien plus "bienveillant" et, pour de tels résultats, on s’en passerait !
iiComme l’a dit monsieur Pistorius, 2025 est peut-être le dernier été de paix. S’il passe le prochain en prison, effectivement, ça ne sera pas la paix pour lui !
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/merci-l-ue-merci-zelensky-265123
