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Marseille : l’étoile montante EELV condamnée pour corruption de mineur

@ MARTIN BUREAU / POOL / AFP
@ MARTIN BUREAU / POOL / AFP
L’étoile montante des écolos s’est éteinte (ou, du moins, s'est mise en veilleuse). À Marseille, Hassen Hammou semblait cocher toutes les cases pour jouer un rôle de premier plan lors des élections municipales de mars 2026. À tel point qu’il avait été envisagé comme tête de file EELV au sein d’une grande coalition de gauche. Las ! La trajectoire ascendante de la nouvelle star verte s’est stoppée net, ce mardi 16 décembre, à l’annonce du verdict rendu par le tribunal correctionnel de Marseille : le militant vient d’être condamné à 15 mois de prison avec sursis pour corruption de mineur. Hassen Hammou était notamment accusé d’avoir sollicité sur Internet un jeune garçon - dont le profil en ligne indiquait qu’il avait 14 ans - en vue de relations sexuelles tarifées…

Outre sa peine de prison, le trentenaire est condamné à une inscription - pendant vingt ans - au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS). Il a aussi été condamné par le tribunal à une interdiction d’exercer toute profession en contact avec des mineurs pendant trois ans. Hassen Hammou doit également verser 800 euros de dommages et intérêts à une association qui s’est constituée partie civile dans l’affaire. Hassen Hammou a décidé de faire appel.

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Réagissant au jugement, son parti a indiqué dans un communiqué que le militant de 37 ans n’avait « plus sa place chez Les Écologistes », rappelant qu’il avait été « suspendu à titre conservatoire » dès la mi-octobre. La formation lui reprochait en particulier sa fréquentation du site Coco, « notoirement connu pour être un repaire de prédateurs sexuels, notamment pédophiles »

Les « brebis galeuses » de l’extrême gauche

Hassen Hammou n’est pas le seul représentant de l’extrême gauche politique à avoir eu maille à partir avec la Justice, ces derniers temps. Début décembre, on apprenait ainsi que le député LFI de Vaucluse Raphaël Arnault avait été définitivement condamné à quatre mois de prison avec sursis et 1.600 euros de dommages et intérêts pour des faits d’agression en réunion. En février, c’est son collègue Sébastien Delogu qui était condamné pour « violences aggravées » par le tribunal correctionnel de Marseille, pour avoir donné des coups de pied à deux fonctionnaires du lycée Saint-Exupéry (XVIe) ; il compte faire appel de cette décision. Jean-Luc Mélenchon lui-même a un certain palmarès judiciaire : en 2019, il a écopé de trois mois de prison avec sursis pour rébellion et provocation, puis, en 2022, d’une amende de 500 euros avec sursis pour injure publique et diffamation envers Radio France. Le leader LFI a fait appel de cette seconde condamnation.

Le parti EELV n’est pas en reste. En septembre 2023, Éric Piolle, le maire de Grenoble (Isère), a été condamné en appel dans une affaire de favoritisme. L’élu EELV a été reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés et condamné à une amende de 8.000 euros avec sursis.

L’étonnante discrétion de la presse de gauche

Très engagée, d’ordinaire, contre les abus et délits sexuels, la presse de gauche s’est montrée relativement discrète sur la condamnation du militant écologiste Hassen Hammou. Si le quotidien communiste La Marseillaise ainsi que Libé en ont rendu compte, d'autres titres classés à gauche semblent, jusqu'à cette heure, avoir zappé l'information. Même silence du côté de Mediapart, qui multiplie pourtant les articles et enquêtes dénonçant les « brebis galeuses » du RN. Ce deux poids deux mesures est d’autant plus choquant que les faits reprochés aux politiques de droite sont généralement sans commune mesure avec ceux attribués à Hassen Hammou.

Il y a deux jours à peine, la plate-forme championne de la délation a ainsi épinglé une douzaine de candidats du RN jugés hautement « problématiques ». Les enquêteurs de Mediapart dénoncent des faits tous plus condamnables les uns que les autres. Jugez plutôt : à Belfort (Territoire de Belfort), l’assistant parlementaire du député Guillaume Bigot est accusé d’avoir évoqué, sur ses réseaux sociaux, « la théorie raciste du Grand Remplacement » ; à Chambéry (Savoie), le candidat RN aurait posté sur Facebook une photo sur laquelle il posait « en imitant une personne asiatique, baguettes en main » ; à Toulouse (Haute-Garonne), on reproche à la tête de liste Julien Leonardelli d’avoir défendu les maraudes qui proposent de la viande de porc aux SDF ; à Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne), le candidat frontiste Teddy Robin a osé qualifier d’« hystérique » la députée écologiste Sandrine Rousseau... Des faits terribles et bien plus graves qu’une banale affaire de corruption de mineur, n’est-ce pas ?

Jean Kast

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