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L’UE continue de détruire l’industrie automobile

Mardi prochain, l’Union Européenne devrait annoncer la révision de ses objectifs de transition de l’automobile vers l’électrique. Alors que les dirigeants des constructeurs européens réclament un vrai changement, appuyé par le chancelier allemand, et que la percée des constructeurs chinois s’accélère, il est à craindre qu’une fois encore, les mesures annoncées soient de la poudre aux yeux.

Réponse dérisoire à un vrai besoin  

 Pourtant, le chancelier allemand a pris officiellement position contre la règle folle d’interdire les véhicules thermiques à partir de 2035. Il faut dire que la pression mise sur le premier pays européen pour la production automobile devient chaque jour plus importante, Il y a la pression des constructeurs chinois, qui ont doublé le nombre de véhicules vendus en 2025, approchant les 7% de parts de marché. S’y ajoute celle des fabricants de composants chinois, qui inondent le marché de pièces à prix plus compétitifsLe président de Stellantis dit craindre un « déclin irréversible » de l’industrie européenne du fait des différentes règles sur les objectifs d’émission de CO2 ou l’objectif du tout électrique en 2035, alors que les constructeurs chinois préparent l’ouverture d’usines en Europe pour accélérer leur percée.

 Pour couronner le tout, les industriels européens scient parfois la branche sur laquelle ils sont assis en accélérant l’exportation de véhicules à leur marque fabriqués en Chine… Pas moins de 55 000 suppressions de poste ont été annoncés dans le secteur en Allemagne récemment, un déclin de près de 7% en un an ! On peut rappeler que les patrons des constructeurs européens alertent depuis des années du danger représenté par la Chine et des règles folles pour favoriser une transition vers l’électrique, technologie dominée par la Chine. En outre, les droits de douane de Trump contre les produits chinois ont poussé les industriels de l’Empire du milieu à cibler notre marché offert pour compenser, ce qui se retrouve dans le doublement des ventes de véhicules chinois sur le continent européen en 2025… 

 Le problème, c’est que l’industrie automobile chinoise est aujourd’hui bien plus grande que l’industrie européenne, avec un marché intérieur deux fois plus grand. Le pays est également devenu le premier exportateur au monde, dépassant Japon et Allemagne. En outre, le marché chinois a toujours été fortement protégé, par des drotis de douane dissuasifs pour les importations, une préférence nationale assumée, et une monnaie nationale bon marché renforçant la compétitivité apportée par le fait d’avoir le plus grand marché du monde. Il ne faut pas oublier qu’il y a 20 ans, l’Europe dominait l’industrie des panneaux solaires, avant de se faire écraser par les pays asiatiques et la Chine en particulier, faute d’avoir protégé son marché des ambitions d’une Chine qui a bien compris l’intérêt d’une conquête agressive. 

Face à cela, non seulement l’Europe ne nous protège pas, se contentant de droits de douane dérisoires au regard du seul avantage monétaire que s’est donné la Chine (17% sur BYD et 19% pour Geely), sachant que les taux sont toujours en discussion, mais garde son marché offert aux pièces détachées chinoises : les batteries sont taxées à 1,3%... Et les ajustements qui devraient être apportées aux règles pour 2035 sont dérisoires : les hybrides rechargeables et les véhicules électriques à prolongation d’autonomie sont des niches de marché. L’UE devrait renoncer à toute interdiction des véhicules thermiques, tout comme aux règles sur les émissions de CO2, ces dernières ayant financé la croissance de Tesla, les premières pouvant être le coup fatal apporté à notre industrie automobile dans les prochaines années. 

 Il n’y a rien à attendre de l’UE ici. La commission européenne reste sourde aux critiques et indifférente à l’effondrement industriel provoqué par ses choix. Elle cherchera sans doute à donner le change avec quelques mesures dérisoires, comme en 2024, mais cela ne changera rien à la dynamique de conquête de la Chine. Il n’y a pas de solution au sein de l’Union Européenne. La seule solution est d’en sortir.

https://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/l-ue-continue-de-detruire-l-265416

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