
Les habitants de l’Europe assistent à une augmentation des déclarations des officiels de l’OTAN et de l’UE qui avertissent d’une grande guerre avec la Russie. Les médias officiels participent à ce discours dangereux oubliant de rester des journalistes en se faisant les porte-paroles de messages qui annoncent une attaque imminente de la Russie contre des pays de l’OTAN et de l’UE.
Le ministère allemand de la Défense, Boris Pistorius, défonce – maintenant – les discours annonçant une attaque russe imminente contre les membres de l’OTAN. « Je ne crois pas que Poutine souhaite une guerre à grande échelle contre l’OTAN. Son objectif est de détruire l’Alliance de l’intérieur afin de tester sa détermination et sa solidarité », a-t-il déclaré dans une interview accordée au Zeit.
Le 11 décembre dernier, Mark Rutte, secrétaire général de l'OTAN, a lancé une affirmation fracassante : « La Russie a ramené la guerre en Europe et nous devons nous préparer à une guerre d’une ampleur comparable à celle qu’ont connue nos grands-parents ou nos arrière-grands-parents ».
En novembre dernier, le chef d'état-major français des armées (CEMA), le général Fabien Mandon, a ouvert la porte à ce langage menaçant pour – idéologiquement – pousser les Français à accepter de voir leurs enfants s’engager en masse dans l’armée française en martelant « sur le continent européen, la Russie ne s’arrêterait pas à l’Ukraine ».
Le discours de peur en annonçant que la Russie va attaquer des pays de l’OTAN est une construction de la communication de l’axe des pays belliqueux. Ils ont un objectif derrière la tête et ils usent de l’inversion accusatoire pour attaquer la Russie. En novembre dernier, Mandon a rajouté : « Pour que le pays [la France] soit prêt dans trois ou quatre ans, il va falloir accepter le risque de perdre des enfants, de souffrir économiquement ».
Observateur Continental a souligné que le chef d'état-major français des armées (CEMA) a aussi demandé aux maires de participer à cette communication auprès de leurs habitants en faisant la promotion de la menace russe et en poussant les jeunes des communes à se mettre à disposition de l’armée française. Selon l’officier supérieur français, « l’UE préparerait une confrontation pour 2030 avec nos pays et les membres de l’OTAN ». Une rhétorique retrouvée auprès d’autres responsables politiques de pays de l’UE.
La même information doit être diffusée pour faire peur et pour obtenir le soutien des populations. Dans les rues de France, personne n’agite des envies de faire la guerre à la Russie car ce pays n’apparaît pas comme un pays ennemi des Français. Les habitants en France sont médusés de voir cette agitation et ils ne comprennent pas comment « celui d’en haut » (Macron) puisse décider « tout ça tout seul ».
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, en déclarant maintenant que le président russe Vladimir Poutine ne cherchait pas à déclencher une guerre directe contre l'OTAN, mais qu'il tentait d'affaiblir l'Alliance de l'intérieur et de saper son unité, détruit les annonces de guerre imminente des autres responsables politiques.
Pourtant, Boris Pistorius avait averti dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung en novembre dernier : « Les experts militaires et les services de renseignement peuvent estimer approximativement à quelle date la Russie aura reconstitué ses forces armées au point de pouvoir lancer une attaque contre un État membre de l'OTAN à l'est ». Il avait ajouté : « Nous avons toujours dit que cela pourrait être le cas à partir de 2029 » ; « Cependant, d'autres affirment que cela est envisageable dès 2028, et certains historiens militaires pensent même que nous avons déjà connu notre dernier été de paix ».
Pourquoi Boris Pistorius a subitement changé le niveau de langue ? Pistorius comprend que sa cote de popularité risque de tomber s'il continue de répandre une menace russe comme cela a été fatal pour le chancelier allemand, Friedrich Merz. Les Allemands n’adhèrent pas à la guerre de l’establishment allemand et européen. Comme en France, la Russie n’est pas la menace, mais justement plutôt les responsables politiques qui agissent en Europe. Comme les Français, les Allemands voient surtout leur gouvernement leur faire la guerre en premier lieu.
Dans le baromètre politique de la ZDF de décembre, Boris Pistorius obtenait, selon Die Welt, un taux d'approbation de +1,8 sur une échelle de plus ou moins cinq ; le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul (CDU), le suivait nettement avec +0,6. Le SPD était crédité de 14% des intentions de vote lors de l'élection hypothétique de dimanche. Aux élections fédérales de février, il avait recueilli 16,4 % des suffrages.
« Dans le sondage politique ZDF réalisé par le groupe de recherche Wahlen en décembre, Merz a obtenu un taux d'approbation de -0,6 sur une échelle de plus ou moins cinq », a souligné le même quotidien allemand. Pistorius tient à garder son avantage car l’AfD est en train de gagner de nombreuses positions dans toute l’Allemagne.
Les électeurs allemands veulent voter pour l'AfD afin de mettre à la poubelle de l’Histoire les faiseurs de guerre contre le peuple allemand et contre la Russie. Selon le baromètre des tendances politiques en Allemagne de décembre, l’AfD arrive en deuxième position derrière la CDU et devant le SPD.
Boris Pistorius est obligé d’avancer avec tact pour ne pas ruiner ses ambitions politiques et il amorce un virage plus doux pour accuser Merz des malheurs du pays en se préparant à retourner sa veste. « Le parti d'extrême droite AfD est critiqué pour sa proximité idéologique avec la Russie », titre RFI. Les Allemands soutiennent de plus en plus l’AfD pour arrêter ce conflit avec la Russie et pour remettre les intérêts allemands en premier comme sur le slogan de Trump America first.
La raison du changement de chanson de Pistorius est, selon Observateur Continental, la défaite politique pour Merz et von der Leyen concernant le vol des avoirs russes gelés. Merz et von der Leyen sont en train de tomber en disgrâce. Boris Pistorius vient de changer de wagon et de locomotive. Subitement, la Russie ne va pas attaquer un pays de l’OTAN.
Pierre Duval
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs. Observateur Continental se dégage de toutes responsabilités concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes
Abonnez-vous à notre chaîne Telegram : https://t.me/observateur_continental
Source : https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=7495
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-ministre-allemand-de-la-defense-265544