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  • Centenaire de 14 : halte aux voleurs de mémoire !

    A nous de subvertir la commémoration tronquée qu’on nous prépare.

    Sacré Hollande ! 1.350.000 Français de souche tués dans la Première Guerre mondiale, mais pas un mot pour eux dans son discours sur la commémoration du centenaire de 14. Les 350.000 poitrines bretonnes frappées à mort ? Connait pas ! Pas plus que les Corses, les Champenois, les Lorrains ou les Auvergnats qui ont fourni les plus lourds tributs à la grande ordalie.


    Citer Dreyfus, c’est bien joli, mais son rôle en 1914-1918 a été parfaitement nul alors que le sacrifice héroïque de Driant et de ses chasseurs au bois des Caures a stoppé l’avance allemande sur Verdun.

    Mais voilà, avec Hollande, pour avoir droit à une mention particulière, il faut appartenir à une minorité. Ainsi des troupes coloniales : 5 % seulement des tués mais une occasion de rappeler tout ce que nous devons à la « diversité », n’est-ce pas ! Cela « leur a donné des droits sur nous », dit Hollande. Et les Français de souche dont les patronymes sont sur les monuments aux morts, on n’a pas de devoirs envers eux, par hasard ? Celui de continuer l’aventure de la France, par exemple…

    Quant au ministre des Armées et à celui des Anciens combattants, ils n’ont reçu qu’une seule consigne présidentielle : s’occuper des fusillés. Un tué sur 2.000, l’urgence vraiment.

    Chez Hollande, il y a aussi des mots qu’on n’entend pas : « Poilu », par exemple. Un mot, il est vrai, qui fait tache aujourd’hui car il évoque de manière crue « ceux qui en ont ». En tout cas qui ont fait preuve de courage et de résistance sous le froid, la pluie, la boue, les obus et les balles. Ce n’est pas très tendance…

    Hollande, qu’on aurait pu croire bonhomme, est en fait un politicien sectaire et clientéliste : rien pour la France profonde qu’il déteste, tout pour les minorités et les « épilés », ses cibles électorales et médiatiques.

    Voilà pourquoi il tente de transformer une opération mémorielle en mémoricide. Aux Français de s’y opposer.

    A nous de continuer de nous recueillir sur les monuments aux morts de nos villages, de nos villes, de nos églises, de nos cimetières. À nous de nous imprégner des noms de nos ancêtres sacrifiés. « Ils ont des droits sur nous », disait Clemenceau en parlant de ces Français jetés dans la bataille. À nous de respecter nos devoirs à l’égard de la génération de 1914 : devoir de dénoncer le grand travestissement des faits ; devoir de combattre le grand effacement de la mémoire française ; devoir de refuser le grand remplacement de la population. À nous de subvertir la commémoration tronquée qu’on nous prépare.

     Jean-Yves Le Gallou, 7/11/2013

    Source : Boulevard Voltaire

    * Cet article a été initialement publié le 7/11/2013. C’est l’été : Polémia ralentit ses mises en ligne de nouveaux textes et rediffuse de plus anciens avec un mot d’ordre : “Un été sans tabou”. Voici donc des textes chocs aux antipodes du politiquement correct, des réflexions de fond sans concession et à la rubrique médiathèque, des romans et des essais à redécouvrir.

    http://www.polemia.com/centenaire-de-14-halte-aux-voleurs-de-memoire/

  • L’impossible révolte des peuples d’occident

    8 petites minutes pour une analyse intéressante...

     

    Le Salon Beige

  • Une rentrée «offensive» pour le Front national

    Avec 2017 en ligne de mire, les cadres frontistes sont guidés par le slogan «Objectif 51% pour le second tour de la présidentielle».

    Chateau

    Après le monde enseignant (collectif Racine) et celui des étudiants (Marianne), le Front national lancera, dès le mois de septembre, au rythme d'une par mois, quatre nouvelles structures, destinées à investir la société civile.
    La première, consacrée aux jeunes actifs, cadres et créateurs d'entreprises, sera présentée à Fréjus lors de l'université des jeunes (FNJ) prévue les 4 et 5 septembre. En novembre, le Front national prévoit également de lancer un collectif dédié à l'espace maritime français. «Cela représente 11 millions de kilomètres carrés, souligne le vice-président Florian Philippot. Nous proposerons la valorisation politique, économique, militaire et diplomatique de la mer, source de richesses pour la France.»
    Le parti frontiste envisage un troisième collectif en décembre, qui sera dédié à l'écologie et à la transition énergétique. Marine Le Pen avait demandé à Philippe Murer, proche de l'économiste Jacques Sapir et membre du groupe d'économistes franco-allemands signataires de l'appel de Düsseldorf (pour sortir de l'euro), d'animer ce nouveau groupe qui travaillera également sur les relances économiques.
    Début 2015, le parti consacrera une quatrième structure associative à l'ensemble du champ social. Réforme de Pôle emploi, politiques liées à la dépendance, régime du paritarisme en matière de gestion sociale… «Nous souhaitons approcher de plus en plus des thématiques de proximité», explique Florian Philippot en promettant des positions «offensives» au fil des prochains mois sur de nombreux sujets. Non seulement le FN entend critiquer régulièrement le gouvernement, mais il souhaite apparaître «en pointe» sur divers débats, à l'image des nombreux communiqués qu'il n'a pas cessé de diffuser tout au long de l'été.
    Pépinières de propositions

    La lecture de cette production estivale, mêlant réactions politiques, analyses et commentaires, révèle la diversité des thèmes sur lesquels le Front national maintiendra la pression. Parmi la cinquantaine de communiqués diffusés entre le 1er juillet et le 12 août, onze sont par exemple consacrés à l'Union européenne, neuf à la politique du gouvernement, cinq aux questions internationales, quatre au monde agricole, quatre à la réforme pénale et à la sécurité, trois aux problèmes sociaux, trois à la réforme territoriale, deux aux PME, deux à l'immigration… sans oublier la défense nationale, l'éducation ou le sport.
    Jusqu'au congrès des 29 et 30 novembre à Lyon, le parti de Marine Le Pen entend ainsi s'afficher comme une force de propositions tout en revendiquant une place de «principal opposant» à ce qu'il définit comme le «système UMPS».
    Avec 2017 en ligne de mire, guidés par le slogan «Objectif 51% pour le second tour de la présidentielle», les cadres frontistes miseront sur une stratégie de rassemblement et d'ouverture en s'appuyant sur ces collectifs conçus comme des pépinières de propositions. Le 16 juillet, Bertrand Dutheil de La Rochère, conseiller république et laïcité de Marine Le Pen, cofondateur du Rassemblement bleu Marine (RBM), rappelait l'ambition de cette structure destinée à élargir l'assise électorale du FN. «La majorité des responsables qui se disent de gauche aujourd'hui méprisent tous les sujets qui sont au cœur du peuple de France», estimait cet ex-chevènementiste, avant d'appeler les «républicains de gauche» et d'autres à rejoindre son mouvement: «Avec Marine Le Pen, le RBM souhaite agréger tous les citoyens qui ont pris conscience du naufrage vers lequel nous conduisent les différentes composantes de l'UMPS.»
    Si le Front national se croit capable de remporter la région Nord-Pas-de-Calais aux régionales en 2015, il s'appuiera sur son congrès de novembre pour déterminer les cibles des combats à venir. Et le 30 août, les «oubliés» de Brachay seront les premiers spectateurs de la rentrée politique du parti. En 2012, 72,09% des électeurs de ce village de Haute-Marne avaient voté Marine Le Pen.

    Emmanuel Galiero

    Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EupZAyAZlZcNqoGaAd.shtml

  • L’intervention en Irak, une fausse bonne idée ?

    En Irak la situation empire, les djihadistes de l’EIL avancent inexorablement dans un cortège de pillages, d’exécutions sommaires et de massacres. Chabaks, Yézédis, mais surtout les Chrétiens d’Irak sont victimes de ses purges. Pour le moment les États-Unis -qui ont provoqué ses problèmes par leur intervention de 2003- mènent des campagnes de frappes aériennes pour tenter d’enrayer la progression des colonnes de l’EIIL, s’inspirant ainsi de l’opération Harmattan (Libye) ou encore des débuts de l’opération Serval au Mali. Stratégie américaine qui n’obtient que des résultats mitigés et qui est contestée par beaucoup d’Américains.
    Devant le peu de succès de ces idées, des appels venant notamment du Vatican incitent à intervenir militairement en Irak. Appels relayés par beaucoup de nationaux et nationalistes français qui sont d’habitudes les premiers à pousser des cris d’orfraie et à grimper au rideau à la première évocation d’une « ingérence militaire » de l’armée française au service de la « Ripoublique juive et maçonnique » (sic).
    Mais une intervention en Irak est-elle vraiment une bonne idée ? Ou n’est-ce qu’un pis-aller pour se donner bonne conscience devant notre impuissance, pis-aller qui ne ferait que repousser le problème ?

    L’intervention française en Irak… Une idée qui se répand comme une traînée de poudre et qui est fort peu réaliste. D’abord il faut des moyens pour intervenir militairement dans un pays en guerre, et ces moyens nous ne les avons pas. Le peu de régiments qu’il nous reste sont éparpillés entre les intérêts africains (Tchad, Mali, RCA) qui sont d’avantages intéressants pour le pays. De plus, avec les prochaines dissolutions, il paraît impossible d’envoyer des hommes dans un autre pays.
    Oui mais me direz-vous, on a bien réussi à intervenir au Mali et en RCA et seul qui plus est ! Certes mais ce n’est pas la même chose, le Mali n’est pas l’Irak et Bangui n’est pas Bagdad. Nos troupes connaissent l’Afrique depuis des années et même des siècles si l’on pense à l’œuvre coloniale mais l’Irak ? A part une brève intervention en 1991 nous ne connaissons pas. Rajoutons à ceci le fait suivant : la distance entre Paris et Bagdad s’élève à plu de 4000 kilomètres et il faut des avions de transports pour emmener tout ce joli monde pour aller sauver l’Irak. Or avec le déficit des avions de transports français et leur vétusté, la tâche devient compliquée. On peut toujours louer des Antonov à la Russie comme au début de notre engagement Afghan mais acceptera-t-elle en ce moment ? Et puis au prix de 30 millions par an, ça fait cher le déplacement (Blog Secret Défense article du 25/08/2009) ! On peut demander des avions à d’autres pays mais à quel prix ?

    Bon mettons qu’on a réussi à passer tout cela, nous voilà avec des troupes en Irak. Mais que pourrais-t-on faire ? Les Américains avec beaucoup plus de troupes sur le sol irakien que ce que nous pourrons envoyer n’ont pas réussi à se dépêtrer d’un bourbier immonde ou fracture religieuses, ethniques et politiques brouillaient les cartes. Avec une superficie de 437 072 km² il faut un certain nombre de soldats pour quadriller le terrain et détruire les rebelles et autres djihadistes. Et oui car ce n’est pas tout d’arrêter l’avancée ennemi, il faut ensuite le débusquer et l’anéantir définitivement pour ne pas voir le problème recommencer dès notre départ. C’est ce qui est arrivé à l’armée américaine. Pour éviter cela il faudrait une intervention internationale mais qui accepterait de nous suivre ? Les Américains ? Ces derniers renâclent, il faut dire qu’avec 4 489 morts et plus de 32 000 blessés on peut les comprendre. Les Anglais ? N’y comptons pas leur 179 morts les ont calmés, pas plus que les Allemands. A cela s’ajouterait d’autres problèmes, tels que la reconstruction d’un État irakien qui part à la dérive avec des administrations et services publiques incompétents, corrompus et inefficaces. Il faut refaire cette armée irakienne dont on a vu son peu de réussite face aux offensives de l’EIL. Mais une armée ça ne se reconstruit pas comme ça et quand on voit que la dizaine d’année que les Américains y ont consacrés n’a pas été suffisante, on peut craindre une intervention longue si on veut vraiment faire un travail correct et entier. Pas sûr que nos concitoyens comprennent car cela signifie aussi des morts, des blessés et comme l’opinion occidentale n’est pas prête à accepter le sacrifice des ses enfants, il y a fort à parier qu’une hypothétique opération ne soit qu’un simulacre de démonstration de force finissant la queue entre les jambes… Comme quoi déjà ? Ah oui comme l’Afghanistan.

    D’autres solutions ont été proposé, tout d’abord certain royaliste ont parlé d’envoyer l’armé libanaise… Certes mais si on a des troupes françaises au Liban pour maintenir l’ordre et reconstruire cette armée cela signifie qu’elle n’est pas prête à intervenir. Et il est peu probable que le Liban avec les problèmes qui le secouent acceptent d’envoyer ses hommes en Irak. Le Liban est un peu le sismographe de la région, dès qu’il y a un souci dans la région il se répercute dans le pays manquant à chaque fois de raviver les conflits qui menacent le pays des Cèdres. D’autres proposent d’armer le Hezbollah pour lutter contre l’EIIL comptant sur la rivalité Chiites Sunnites. Mais bien sûr armons et collaborons avec ceux qui ont tués 58 soldats Français le 23 octobres 1983 au poste Drakkar sans compter (et on les oublie trop souvent!) les 241 soldats américains morts le même jour dans un attentat similaire commis aussi par nos « supers amis » du Hezbollah. On peut aussi oublier l’aide de l’armée de Bachar-Al-Assad, il me semble qu’elle a d’autres problèmes à régler en ce moment, oui car une guerre civile ce n’est pas une mince affaire.
    On nous parle d’armer les Kurdes, cette minorité répartit dans plusieurs pays du moyen-Orient avec une grosse partie en Irak. De les armer et de les encadrer avec des Forces Spéciales occidentales comme les OMLT en Afghanistan. Solution intelligente mais malheureusement incomplète. Les Kurdes seuls ne changeront rien, ils manquent d’armes, d’expérience, d’effectifs. Si on les arme et qu’on les encadre par de petits effectifs rien ne changera : rappelons nous l’intervention américaine au Viet-Nam. en 1964 il y avait seulement des livraisons d’armes et des militaires chargés d’encadrer l’armée sud-vietnamienne mais en 1967 les effectifs américains stationnés au Sud atteignirent 510 000 hommes, auxquels s’ajoutaient 40 000 hommes de l’USAF basés en Thaïlande et 30 000 autres aux formations de la 7e Flotte américaine.
    Pourquoi ? Car l’encadrement des troupes ne suffit pas pour compenser leur inexpérience et leur sous-effectif et par un effet d’aspiration on finit par envoyer des troupes au sol. Il faut se méfier des sirènes du tout-aérien et des frappes chirurgicales pour faire cesser un conflit. La Libye est un exemple frappant, après nos bombardement soi-disant couronnés de succès, les désordres n’ont jamais été plus grands ! C’est pareil pour le mythe forces-spéciales, ces dernières très compétentes pour mener des petites opérations précises ne peuvent mener une campagne entière et mailler un territoire, l’infanterie reste ici Reine des batailles. Il suffit de regarder les campagnes d’Afghanistan et d’Irak, si juste des avions et des forces-spéciales eurent été suffisantes on aurai pas ces problèmes. Pensez-vous vraiment que les Américains et les pays de la coalition n’ont pas essayé ?

    Les conflits de décolonisation sont un exemple typique, prenons l’Algérie : les forces françaises s’élevèrent à plus de 460 000 hommes. Le but étant d’avoir le plus fort et resserré maillage du territoire possible. Pourquoi ? Nous vous invitons à lire les livres de Trinquier (La guerre moderne) ou de Galula (Contre-Insurrection théories et pratiques). Une fois l’offensive rebelles stoppée, il faut ensuite nettoyer tout le territoire pour empêcher les graines de la discorde de reprendre. Pour cela il faut pouvoir détruite dans son intégralité l’appareil militaro-administratif des rebelles, c’est à dire détruire ses forces militaires mais aussi ses forces politiques qui contrôlent une grande partie du pays. Il faut pouvoir proposer autre chose, pouvoir construire une alternative. Pendant la guerre d’Algérie paras et légionnaires étaient les troupes d’intervention mais elles ne suffisaient pas, il fallait des troupes de quadrillages pour tenir les villages, les postes, les routes, pour quadriller le territoire et gagner les cœurs et les esprits. Ce rôle était tenu par les petits biffins, les appelés ; par une création très intelligente : les SAS ou Section Administrative Spécialisée. Tout les conflits de décolonisation et de contre-insurrection actuels obéissent à cette règle ! Pourquoi lors des guerres récentes en Irak ou ailleurs a-t-on sans cesse voulu augmenter les effectifs ? Hé bien pour contrôler le territoire, répondre aux demandes de la population et pour se donner les moyens de traquer l’adversaire partout où il se cache et ce jusque dans les zones où il se croit en sécurité. Regarder la Libye, le conflit a-t-il cessé ? Non ! Et au Mali, les forces ennemies ont-elles tout arrêté après les bombardements français ? Non, non et encore non ! D’ailleurs et malgré la présence de nos troupes au sol on constate un regain d’intensité du conflit et un retour des Djihadiste. Déployer des troupes au sol c’est ce qui risque d’arriver si on intervient de nouveau en Irak, et c’est la seule solution possible.
    En conclusion nous ne pouvons éviter d’envoyer des troupes au sol, mais il faudra le faire dans un contexte international. Il faut être prêt si l’on veut sauver les Chrétiens d’Irak a envoyer des hommes, beaucoup d’hommes, au sol et par contre-partie à payer le prix de la mort, du sang et des larmes. Surtout prenons garde à ne pas céder aux sirènes du tout technologie et de la guerre à distance, les Américains s’y sont égaré et les Français aussi, cela ne fait que stopper et repousser le problème momentanément. D’ailleurs malgré les frappes aériennes américaines l’avancée des islamistes se poursuit même si elle connaît un ralentissement qui est d’ailleurs dû plusieurs choses et non uniquement à l’intervention américaine.

    Pour éradiquer une rébellion il faut anéantir tout son appareil que se soit politique ou militaire mais surtout être capable de le remplacer par autre chose et dans le cas irakien cela risque de prendre plusieurs dizaines d’année car tout est à reconstruire et un État au sens noble du terme ne s’improvise pas en 10 ans. La France s’est forgée sur des siècles. Il faut aussi, et là est le véritable souci, être prêt à risquer la vie de nos soldats, ce que l’opinion n’est plus prête à encaisser et refuse désormais, rappelons que les familles des soldats tués à Uzbeen en 2008 ont attaqué l’État et l’armée, du jamais vu encore ! En Algérie nous avons déployés 460 000 hommes et eu 28 500 morts, en Afghanistan nous avons déployé 3800 hommes et eu 89 morts. Les chiffres sont significatifs.
    Enfin il manque à la France une volonté de réussir et surtout une stratégie claire et cohérente, et sans cela, on arrive à rien.

    http://www.contre-info.com/lintervention-en-irak-une-fausse-bonne-idee

  • Des bérets verts américains au mont Sinjar

    L'engagement au sol des Américains en Irak semble se préciser :

    "Une vingtaine de soldats américains ont effectué mercredi une mission de reconnaissance au mont Sinjar, dans le nord de l'Irak, pour évaluer les possibilités de porter secours aux réfugiés yazidis, a indiqué un responsable du Pentagone à l'AFP.

    Les soldats, membres des Bérets verts, ont eu des contacts avec les réfugiés pourchassés par les jihadistes et sont depuis retournés à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, a ajouté ce responsable qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

    Les Bérets verts sont une force spécialisée dans la formation et le conseil des armées locales. 

    Le responsable du Pentagone a parlé d'une mission d'évaluation mais n'en a pas précisé l'objectif final".

    Le Salon Beige

  • Négociations internationales et transparence : la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) condamne la Commission européenne

    L’article original a été rédigé en espagnol sous le titre  «  Histórica sentencia del Tribunal de Justicia de la Unión Europea rompe el muro de secretismo en las negociaciones del Acuerdo Transatlantico de Comercio Entre EEUU y UE »

    ♦ Le 3 juillet 2014, la CJUE a rendu un arrêt important en matière de transparence relative aux négociations commerciales. Cet arrêt fait suite à un recours déposé par une eurodéputée néerlandaise libérale (ALDE) suite au refus de la Commission européenne de lui transmettre l’intégralité des documents relatifs aux négociations entre l’UE et les USA sur l’accord dit TFTP-SWIFT.Cet accord a pour objectif de mettre à la disposition du département du Trésor des États-Unis des données de messagerie financière dans le cadre de la prévention du terrorisme et du financement du terrorisme (Europaforum.public.lu).

    Les dispositions de cet arrêt peuvent largement être transposées à l’ensemble des accords commerciaux actuellement négociés par la Commission, notamment l’accord général négocié avec les Etats-Unis : le TTIP.

    Un article en ce sens a été écrit par le blog espagnol Economia Ciudadana. En voici la traduction ci-dessous.

    Article :

    Le 3 juillet, la Cour de justice de l’Union européenne (première chambre) a rendu un jugement historique, en réponse à un appel interjeté par le Conseil visant à refuser l’accès aux documents de négociations internationales pour les citoyens européens et leurs représentants au Parlement européen.

    Bien que le jugement C 350/12 P ne se réfère pas spécifiquement au Traité transatlantique, il a un impact direct sur ces négociations, en établissant l’obligation totale de permettre ou d’accéder partiellement aux documents de négociations internationales aux citoyens de l’Union européenne et leurs représentants politiques élus au Parlement européen, annulant les stratagèmes les plus couramment utilisés par la Commission pour refuser l’accès à ces informations, généralement basés sur les dommages hypothétiques ou affirmant tout simplement que des pourparlers sont déjà en cours.

    The pricipe of the transparency of the decision making process of the European Union could not be ruled out in international affaires like TTIP.

    The principe of the transparency of the decision making process of the European Union could not be ruled out in international affaires like TTIP. (Court of Justice of European Union)

    Comme il est de plus en plus habituel dans les pourparlers relatifs au TTIP, le Conseil européen et la Commission européenne bloquent systématiquement l’accès aux documents, sur la base du dommage hypothétique qui serait causé aux stratégies de négociations de l’UE, la Commission soutenant que cela donnerait un important avantage à l’autre partie.

    L’arrêt de la CJUE équilibre exactement les intérêts des institutions : il doit, d’une part, assurer l’accès à toutes les informations concernant leur gestion, comme un moyen efficace de garantir le droit à la transparence des citoyens, et, de l’autre, garantir un niveau nécessaire de discrétion requis pour les processus de négociations internationales, afin d’éviter les stratégies de négociations de base révélatrices d’autres parties aux négociations.

    Bien que la transparence doive être une qualité intrinsèque des institutions européennes – en particulier dans le cas du «défaut démocratique» de la Commission européenne –, la CJUE a été obligée de rappeler au pouvoir exécutif une série de vérités évidentes en matière de transparence : l’accès aux documents produits ou reçus par les institutions européennes et les droits des citoyens de base, tous consacrés par l’article 6 du traité de l’Union européenne et dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

    La Cour reconnaît qu’il existe des exceptions à l’accès à tous les documents, notamment les renseignements personnels ainsi que les exceptions prévues par le règlement (CE) 1049/2001, les articles 4.1 a), troisième tiret, 4,2 secondes tableau de bord, et 6.

    Dans le même temps, celles-ci étant des exceptions, par définition, elles ne doivent être utilisées que dans des circonstances exceptionnelles. Par conséquent, quand elles sont utilisées de façon à refuser l’accès aux documents, ce doit être pour des objectifs et des motifs non hypothétiques. En aucun cas ne peut-on empêcher l’accès aux parties non exonérées de la documentation. En d’autres termes, alors que la Commission ou le Conseil peuvent censurer les aspects objectivement couverts par l’exception, ils ne peuvent pas bloquer l’accès du public au reste de la documentation.

    La première conclusion à tirer en ce qui concerne le jugement est que, contrairement à la Commission européenne, où l’exception est devenue la règle, la Cour de justice a confirmé une fois de plus le sens original du concept : veiller à ce que des exceptions ne puissent être appliquées que lorsqu’il y a des faits spécifiques fondés sur des motifs et objectifs réels, et non sur des cas hypothétiques.

    En conséquence, les négociateurs du traité doivent désormais permettre un large accès du grand public à tous les documents du TTIP, et ne censurer que les paragraphes qui pourraient affecter les stratégies de négociation importantes et qui ne sont pas déjà connues par l’autre partie aux négociations.

    Un second point intéressant concernant le jugement est que, alors que la Commission et le Conseil ont soutenu que la documentation pourrait révéler des anomalies pouvant éventuellement affaiblir la position de négociation, la Cour a conclu que la simple existence d’incohérences n’était pas en soi suffisante pour conclure à un risque de préjudice causé par l’accès à la documentation.

    Ce point, qui, dans toute démocratie semblerait aller de soi, est celui sur lequel l’Union européenne et ses institutions «démocratiques» (le Conseil et la Commission) ont dû être rappelées.

    Le troisième point à noter est que l’arrêt annule le statut extraordinaire accordé par la Commission européenne aux négociations internationales, de sorte qu’elles restent inaccessibles pour le grand public alors qu’elles sont encore en cours. Ce motif a permis au groupe de négociations de refuser les pétitions des citoyens pour l’accès aux documents.

    Dans cette ligne, la Cour de justice de l’Union européenne nous rappelle que le règlement 1049/2001 (qui réglemente également les exceptions), en son 4e considérant et son article premier, assure le plus large accès possible aux documents des institutions et établit que les exceptions doivent être interprétées et appliquées strictement.

    Ci-dessous les articles 52 et 53 de l’arrêt:

    52 «En effet, d’une part, lorsque l’institution concernée décide de refuser l’accès à un document dont la communication lui a été demandée, il lui incombe, en principe, de fournir des explications quant aux questions de savoir de quelle manière l’accès à ce document pourrait porter concrètement et effectivement atteinte à l’intérêt protégé par une exception prévue à l’article 4 du règlement n° 1049/2001 que cette institution invoque. En outre, le risque d’une telle atteinte doit être raisonnablement prévisible et non purement hypothétique.

    53 «D’autre part, lorsqu’une institution applique l’une des exceptions prévues à l’article 4, paragraphes 2 et 3, du règlement n° 1049/2001, il lui incombe de mettre en balance l’intérêt spécifique devant être protégé par la non-divulgation du document concerné et, notamment, l’intérêt général à ce que ce document soit rendu accessible, eu égard aux avantages découlant, ainsi que le relève le considérant 2 du règlement n° 1049/2001, d’une transparence accrue, à savoir une meilleure participation des citoyens au processus décisionnel ainsi qu’une plus grande légitimité, efficacité et responsabilité de l’administration à l’égard des citoyens dans un système démocratique.»

    Le quatrième point digne de considération du jugement est la référence faite au rôle de la Commission européenne dans les négociations internationales, où elle agit non seulement en sa qualité de dirigeant, mais aussi dans sa capacité législative. En conséquence, il y a un besoin intrinsèque de transparence dans les orientations fondamentales fixées par les négociateurs européens.

    En effet, l’alinéa 76 de l’arrêt démolit la prétention de la Commission que les négociations doivent être tenues secrètes jusqu’à ce que l’accord ait été signé par les parties et que le rôle du Parlement européen devrait être limité à approuver ou rejeter l’accord dans son ensemble.

    La Cour indique : «L’intérêt public relatif à la transparence du processus décisionnel serait vidé de son contenu si sa prise en compte était, comme le propose la Commission, limitée au cas où la procédure décisionnelle est mise à son terme

    Cette conclusion de la Cour annule la posture antidémocratique visant à cacher le contenu du TTIP afin d’éviter un débat public et de montrer les divergences qui existent à l’égard de l’accord.

    L’arrêt de la CJUE fournit les arguments nécessaires pour une pétition formelle pour l’accès aux documents de négociations, sur la base de:

    1. Les documents consolidés sont déjà connus des deux parties. Par conséquent, il ne peut être considéré que de donner leur accès nuirait aux lignes de négociations stratégiques.

    2. Le fait que les pourparlers de TTIP sont actuellement en cours n’est pas une raison suffisante pour refuser l’accès aux documents.

    3. Selon le jugement, les citoyens ont accès non seulement aux documents produits par les négociateurs de l’UE mais aussi à ceux produits par les Etats-Unis qui sont maintenant entre les mains des négociateurs de la Commission du commerce.

    4. Bien que la Cour reconnaisse certaines exceptions à la transparence dans des sections où aucun accord n’a encore été conclu, elle reconnaît également que ces exceptions ne peuvent pas être facilement appliquées pour refuser l’accès à d’autres parties non exemptées des documents.

    5. La Cour de justice rappelle à la Commission que lorsque les pourparlers ont un impact sur la législation, les exigences de transparence sont plus importantes encore.

    6. Les exceptions appliquées pour bloquer partiellement l’accès aux documents doivent être objectivement justifiées, non hypothétiques et non contraires au traité de l’Union européenne et à la Charte des droits fondamentaux.

    Economia Ciudadana
    23/07/2014

    Version espagnole : Histórica sentencia del Tribunal de Justicia de la Unión Europea rompe el muro de secretismo en las negociaciones del Acuerdo Transatlantico de Comercio Entre EEUU y UE »

    Version française : http://www.contrelacour.fr/negociations-transparence-cjue-condamne-commission/

    http://www.polemia.com/negociations-internationales-et-transparence-la-cour-de-justice-de-lunion-europeenne-cjue-condamne-la-commission-europeenne/

  • Réformer la France : libertés locales et pouvoir central

    Exclusivité du Salon Beige: la diffusion des différents articles du dossier dePolitique Magazine consacré à l'indispensable réforme nationale. Ajourd'hui, Christian Tarente.

    Pour en finir avec la décentralisation, il n’y a qu’une méthode : la faire. à condition qu’elle ne soit ni un faux-semblant cachant mal un jacobinisme rhabillé pour la circonstance, ni un délitement de la France sous couvert d’européanisation. Osons quelques propositions.

    Jacobins ou Girondins ? Si l’on veut être à la fois les deux, mieux vaut n’être ni l’un ni l’autre. Comme dans le faux dilemme du protectionnisme et du libre-échange, fondamentalement, il n’y a qu’une règle, c’est le respect de la mesure, et politiquement, la seule mesure qui vaille, c’est celle de la France. Dans sa dynamique historique profonde, la France a d’abord été et demeure une affaire de territoire. Ou, plus précisément, de territoires qui, reconnaissant leurs intérêts communs, tout en assumant leurs spécificités, ont peu à peu constitué un territoire unique et divers. C’est ce mouvement historique dont il faut réactiver la force agissante, l’énergie vitale, la puissance unificatrice et non uniformisatrice.

    PRIORITÉ AUX LIBERTÉS LOCALES
    Les jeux de la démocratie moderne ont livré au plus absurde des hasards un discours politique apparent, guidé par le seul opportunisme du moment. Pendant ce temps, une classe oligarchique, conduite par une idéologie du tout économique, se fraie son chemin dans la plus profonde indifférence au bien commun et une hostilité déclarée à l’égard de tout ordre politique juste. Or notre diversité et nos libertés ne peuvent tenir qu’adossées à un État fort et indépendant.

     


    On ne rétablira chez nous une autorité permanente, un pouvoir central durable, responsable et fort, qu'au moyen de libertés locales très étendues : c’était vrai hier, ce l’est plus encore aujourd’hui où la démocratie a rencontré le totalitarisme et s’est reconnue en lui. Les libertés locales sont le fondement nécessaire de toute réforme régionale qui tienne. Si nous voulons faire resurgir un esprit public aujourd’hui anesthésié, mais dont le printemps 2013 a prouvé qu’il ne demandait qu’a resurgir, il faut restituer aux institutions locales le moyen d’exister, de vivre leur propre vie et d’agir. Rendre la parole au peuple peut n’être qu’une formule de bateleur de meeting ou de démagogue médiatique : elle retrouvera tout son sens si l’on permet à l’expression populaire de se manifester dans son espace naturel. C’est-à-dire là où elle est à la fois réellement informée des problèmes qui la concernent, et fondée à être entendue.

    Pour réformer nos collectivités locales et régionales, appliquons donc deux principes simples : permettre aux Français de formuler leurs préoccupations réelles au niveau où ils peuvent le faire efficacement ; et faire en sorte que, des communes aux régions, s’épanouissent librement leurs communautés naturelles.
    L’expérience impose un troisième principe : brider ou briser l’influence des partis politiques dont le caractère excessif et nuisible est particulièrement manifeste à ce niveau.

    LA COMMUNE, PREMIÈRE COLLECTIVITÉ « AFFECTIVE »
    Les collectivités les plus proches de la vie quotidienne sont les communes. C’est elles qui doivent être l’objet de tous les soins, car c’est d’abord à leur niveau que s’expriment les solidarités familiales, sociales, professionnelles.
    Il faut qu’elles aient les moyens d’assurer leurs fonctions libérées des insupportables interventions étatiques qui entravent inutilement leur liberté d’action. Une liberté qui comprend la possibilité de créer des structures intercommunales quand les nécessités de la vie contemporaine l’imposent. En s’adaptant au milieu urbain ou rural qui est le leur, tout en conservant leur personnalité : socialement, elles sont le premier lien affectif des foyers, des familles, des habitants d’un lieu-dit ou d’un immeuble entre eux. Et le premier lieu où leurs représentants peuvent exprimer leurs problèmes réels. Les conseils municipaux doivent rester des sanctuaires d’où sont bannies les querelles et propagandes partisanes déconnectées des réalités de terrain.

    Le niveau immédiatement supérieur est l’arrondissement : parmi les collectivités locales existantes, c’est l’une des plus réelles physiquement, sociologiquement et économiquement. C’est d’ailleurs la plus approchante de nos « pays » traditionnels – contrairement au canton, entité tout à fait artificielle et dont on peut sans regret prévoir la disparition. Une assemblée de représentants des communes de l’arrondissement aurait vocation à traiter de tous les questions qui appellent un traitement collectif à ce niveau.

    Le cas du département est un peu différent. Créé artificiellement par la Révolution pour casser les provinces héritées de la géographie et de l’histoire, il ne répond à aucune fonction indispensable. Cependant, si aujourd’hui M. Valls veut le supprimer, c’est pour une mauvaise raison : promouvoir un échelon régional artificiellement conçu comme « européen », en phase avec le pastiche europoïdal de Bruxelles. 

    Cette circonstance ne nous fera pas, pour autant, sauver le département tant il y a de bonnes raisons d’en souhaiter la disparition. Sans manquer de noter, cependant, que les habitudes prises au fil du temps ont pu créer certains attachements, par exemple dans le domaine de la culture ou du tourisme : il appartiendra à l’initiative privée de répondre à ces demandes.

    DES RÉGIONS ANCRÉES DANS LEUR CULTURE PROPRE
    Le troisième échelon est la région. Rejetons d’emblée le mimétisme halluciné que suscitent chez certains les Länder allemands : si nous tentions d’en importer le modèle, nous aurions les plus grandes chances d’aboutir plutôt à un hybride des modèles italien et espagnol, en en cumulant les difficultés. Ignorons aussi tout projet de découpage en entités régionales dictées par une supposée rationalité économique : nous sommes payés – si on ose dire – pour savoir quels dégâts provoque le tout-économique. Ce n’est pas de cette manière qu’il faut penser les régions. Enfin, oublions les calculs électoraux à courte vue, en l’espèce particulièrement misérables. Ils sont l’une des pires conséquences de l’influence des partis politiques et de la nature délétère des préoccupations de carrière qu’ils génèrent.

    À l’écart de tout modèle artificiel, de toute idée d’une norme prétendument idéale, les régions doivent d’abord être fondées quelle que soient leur taille, sur leur réalité géographique, leurs racines historiques et tout ce qui fait leur personnalité propre. Ce n’est que de cette manière que, droites dans leur bottes, elles peuvent refléter les besoins réels de leur population et agir dans le seul sens de son intérêt. Car ce qui doit inspirer le fond d’une réforme des collectivités locales et régionales, c’est le principe qu’avant toute idée d’organisation administrative, leur rôle est d’abord d’assurer une représentation réelle de tous les Français et, chacune à son niveau, de gérer leur bien commun.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/08/r%C3%A9former-la-france-.html

  • Le début du basculement du monde

    L’agression des Anglo-Saxons contre la Russie prend la forme d’une guerre financière et économique. Cependant Moscou se prépare aux hostilités armées en développant l’autarcie de son agriculture et en multipliant ses alliances. Pour Thierry Meyssan, après la création du califat au Levant, Washington devrait abattre une nouvelle carte en septembre à Saint-Petersbourg. La capacité de la Russie à préserver sa stabilité intérieure déterminera alors la suite des événements.

    L’offensive menée par les Anglos-Saxons (États-Unis, Royaume-Uni et Israël) pour dominer le monde se poursuit sur deux lignes simultanées : à la fois la création du « Moyen-Orient élargi » (Greater Middle East) en attaquant simultanément l’Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine, et la séparation de la Russie de l’Union européenne à travers la crise qu’ils ont organisée en Ukraine.

    Dans cette course de vitesse, il semble que Washington veuille imposer le dollar comme monnaie unique sur le marché du gaz, la source d’énergie du XXIe siècle, à la manière dont il l’a imposé sur le marché du pétrole [1].

    Les médias occidentaux ne couvrent presque pas la guerre du Donbass et leur population ignore l’ampleur des combats, la présence des militaires US, le nombre des victimes civiles, la vague des réfugiés. Les médias occidentaux traitent par contre avec retard les événements au Maghreb et au Levant, mais en les présentant soit comme la résultante d’un prétendu « printemps arabe » (c’est-à-dire, en pratique, d’une prise de pouvoir par les Frères musulmans), soit comme l’effet destructeur d’une civilisation violente en soi. Plus que jamais, il serait nécessaire de venir en aide à des arabes incapables de vivre paisiblement en l’absence de colons occidentaux.

    La Russie est aujourd’hui la principale puissance capable de conduire la Résistance à l’impérialisme anglo-saxon. Elle dispose de trois outils : les BRICS, une alliance de rivaux économiques qui savent ne pouvoir grandir qu’avec les autres, l’Organisation de coopération de Shanghai, une alliance stratégique avec la Chine pour stabiliser l’Asie centrale, et enfin l’Organisation du Traité de sécurité collective, une alliance militaire d’anciens États soviétiques.

    Au sommet de Fortaleza (Brésil), qui s’est tenu du 14 au 16 juillet, les BRICS ont franchi le pas en annonçant la création d’un Fonds de réserve monétaire (principalement chinois) et d’une Banque BRICS, comme alternatives au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, donc au système-dollar [2].

    Avant même cette annonce, les Anglo-Saxons avaient mis en place leur réponse : la transformation du réseau terroriste Al-Qaïda en un califat afin de préparer des troubles parmi toutes les populations musulmanes de Russie et de Chine [3]. Ils ont poursuivi leur offensive en Syrie et débordé à la fois en Irak et au Liban. Ils ont par contre échoué à expulser une partie des Palestiniens vers l’Égypte et à déstabiliser plus profondément encore la région. Enfin, ils se tiennent à l’écart de l’Iran pour donner au président Hassan Rohani la chance d’affaiblir le courant anti-impérialiste des khomeinistes.

    Deux jours après l’annonce des BRICS, les États-Unis ont accusé la Russie d’avoir détruit le vol MH17 de Malaysia Airlines au-dessus du Donbass, tuant 298 personnes. Sur cette base, purement arbitraire, ils ont imposé aux Européens d’entrer en guerre économique contre la Russie. Se plaçant comme un tribunal, le Conseil de l’Union européenne, a jugé et condamné la Russie, sans la moindre preuve et sans lui donner l’occasion de se défendre. Il a promulgué des « sanctions » contre son système financier.

    Consciente que les dirigeants européens ne travaillent pas pour les intérêts de leurs peuples, mais pour ceux des Anglo-Saxons, la Russie a rongé son frein et s’est interdite jusqu’à présent d’entrer en guerre en Ukraine. Elle soutient en armes et en renseignements les insurgés, et accueille plus de 500 000 réfugiés, mais s’abstient d’envoyer des troupes et d’entrer dans l’engrenage. Il est probable qu’elle n’interviendra pas avant que la grande majorité des Ukrainiens ne se révolte contre le président Petro Porochenko, quitte à n’entrer dans le pays qu’après la chute de la République populaire de Donetsk.

    Face à la guerre économique, Moscou a choisi de répondre par des mesures similaires, mais concernant l’agriculture et non pas les finances. Deux considérations ont guidé ce choix : d’abord, à court terme, les autres BRICS peuvent pallier aux conséquences des prétendues « sanctions » ; d’autre part, à moyen et long terme, la Russie se prépare à la guerre et entend reconstituer complètement son agriculture pour pouvoir vivre en autarcie.

    En outre, les Anglo-Saxons ont prévu de paralyser la Russie de l’intérieur. D’abord en activant, via l’Émirat islamique (ÉI), des groupes terroristes au sein de sa population musulmane, puis en organisant une contestation médiatique lors des élections municipales du 14 septembre. Des sommes d’argent considérables ont été apportées à tous les candidats de l’opposition dans la trentaine de grandes villes concernées, tandis qu’au moins 50 000 agitateurs ukrainiens, mêlés aux réfugiés, sont en train de se regrouper à Saint-Petersbourg. La plupart d’entre eux ont la double nationalité russe. Il s’agit à l’évidence de reproduire en province les manifestations qui ont suivi à Moscou les élections de décembre 2011 —la violence en plus— ; et d’engager le pays dans un processus de révolution colorée auquel une partie des fonctionnaires et de la classe dirigeante est favorable.

    Pour ce faire, Washington a nommé un nouvel ambassadeur en Russie, John Tefft, qui avait préparé la « révolution des roses » en Géorgie et le coup d’État en Ukraine.

    Il importera pour le président Vladimir Poutine de pouvoir faire confiance à son Premier ministre, Dmitry Medvedev, que Washington espérait recruter pour le renverser.

    Considérant l’imminence du danger, Moscou serait parvenu à convaincre Pékin d’accepter l’adhésion de l’Inde contre celle de l’Iran (mais aussi celles du Pakistan et de la Mongolie) à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). La décision devrait être rendue publique lors du sommet prévu à Douchambé (Tajikistan) les 12 et 13 septembre. Elle devrait mettre un terme au conflit qui oppose depuis des siècles l’Inde et la Chine et les engager dans une coopération militaire. Ce retournement, s’il est confirmé, terminerait également la lune de miel entre New Delhi et Washington, qui espérait distancier l’Inde de la Russie en lui donnant accès notamment à des technologies nucléaires. L’adhésion de New Dehli est aussi un pari sur la sincérité de son nouveau Premier ministre, Narendra Modi, alors que pèse sur lui le soupçon d’avoir encouragé des violences anti-musulmanes, en 2002, au Gujarat dont il était le ministre-chef.

    En outre, l’adhésion de l’Iran, qui représente une provocation face à Washington, devrait apporter à l’OCS une connaissance précise des mouvements jihadistes et des moyens de les contrer. Là encore, si elle était confirmée, elle réduirait la volonté iranienne de négocier une pause avec le « Grand Satan » qui l’avait conduit à élire cheik Hassan Rohani à la présidence. Ce serait un pari sur l’autorité du Guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei.

    De fait ces adhésions marqueraient le début du basculement du monde de l’Occident vers l’Orient [4]. Reste que cette évolution doit être protégée militairement. C’est le rôle de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), constituée autour de la Russie, mais dont la Chine ne fait pas partie. À la différence de l’Otan, cette organisation est une alliance classique, compatible avec la Charte des Nations unies puisque chaque membre conserve le choix d’en sortir s’il le veut. C’est donc en s’appuyant sur cette liberté que Washington a tenté, au cours des derniers mois, d’en acheter certains membres, notamment l’Arménie. Cependant, la situation chaotique en Ukraine semble avoir refroidi ceux qui y rêvaient d’une « protection » états-unienne.

    La tension devrait donc s’accroître dans les prochaines semaines.

    Thierry Meyssan

    notes

    [1] « Qu’ont en commun les guerres en Ukraine, à Gaza, en Syrie et en Libye ? », par Alfredo Jalife-Rahme, Traduction Arnaud Bréart, La Jornada (Mexique), Réseau Voltaire, 7 août 2014.

    [2] « Vers une nouvelle architecture financière », par Ariel Noyola Rodríguez, Réseau Voltaire, 1er juillet 2014. “Sixth BRICS Summit : Fortaleza Declaration and Action Plan”, Voltaire Network, 16 July 2014.

    [3] « Un djihad mondial contre les BRICS ? », par Alfredo Jalife-Rahme, Traduction Arnaud Bréart, La Jornada (México), Réseau Voltaire, 18 juillet 2014.

    [4] “Russia and China in the Balance of the Middle East : Syria and other countries”, by Imad Fawzi Shueibi, Voltaire Network, 27 January 2012.

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