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  • Martine Aubry défend le repos dominical

    Dans une tribune du Monde, le maire de Lille s'oppose à la loi Macron et écrit notamment :

    "Ce n’est pas une réforme subalterne, c’est un moment de vérité autour de la seule question qui vaille : dans quelle société voulons-nous vivre ?"

    Dans le Figarovox, Etienne Neuville, vice-président du Collectif des Amis du Dimanche, salue cette prise de position interne au PS et donne des faits :

    "les travaux économiques (Etudes CES 1993, CREDOC 2008, OFCE 2008 et 2014) arrivent unanimement aux mêmes conclusions: dans une économie atone, le travail du dimanche ne produit ni emploi ni croissance, mais simplement un transfert d'activité de la distribution de proximité vers la grande distribution. Et des dégâts collatéraux dans le modèle social.

    L'expérience confirme ces études: personne n'a vu les «dizaines de milliers d'emplois» promis par le député Mallié en 2009. Pas plus que Bricorama n'a vu s'envoler le nombre de perceuses vendues par ses enseignes, depuis qu'il a obtenu l'autorisation d'ouvrir le dimanche autant que Leroy-Merlin. Les expériences menées par l'Espagne et l'Allemagne vont également dans ce sens. [...]

    Céder à des mirages consuméristes pour engager la France dans un choix de société imaginée par des lobbyistes de grandes enseignes, ou des banquiers d'affaire, est une régression à tous niveaux: économique, humains, culturels, sociétaux. Il s'agit, toujours plus avant, de transformer les hommes en machines à consommer sans cesse davantage, sans réfléchir.

    Ces arguments sont connus: ils ont été très finement défendus par M. Ayrault, au cours de la discussion sur la loi Mallié, en 2009. Ils ont été réaffirmés par le Président de la République, en mai 2012 «Le combat de 2012, c'est de préserver le principe du repos dominical, c'est-à-dire de permettre aux travailleurs de consacrer un jour de leur semaine à leur famille, au sport, à la culture, à la liberté. Et j'y veillerai.» Un article de Mme Aubry dans le Monded'aujourd'hui en fait une remarquable synthèse. [...]"

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • En Allemagne une victoire peut en cacher une autre

    La réélection triomphale d'Angela Merkel à la tête de la droite allemande à Nuremberg, avec 96,7 % des mandats, ce 9 décembre ne semble appeler aucun commentaire sinon que cette dirigeante, au service de son pays, mérite mieux que les grossiers abois de M. Mélenchon, déshonorants pour le nôtre.

    Notre attention hélas doit se porter sur la nomination, le 5 décembre, pour la première fois depuis l'unification, d'un néocommuniste en tant que chef de l'exécutif d'un Land. L'apparatchik marxiste et dirigeant syndical Bodo Ramelow est donc, après 3 mois de tractations, arrivé aux manettes de la Thuringe.

    "Le Journal du Dimanche" daté du 6 décembre était bien bon pour ses lecteurs, et bien indulgent pour les communistes. C'est en effet en lui consacrant quelques lignes très neutres, qu'il évoquait cet événement survenu la veille. Au contraire, comme on pouvait s'y attendre, cette "grande première en Allemagne" était saluée à juste titre par "L'Humanité" du 8 décembre. L'ancien "organe central" se réjouit que "Die Linke gouverne" et publie une photo de son héros du jour exultant.

    L'accession mécanique au poste de ministre-président de cette région historique n'est cependant qu'indirectement la conséquence du scrutin du 14 septembre. On doit immédiatement préciser, en effet, qu'elle résulte d'une manipulation intérieure des socialistes allemands et aucunement d'une victoire électorale du parti néocommuniste "die Linke".

    Reprenons en effet les résultats. La CDU dirigeait sans interruption le Land de Bavière depuis 1990. Au scrutin de septembre elle obtenait 33,5 % des voix, contre 31 % en 2009. Elle n'a donc nullement été désavouée par les électeurs. Au contraire. Deux partis se sont effondrés : le SPD qui passe de 18,5 à 12,4 mais aussi le vieux parti libéral FDP qui a subi un recul généralisé dans tout le pays et descend à 2,5 contre 7,6 aux élections régionales précédentes, ce qui l'élimine constitutionnellement de la Diète d'Erfurt. Leurs rivaux de l'AfD, le parti anti-euro, arrivent en force avec 10,6 % des suffrages. Les Verts perdent eux aussi du terrain, 5,7 contre 6,2. Mais ils sauvent ainsi de justesse leur droit à la représentation. Ils garderont ainsi 6 sièges sur 91, de quoi faire basculer la majorité. Quant aux gens de Die Linke considérés comme les vainqueurs du 14 septembre ils avancent en pourcentage de 27,4 à 28,2. C'est trop bien sûr, et c'est le plus fort résultat de tous les nouveaux Länder, issus de l'ancienne Allemagne de l'est, où les suffrages des néocommunistes oscillent entre 18 et 28 %. En fait, les 3/4 des "Ossies" n'éprouvent aucune forme de nostalgie pour l'ancien régime en dépit des difficultés d'adaptation et du retard des territoires pollués par un demi-siècle de bureaucratie marxiste et d'occupation soviétique.

    Cette situation paradoxale a permis de construire une majorité de 46 sièges sur 91. Elle a été composée des néocommunistes, des sociaux-démocrates et des écologistes. On doit quand même observer que les gens de "Die Linke" ne gagnent pas une seule voix, pas même au détriment des socialistes : c'est l'abstention qui a progressé de 3 points passant de 44 à 47 %.

    Notre "front de gauche" fut inventé en 2009 par le Parti communiste français sur le modèle de "Die Linke", "la gauche en allemand". Or, ce parti reste détesté, outre-Rhin, et plus encore méprisé, de l'immense majorité des électeurs, lesquels savent comment il a été constitué, comme chez nous, selon la recette bien connu du pâté d'alouette.

    En France l'alouette s'appelle "parti de gauche", dirigé par Jean-Luc Melenchon, deux ou trois grains de sels, plus un cheval qui persiste, lui, à s'intituler, imperturbablement parti communiste français.

    En Allemagne, le petit volatile était du Land de Sarre. Il fut apporté en 2005 par Oskar Lafontaine, hier politicien assez trouble au sein du SPD, aujourd'hui compagnon de route très clair de la réhabilitation des anciens de la Stasi. Car le gros de la troupe de "Die Linke" est régulièrement constitué des derniers fleurons du parti communiste est-allemand.

    Le porte-drapeau parlementaire, en la personne de Gregor Gysi, fut en 1989 le dernier chef de ce parti unique de l'Allemagne de l'est, parti "socialiste unifié" SED, succursale de la puissance occupante soviétique, parti rebaptisé PDS après l'unification du pays et qui parvint à survivre impuni pendant quelque 15 ans.

    Exactement comme notre indécrottable PCF. Celui-ci reste trop souvent ressenti comme une pitoyable ambulance. Or, sur ce véhicule aujourd'hui sordide, on gagnerait à concentrer un peu plus l'attention, avant qu'il ne réapparaisse, flambant neuf, sous l'aspect d'un char de 30 tonnes.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Jean-Paul Gourevitch vs AFP

    Le 11 septembre 2014, l’Agence France Presse s’est penchée sur le dernier livre de Jean-Paul Gourevitch,« Les Migrations pour les nuls » aux éditions First. Étonné que la célèbre collection « Pour les nuls » confie la rédaction de cet opus à un auteur indépendant, l’AFP a publié une dépêche totalement à charge. La journaliste militante, Charlotte Plantive, catalogue M. Gourévitch comme « un auteur très marqué à droite »L'OJIM a analysé ce lynchage médiatique, toute la presse ne faisant que du recopiage de l'AFP.

    Pourquoi ce procès en règle ? Parce que ce livre sort de la doctrine officielle sur l'immigration et ne fait qu’alimenter « un discours anti-immigrés et anti-élites qui profite à l’extrême droite ». La dépêche cite ainsi le directeur de recherche à l’Institut national des études démographies (Ined) François Héran :

    « Le fait qu’un auteur comme celui-là soit chargé d’un livre d’initiation dans une collection aussi populaire est un signe révélateur de la lepénisation des esprits. »

    Ce dont se plaint l'AFP, c'est qu'un chercheur hors du système puisse s'exprimer dans un média grand public.

    Me Gilles-William Goldnadel, son avocat dénonce un article « totalement à charge » contre l’ouvrage, précisant que son client

    « s’étonne que la dépêche stigmatise sa participation sous forme d’entretiens ou d’interventions à des manifestations organisées par les uns en oubliant celles organisées par les autres ou en niant qu’elles aient eu lieu ».

    L’avocat reproche également à la journaliste de « soumettre de façon tendancieuse des éléments de langage extraits du livre uniquement à des personnalités de gauche ou d’extrême-gauche ».

    Suite à cette polémique, le peu d’effort des éditions First pour promouvoir l’ouvrage fut visible. Pas sûr qu’une autre maison d’édition « généraliste » ne fasse appel à M. Gourévitch. Et l'OJIM interroge :

    "Dans une société démocratique qui se respecte, un organe de presse fournissant près de 80 % de l’information des médias nationaux ne devrait-il pas souffrir d’un contrôle plus strict et d’obligations déontologiques accrues ? En soi, cet état de quasi-monopole est-il tolérable ?"

    Michel Janva