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  • Nicolas Sarkozy à la recherche des Madeleine perdues

    Nicolas Sarkozy a rencontré dans son bureau la prénommée Madeleine, ancienne électrice de l’UMP passée du côté de la « force obscure » selon les critères en vigueur.

    « Longtemps je me suis couché de bonne heure ». Ainsi commence comme chacun sait À la recherche du temps perdu de Proust. Tout le monde, ou presque, connaît l’histoire de la petite madeleine trempée dans le thé qui soudainement rappelle au narrateur de la Recherche ou plus encore, reconstruit dans sa plénitude l’univers de sa tendre enfance à Combray. On peut se demander si Nicolas Sarkozy n’essaye pas d’une certaine façon actuellement de nous réécrire une Recherche, version moins longue, plus nerveuse, dans l’air du temps, bref télévisuelle.

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  • En 1988, la mission de Jospin est accomplie : la mouvance trotskiste a investi le PS et marginalisé les chevènementistes

    En mai 1981, tout change. Devenu premier secrétaire du PS après l'entrée de Mitterrand à l’Élysée, Lionel Jospin troque son statut de "taupe" pour celui de "correspondant". S'il maintient des contacts réguliers avec Pierre Lambert, celui-ci le soupçonne de rouler pour son propre compte. Bref, de ne plus seulement  investir le parti dans l'intérêt de l'OCI, mais pour le sien propre ! A François Mitterrand, Jospin rend alors un dernier service : réduire, après celle du PCF, l'influence du Cérès de Jean-Pierre Chevènement, auquel Mitterrand doit d'avoir gardé le contrôle du PS, face à l'offensive rocardienne du congrès de Metz, en 1979, mais auquel il reproche ses positions par trop "nationalistes", incompatibles en tout cas avec la voie européenne qu'il emprunte à partir de 1983.

         C'est alors qu'a lieu un événement décisif : le rachat, en 1985, via la Mnef, de l'imprimerie de l'OCI, lourdement déficitaire, en échange de l'adhésion  au PS de 300 militants trotskistes qui deviendront l'armature de la "jospinie" conquérante dans les années 1990, sous l'influence de Jean-Christophe Cambadélis.

         En 1988, en tout cas, la mission de Jospin est accomplie : la mouvance trotskiste a investi le PS et marginalisé les chevènementistes (qui ont perdu, en 1983, le contrôle de la puissante fédération de Paris), tout en lui assurant la mainmise sur le monde étudiant, via notamment SOS Racisme, l'Unef... et la Mnef. Coïncidence ? La plupart des personnalités citées dans les démêlés de cette dernière avec justice sont d'anciens membres de l'OCI passés au PS !

         Pour Pierre Lambert, alors, l'affaire est entendue : Jospin n'est plus désormais qu'un "déviationniste" enrôlant ses amis et leur savoir-faire au profit de son destin personnel.

    Yves Bertrand, Je ne sais rien mais je dirai (presque) tout

    http://www.oragesdacier.info/

  • "Le référendum irlandais vu de France, ou le bal des tartuffes"

    Petit instant de (presque) découragement hier en apprenant que même la très catholique Irlande avait ouvert le mariage aux invertis. Et puis ce matin, sur Boulevard Voltaire, cet article de Maxime de La Devèze, qui analyse le "yes" irlandais et nous ouvre les yeux sur une tout autre réalité : 

    "En plein weekend de Pentecôte, stupeur et tremblements chez les cathos et les militants de la Manif pour tous. La très catholique Irlande, Eden préservé, serait-elle en train de voler en éclats ? Le paradis du trèfle à quatre feuilles, du rugby originel et de la bière coulant à flots ininterrompus serait-il perdu ? [...]

    C’est précisément ce que voudraient nous faire croire les chantres du« ni maîtres ni dieux ». En finir avec ceux qui déjà se chauffent sur de futures mobilisations pour défendre la famille et dont les réseaux s’agitent sur d’autres causes comme celle de la réforme du collège. Poser un éteignoir sur ces cryptos cathos, plus royalistes que les rois d’Irlande !

    Les Irlandais ont dit oui à deux questions : 1 Que deux personnes de même sexe puissent s’unir devant un officier public. 2 Que l’on abaisse les limites d’âge électorales.

    So What ?

    La réalité du mariage en Irlande est qu’il n’existe qu’à l’Eglise. Le prêtre irlandais dispose de la qualité d’officier public et tient les registres d’état civil, comme en France jusqu’en 1789. La quasi-totalité des gens se marient  sans mettre les pieds dans un bâtiment administratif ni voir un élu.Certes, il existe un mariage civil en Irlande, de fait peu usité. Les Irlandais abandonnent volontiers à César ce mariage-là. Cela restera un épiphénomène, une incongruité. Avec 2 000 divorces chaque année, les Irlandais ont confiance dans l’Eglise et l’institution familiale. L’église catholique s’est toujours tenue à distance respectable de la République irlandaise, c’est historique et lié à l’indépendance de l’Irlande. L’Armée républicaine irlandaise était laïque et ouverte aux protestants. C’est ainsi que l’Irlande ne s’est pas construite sur une guerre de religion entre catholiques et protestants mais sur un nationalisme identitaire.

    Notre presse devrait s’acharner sur l’obscurantisme religieux et l’éternel retard de l’Irlande qui continue envers et contre tout d’interdire l’avortement et de rendre très compliqué le divorce.Mais ils ont choisi une présentation tout autre, dans un but bien évident de brimer ceux qui seraient tentés de continuer le combat, pour les convaincre de la vanité et l’inutilité de celui-ci. Cela n’est pas sans rappeler la nouvelle stratégie usée contre le pape François. Plutôt que de prendre de front les cathos, on sème le trouble, on divise, on déploie des écrans de fumée, on met en avant des « questions sociétales » qu’il faudrait se poser, même quant aux sacrements. Comme si le sacré pouvait se négocier. Comme si l’isoloir et l’encensoir devaient fonctionner de concert. L’Irlande vient de nous prouver le contraire, de la plus brillante manière qui soit.
    En vérité, c’était la deuxième question qui avait une importance en Irlande. Grâce à sa politique familiale nataliste, dynamique et équilibrée, la très catholique Irlande est le pays le plus jeune d’Europe. De sorte que l’abaissement des limites d’âge électorales était un débat récurrent dans le pays depuis des années. Le plus grand « Yes », c’est celui donné aux jeunes générations de catholiques irlandais qui vont entrer en politique.[...]

    Marie Bethanie http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Réforme scolaire et fondamentalisme occidental par Claude BOURRINET

    Un aspect du désastre programmé par la logique dissolvante d’un libéralisme, qui prit son essor à la fin du XVIe siècle, concerne ce que l’on est. Dans l’École, ses conséquences ont soulevé, en regard de ce qu’on nous enlève, notre Histoire, notre longue Mémoire, nos attributs civilisationnels, et face à ce que l’on voudrait nous imposer, à savoir la culture musulmane, l’arabe, les souvenirs obsessionnels de « génocides », un profond remugle de ressentiments.

     

    Il est certes dommageable de supprimer l’étude du christianisme médiéval, et de larges portions de notre Histoire. De même est-il stupide de réduire l’enseignement d’une langue européenne comme l’allemand, l’idiome le plus usité en Europe, et de mépriser celui du latin et du grec, qui incarnent, en partie, la matrice de notre civilisation. Toutefois, il y a de moins en moins de latinistes et d’hellénistes parmi les élèves et les professeurs, le sens de l’effort, la curiosité historique, artistique, culturelle, ont quasiment disparu des salles de classe, et l’allemand paraît rébarbatif pour des élèves qui ont l’habitude de se laisser porter automatiquement par le cursus, comme des cadavres au fil de l’eau. Ce sont là les symptômes d’une maladie profonde de notre société occidentale. Une aspiration à l’anéantissement ?

     

    Pourtant, au lieu d’insister sur ce point, qui relève du système libéral, on invoque à tout va le « Grand Remplacement ». Le danger est-il celui-là ?

     

    Entendons-nous : le « Grand Remplacement » a déjà eu lieu, dans les cervelles, les reins, les cœurs. Nous sommes des sous-Américains, nous singeons les Anglo-Saxons depuis des lustres. En répétant jusqu’à satiété, comme une incantation, la revendication grandiloquente de notre « identité » européenne, nous ne faisons que sur-valoriser des signes qui appartiennent à l’économie sémiologique d’un système érigeant la « marque » comme ultima ratio de la personnalité. C’est le propre des fondamentalismes. On a l’impression, parfois, que l’occidentalisme doit être tout le contraire de l’Islam (tel qu’on l’ignorant l’entend) : les seins à l’air contre la burqa, l’égocentrisme contre l’holisme. Pourtant, la civilisation européenne était aussi contraignante, dans sa tradition, que toute société digne de ce nom. La « liberté », telle qu’on l’appréhende dans certains milieux, n’est qu’une lubie moderniste.

     

    L’apprentissage de l’arabe n’est pas, en soi, une aberration. Le tout anglais est plus nocif. Savoir ce qu’a été l’Islam est utile. Bien maîtriser la langue française est vital pour contrer l’influence délétère du monde marchand. L’élitisme est une bonne chose, à condition qu’il ne soit pas phagocyté par le culte du fric. La hiérarchie en est une excellente, car il faut élever les meilleurs, pour qu’ils nous défendent. Clarté, rigueur, honnêteté, caractère, voilà ce qu’il faut à notre nation. Commençons humblement par des mesures modestes, mais in fine ambitieuses, et le reste viendra.

     

    Claude Bourrinet

    http://www.europemaxima.com/

  • RÉINTÉGRER L’HISTOIRE

    De tous les présidents de la Ve République, François Hollande est, paraît-il, celui qui voyage le plus à l’étranger et ce n’est pas un hasard. Avant lui, Jacques Chirac s’était aussi mué en commis-voyageur de la République, pour échapper au sentiment de son impopularité. Hollande, fade et potelet, le cheveu teint, la joue molle, l’œil coulant, mais la dent dure et l’esprit fourbe, va chercher ailleurs la considération que lui refusent les Français. Les tapis rouges que déplient encore sous ses pieds les domestiques des émirs du Golfelui font oublier les lazzis qu’il essuie au cours de ses déplacements en France, où les CRS eux-mêmes se font porter pâles pour éviter de l’accompagner. VRP favori de la firme Dassault, Hollande s’est donc rendu au début du mois au Qatar, acheteur de 24 avions Rafale, puis à Riyad, où les Français, opposés à Bachar el-Assad, à Daech, mais surtout à l’Iran, sont aujourd’hui mieux considérés que les Etats-Unis, jugés peu fiables.

    Il ne faudrait cependant pas croire que la France soit prête à commercer avec n’importe qui. Nous avons, chez nous, la vente d’armes morale. Nous vendons nos bombardiers aux amis de la liberté qataris et saoudiens, mais pas question de livrer les navires de guerre qu’il a commandés au dictateur Poutine. Des esprits mesquins observent qu’en Russie on ne lapide pas les femmes adultères, comme cela se pratique chez les rois du pétrole ; mais il faut croire que ces dévergondées l’ont bien mérité, puisque cela ne semble pas choquer Najat Vallaud-Belkacem… De même, la Russie ne soutient pas les islamistes d’Al-Nosra, organisation liée à Al-Qaida, comme en sont fortement suspectés nos bons alliés qataris et saoudiens.

    Mais, quoi ? Nul n’est parfait. Nouvelle pomme de discorde entre la Russie et la France, l’affaire des Mistral s’ajoute aux positions prises par la France au cours du conflit ukrainien, et à la manière dont les Européens, Français compris, ont boudé un grand défilé militaire organisé par Moscou pour l’anniversaire de l’armistice de 1945. Ces bruits de bottes russes, rappelant une époque que l’on espérait révolue, répliquent au récent débarquement en Ukraine de 600 paras US et au déploiement annoncé d’armes américaines en Roumanie, Bulgarie, Pologne et dans les pays baltes.

    Un quart de siècle après l’effondrement de l’Union soviétique, l’intérêt des Etats-Unis consiste peut-être à recréer une atmosphère de guerre froide en Europe et à créer un cordon sanitaire autour de la Russie. Mais il ne coïncide pas forcément avec celui de la France. Le 3 février dernier, au cours d’un colloque organisé par le Conseil de Chicago sur les affaires mondiales, George Friedman, fondateur de l’influente agence de renseignement privée américaine Stratfor, décrivait les grands traits de la politique américaine. Il expliquait notamment que l’Europe n’existe pas en tant que tel et sera à l’avenir le théâtre de guerres mineures; que l’extrémisme islamique représente « un problème pour les Etats-Unis, mais pas une menace pour notre survie », les Américains ayant « d’autres intérêts de politique étrangère »; et que leur « intérêt primordial » consiste à empêcher l’entente entre la Russie et l’Allemagne, qui, unis, « représentent la seule force qui pourrait nous menacer ».

    La France serait-elle sortie de l’histoire ? Il ne s’agit certes que de l’analyse d’un Américain très bien informé, pas d’une prédiction venue du ciel. Mais elle devrait donner à réfléchir à nos gouvernants. A l’heure où l’on apprend – sans que François Hollande ne s’en émeuve outre mesure – que nos bons alliés allemands nous espionnent pour le compte de nos autres bons alliés américains, la restauration de l’alliance franco-russe pourrait bien être la seule manière de revenir dans l’histoire.

    Eric Letty http://www.monde-vie.com/

  • Pourquoi les jeunes Européens sont souvent plus « fragiles » dans une société comme la nôtre et comment y remédier

    Il faudrait probablement un livre pour analyser la situation sociale des jeunes hommes européens et plus particulièrement la question de la fragilité d’une partie d’entre eux dans l’environnement violent de la société multiculturelle. Certes, il faut le rappeler, ce phénomène est encore minoritaire mais pourtant bien visible et suscite des réactions agacées, indignées mais, osons le dire, « impuissantes » ou incantatoires. (On pourra lire à ce sujet l'article de Julien Rochedy, président du FNJ, à ce sujet : http://www.bvoltaire.fr/julienrochedy/connaissez-babtou-fragile,35986). 
    Il n’est donc peut-être pas inutile de tenter d’analyser rapidement ce phénomène et d’y apporter des réponses. Un article plutôt inhabituel pour moi mais qui m’est dicté par l’impression de n’avoir rien lu de clair et de pratique sur ce sujet. 
    Une fragilité physique et mentale en environnement multiethnique 
    Tout d’abord, comment se manifeste cette fragilité ? Elle est à la fois physique mais aussi mentale (difficultés à faire face au conflit ou au recours à la force). Elle s’exprime justement dans les situations conflictuelles où l’affrontement physique avec des jeunes issus d’autres « populations » est imminent. « Adversaires » d’autant plus belliqueux que les jeunes hommes européens ne savent pas l’être assez. Au-delà des réactions de moquerie que ce comportement peut engendrer, elle est problématique pour l’idée qu’un jeune Européen se fera de lui-même (complexes et refoulements) et néfaste à sa construction, comme homme, puis, ultérieurement, comme père ou comme membre d’une communauté de destin. Il y aurait des livres à écrire pour analyser les impacts « idéologiques » de ces frustrations. 
    Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler que cette fragilité est toute relative et se perçoit principalement en environnement multiethnique. En clair, du fait des causes de ce problème de « fragilité », nous verrons qu’il est perceptible surtout dans la confrontation relationnelle avec d’autres groupes de population et pas n’importe lesquels. Ce paramètre n’est pas, lui non plus, sans impact sur la façon quasi pathologique dont les questions d’immigration sont traitées dans l’espace social et politique lorsqu’il s’agit de certaines populations. 
    Pour faire simple, je pense qu’il existe quatre grands facteurs qui peuvent expliquer la « fragilité » de nombreux jeunes Européens et leur « vulnérabilité » dans les environnements multi-agressifs dans lesquels ils sont plongés : 
    1. Le premier facteur relève de mauvaises pratiques dans la construction identitaire de l’enfant ; 
    2. Le deuxième d’une influence trop incapacitante (castratrice même) des pratiques pédagogiques qui dévalorisent le conflit, la bagarre ou prétendent obliger l’enfant à s’en remettre toujours à quelqu’un d’autre (les institutions notamment) pour le protéger ; 
    3. Le troisième point relève d’un choix d’hygiène de vie (sport, alimentation et bonnes pratiques qui sont importantes à l’heure des pollutions agro-chimiques systématiques) ; 
    4. Et enfin, le dernier facteur est une qualité que les spécialistes nomment « néoténie » ou persistance juvénile, qui est liée à notre biologie. Elle présente de nombreux inconvénients dans un contexte social multiethnique et multiculturel, mais est, à tout prendre, une qualité dont nous pouvons nous féliciter et dont il faut compenser les effets par les trois catégories de solutions précédentes. Mais reprenons. 
    1. Une mauvaise construction identitaire 
    Première cause de fragilité : l’isolement. Même lorsqu’il ne pèse pas dans le cas d’un conflit entre deux individus, la crainte de devoir faire face au grand frère, aux copains, à la famille, etc. de son adversaire pèse dans le rapport de forces. Les jeunes Européens sont fréquemment isolés et l’isolement est la première des faiblesses. Les enfants privés de construction identitaire saine sont et resteront seuls. Isolés de tout groupe, famille, etc., quand survient le conflit, ils sont souvent en position de faiblesse face à de petits groupes soudés par toutes les formes d’appartenance (origine, famille, couleur de peau, cultures, religions, marques, etc.) et parfois par des groupes soudés par plusieurs de ces catégories simultanément (africains ET musulmans ET fans de RnB par exemple). Cet isolement est principalement lié à un déficit d’identité. 
    La construction identitaire d’un jeune garçon repose sur trois étapes principales. Ces trois étapes sont essentielles à sa formation. 
    Le sexe : Dans la construction de l’identité d’un enfant, le premier étage est se reconnaître comme garçon. Vous avez tous entendu ces phrases infantiles mais qui font partie de ce processus de construction : « Les filles, elles sont tartes » ou« Les garçons contre les filles ». Il faut respecter toutes les phases qui permettent à un jeune garçon de se reconnaître comme mâle dans un monde à deux catégories. Cette première phase est indispensable aux deux étapes suivantes. A rebours des théories du genre, permettez ses manifestations d’affirmations enfantines et renforcez-les si vous le jugez utile, sans tomber dans l’excès et l’obsession. Permettez-lui de bien marquer son appartenance de mâle en lui proposant des activités spécifiques, des devoirs spécifiques, des droits spécifiques (couleurs, rites, tâches, équipes, vocabulaire, etc.). 
    La famille : Le deuxième étage de la construction de son identité sera la famille. Là aussi, cultiver le respect de la famille et, de fait, de l’ascendance, par le respect des aînés et mémoire des ancêtres, sans idolâtrie, mais sérieusement (ne pas rire de tout) et lui apprendre à la respecter (sans avoir à se justifier : « c’est ainsi et pas autrement ») dans son comportement en famille comme dans la vie sociale à l’extérieur (défendre sa petite sœur bec et ongles face à une agression extérieure, ne jamais accepter les insultes sur sa famille ou sur lui-même, défendre son nom de famille, etc.). Lui apprendre dès 5 ans qu’il y a la famille et le monde autour, pas moins. C’est par cet étage de la construction identitaire familiale que l’enfant intègre des notions indispensables à sa formation : respect des anciens, valeur de l’expérience, communauté et filiation, solidarité et protection des siens envers et contre tout. 
    Si en complément, vous lui apprenez à partir de 9/10 ans à mieux comprendre comment fonctionnent les groupes, vous lui permettrez de mieux s’y adapter (le groupe se forme dans la construction de l’adversaire, le groupe est un espace de partage et de solidarité, le groupe a besoin de marqueurs visibles, le groupe a souvent un chef, etc.). 
    Le peuple : Enfin, le troisième étage de la construction de soi sera, plus tard, la reconnaissance de son identité de substance et de culture, en clair, son appartenance à un peuple. Cette partie de votre éducation le rendra fier d’être l’héritier de populations qui ont pris une part sans égale à la construction de la civilisation, de l’art, de la pensée, des sciences et de toutes les formes du génie humain. Si vous lui apprenez, il voudra, lui aussi, être un Européen, un Français, le défendre et surtout, plus important encore, l’incarner dans sa vie. Non pas dans la simple répétition ou le fétichisme de l’ancien mais dans l’innovation, la créativité, la maîtrise. Mais c’est là une autre histoire… 
    Cette dernière phase sera la plus longue et un jeune garçon élevé dans la fierté de son peuple et de sa lignée, par l’exemple des héros et l’histoire des souffrances et des grandeurs de son peuple, poursuivra par lui-même ce travail et l’enseignera à ses propres enfants. 
    C’est en respectant et en instruisant correctement ces trois phases de développement de l’identité du jeune garçon qu’une construction identitaire saine pourra s’effectuer. 
    2. La culture de la négociation et de la norme 
    On apprend tôt aux enfants à « aller voir la maîtresse » lorsqu’ils sont victimes de coups ou d’agressions, pas assez à se défendre eux-mêmes ou, au minimum, à faire face à une situation de conflit. Pas intellectuellement, mais physiquement, avec leurs instincts. Le courage n’est pas une construction intellectuelle et ne se forge pas avec des mots mais avec l’expérience directe, physique, instinctive de la vie, des difficultés et de la souffrance physique. La culture des normes et de la résolution pacifique du conflit, voire du conflit comme « échec », est une tendance lourde et particulièrement pernicieuse dans nos sociétés, en particulier pour les instincts virils. Ce travail de formatage des institutions publiques, qui invite les enfants et les citoyens à s’en remettre à l’institution dans la gestion des conflits tout en sachant parfaitement que ces institutions ne remplissent pas ce rôle et ne le pourront jamais, est une catastrophe sur le plan éducatif et ses impacts sur la population autochtone particulièrement lourds. La prépondérance des valeurs maternelles qui doivent savoir progressivement se placer en retrait à partir de quatre ou cinq ans dans l’éducation du jeune garçon et le manque de présence des valeurs de pères viennent renforcer à chaque instant ces tendances. 
    La culture de l’honneur individuel et familial doit précéder la culture de la norme sociale de la collectivité politique. Les instincts de défense ne doivent pas être inhibés par un matraquage moral maternant ou par une culture de la légitimité supposée des corps de l’État dans l’exercice de la violence légitime. Et ce pour une raison simple : il n’assurent pas correctement cette mission et ne l’assureront jamais. Le respect des règles deviendra plus tard un prétexte à son manque d’esprit de défense, d’initiative, de révolte. Loin de toute culture suprémaciste (« nous sommes les meilleurs ») aux effets accablants lorsqu’on ne domine pas un rapport de forces, apprenez-lui aussi à perdre et donnez-lui l’envie de recommencer et de gagner. Faites comprendre à votre garçon que ce qui est honteux ce n’est pas de perdre une bataille, un moment de conflit, mais de s’y dérober par lâcheté. Que perdre c’est parfois triste mais c’est honorable, en tout cas plus que de se soumettre. Revaloriser et soutenir son enfant, y compris dans ses manifestations d’agressivité (parfois inadéquates), c’est légitimer son agressivité naturelle et l’aider à gérer le conflit par ses propres moyens. Ne pas lui apprendre à chercher le soutien des adultes et de l’institution, qui dans l’immense majorité des cas ne le protégera pas lorsqu’il en aura besoin. Cet aspect de l’éducation des jeunes garçons est fondamental. 
    Quelques exemples pratiques ? Ne relevez pas un enfant en bas âge lorsqu’il tombe mais encouragez-le à se relever seul jusqu’à ce qu’il réussisse et félicitez-le lorsque c’est fait, par des mots ou un geste de tendresse. Ne grondez pas votre enfant s’il manifeste de l’agressivité ou de la violence raisonnable dans une relation avec d’autres enfants, n’intervenez que s’il y a un réel risque et de façon non morale mais disciplinaire. Apprenez, certes, à votre enfant l’existence des normes collectives mais sans jamais oublier de lui rappeler la première de toutes les normes : la survie et la capacité de se faire respecter et de se défendre. Valorisez cela à chaque fois que nécessaire. La capacité d’un garçon à exprimer ses préférences, à exprimer son agressivité, à régler les conflits par lui-même, sans chercher un appui, est une condition indispensable à sa construction virile. L’en priver c’est l’exposer, l’affaiblir, le mettre en danger. Si vous espérez un jour pouvoir compter sur son aide et sa force, c’est donc vous mettre en danger, vous aussi. 
    3. Les causes sanitaires 
    Le changement de mode de vie des trois dernières générations en Europe, sur le plan alimentaire notamment, a profondément bouleversé les métabolismes pour des raisons en partie sanitaires (généralisation des perturbateurs endocriniens à corréler avec la baisse de fécondité et l’augmentation des cancers et malformations génitales masculines). Soyez attentifs à l’alimentation de vos enfants et à leurs contacts répétés avec les perturbateurs endocriniens contenus dans les aliments conditionnés en boîte, aux contacts avec toutes formes de plastiques et choisissez des vêtements adaptés, plutôt amples. Pour les bébés, proscrivez les jouets et tétines en plastique, privilégiez les cuillères en bois simple. Ne donnez pas de petits pots pour bébé mais des aliments que vous préparerez vous-même, si possible biologiques ou issus d’un potager non traité aux pesticides, herbicides et autres intrants chimiques toxiques. Certes, cette préparation demande du temps quotidien mais les conséquences sont autrement importantes… Je ne peux détailler sur cette question, il me faudrait un livre entier. 
    Les pratiques sportives sont aussi essentielles. Je n’évoquerai même pas la majorité des garçons qui n’ont presque aucune activité sportive (une catastrophe sanitaire) alors qu’ils passent 6 à 7 heures par jour assis sur une chaise en pleine période de développement, puis le reste de la journée devant la télévision ou l’ordinateur. N’espérez pas avoir des enfants sains avec ce régime de vie. Ils seront des cibles et, consciemment ou non, se retrancheront de la vie réelle pour fuir des rapports de force auxquels ils ne sont pas préparés. Pour vos garçons, privilégiez dès 6 ans des activités de contact (rugby, etc.) et, d’une façon générale, le contact direct avec la difficulté, la nature, le froid, le chaud, le piquant, aussi souvent que possible. Non dans une perspective de souffrance, et en songeant toujours que vous devez valoriser sans le plaindre ses échecs et ses bosses. 
    4. La néoténie européenne 
    La néoténie, ou juvénilité persistante des Européens, est un trait caractéristique qui n’empêche pas une maturation finale équivalente en virilité mais la diffère. Qu’est-ce que cela veut dire ? Simplement qu’aux mêmes âges, nous, Européens, sommes plus jeunes. Exemple : l’âge de la puberté est sensiblement plus précoce chez les Subsahariens que chez les Européens. Ceci affecte la croissance et la maturité musculaire. En clair, un Européen de 14 ans sera statistiquement moins avancé dans sa puberté (et donc sa taille, son développement musculaire, son agressivité, etc.) qu’un Subsaharien du même âge : un inconvénient, mais un avantage sur d’autres points. Si notre maturité est plus tardive, notre phase de maturation est plus longue… 
    La juvénilité est un inconvénient face à des brutes précoces physiquement mais elle constitue un avantage réel et en tout cas une réalité avec laquelle il faut compter lorsqu’il s’agit de vérifier les caractéristiques de l’adulte abouti et finalement formé. 
    Afin de compenser cette particularité (dont il existe, bien sûr, des exceptions), les activités viriles et les pratiques sanitaires adéquates, comme la construction identitaire correctement effectuée, suffisent largement. Ne vous étonnez pas de faire fréquemment ce constat. Les Européens sont plus jeunes, plus souples, plus ouverts et curieux et leur période de maturation est significativement plus longue que celles d’autres populations, en particulier des populations subsahariennes. Les populations arabo-berbères ont des caractéristiques proches des nôtres de ce point de vue, mais elles sont compensées chez elles par une construction identitaire plus traditionnelle (sexe, famille, peuple, cf. 1.) 
    Conclusion 
    J’ai cherché à aborder de façon simple et pédagogique les clés d’une réforme de nos pratiques éducatives (au sens large de ce mot) pour une adaptation de nos jeunes garçons aux contraintes de la société absurde et violente à laquelle ils seront confrontés. Chercher à les soustraire à cette société et à ses inévitables pathologies sociales caractéristiques des belles nations « arc-en-ciel » ne les préparerait évidemment pas à tout contact « accidentel » que l’on sait inévitable dans les années à venir. 
    Les quatre points abordés sont les points clés. J’aurais pu aborder la question des représentations familiales du père, l’absurdité des comportements violents pour les introvertis intelligents, la division des tâches dans le couple et le fardeau d’une génération qui a dû reconstruire ses repères après la fracture (le gouffre) de la génération soixante-huit, la culpabilisation ethno-masochiste et ce qu’elle fabrique parfois en retenue physique et encore bien d’autres choses. Ce rapide exposé repose sur des études scientifiques, des travaux multiples de spécialistes et, en complément, sur mon expérience des hommes et des garçons comme père de famille, puisque j'ai moi-même, quatre enfants. J’espère qu’elle sera utile et permettra de sortir de façon pratique des jérémiades impuissantes lorsque ces questions sont abordées. 
    Laurent.ozon@me.com

  • Bibliographie jüngerienne (2)

    ♦ Günter FIGAL und Heimo SCHWILK (Hrsg.), Magie der Heiterkeit : Ernst Jünger zum Hundersten, Klett-Cotta, Stuttgart, 1995.
     
    Ce volume est le “cadeau” que l’éditeur Klett-Cotta (maison fondée en 1659 !) offre à son meilleur auteur pour ses 100 ans. Toutes les grandes plumes du “jüngerisme” s’y sont données rendez-vous, y compris quelques nouveaux venus dans cette phalange réduite mais prestigieuse. Dans leur brève mais dense préface, les éditeurs soulignent l’importance de l’œuvre du centenaire : elle est une clef pour déchiffrer le siècle, elle nous enseigne la distance pour ne pas être avalé par le temps, elle nous révèle qu’il faut demeurer en dehors de la modernité pour pouvoir la comprendre. Plus essentiellement encore : le continent qu’est cette œuvre nous invite sans cesse à de nouvelles expéditions, de nouvelles explorations. Gottfried Boehm, d’emblée, nous énonce le fondement le plus sûr de la démarche jüngerienne : « Qui lit Jünger, apprend à voir ». L’œuvre de Jünger est donc une « optique fondamentale ». Wolfgang Bergsdorf montre que la “postmodernité” de Jünger n’est pas celle de l’anything goes de Paul Feyerabend mais une volonté de revitaliser la gnose chrétienne, dans le sens des paroles du Père Felix d’Heliopolis : « Vous devez veiller à ce que le monde demeure ouvert ». Le philosophe italien Franco Volpi, après avoir posé une analyse rigoureuse de l’histoire philosophique occidentale, constate que Jünger, au bout de cette trajectoire, en ce siècle, propose ce qu’il faut proposer, soit une « éthique de la sobriété ». Karlheinz Weißmann explore le rapport Barrès/Jünger. Michael Großheim se penche sur Le Travailleur et compare les travaux de Klages et de Jünger ; Klages rejetait complètement la technique au nom de la “Terre-Mère” et Jünger l’acceptait, pour éviter les sentimentalités de la nostalgie ruraliste. Peter Koslowski met en exergue les grandes lignes de la “philosophie poétique” de Jünger, comme tentative d’échapper aux systèmes dogmatiques et doctrinaires de la modernité, et même, dans une certaine mesure, du gnosticisme, qui confisquent toute légitimité à la poiesis, au “faire”, à la créativité et à l’histoire vécue. Botho Strauß, haï depuis peu par les gauches dogmatiques et hyper-simplificatrices, termine le volume par un appel à une Aufklärung plus profonde. Renouant avec Vico et Hamann, contre Kant et Descartes.
     
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    Hans-Harald MÜLLER & Harro SEGEBERG, Ernst Jünger im 20. Jahrhundert, Wilhelm Fink Verlag, München, 1995.
     
    Dans leur introduction, les éditeurs soulignent quelques-unes de leurs intentions : dénoncer comme dépourvues de sens et d’intérêt toutes les stratégies visant à ostraciser Jünger à cause de son passé “national-révolutionnaire”, insister sur la difficulté à embrasser toute l’œuvre jüngerienne en un seul recueil d’hommages, insister sur la pluralité de perspectives qu’autorise cane œuvre, abonder dans le sens de Koslowski quand il parle de “philosophie poétique”, de Müller quand il en souligne la “flexibilité” et de Ketelsen quand il juge que l’attitude centrale de l’œuvre est la souveraineté. H.-H. Müller : « La réalité politique de la République de Weimar, après 1927, n’était plus pour lui que l’objet de ses fantaisies destructrices ». Jünger était un prophète annonciateur de la fin d’une époque, au langage violent. Brigitte Werneburg explore quant à elle le rapport entre Jünger, Benjamin et la photographie. Cette technique fige la pluralité des expressions de l’événement, du paysage ou de la personne photographiés, générant ainsi une uniformité, comme si toutes les cover persons étaient des statues d’acier. 
    Walter Benjamin y voyait la quintessence de l’esthétique fasciste : une marche vers l’uniformisation, l’enrégimentement et l’unidimensionnalité. Jünger, au contraire, estimait que les techniques — dont la photographie — n’étaient pas instrumentalisables de manière unidimensionnelle. Voilà, en gros, ce qui le différencie de Benjamin. Josef Fürnkäs reprend un débat déjà assez ancien en Allemagne : Y a-t-il équivalence entre les démarches des surréalistes français et Jünger ? Le philosophe Bohrer avait répondu oui. L’équivalence résidait dans le “momentanisme”, l’attention privilégiée à l’endroit de toute “soudaineté”, de tout “effroi” inattendu. Fürnkäs relativise cette équivalence : les surréalistes demeurent plus citadins que Jünger dans les mythologies qu’ils développent, plus ludiques et gratuits dans leurs expressions. Harro Segeber explore le moment où l’idéologie de Jünger se transforme, il en fait la zone d’intersection, entre Über den Schmerz (Sur la douleur) et Les Falaises de marbre. Dans ces œuvres, deux perspectives sont étroitement entremêlées. 
    Jünger a cru que la technique allait mettre un terme définitif au bourgeoisisme libéral, mais la technique échappe à tout contrôle ; il développe dès lors un discours sur la métaphysique qui agit derrière tout cela : en dépit de cette folie incontrôlable de la technique, une régénération demeure possible, cachée, encore occultée, mais qui finira par se manifester, avant que l’humanité ne provoque son propre anéantissement. Comme le Travailleur, l’observateur distant, qui devine les puissances à l’œuvre dans cette métaphysique, doit demeurer attentif, utiliser son “regard”, sa faculté de “voir” pour déceler les forces en action. Le “Voir” est ainsi un acte d’attaque. Günter Figal revient sur le dialogue Jünger/Heidegger : le philosophe de la Forêt Noire démontre que le stade techno-nihiliste de notre époque est le produit d’une métaphysique occidentale remontant aux Grecs. et si la conséquence de cette métaphysique est si effrayante, il est inutile de revenir à l’un ou l’autre de ses stades antérieurs. Jünger ne voit pas la métaphysique de la même manière : c’est dans l’ambiguïté de la définition même de la métaphysique que réside tout entier le désaccord entre Jünger et Heidegger. 
    Peter Koslowski répond en quelque sorte aux problématiques que suscitent ce désaccord et cette ambiguïté définitionnelle. Il faut se référer à d’autres traditions ou à d’autres métaphysiques que l’occidentale. Koslowski, pour sa part, introduit dans le débat les interprètes japonais de la modernité, tels Kogaku Arifuku, Naoki Sakai et Takeuchi. Ces Japonais voient dans le projet de la modernité une auto-projection de l’Europe (des Lumières). Les Euro-Occidentaux ne considèrent comme “histoire” que le développement et la transposition de leur modèle “renaissanciste-illuministe”. Or la modernité, tout comme la métaphysique, est ambiguë : la langue japonaise possède deux termes pour désigner la modernité ; kindaisei, pour le projet moderne occidentalo-hégélien (cher à Kojève et à Fukuyama), et gendaisei, pour ce qui actuel, au diapason des moyens techniques du moment. S’il y a deux définitions possibles de la “modernité” en japonais, d’autres cultures pourraient donner encore d’autres définitions : la mise au diapason pratique, soit la modernité-gendaisei, n’est pas nécessairement l’application du modèle unique kojèvo-fukuyamaïen. On peut parler d’une pluralité de projets modernes (gendaisei !), face à une illusion moderne-kindaisei. Jünger a été aussi un exposant de la modernité-kindaisei, à relents hégéliens, mais en a rapidement perçu les limites, notamment dans cette période d’interrègne, analysée par Segeberg. Le Japon, poursuit Koslowski, est une société moderne-gendaisei, postérieure au projet de la modernité-kindaisei. Il prouve qu’il y a des projets modernes autres qui demeurent possibles après l’effondrement du projet de la modernité illuministe. Cette possibilité réinstaure le pluralisme des cultures et l’historicisation des projets modernes-gendaisei alternatifs, au-delà des pénibles exercices de ravalement du vieux projet moderne-kindaisei, que sont les démonstrations boiteuses de Fukuyama et des vigilants de la political correctness. Pour revenir plus spécifiquement à Jünger, Rolf Günter Renner conclut que vu la dépotentialisation des orientations mythiques et historiques, on ne peut plus reconstruire la modernité par le mythe ou l’esthétique, mais il faut la contourner et la retourner par la méthode d’une stratégie narrative et subversive. Ainsi, on sort de cette histoire occidentale, soumise irrémédiablement à la raison instrumentale.
     
     
    ► Robert Steuckers, Vouloir n°123-125, 1995.

  • Les mensonges de Wikipedia.

  • LE VRAI VISAGE DE LA DÉMOCRATIE

    Extrait du livre « L’Eglise et le ralliement » de Philippe Prévost aux éditions C.E.C.
    Chapitre IV « Le ralliement actif à la « démocratie » p441 :

    La démocratie a anéanti, et c’est heureux, cette stupide recherche du Vrai, du Beau, du Bien. Son seul dogme, nous dit-on, et les papes, Jean XXIII en tête, nous l’ont confirmé, réside dans le respect des droits de l’Homme. Ça, c’est un absolu auquel personne ne peut échapper. La preuve en est, c’est qu’au tribunal de Nuremberg ont été condamnés des dignitaires nazis responsables de crimes contre l’humanité.
    Ce qui est étonnant, lorsque l’on y réfléchit un peu, est que les nazis étaient arrivés légalement au pouvoir, à la suite d’élections. C’étaient donc des démocrates comme ceux qui les avaient condamnés. Quant aux crimes qu’ils avaient commis, ils pouvaient rétorquer que les juges représentant le pouvoir soviétique avaient fait dix fois pire. Aujourd’hui encore, vingt ans après la chute du communisme à l’Ouest, il n’est toujours pas question de juger les bourreaux du peuple russe.

    Plus récemment, l’Organisation des Nations Unies a décidé de bombarder sans relâche le peuple irakien coupable de n’avoir pas accepté à la virgule près toutes les résolutions votées contre lui en 1990 et en 1991. Mais, dans le même temps, la même organisation internationale protège et soutient Israël qui n’a jamais appliqué aucune des résolutions votées depuis 1948. Y aurait-il alors deux poids deux mesures ? Mais dans ce cas, quels sont les véritables Droits de l’Homme ? Ceux que l’on enferme dans une arche d’alliance décorée d’un chandelier à sept branches qu’on présente précisément à l’adoration du public ou la foule des victimes du bolchévisme et du sionisme qu’on nous dissimule et que recouvre le plus total oubli ?
    Depuis il faut dire que l’on a fait mieux à la suite de l’attentat du 11 septembre attribué sans preuves à Ben Laden, ancien agent de la CIA, et à l’encontre de la volonté des Nations Unies, les Américains, poussé par Israël, ont envahi l’Afghanistan et l’Irak à la recherche de soi-disant « coupables » qu’ils se sont bien gardés d’appréhender dans le premier cas et d’armes de destruction massives dans le second, qu’à ce jour on n’a toujours pas trouvées. On voit donc que nos démocraties sont fondées sur le mensonge. On peut même dire que le mensonge est consubstantiel à ce genre de régime.
    Pourtant, le Christ a dit « que ton oui soit oui, que ton non soit non ». Il est à craindre qu’en pactisant avec un pareil système, l’Eglise n’en vienne à perdre son âme.

    […]
    Il est vrai que très exceptionnellement nos dirigeants consentent à consulter ce peuple dont ils ne se servent que pour se hisser au pouvoir. C’est arrivé le 29 mai 2005 lors du référendum sur la constitution européenne. Hélas, en dépit du matraquage médiatique dont il fut l’objet, le peuple refusa de suivre les illusionnistes qui le gouvernaient ; à 56% le projet fut rejeté. Qu’à cela ne tienne, les députés le votèrent à une écrasante majorité, ce qui montre d’une part combien on tient compte en démocratie de la « volonté populaire » et aussi combien nos parlementaires représentent peu les électeurs ! Il faut dire que grâce à d’astucieux systèmes électoraux, la représentation des citoyens est constamment truquée.

    Les élections elles-mêmes sont déclarées sans valeur lorsqu’elles déplaisent à nos grandes consciences. Ainsi, en Algérie en 1991 furent-elles arrêtées, sur les conseils de François Mitterrand, lorsque les islamistes faillirent arriver au pouvoir. Plus près de nous, en 2006, les élections palestiniennes furent déclarées nulles et non avenues bien qu’elles aient été honnêtes, parce que les résultats, donnant la majorité au Hamas, déplaisent à Israël. Par contre, les élections égyptiennes qui sont honteusement truquées, sont validées sans problèmes par nos grandes consciences puisque les élections sont conformes à leurs désirs.
    Telles sont les comédies que l’on nous joue au nom des « grands principes ».

    Chacun sait que, dans nos démocraties représentatives, la participation est un leurre puisqu’une fois que le citoyen a voté, le pouvoir lui est confisqué pendant tout le mandat des élus. La procédure du référendum existe, mais elle est rarement utilisée, et quand c’est le cas, elle l’est à contresens, c’est-à-dire pour des questions complexes ou qui intéressent peu les gens. Par contre, sauf en Suisse, les hommes politiques de tous les pays s’entendent pour exclure tout référendum d’initiative populaire, car ils n’aiment le peuple que dans leurs discours. Ils le craignent et le méprisent en réalité, car ils savent que les électeurs, qui connaissent leurs turpitudes, n’ont aucun respect pour eux, surtout lorsqu’ils ont l’arrogance de leur parler de morale, eux dont l’action est fondée, la plupart du temps, sur la démagogie et sur l’absence de toute moralité.

    Quant au pluralisme, il est purement artificiel. Certes, il existe, au moins dans les pays occidentaux, des partis divers, mais à peu de chose près, leurs programmes sont les mêmes.
    La seule opposition véritable, c’est que les équipes qui dirigent sont différentes alors qu’elles aspirent toutes au pouvoir afin de profiter des avantages de toutes sortes qu’il confère à ses heureux détenteurs. Il existe entre eux un trait commun à tous les systèmes mafieux : une immense complicité dont on a des preuves flagrantes lorsque des magistrats mettent à jour leurs actes délictueux. Il n’existe alors plus ni droite ni gauche, ni majorité ni opposition. Ils se couvrent tous. C’est l’omerta, la loi du silence, la solidarité totale, propre au gangstérisme.
    Il existe bien quelques citoyens honnêtes, mais ils n’ont pratiquement jamais le droit à la parole. Ils sont méthodiquement exclus de tous les médias. L’Eglise, qui devrait les défendre en prenant leur parti, s’interdit de le faire puisqu’elle s’est ralliée au système dominant.

    Curieusement, il y a un dogme, dont le P. Calvez et Henri Tincq ne parlent pas et qui est pourtant fondamental en démocratie : c’est la loi du nombre. On sait que ce nouveau sacrement a le pouvoir de transformer instantanément le vice en vertu, l’acte criminel en acte bienfaisant à partir du moment où la moitié des votants plus un en a décidé ainsi. Tel a été le cas de l’avortement. Depuis 1920, en France, c’était un crime puni par la loi. En 1974 c’est devenu un acte légal, qui a été remboursé ensuite par la Sécurité sociale au même titre que l’aspirine. L’Eglise a été mise au pied du mur puisqu’elle a dû choisir entre le commandement de Dieu « Tu ne tueras pas », et le nouveau dogme démocratique « Tu peux tuer à ta guise les enfants à naître. »

    Après le vote de la loi, les évêques français ont émis quelques timides protestations, mais ils ont réservé leur sainte colère pour condamner ceux qui avaient l’audace de protester contre ce crime, en particulier quand ils manifestaient devant les avortoirs publics et privés. En cela ils ont été parfaitement logiques avec eux-mêmes et fidèles à l’enseignement initialisé par Léon XIII : avant de servir Dieu, il faut obéir à César.
    Quelle attitude adopteront-ils demain lorsqu’une loi permettra, ce qui signifie encouragera, l’euthanasie ? Souhaitons qu’ils se ressaisissent et qu’entre la loi de Dieu et la loi de la démocratie, ils choisissent plutôt la première que la seconde, même si un siècle d’esclavage a émoussé bien des réflexes.

    Prévost

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