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  • Au-delà de la droite et de la gauche : les racines du mouvement écologique

    Le concept d’“écologie” fut utilisé pour la première fois en 1866 par Ernst Haeckel (1834-1919), qui entendait désigner, par ce terme, « toute la science des rapports de l’organisme avec le milieu extérieur environnant ». Ernst Haeckel était naturaliste et philosophe. Le monde universitaire a reconnu toute sa valeur scientifique grâce aux travaux de recherches qu’il avait accomplis dans le domaine de la biologie marine. Haeckel avait décrit plus de 3.500 nouvelles espèces de radiolaires, qui avaient été collationnées lors d’une expédition. Haeckel avait également confectionné quantité de dessins et de tableaux sur le fruit de ses recherches, qui ont tous encore quelque validité scientifique aujourd’hui.

    Haeckel avait étudié la médecine au départ, avait reçu le titre de docteur en médecine après une thèse, présentée en 1861, sur l’anatomie comparée. Mais il estimait que l’exercice de l’art médical n’était pas suffisamment intéressant et s’était alors tourné vers la philosophie et la zoologie. En 1865, il obtint le titre de docteur honoris causa en philosophie et un poste de professeur en zoologie à l’Université d’Iéna, dont il devint ultérieurement le vice-recteur.

    Haeckel avait une capacité de travail époustouflante : son livre Die Welträthsel, paru en 1899, fut l’un des best-sellers de son époque, de même que sa Morphologie générale de 1866, qui était considérée comme un ouvrage fondamental. Quant à sa Natürliche Schöpfungsgeschichte (Histoire naturelle de la création) de 1868, elle connut neuf éditions successives et fut traduite en douze langues. Après sa mort, ses œuvres complètes parurent en six volumes, permettant de jeter un regard synoptique sur ses travaux de vulgarisation scientifique. 

    Celles-ci ont toutes leur importance car c’est par leur truchement que Haeckel répandit en Allemagne les théories de Charles Darwin. Haeckel défendait la théorie de l’évolution, ce qui l’entraîna dans un conflit avec l’église catholique, alors qu’il était issu d’une famille pieuse. En 1904, Haeckel participa au Congrès international des Libres Penseurs à Rome. Devant le monument érigé en l’honneur du philosophe Giordano Bruno, brûlé comme hérétique, Haeckel déposa une couronne de lauriers, ce que l’église catholique considéra, à l’époque, comme une provocation. À la suite de ce geste, Haeckel s’exposa à de solides inimitiés, qui allèrent jusqu’à mettre en doute le sérieux de ses travaux scientifiques. Dans une réplique, intitulée « Sandalion – Eine offene Antwort auf die Fälschungsanklagen der Jesuiten » (Sandalion – Réponse publique aux accusations de falsification des Jésuites), Haeckel réfuta tous les reproches qu’on lui adressait.

    Haeckel avait également des activités politiques : il était membre de l’Alldeutscher Verband (Association pangermaniste). Pourtant, il m’apparaît difficile aujourd’hui de cataloguer Haeckel quelque part dans le schéma binaire “gauche/droite”, difficulté que corrobore notamment l’histoire de la réception des travaux de Haeckel : certes, les nationaux-socialistes ont tenté de l’annexer mais Lénine aussi lui a rendu un vibrant hommage, car le chef de file des bolcheviques voyait en notre naturaliste un « combattant contre la philosophie idéaliste des professeurs » ; quant au socialiste Robert Niemann, il chantait les louanges de Haeckel en le campant comme un « esprit libre post-bourgeois ». Plus tard, les autorités de la RDA socialo-communiste firent de lui un pionnier de l’idéologie socialiste.

    Haeckel n’était certes pas une personnalité incontestée : il n’y a pas que l’église catholique qui rejetait ses thèses avec véhémence. On l’accusa de “chauvinisme national-allemand”, de même, on lui reprocha aussi d’avoir ouvert la voie à “l’hygiénisme racialiste”.

    Pour être exact, nous devons dire que Haeckel défendait un “monisme biologique”, selon lequel la nature — en dépit de sa pluralité — formait une seule et unique totalité, au sein de laquelle tous — y compris l’homme — étaient animés par une seule et même force vitale. Haeckel fut ainsi l’un des premiers à réclamer des droits pour les animaux : il pensait que les animaux, parce qu’ils étaient des êtres dotés de sensibilité, des êtres sociaux et, dans le cas des mammifères supérieurs, des êtres rationnels, devaient bénéficier d’un statut équivalent à celui de l’homme. Haeckel s’insurgeait, dans le cadre de cette défense du statut de l’animal, contre toute interprétation anthropocentrique de la nature. Pour lui, une telle interprétation relevait « de l’arrogance autoproclamée de l’homme, être vaniteux », qui se voulait égal à Dieu et à l’image de celui-ci. Haeckel défendait la thèse que la nature consistait en une substance infinie, sans commencement ni fin. En posant cette « loi de substantialité », Haeckel affirmait que, de cette façon, l’idée, qui veut qu’il y ait un être divin transcendant la nature, était réfutée. Selon la philosophie moniste de Haeckel, il faudrait remplacer le culte chrétien de Dieu par un culte de la nature. D’après Haeckel, le christianisme « n’avait pas seulement contribué à nous aliéner dangereusement de notre merveilleuse mère la Nature mais nous avait aussi conduit à mépriser, de manière fort déplorable, les autres organismes ». Haeckel voulait aussi, dans cette même logique, que l’individualisme égoïste de l’homme soit éliminé au profit d’un nouveau monisme éthique, afin de bien faire voir à l’homme que ses intérêts personnels étaient indéfectiblement liés aux intérêts de sa communauté.

    Le monisme de Haeckel a eu, plus tard, des répercussions importantes dans la mesure où il inspira directement le Prix Nobel Konrad Lorenz qui, par ses recherches sur le comportement des animaux, tenta de prouver la validité de la grande intuition de Haeckel, soit que les animaux et leur environnement — y compris l’homme et son environnement — constituaient une unité indissoluble. Le philosophe Ludwig Klages, pour sa part, fut l’auteur d’un petit livre intituléMensch und Erde (L’Homme et la Terre), où il défendit la thèse suivante : le progrès, comme projet rationaliste de l’Homme, est arrivé au bout de son rouleau. « Comme un feu dévorant, il ravage la Terre entière, et là où il a brûlé un lieu de fond en comble, plus rien ne pousse ni ne croît, tant qu’il y vit des hommes ». D’après Klages, l’homme détruit « par une rage aveugle sa propre mère la Terre… jusqu’à ce que toute vie et, en bout de compte, lui-même, sont livrés au néant ». Klages était tributaire de la philosophie de Nietzsche et porte paroles du mouvement de jeunesse allemand à ses débuts, quand ces jeunes, dont les options étaient hostiles à la technique et à ses répercussions, voulaient retourner au romantisme allemand, opérer un retour à la nature. Lors d’un rassemblement de cette jeunesse néo-romantique sur la montagne du Hoher Meißner, ces options ont été clairement proclamées (ndt : c’est suite à ce rassemblement que Klages intervint pour exposer ses visions en rédigeant Mensch und Erde).

    Via Max Scheler, qui avait lu Klages, Martin Heidegger, à son tour, reçut l’influence des idées technophobes de Mensch und Erde. Heidegger défendit la thèse que la perte du lien nous unissant à la nature revêtait pour l’homme moderne une perte d’être (Seinsverlust) : « À la place de ce qui, jadis, donnait contenance affirmée au monde et aux choses, nous voyons, toujours plus vite, avec de moins en moins de considération et de scrupules, de manière de plus en plus complète, se répandre sur la terre l’objectivisation de la domination de la technique ». Heidegger, critique, nous enseignait que la technique, développée par ce qu’il est convenu d’appeler “l’Occident”, faisait désormais « apparaître tout étant/Seiende comme un étant/Seiende fabricable dans le processus de la production » et, qui plus est, « distribuait les produits de la production via le marché dans le monde entier ». Toujours aussi critique, Heidegger ne cessait de nous rappeler que le « capitalisme technologique dissolvait l’humain dans l’homme et la choséité dans les choses » au profit « d’une valeur marchande calculée par le marché lui-même », afin de créer « un marché mondial qui englobera toute la Terre ». Après avoir décrit ce processus calamiteux, Heidegger nous exhorta à considérer dorénavant l’homme comme l’administrateur de la Terre et non plus comme son dominateur. L’homme, nous enseigne Heidegger, doit apprendre à abandonner à terme la technologie et la pensée consumériste, pour retrouver sa position modeste dans cette unité totalisante qu’est la Nature.

    Rudolf Steiner, fondateur de l’école anthroposophique, chercha à développer un mode d’économie biologique / dynamique, où l’agriculture serait un jeu de réciprocité entre l’homme, l’animal, la plante et la Terre.

    Dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres, le “mouvement environnementaliste” (Umweltbewegung) recevait le soutien de mouvements politiques très divers ; ces courants politiques et idéologiques si divers avaient chacun une conception différente de la nature, depuis le monisme matérialiste jusqu’à un vitalisme biologique et dynamique. Mais tous avaient le même ennemi : “l’Occident” moderne, technicien, capitaliste. Indépendamment des sentiments et convictions politiques de chacun de ces groupes ou partis ou mouvements, tous les courants du « mouvement environnementaliste » donnaient raison au “national-bolchevique” Ernst Niekisch, quand il écrivait en 1931 : « La technique est viol de la nature ; elle se superpose à la nature. Le progrès technique consiste en ceci : arracher par ruse l’un morceau de sol après l’autre au règne libre de la nature ; ce qui est triomphe pour la technique est profanation pour la nature. Dans la mesure où la technique abat pas à pas les limites que la nature a posées, elle tue la vie ». Même Oswald Spengler et Ernst Jünger, qui célébraient la technique comme partie prenante du nouvel ordre culturel allemand, réclamaient tous deux que la technique soit en permanence remodelée dans une forme « vitaliste ».

    ► Brigitte Sob, zur Zeit n°41/2007.

    (tr. fr. : Robert Steuckers)

    http://www.archiveseroe.eu/

  • La plus grande croix d'Asie construite au Pakistan. Pour que les Chrétiens restent.


    Cx
    Courageux témoignage : 

    "Parvez Henry Gill, 58 ans, est un homme d’affaires pakistanais. Dans ce pays où la population est à 95 % musulmane, ce chrétien a entrepris depuis un an de construire une croix géante, de 43 mètres de haut. « Je veux que les chrétiens voient cette croix, et décident de rester ici », assure Parvez Henry Gill au Washington Post.

    L’homme d’affaires chrétien dit avoir eu l’idée de cette croix lors d’un rêve, il y a quatre ans, au cours duquel le Seigneur lui serait apparu.

    La croix se trouve tout près du plus vieux cimetière chrétien du pays, Gora Qabaristan, en proie aujourd’hui aux dégradations. « Ses habitants jettent des ordures dans le cimetière, et les croix et les statues sont souvent profanées » explique Parvez Henry Gill".

    Lahire http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Oui, l’Europe et la soumission du Gouvernement français sont vraiment LE problème !

    Le cristal français vent debout contre Bruxelles qui menace de le plomber

     

    La Commission européenne pourrait interdire la vente de luminaires en cristal en Europe. De grandes maisons du luxe français en pâtiraient, fragilisant les régions Alsace et Lorraine. 7000 emplois directs et indirects sont en jeu.

    Une chape de plomb pèse sur les cristalleries françaises. Bruxelles pourrait leur interdire de vendre leurs luminaires, lustres, lampes et appliques en cristal en Europe à partir de l’année prochaine. En cause, une directive européenne qui limite l’utilisation de plusieurs substances dangereuses, parmi lesquelles le plomb, dans la fabrication d’appareils électriques ou électroniques. L’idée est d’éviter qu’elles ne se répandent dans les nappes phréatiques lorsque ces appareils sont jetés en décharge publique. Baccarat, Saint-Louis, Daum, Lalique... tous les fleurons du cristal français sont concernés, car le plomb leur est indispensable : c’est l’ingrédient qu’on ajoute au verre pour obtenir du cristal. C’est d’ailleurs un grand combat de la filière : dénoncer ceux qui utilisent l’appellation cristal sans respecter les 24% d’oxyde de plomb nécessaires.... comme Swarovski. [...]

    La suite sur Le Figaro

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Oui-l-Europe-et-la-soumission-du

  • Aymeric Chauprade apporte son soutien à Pascal Fauret et Bruno Odot, prisonniers depuis 2 ans en République Dominicaine

    22/05/2015 – PARIS (NOVOpress) - Aymeric Chauprade, député européen Front national élu pour l’Île-de-France et les Français de l’étranger, s’exprime sur le cas de deux pilotes français, Pascal Fauret et Bruno Odot, prisonniers depuis deux ans en République Dominicaine, et “oubliés” par la France.

    (…) C’est en tant qu’élu des Français de l’étranger, investi d’une responsabilité à l’égard de nos compatriotes qui se trouvent en dehors du territoire national, que je veux vous parler de deux hommes qui vivent aujourd’hui un cauchemar et auquel nous devons, je le crois, devoir de solidarité. (…) Qui sont Pascal Fauret et Bruno Odot ?

    Mariés et pères de famille, ils sont tous les deux d’anciens pilotes de chasse de l’aéronavale française, décorés à plusieurs reprises, notamment pour services rendus lors d’interventions en ex-Yougoslavie. Tous les deux ont été titulaires d’une accréditation spéciale les autorisant à transporter et déclencher le feu nucléaire sur décision personnelle du Président de la République. Notre pays leur a accordé pendant longtemps une confiance sans équivalent. Au moment des faits, ils ont quitté l’armée depuis quelques années, ils sont pilotes dans le privé, et salariés d’une compagnie aérienne lyonnaise.

    Que se passe-t-il donc ce 20 mars 2013, sur l’aéroport de Punta Cana en République dominicaine, jour où leur vie bascule ? Au moment où il s’élance sur la piste de l’aéroport dominicain de Punta Cana vers l’aéroport français de Saint-Tropez, le Falcon 50B piloté par les deux français Bruno Odos et Pascal Fauret est tout à coup stoppé par des forces armées dominicaines.

    Une opération d’envergure menée conjointement par la DNCD et la DEA, l’anti-drogue des États-Unis, conduit à l’arrestation de 35 personnes, pour la plupart des militaires affectés à la sûreté aéroportuaire, des agents des douanes dominicaines et plusieurs agents aussi de la DNCD, justement cette Direction Nationale de contrôle des Drogues. Pris dans les mailles de cette opération, quatre ressortissants français sont interpellés dans cette opération.

    (…)

    Durant deux ans, je suis resté publiquement discret sur le cas de Pascal et Bruno, agissant seulement en coulisse, et aussi parce que je connais l’absence d’impartialité politique de l’Etat français, et que je ne voulais rien faire qui puisse nuire aux pilotes.

    Mais rien n’a été fait. Ces deux hommes ont été oubliés, et j’ai donc le devoir d’user de la fonction tribunicienne que revêt mon étiquette politique, pour accuser l’Etat français d’abandon caractérisé de nos compatriotes Pascal et Bruno.
    Ils ont risqué leur vie hier pour la patrie, ils n’ont aucune reconnaissance de l’Etat, qui ne cherche même pas à leur assurer le droit le plus élémentaire à défendre leur honneur.

    J’accuse le gouvernement français de lâcheté, je l’accuse de ne pas avoir le courage de faire pression sur le gouvernement dominicain pour qu’enfin Pascal Fauret et Bruno Odos puissent être jugés et innocentés.
    Des pressions sur le gouvernement dominicain sont parfaitement possibles. Nous disposons d’armes de rétorsion économique pour défendre nos compatriotes, le vol d’Air France Paris/Punta Cana Santo Domingo par exemple, et notre ministère des Affaires étrangères peut décider, à tout moment, de classer la République dominicaine dans la catégorie d’Insécurité juridique ce qui ferait mal à son secteur touristique.

    Certes Bruno et Pascal ne risquent pas la peine de mort comme en Indonésie, mais ils sont innocents, ils sont prisonniers sur une île à 7 heures d’avion de leurs famille, depuis plus de deux ans maintenant, sans même avoir l’assurance que ce cauchemar va se terminer par une réhabilitation de leur honneur.

    La cause de Pascal Fauret et Bruno Odos dépasse évidemment les clivages partisans ; il s’agit de la liberté de compatriotes français innocents.

    Aidons-les en faisant monter la pression sur le Ministère des affaires étrangères françaises, aidons-les en soutenant l’association des Amis de Pascal et Bruno ; faites tourner cette vidéo afin que leur histoire soit mieux connue des Français !

    http://fr.novopress.info/

  • « Quartiers sensibles » ou ghettos hors contrôle ? Les aveux officiels !

    Avant d'exposer cette formidable hypocrisie officielle (en surface, « les banlieues sont une chance pour la France » ; et en douce, préparons-nous quand même à la guerre civile), reprenons quelques définitions et l'histoire de toute cette affaire.

    Les Français issus de l’immigration surreprésentés dans les chiffres de la déliquanceLes Chinois sont effarés par le laxisme des autorités françaises !Boko Haram ? 10 % d’islam et 90 % de coutumes tribales…  

    Nos gouvernants les plus optimistes prétendent que les fameux « quartiers sensibles » sont d’aimables oasis de créativité et de vivre ensemble. Plus réalistes, d’autres parlent sombrement de « ghettos » et « d’apartheid ». Mais tous sont inquiets. Preuve : le gouvernement a récemment fait dresser, par divers services de police, une nomenclature précise de toutes ces zones de non-droit en France métropolitaine, que nous vous révélerons en exclusivité demain, pour les plus toxiques d’entre elles.

    Mais avant d’exposer cette formidable hypocrisie officielle (en surface, « les banlieues sont une chance pour la France » ; et en douce, préparons-nous quand même à la guerre civile), reprenons quelques définitions et l’histoire de toute cette affaire.

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  • Acte de naissance : les «fantômes de la République» n’existent que dans la rhétorique pro-GPA

    Adeline le Gouvello, avocat au Barreau de Versailles, écrit sur Boulevard Voltaire :

    "[...] En tout état de cause, l’absence de transcription de l’acte de naissance n’a pas de portée pratique pour la vie de ces enfants :les « fantômes de la République »n’existent que dans la rhétorique bien huilée des promoteurs de la GPA. Ces enfants ont un état civil : celui qui a été établi à leur naissance dans le pays où ils sont nés. Leurs parents d’intention français demandent d’ailleurs la « transcription » d’un acte d’état civil déjà existant, et non pas la « création »d’un acte en vue de donner un statut à un enfant qui en serait dépourvu.

    De nombreux Français d’origine étrangère ne disposent pas de leur acte de naissance à l’état civil français. Concrètement, cela représente pour eux un peu plus de paperasse administrative : dès que l’acte de naissance est demandé, il faut solliciter les services d’état civil du pays d’origine. Sont-ils pour autant, eux aussi, des « fantômes de la République » ?

    Cette contrainte administrative est avant tout subie par les parents et non par les enfants, et c’est bien la moindre des choses qu’ils assument ce petit tracas alors qu’ils ont eu recours à une pratique illégale et qui porte très gravement atteinte à la dignité humaine et à l’intérêt de l’enfant.

    Car, enfin, rappelons ce qu’ont fait ces adultes : ils ont signé un contrat par lequel, en échange d’un prix, ils obtiennent un bébé, avec choix des options (sexe, absence de maladies, de malformations, etc.). C’est la définition même du contrat de vente ou du contrat de prestation de services.

    Or, s’arroger un droit de propriété sur un humain, exploiter le corps d’autrui constituent des atteintes aux droits des personnes qui semblent bien s’apparenter à la réduction en esclavage telle que prévue par l’article 224-1 A du Code pénal.

    Ainsi, si l’on accepte sans réserve la transcription des actes d’état civil de ces enfants, on cautionne pleinement l’exploitation des femmes pauvres, la fabrication de bébés délibérément privés de leur mère, la vente d’enfants. [...]"

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Climat : Un marché à 100 milliards de dollars pour la finance

    Financer des transports urbains propres, des centrales photovoltaïques, des fermes éoliennes, des programmes de reforestation, des réseaux d’assainissement… Les enjeux climatiques qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre deviennent prioritaires dans les projets de développement économique et social. À neuf mois de la conférence de l’ONU sur le climat, les banques privées et publiques sont conviées à Bercy.

    Ils prennent encore plus d’importance dans la perspective de la conférence climat, la COP21 – 21e conférence des Nations unies sur le changement climatique -, qui se tiendra en décembre, à Paris. Les acteurs publics se mobilisent à l’instar de l’International développement finance club (IDFC) – instance réunissant 22 institutions publiques du Nord et du Sud, nationales et régionales, dont l’Agence française de développement – qui organise ce mardi, au ministère des Finances un forum sur la «Finance climat».

    Sur 370 milliards d’euros de financement en 2013, l’IDFC a engagé 80 milliards sur des projets «verts». «L’objectif est d’adopter un langage commun sur ce qu’est un projet climat, d’adopter les bonnes pratiques et d’associer le secteur privé, banques, assurances ou fonds de pension, explique la directrice générale de l’AFD, Anne Paugam. Nous sommes pionniers dans ce volontarisme, en terme d’objectifs et de méthodes!»

    Depuis 2005, l’AFD a financé 18 milliards d’euros sur des projets ayant un bénéfice sur le climat, dont 2,9 milliards en 2014.
    Verdir l’image

    L’agence a mis en place une grille d’évaluation pour mesurer l’empreinte carbone des projets, une méthode qu’elle veut mettre en avant lors du forum. La difficulté est de mesurer l’impact réel sur le réchauffement de la planète, qu’il ne s’agisse pas seulement un effet d’annonce pour verdir l’image d’une entreprise.

    Un levier de financement qui mobilise le secteur privé est l’émission d’obligations dites «vertes». Le Crédit agricole est l’une des premières banques privées à s’être lancée sur ce créneau, dès 2010.

    «La demande pour ce type de produits s’est beaucoup développée depuis deux ans. Côté émetteurs, cela a commencé avec les banques de développement puis les collectivités publiques et maintenant avec des entreprises privées ; côté investisseurs, les plus intéressés sont les grands investisseurs institutionnels», explique Stanislas Pottier, directeur du développement durable de Crédit agricole SA.

    D’ici à fin 2015, les obligations «vertes» devraient représenter à l’échelle mondiale 100 milliards de dollars. Le groupe Crédit agricole, qui détient 14 % de part de marché, s’est fixé un objectif de 20 milliards d’euros.

    Au-delà des questions d’éthique émerge la notion de risque. Ainsi, Amundi, la société de gestion d’actifs du Crédit agricole, propose des fonds de placement «bas carbone», c’est-à-dire sur des valeurs émettant moins de carbone. «Les investisseurs prennent conscience que cela va devenir de plus en plus risqué d’être exposé au carbone, avec peut-être la fixation d’un prix du carbone ou des réglementations plus strictes», commente Stanislas Potier. C’est l’idée que ces entreprises plus polluantes seront moins performantes.

    Source

    http://fortune.fdesouche.com/383037-climat-un-marche-100-milliards-de-dollars-pour-la-finance#more-383037

  • Nationalisme et populisme vus par Pierre-André Taguieff (article paru dans L’Action Française 2909, 21 mai 2015)

     

    Comme dans chacun de ses livres, Pierre-André Taguieff peut nous agacer. Mais de très belles pages sur le patriotisme montrent combien il peut être proche, quoi qu’il en dise, du nationalisme de Charles Maurras : un nationalisme mesuré, défensif et ouvert sur l’universel.

     

    Comme récemment Chantal Delsol dans Populisme – Les Demeurés de l’histoire [1], Pierre-André Taguieff, en un opus complémentaire, bien que de facture différente – Delsol s’interroge en historienne de la philosophie et Taguieff en sociologue de la politique – se demande si nous ne vivons pas La Revanche du nationalisme : les néopopulistes et les xénophobes seraient-ils à l’assaut de l’Europe ? Nous avions rendu compte ici [2] de son précédent ouvrage, qui était apparu à bien des égards politiquement incorrect : Du diable en politique – Réflexions sur l’antilepénisme ordinaire, qui montrait en quoi la gauche, « dont le déclin intellectuel et politique » est évident aux yeux de l’auteur, était passée à côté du Front national qui, loin d’être la résurgence d’une extrême droite néofasciste, exprime un national-populisme que l’évolution de l’Europe favorise. Ce dernier essai revient longuement sur les fautes de diagnostic qui rendent inopérantes les analyses sur la montée actuelle des mouvements nationalistes et populistes européens, qu’il ne faut pas confondre, n’en déplaise à des analystes pressés ou paniqués, à un quelconque retour des années 1930. Est-ce toutefois le matériau qui a présidé à sa composition, à savoir que cet essai est « issu d’interventions faites ces dernières années et de discussions publiques » des analyses de l’auteur ? Outre l’impression de redites entre les différents chapitres, perce également celle d’un auteur ballotté entre la volonté d’aller au fond du phénomène étudié et celle de ne pas dépasser les limites du politiquement correct. C’est, en effet, parce que l’o5uvrage est une bonne mise en perspective de la complexité des problématiques contre les amalgames et les synthèses toutes faites ou simplificatrices, qu’on est gêné par l’emploi non distancié de concepts qui restent polémiques, même si des journalistes pressés – ce que n’est précisément pas Taguieff – en usent abondamment par paresse ou par malveillance. Nous pensons notamment au recours systématique aux phobies pour qualifier la critique de l’immigration ou de l’Europe (xénophobie, europhobie), allié à cette facilité qui consiste à user d’explications psychologiques – mais Taguieff se fonde sur de nombreux auteurs anglo-saxons amateurs d’une telle immixtion qui ne fait pas toujours leur part à la philosophie, à la culture et à l’histoire politiques.

    Déréaliser le vécu

    Surtout, elle permet de déréaliser le vécu en autant de "sentiments" – notamment le fameux "sentiment d’insécurité" – que les élites s’essoufflent, du reste en vain – d’où leur mépris pour l’électorat populaire – à délégitimer auprès d’électeurs rétifs à prendre pour de simples fantasmes égoïstes ou nauséabonds ce qu’ils vivent au quotidien – ce péché d’« idiotie » dénoncé par Delsol. Ainsi, pour décrire le processus des « peurs identitaires », l’auteur évoque « le groupe majoritaire, qui se perçoit comme légitime ("On est chez nous !"), se considère comme menacé, voire comme une victime potentielle ou actuelle, de groupes minoritaires perçus comme étrangers par nature (notamment en raison de leurs cultures respectives), agressifs et conquérants »... Tout en sachant analyser plus loin, de manière directe, et sans plus recourir à la langue de bois du "ressenti", que les « mouvements néopopulistes de droite peuvent être interprétés comme des réactions plus ou moins convulsives, traduites par des démagogues en langage nationaliste, aux processus de désintégration affectant les nations, qui perdent peu à peu leur force intégrative, transformant les citoyens en individus atomisés, impuissants à envisager leur avenir au sein d’un avenir commun. [...] La généralisation du déracinement ne saurait être élevée à la hauteur d’un destin désirable. » De très belles pages sur le patriotisme, une lucide analyse de l’échec de tout patriotisme purement constitutionnel ou « civique » – de fait, le patriotisme républicain – (« On ne peut totalement désimpliquer [...] souveraineté populaire et identité nationale-culturelle ») montrent, par ailleurs, combien Taguieff peut être proche, quoi qu’il en dise, du nationalisme maurrassien, mesuré, défensif et ouvert sur l’universel... Aussi vrai qu’« une nation qui serait étrangère à tout nationalisme est une construction abstraite sans validation empirique ». Parfois irritant, voire décevant, mais finalement toujours intelligent : du Taguieff.

    François Marcilhac

    - 1 – L’AF n° 2903 du 19 février 2015. 
    - 2 – L’AF n° 2891 du 1er août 2014.

    Pierre-André Taguieff, La Revanche du nationalisme – Néopopulistes et xénophobes à l’assaut de l’Europe, Presses universitaires de France, mars 2015, 310 pages, 19 euros.

    L’Action Française