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  • Alain Finkielkraut ose le dire : le Rassemblement national est un parti républicain !

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    Sur l’affaire Alain Finkielkraut, tout ce qu’il y avait de censé à dire l’a été sur ce site. Mais le « mieux-disant » revient pourtant au principal intéressé, sur France Info, le 18 février dernier : « Quelque chose me gêne dans la mobilisation […] On revient, on se mobilise contre, si j’ose dire, le vieil antisémitisme, celui qu’on aimait détester. […] Or, ce n’est pas lui qui était à l’œuvre contre moi. Est-ce ce “bon vieil antisémitisme” qui est à l’œuvre de manière générale en France ? Je ne le crois pas. »

    Loin de nous l’idée de faire dire à Alain Finkielkraut ce qu’il n’a pas dit ; mais tentons, au moins, cette sorte de synthèse selon laquelle les derniers lecteurs d’Édouard Drumont, certes antisémites dans leurs lectures, le seraient finalement moins dans leurs actes. En effet, prétendre que les assassins d’Ilan Halimi et Mireille Knoll aient pu être disciples d’Henri Coston consisterait à un peu trop charger le chameau.

    De même, du mouvement lepéniste, le philosophe affirme : « Alors, on va dire qu’il ne faut surtout pas que le RN participe au rassemblement de demain. Mais c’est un problème, parce que tous les partis républicains devrait être représentés. Et c’est un parti républicain, qui représente un nombre considérable d’électeurs. »

    De cet antiracisme dévoyé, le mensuel Actualité juive, relayant les propos de l’empêcheur de penser en rond, rappelait déjà, le 22 avril 2015 : « Alain Finkielkraut laisse entendre que SOS Racisme était responsable de la montée du racisme en France. » Mieux, toujours à en croire cet estimable périodique, on apprenait encore ceci : « SOS Racisme – SOS Baleines. Ambiguïté : dans un cas, c’est pour dénoncer le racisme, dans l’autre, pour sauver les baleines ? Et si, dans le premier cas, c’était aussi pour sauver le racisme ? »

    Il est un fait que pour que survivent les ligues de vertu, il faut bien que le vice subsiste ; faute de quoi, les subsides pourraient bien venir à manquer. Les antiracistes ont besoin des racistes pour boucler leurs fins de mois, surtout quand l’argent du contribuable vient à manquer. Le premier des aigrefins sait ça. Alain Finkielkraut aussi.

    De son côté, Claude Askolovitch, pourtant pas le moins borné de nos confrères – la preuve par son très honnête essai, Voyage au bout de la France, le Front national tel qu’il est –, s’en prend désormais à Alain Finkielkraut, sur le site Slate, ce même 18 février : « Un décent, modéré, de bon sens, un Raymond Aron de nos déconstructions, cet homme qui honore de sa malice fatiguée les bien-pensants de l’identité nationale, les petits veilleurs du Figaro Vox, les inquiets de la civilisation ? Doutons-en, pour lui-même et des opportunistes qui ne lui ressemblaient pas, trop heureux que ce juif hirsute et tourmenté qui composait des odes à l’identité française et se faisait l’avocat du “Français de souche”, qui, mieux que lui, enfant d’immigré, était de ce pays. » Pour doucereuse qu’elle soit en apparence, la charge est lourde de violence cachée.

    Qu’il nous soit seulement permis d’objecter qu’Alain Finkielkraut, qui vient d’accorder un entretien passionnant à Éléments, est avant tout un philosophe d’envergure, au même titre qu’un Alain de Benoist, par ailleurs fondateur de ce bimensuel. Que sa voix, aussi claire que sa pensée, n’est pas de trop en ces temps de flou intellectuel. Et que ses origines, si elles paraissent passionner activistes musulmans exaltés et journalistes juifs en perte de repères, ne nous importent finalement que peu.

    Car Alain Finkielkraut n’est rien d’autre qu’un estimable compatriote français. Rien de plus ; mais, surtout rien de moins.

    Nicolas Gauthier

    http://www.bvoltaire.fr/alain-finkielkraut-ose-le-dire-le-rassemblement-national-est-un-parti-republicain/

  • Rendre le pouvoir aux français en matière familiale et de préservation de la vie.

  • LPH 131 : Le tabou de l’esclavagisme arabo-musulman

    Quand on nous parle d’esclavage, à l’école, à la télévision ou dans les discours politiques, on ne parle quasi-exclusivement que de la traite organisée par les méchants occidentaux dans le cadre du commerce triangulaire. Jamais il n’est question d’une autre traite, pourtant bien plus ancienne, bien plus longue, bien plus importante, violente et meurtrière : la traite arabo-musulmane. Pourquoi ce tabou et que recouvre-t-il ?

    https://www.tvlibertes.com/lph-131-le-tabou-de-lesclavagisme-arabo-musulman

  • S’il y a bien une chose que nos ministres surveillent, c’est la capacité pour les femmes à avorter vite, bien et gratis

    S’il y a bien une chose que nos ministres surveillent, c’est la capacité pour les femmes à avorter vite, bien et gratis

    Réponse d’Adélaïde Pouchol, rédactrice en chef adjointe de L’Homme Nouveau, porte-parole de la Marche Pour La Vie, au Huffington Post :

    « Ce qui me rassure, sans me rassurer complètement, c’est qu’aujourd’hui le nombre d’IVG en France reste stable depuis dix ans », expliquait la ministre de la santé, Agnès Buzyn, au micro de RMC le 18 septembre dernier. Et d’ajouter : « Ça veut dire qu’il n’y a pas de difficulté d’accès, mais par endroits, il y a certainement des difficultés d’accéder à l’IVG dans des délais raisonnables ». Ces propos de la ministre sur l’accès à l’avortement en France faisaient suite à ceux du Docteur de Rochambeau qui avaient suscité la polémique que l’on sait.

    Alors quoi ? La ministre aurait-elle menti ? C’est vrai, l’on pourrait imaginer la ministre ménageant la chèvre et le chou, repoussant l’idée de la suppression de la clause de conscience relative à l’IVG pour ne pas s’attirer les foudres des uns, tout en assurant que cette même clause de conscience était assez anecdotique en réalité et sans véritable impact sur l’accès à l’avortement, histoire de ne pas fâcher ni inquiéter les autres.

    En disant, à l’occasion de la Marche pour la vie du 20 janvier dernier, qu’il était plus facile en France d’avorter que d’obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste, je me suis payé l’honneur d’un décryptage spécial du Huffington Post, chiffres et enquête à l’appui. Et c’est vrai, la désertification médicale et la baisse des moyens alloués aux structures de santé créent de vraies difficultés d’accès aux soins assorties d’inégalités territoriales parfois criantes. Cela impacte tous les soins médicaux, cela impacte aussi l’avortement…

    C’était d’ailleurs la position du Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF), réagissant aussi aux propos du Docteur de Rochambeau, qui affirmait que la clause de conscience était très peu invoquée par les praticiens les plus jeunes et qu’on ne devait donc pas craindre de « conflit d’intérêts entre la clause de conscience des médecins et le droit des femmes ». En revanche, toujours de l’avis du GNGOF, « les manques de personnels médicaux mettent toutes les activités de gynécologie obstétrique en tension, ce qui peut altérer aussi, et c’est regrettable, le parcours des femmes en demande d’IVG ».

    En bref, l’accès à l’avortement en France serait inégal mais ni plus ni moins que n’importe quel soin… Vraiment ?

    Faut-il rappeler que, alors qu’il est traité comme tel, l’avortement n’est pas un soin médical ? L’avortement ne guérit rien parce que la grossesse n’est pas une maladie, un embryon n’est pas un virus ou une sorte d’appendicite de l’utérus. Il faut avoir l’honnêteté de dire que l’avortement relève plutôt de la « prestation sociale » que du soin à proprement parler, même si c’est au personnel soignant qu’échoit cette tâche. Et pourtant, l’avortement est pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale depuis 2016 et bénéficie depuis des années d’une attention toute particulière de nos gouvernements successifs : suppression du critère de détresse, suppression du délai de réflexion d’une semaine, élargissement du personnel habilité à pratiquer les avortements médicamenteux, pour ne citer que les dernières évolutions en date… Bref, s’il y a bien une chose que nos ministres surveillent, c’est la capacité pour les femmes à avorter vite, bien et gratis.

    Faut-il rappeler également que le gouvernement français a fait la promotion (très) active d’un site internet dédié à l’avortement, avec une motivation qu’on lui connait pour bien peu de causes ? Ce fameux site a été créé pour proposer une alternative à d’autres sites « provie » qui, selon le gouvernement, diffusaient de « fausses informations » sur l’avortement. En fait de fausses informations, les sites qui sont dans le collimateur de l’État ne font qu’expliquer ce qu’est l’avortement (les femmes n’ont-elles pas le droit d’être informée ?) et dire qu’il peut laisser des séquelles psychologiques. Qui pourrait le nier ? Ah oui… Ces sites expliquent également que l’avortement n’est pas la seule solution. Et cela fâche beaucoup le gouvernement qui fait donc des pieds et des mains pour le rendre toujours plus accessible, avec un empressement qu’on aimerait tant lui connaitre pour prendre en charge, par exemple, les quelques 2000 personnes sans-abri (sans doute plus mais le chiffre est difficile à établir) qui meurent dans la rue chaque année ou qu’il se soucie de l’accès aux soins en général et pas seulement de l’accès à l’IVG, cela soulagerait très certainement le tiers des Français qui renoncent à se faire soigner tant ils sont éloignés des services de santé.

    Bref, l’avortement n’est pas un soin médical, il est pourtant pris en charge comme tel et à 100 % par la Sécurité sociale. Il bénéficie d’une attention très particulière de l’État au point que dire qu’il n’est peut être pas l’unique ou la meilleure solution en cas de détresse est considéré comme un délit… Alors, oui, il est facile d’avorter en France.

    Enfin si, en dépit des affirmations du CNGOF, le nombre de praticiens refusant de pratiquer l’avortement allait croissant au point de rendre réellement compliqué l’accès à l’avortement, il faudra avoir le courage de regarder les choses en face, le courage de se poser sincèrement la question du pourquoi. Il faudra aussi faire preuve d’un peu plus d’imagination que d’habitude parce que l’argument du « poids de l’Église » ne suffit pas, ne suffit plus. Tous les chiffres le prouvent : le catholicisme est en net recul en France, particulièrement chez les jeunes de 18 à 25 ans tranche d’âge, justement très concernée par l’avortement. Peut-être qu’il faut ailler chercher ailleurs les raisons de ce malaise…

    Nous pourrions aussi évoquer les multiples fermetures de maternité. Récemment, c’est celle de Bernay qui annonce sa fermeture, confirmée par Agnès Buzyn. Nous pouvons donc ajouter qu’il est plus facile d’avorter que de donner la vie.

    https://www.lesalonbeige.fr/sil-y-a-bien-une-chose-que-nos-ministres-surveillent-cest-la-capacite-pour-les-femmes-a-avorter-vite-bien-et-gratis/

  • Retour sur la 10e cérémonie des Bobards d’or

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    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Une fois n’est pas coutume, ce lundi 12 mars 2018, le théâtre du Gymnase Marie Bell (Paris Xe) a fait salle comble pour la dixième édition des Bobards d’or, ce qui confirme la volonté de plus en plus de Français de contester, par le rire, ceux qui les intoxiquent régulièrement. Face à la bien-pensance des médias, à la désinformation quotidienne et au panurgisme des journalistes, les Bobards d’or distinguent et récompensent les plus assidus et consciencieux journalistes de propagande, le fleuron des Tartuffe de l’information et des paresseux intellectuels.

    Si l’événement est assurément parodique et humoristique, il révèle cependant les problèmes déontologiques qui gangrènent la profession journalistique. Les maîtres de cérémonie, Philippe Christèle et Nicolas Faure, ont été épaulés dans ces difficiles délibérations par un jury réunissant Martial Bild (TV Liberté), Ferenc Almassy (Visegrad Post), Claude Chollet (OJIM), Samuel Lafont (Damoclès), une gilet jaune Kim, et Vivien Hoch.

    Quel a été le cru 2019 ?

    Trois catégories au programme cette année ! La traditionnelle catégorie du Bobard d’or récompensant le plus manipulateur des journalistes français a été remis à Clément Viktorovitch qui répondait à Charlotte d’Ornellas « qu’il n’y avait pas d’immigration massive ». La catégorie internationale « Golden Bobards » a été gagnée par France 2 et son reportage bidon sur Poutine chasseur de tigres, alors que les images étaient au contraire issues d’une campagne pour protéger le tigre.

    Cette année, il y avait également une catégorie exceptionnelle d’actualité, le Bobard Gilet Jaune !

    Oui, qui a récompensé Sylvain Bouloucque, cet expert confondant le drapeau de la Picardie avec ceux de l’ultradroite dans la manifestation des Gilets jaunes, avec un bobard « faux drapeaux ». De plus, autre moment fort, la jeune gilet jaune Fiorina, blessée lors des manifestations, s’est exprimé lors de la cérémonie.

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  • Les médias et la vérité, le grand mensonge

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    Par Vivien Hoch, Docteur en philosophie ♦ La devise du New York Times énonce : «Toutes les nouvelles qui méritent d’être imprimées ». Il n’y a rien de plus faux. Chaque jour, le journaliste détermine ce qui est important, ce que nous devrions savoir. Il fait le tri entre les informations et choisit la manière de les présenter.

    Les journalistes des grands journaux se targuent de maîtriser leurs préjugés et de fournir une information « experte ». « Ils se voient comme les défenseurs des valeurs occidentales progressistes, nous protégeant des nouvelles qui ne méritent pas d’être imprimées, pornographie, propagande ou publicités déguisées en informations. Tels des conservateurs de musée, les rédacteurs du NYT organisent notre vision du monde », écrit Scott Galloway, professeur à la New York University, qui a été au comité de direction du New York Times[1]. « Lorsqu’ils sélectionnent les informations qui feront la une, ils établissent le programme des journaux radio et télévisés, la vision dominante de l’actualité partagée par la planète ».

    Eugénisme médiatique

    Cette emprise des grands médias sur l’agenda démocratique, ce dépistage des événements avant qu’ils ne naissent comme information, tout cela constitue un eugénisme médiatique. Ne naissent que les informations sélectionnées ; les autres sont écartées, supprimées, passées sous silence. C’est une ontologie de la radiographie : tout événement est transformé en fonction de l’éclairage – ou de l’obscurité – qu’on lui donne. On ne peut pas comprendre le contexte général de Fake news, sans parler des Ghost news (nouvelles fantômes), ces événements ou ces propositions (partis politiques, mobilisations, associations) délaissés par les médias nationaux, passées sous les lumières médiatiques, devenues par-là fantomatiques. Il y a pire que d’être roulé dans la boue par les médias : il y a le fait de ne même pas avoir d’existence à leurs yeux, ce qui bloque toute possibilité de participer au débat démocratique.

    Au fond, comme l’écrit Umberto Eco, la télévision « parle de moins en moins du monde extérieur. Elle parle d’elle-même et du contact qu’elle est en train d’établir avec son public. »[2]. Elle tente de survivre au pouvoir d’un téléspectateur qui est devenu actif, en devant plus agressive, en parlant plus d’elle-même. Cela se traduit dans les débats TV qui commentent l’actualité : les journalistes invitent des… journalistes pour discuter des thèmes choisis par des… journalistes. Nulle part n’intervient le monde extérieur. Nulle part un micro est tendu en-dehors de la sphère médiatique. L’un des signes de la radicalisation des médias est cet enfermement sur soi-même, cet entre-soi, qui contredisent l’essence même du média – être un médiateur.

    Cet enfermement médiatique remet en question profondément le fonctionnement démocratique. Le débat se déroule sur le terrain médiatique, qui est le lieu de confrontation des paroles et des vécus. Les médias vivent cette mission avec une contradiction intérieure, une double injonction. D’une part le journaliste veut rendre compte des faits le plus loyalement possible, d’autre part il se doit de respecter les versions des uns et des autres, parfois multiples et contradictoires, d’un même fait.Dans cette contradiction, le pouvoir médiatique a tranché : il est le garant de la véracité des débats parce qu’il est l’ « expert des faits ». Pour cela, il lutte contre les fausses informations : il fait de la « vérification de faits« (fact-checking). Ce qui résiste au fact-checking des médias et des experts médiatiques est qualifié de « faits alternatifs » (alternative facts). Il est vrai que le politique ne s’embarrasse pas toujours du souci la vérité,et lui préfère souvent l’efficacité et la communication : c’est le règne de la post-vérité(post-truth).

    Post-vérité, faits alternatifs et fact-checking sont les nouvelles topiques du monde médiatique. Leur signification profonde et la raison pour laquelle ils sont utilisés abondamment doivent être connus et maîtrisés. Revenons rapidement sur leur signification.

    La post-vérité, la vérité du monde

    La notion de vérité est au cœur de notre démocratie. Elle est le terrain de manipulation de toutes les dictatures et de tous les totalitarismes, qui prétendent la posséder et l’imposer. Cette disputatio démocratique entérine le règne de la « post-vérité ». Elle est aujourd’hui toujours au cœur de la guerre sémantique que se livrent une partie du peuple et le conglomérat de médias, d’intellectuels et autres ayants-droits qui pensent pour lui.  C’est surtout depuis l’apparition de Donald Trump et de ses militants que les journalistes ont commencé à parler du concept de post-vérité dans le débat politique. La post-vérité, tous les méchants la pratiquent – Donald Trump, les « populistes », les réactionnaires, les conservateurs. Le règne de la post-vérité, c’est l’apparition de personnalités qui manipulent l’opposition en exagérant les faits, en les travestissant ou encore en les imposants. C’est aussi cette masse immense de flux d’information sur les réseaux sociaux, qui échappe au contrôle des institutions et des médias classiques.

    En 2016, le dictionnaire d’Oxford a désigné l’expression post-truth comme mot de l’année[3]. Elle est définit comme « relative aux circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence sur la formation de l’opinion publique que l’appel aux émotions et aux croyances personnelles ». La définition est intéressante, car elle suppose qu’une objectivité des faits est possible, et que cette objectivité a une relation spécifique avec l’opinion publique. Evidemment, le constat d’une contestation contemporaine de l’existence d’une vérité absolue, soit le relativisme généralisé, n’est pas nouveau. Les « circonstances » qui font que la vérité est devenue négligeable, volatile, malléable, c’est notre culture toute entière. La post-vérité est une caractéristique de notre époque toute entière. La post-vérité est la vérité de notre monde. La Doxa, l’opinion fluide et contingente, soumise aux aléas a gagné sa bataille plurimillénaire contre le philosophe.

    En liant la post-vérité à la manipulation, les théoriciens du monde moderne ne sont pas si modernes. C’est une manière finalement assez classique de comprendre le politique depuis Machiavel[4]. Mais il est intéressant de noter que la post-vérité est associée à la manipulation de l’opinion via les émotions.Ainsi peut-on lire dans les médias que l’insécurité n’est que « ressentie », suggérant implicitement qu’objectivement elle n’existe pas. On comprend pourquoi la répression judiciaire s’abat sur les –phobies – techniquement des peurs, donc des sentiments, des états émotionnels. Ces derniers deviennent des faits objectifs susceptibles  d’être condamnées. Le monde du sentiment devient judiciarisable, donc contrôlable. La post-vérité est en cela une condition de possibilité du biopouvoir, qui désigne l’ensemble des techniques qui étendent leur contrôle sur la vie et les corps humains.

    Les faits alternatifs (alternative fact) : la coexistence des contraires

    Si on creuse l’idiosyncrasie mise en place pour décrire le règne de la post-vérité, on rencontre l’expression de « faits alternatifs ». La post-vérité, c’est l’utilisation systématique des « faits alternatifs » à des buts politiques. Le fait alternatif est plus que la possibilité de l’erreur ou la volonté de mentir : c’est la substitution coercitive d’une version des faits sur une autre. Une interprétation chasse l’autre, une version étouffe les autres versions, la coexistence des interprétations est impossible. Un fait alternatif n’est pas une erreur, c’est la possibilité ouverte qu’un fait soit autrement qu’il n’est réellement. Le concept de “faits alternatifs” veut dire non pas qu’il y a diverses interprétations, ou plusieurs versions des faits, mais désigne l’existence de faits et en même tempsl’existence de la possibilité qu’il y ait d’autres faits à ceux-ci. Comme si la réalité possédait plusieurs facettes, qui coexistent au même moment, et qui sont parfois contradictoires. En 2017, la conseillère du président Trump, Kellyanne Conway, faisait référence à Nietzsche devant la presse pour justifier que les faits que voient les journalistes ne sont peut-être pas les faits que voient les gens. Selon le philosophe allemand, le réel est un jeu de forces contradictoires et mouvantes créant une multiplicité, et non une belle harmonie de «faits» identifiés et triés par « ceux qui savent ». Tout comme Nietzsche, le trumpisme détruit le piédestal de ceux qui imposent leur version des faits ; il introduit des alternatives là où on ne nous présentait que l’unilatéral et le commun.

    Le fact-checking : la pharmacopée du mensonge

    Chaque commentaire politique se présente avec une dimension heuristique, c’est-à-dire de recherche de la vérité. L’expert décrète la vérité des choses et des paroles. « Ceci est vrai ou faux / ce qu’il dit est un mensonge ou une vérité ». Les journalistes ont ainsi créé des cellules de riposte pour « vérifier les faits » ; autrement dit, pour dire si ce qui est dit coïncide avec leur propre version des faits, leur propre interprétation des textes et des chiffres. Ainsi les journalistes ne sont plus les rapporteurs des faits et des paroles, leur éditeurs, leurs commentateurs, mais ils sont devenus leurs juges. Les fonctionnaires du fact-checking irriguent une gigantesque pharmacopée virtuelle contre les prétendus « FakeNews ».

    Selon eux, les populistes sont ainsi désignés parce qu’ils travestissent les faits afin de mentir sciemment. De nombreuses personnes accusent à leur tour les médias d’être malhonnêtes et de présenter les choses faussement. Dans cette violente dialectique, il n’y a pas de part au droit à l’interprétation. Aucune partie ne semble vouloir admettre la simple existence d’une “version des faits”. Ces parties se retrouvent souvent au tribunal, jugées à l’aune de lois souvent liberticides, qui consacrent la judiciarisation du débat public.

    Les Ghost-news ou le pouvoir d’invisiblisation

    Dans son histoire politique de la vérité, Michel Foucault montre « que la vérité n’est pas libre par nature, ni l’erreur serve, mais que sa production est tout entière traversée par des rapports de pouvoir »[5]. C’est le pouvoir, au sens large, qui impose sa version des faits avec toute la coercition dont il dispose : celle de la force en dernier lieu, pour le pouvoir politique, mais aussi celle de la masse, pour les médias importants, celle de l’expertise « irréfutable », pour les experts. C’est la fameuse formule de Thomas Hobbes, dans le Leviathan : « Auctoritas, non veritas facit legem – c’est l’autorité et non la vérité qui fait la loi »[6]. Alors que la force est l’autorité du politique, l’irréfutabilité est celle de l’expert, celle des médias est la visibilisation.

    Quand les médias tournent en boucle sur un sujet, salissant un tel ou tel, adorant tel ou tel, la puissance est phénoménale. Quand les médias, à l’inverse, passent volontairement sous silence un événement, une initiative ou une démarche, il est quasiment mort-né.Les médias ont le pouvoir de rendre visible un événement, mais aussi de l’invisibiliser. C’est la Ghost-news.

    Quelle vérité ?

    On pourrait se demander quel est le concept de vérité qui fait les frais de ce dépassement (post-vérité), de la fausseté (Fake news) et du checking (factchecking). Pour le comprendre, il faut revenir à la définition pluriséculaire de la vérité – « Veritas est adaequatiorei et intellectus » – qui relève, à l’origine, de la théologie. Saint Thomas d’Aquin, dans la question 1 de son magistral De Veritate, interprète cette définition comme l’adéquation de l’intelligence divine avec les choses. Pour la créature, c’est un peu plus compliqué : ce que nous formulons des choses ne sont pas les choses. Il y a uneinadéquation fondamentale, et c’est à cause de cette insuffisance gnoséologique que la vérité pleine et entière n’est pas accessible – sinon par la vie théologale – et suppose donc une perpétuelle auto-interprétation : c’est-à-dire une histoire.

    L’expert et son totalitarisme interprétatif

    Le problème de la vérité médiatique ne tient pas tant à l’adéquation du discours politique avec les faits, qu’à la manière dont le discours politique s’énonce et aux conditions dans lesquelles il est reçu. Les faits, lorsqu’ils sont humains – c’est-à-dire économiques, sociaux, éthiques, religieux – sont irréductibles à toute adéquation et à toute objectivité. On explique un événement physique, on comprend un événement humain. L’expertise réduit le fait humain à une explication causaliste. Sur le plateau de TV, l’expert, avec ses chiffres et son panache,pose son interprétation dans le marbre de la vérité médiatique. Il est indiscutable. Mais il ne rend pas compte de la profondeur du réel et des complexités humaines.La vérité de l’expert cache en fait un totalitarismesémantique, qui empêche toute opinion concurrente de se manifester.

    Le média prétend donc restituer des faits objectifs sous le règne de la post-vérité, où il n’y a ni faits, ni objectivité. Il prétend confronter les interprétations, alors qu’il est un biopouvoir, où il domine et contrôle. Il prétend adresser un message à  un consommateur passif et captif, alors que, déjà, les consommateurs sont actifs et libres. Les individus hypermodernes ne poursuivent plus un bien commun univoque, un récit général. Il n’y a plus de grand récit collectif, et les compteurs – les médias institutionnels – sont en retard de plusieurs pages.

    Les grandes utopies qu’ils nous comptaient ne trouvent plus d’emprise sur le réel, parce qu’elles n’existent plus. Chacun poursuit désormais sa micro-utopie, et est en droit de médiatiser son vécu. L’uberisation de la prise de parole politique a définitivement éclaté les canaux habituels. Il suffit d’un smartphone pour ouvrir une chaine Youtube politique, qui a potentiellement des millions de vues ; les initiatives se sont décentralisées, les prises de parole ont abondées, le sens est devenu multiple. On assiste à la fois à l’émergence massive d’une vague d’auto-entreprenariat médiatique, où chacun s’exprime directement, et à la radicalisation des contestations du pouvoir.S’accrocher aux récits collectifs racontés par les médias institutionnels, c’est trainer les pattes derrière l’autoroute de l’histoire.

    Il nous manque peut-être une rigueur personnelle qui permettrait de nous libérer de ces grands récits médiatiques. Qui nous transformerait définitivement, non plus spectateur, mais en acteur du monde.

    Vivien Hoch 11/02/2019

    [1] Scott Galloway, Le règne des quatre, trad. Fr. Edito, 17 mai 2018, p. 172

    [2] Umberto Eco, « TV : la transparence perdue », La Guerre du faux, Poche, 1985, p. 197

    [3] https://en.oxforddictionaries.com/word-of-the-year/word-of-the-year-2016

    [4] Machiavel, Le Prince, chap. XVIII « Il faut que le prince ait l’esprit assez flexible pour se tourner à toutes choses, selon le vent et les accidents de la fortune le commandent ».

    [5]  Michel Foucault, La Volonté de savoir, Gallimard, 1976, p. 81

    [6] Thomas Hobbes, Léviathan, trad. G. Mairet, chap. XXVI, « Des lois civiles », Paris, Gallimard (coll. « Folio Essais »), 2000 : « Dansune cité constituée, l’interprétation des lois de nature ne dépend pas des docteurs, des écrivains qui ont traité de philosophie morale, mais de l’autorité de la cité. En effet, les doctrines peuvent être vraies : mais c’est l’autorité, non la vérité, qui fait la loi. »

    Crédit photo : Domaine public, via PixaBay

    https://www.polemia.com/medias-verite-grand-mensonge/

  • LE PROCÈS DETTINGER – Les Reportages de Vincent Lapierre

  • Pourquoi ne pas révéler l’identité de l’agresseur d’Alain Finkielkraut comme on l’a fait pour le boxeur ?

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    Mercredi 20 février, Christophe Dettinger, cet ancien boxeur champion de France poids lourds-légers en 2007 et 2008, devrait quitter sa cellule de la prison de Fleury-Mérogis et recouvrer la liberté. Du moins en partie puisque, condamné à trente mois d’emprisonnement dont un an ferme sous le régime de la semi-liberté après avoir agressé deux gendarmes mobiles sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor à Paris, il devra revenir chaque soir en prison pour y dormir. Les médias, on s’en souvient, avaient fait grand bruit de cette affaire qui avait, par ailleurs, été traitée de manière exemplaire et expéditive par la Justice.

    Cette rapidité et cette fermeté de l’institution judiciaire ne semblent, cependant, pas de mise pour toutes les agressions. C’est ainsi que la violente prise à partie du philosophe et écrivain Alain Finkielkraut par des manifestants lors de l’acte XIV des gilets jaunes ne connaîtra, manifestement, pas un épilogue aussi rapide. Il est vrai que les faits ne concernent « que » des violences verbales. Pourtant, bien que rapidement identifié par les services de police, l’auteur principal de ces injures, proche de la mouvance salafiste et connu des services de renseignement, n’a toujours pas vu son identité révélée au grand public, comme ce fut le cas pour l’infortuné boxeur.

    Ce deux poids deux mesures, auquel ce gouvernement ne cesse d’avoir recours, cacherait-il, cette fois-ci, quelque chose d’indicible ? Pourquoi, dans un cas, livrer à la vindicte populaire un homme, certes coupable, mais père de famille et parfaitement intégré, et, dans l’autre, vouloir protéger un individu dont la radicalisation semblait en bonne voie. Par ailleurs, la présence de cette personne au milieu des gilets jaunes n’était-elle pas sujette à caution ? Autant de questions dont il n’est pas sûr que nous ayons un jour les réponses.

    Mais d’ores et déjà, les contre-feux sont en place. C’est ainsi que, ce mardi, prenant prétexte des insultes dont monsieur Finkielkraut a fait l’objet, et pour lesquelles il ne déposera pas plainte, toute la classe politique, mis à part quelques pestiférés soigneusement écartés, manifestent contre le racisme et l’antisémitisme. Une fois de plus, le débat et les questionnements portés par les gilets jaunes sont déportés sur un autre terrain dans un vaste mouvement de diversion. Et, pour faire bonne mesure, nos plateaux de télévision s’interrogent sur la nécessité, ou pas, de faire de l’antisionisme une infraction à caractère raciste. Pendant ce temps-là, la France se meurt à petit feu de ses multiples fractures. Selon un récent sondage (Elabe, du 19 février), près d’un Français sur deux déclare avoir des fins de mois difficiles et être régulièrement à découvert bancaire (37 %). Et seulement un sur cinq avoir la possibilité d’épargner. Selon les catégories socio-professionnelles, de 40 % à 60 % des personnes interrogées ont déclaré, lors de cette enquête, avoir subi un net déclin financier en 2018. Mais, une fois encore, Macron et son gouvernement choisissent de s’en prendre aux effets mais ne proposent rien pour traiter les causes d’une crise majeure pour notre pays. Là où une majorité de Français parlent de précarité et de déclassement, on leur répond lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Là où les Français évoquent leur détresse face à une mondialisation qui les étouffe, on leur répond brutalité et répression.

    Et personne, au plus niveau de l’État, ne semble comprendre que cette approche irresponsable ne fait que dresser davantage des pans entiers de la population les uns contre les autres. Dès lors, rien d’étonnant à ce que la violence, sous toutes ses formes, s’invite désormais chaque samedi en France.

    Olivier Damien

    http://www.bvoltaire.fr/pourquoi-ne-pas-reveler-lidentite-de-lagresseur-dalain-finkielkraut-comme-on-la-fait-pour-le-boxeur/