
Que deviennent les mères de Lola, de Thomas, de Philippine, de Matisse (lire l'article de Clémence de Longraye), de tant d’autres victimes ? Elles ont préféré couvrir leur douleur de silence et de dignité. Deux mères de victimes ont fait, récemment, un autre choix. Elles forcent elles aussi l’admiration. Ces mères courage affrontent seules ce qu’elles refusent de considérer comme une fatalité : la mort de leur enfant ou le décès du père de leurs enfants. Comme les mots de l’épouse du gendarme Comyn, la lettre de la mère du jeune Elias, assassiné à 14 ans voilà quatre mois par deux jeunes mineurs de 16 et 17 ans à la sortie de son entraînement de football dans le XIVe arrondissement de Paris, serre le cœur. « Je tente de survivre à l’absence de mon fils Elias, à ses "coucou maman", à ses "bisous maman", à cette carte et à ce petit cadeau que je n’aurai pas pour la fête des mères », écrit Stéphanie, dans Le Figaro du 25 mai. La douleur de ces deux femmes ne peut laisser personne insensible. « Et nous, alors ?, interrogeait Harmonie Comyn. Plus de fils pour mes beaux-parents, plus de frère parce qu’il a une sœur qu’il aimait, plus de papa, plus de mari : nous, on a pris à perpétuité. »