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culture et histoire - Page 1027

  • Alain de Benoist : Le moment populiste

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    Une recension par Jean-Paul Brighelli

    Analyse façon Brighelli - fond et forme - d'une grande force d'évocation et d'une toujours évidente lucidité [31.03].

    Voilà deux mois que j’ai sur ma table le Moment populiste, d’Alain de Benoist (Pierre Guillaume de Roux Editeur).

    Deux mois que j’attends le bon moment de parler d’un livre intensément érudit et qui explore toutes les facettes d’un mot qui pue un peu aux narines des crétins — sauf qu’il rentre justement en grâce ces temps-ci.

    Populisme : le terme pour ma génération a été longtemps associé à « poujadisme » (certification vintage Pierre Poujade 1953-1958, avec résurgence Gérard Nicoud et CIDUNATI, 1969), et ne concernait guère que les revendications des petits commerçants — à ceci près que l’Union Fraternité Française, qui obtint 52 députés en 1956 (dont Jean-Marie Le Pen, réélu en 1958) dépassa rapidement la stricte défense des Beurre-Œufs-Fromages.

    Puis vint Georges Marchais, maillon indispensable pour comprendre comment un mot longtemps associé à l’extrême-droite a glissé peu à peu sur l’arc politique, au point d’être aujourd’hui l’œil du cyclone à partir duquel se définissent les politiques. À partir duquel s’est construite, surtout, « l’extraordinaire défiance de couches de la population toujours plus larges envers les « partis de gouvernement » et la classe politique en général, au profit de mouvements d’un type nouveau » : c’est l’attaque du livre d’Alain de Benoist — et j’aimerais beaucoup qu’on lui fasse grâce des étiquettes a priori, dans une France qui justement, comme il l’analyse fort bien, s’ébroue hors du marigot gauche-droite.

    Ce que des journalistes paresseux ont nommé le « trumpisme » (croient-ils vraiment que le peuple américain qui a voté pour le faux blond le plus célèbre au monde croit en ses vertus ?) n’est en fait que la mesure du « fossé séparant le peuple de la classe politique installée ». Inutile donc d’« accumuler les points Godwin » en criant au retour des années 1930 dès qu’un mouvement politique parle au peuple : en fait, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon en passant par Nicolas Dupont-Aignan et tout ce qu’il reste du chevènementisme, ce sont moins les politiques qui parlent au peuple que le peuple qui parle aux politiques. Et qui même lui crie aux oreilles.

    A émergé il y a une dizaine d’années un populisme new style. Alain de Benoist évoque la victoire du « non » au référendum de 2005, le référendum confisqué par les pseudo-élites qui nous gouvernent, droite et gauche mêlées — bien la preuve qu’il n’y a plus de droite ni de gauche quand il s’agit de défendre les avantages acquis de l’oligarchie au pouvoir. Je pencherais plutôt pour les élections de 2002, où entrent les 16,86% de Jean-Marie Le Pen (ajoutons-y les 2,34% de Bruno Mégret et sans doute les 4,23% de Jean Saint-Josse) et les 5,33% de Jean-Pierre Chevènement de l’autre côté de l’arc électoral, cela fait quand même près de 30% de voix qui ne se portaient pas sur les deux partis traditionnels qui monopolisent depuis quarante ans les chaises musicales au sommet de la République.

    Mais je comprends le raisonnement d’Alain de Benoist : l’élection de 2005 était la preuve par neuf qu’une seconde oligarchie, européenne celle-là, se superposait à la vieille oligarchie française. De surcroît, le cumul des mandats étant ce qu’il est, c’était pour ainsi dire la même classe politique de l’UMPS qui se partageait les dépouilles électorales, à Bruxelles comme à Paris. « La droite a abandonné la nation, la gauche a abandonné le peuple », dit très bien notre philosophe, citant Pierre Manent. Que la Gauche ne soit plus représentée que par un quarteron de bobos parisiens — qu’elle ait à ce point rompu avec le peuple (et la candidature de Jospin en 2002 est emblématique de cette scission) est une évidence. Que la Droite se soit européanisée, mondialisée, et ait renié le bonapartisme jacobin qui caractérisait la politique gaulliste est une autre évidence.

    Et de citer le célèbre poème de Brecht, « Die Lösung » (« la Solution ») :

    « Ne serait-il pas
    Plus simple alors pour le gouvernement
    De dissoudre le peuple
    Et d’en élire un autre ? » 

    Le populisme moderne est né d’une absence d’alternative. Rien à voir, sinon à la marge, avec le populisme des années de plomb : il ne s’agit pas de revanche (sur le traité de Versailles / les Juifs / les Francs-macs ou que sais-je) mais d’une révolte face à la confiscation de tous les pouvoirs par une minorité qui ne se reproduit qu’en pure consanguinité. D’une offense à la « common decency » chère à Orwell et à Jean-Claude Michéa (dont chaque livre, chaque interview fournit une occasion pour les Saint-Jean-Bouche-d’or de crier à la trahison des clercs). Le modèle en fait du populisme actuel n’est pas 1933, mais 1788.

    Pour preuve (preuve aussi de la qualité des analyses d’Alain de Benoist, dont je ne vais pas vous faire une lecture exhaustive, achetez-le plutôt), le virage populiste de Jean-Luc Mélenchon, qui est rhétoriquement l’héritier de Marchais, et politiquement sur une ligne fort proche, quand on y pense un peu sérieusement, de celle de Marine Le Pen. C’est même l’opinion de cet imb… de Maurice Szafran, qui écrit désormais dans ChallengesSo long, Marianne

    Oui, oui, je sais, les futurs électeurs de Mélenchon se pincent le nez en lisant cette dernière phrase. Mais ce sont les mêmes qui l’année dernière lisaient l’Ere du peuple, un titre habilement médité par le leader de la France insoumise, sans doute méditait-il déjà le slogan de sa campagne actuelle. Les mêmes qui dénoncent le népotisme de toute la classe politique (et Alexis Corbière, le second de Mélenchon, d’estimer que « l’affaire Fillon heurte le moment populiste où nous sommes »), les mêmes qui depuis quinze ans déplorent l’abandon du peuple par la gauche et « comprennent » que d’anciens communistes aient viré FN, dans les vieux bastions du PCF — dans le Nord notamment. Les mêmes qui lisent avidement Christophe Guilluy (longuement interviewé ce mois-ci dans Eléments, la revue que patronne Alain de Benoist — tiens, tiens), et savent bien que Gauche et Droite méprisent la France périphérique — et d’ailleurs, la France tout court.

    Alexis Corbière explique donc dans l’interview pré-citée que le mot « populisme » fait aujourd’hui débat, que le peuple est contre l’oligarchie et le népotisme, et que la situation actuelle est pleine d’une violence potentielle qui l’amène à conclure à la nécessité d’une Assemblée Constituante.

    Cher Alexis Corbière, je crois qu’il est trop tard. Alain de Benoist analyse finement la disparition des « lendemains qui chantent » — et le rôle qu’a joué dans la montée du populisme l’effondrement de l’utopie socialiste, à l’Est. Seule une reddition en rase campagne de Hamon donnerait du sens à une candidature Mélenchon — mais la rue de Solférino maintiendra Hamon, parce qu’ils haïssent Mélenchon, au PS, et surtout parce qu’ils rêvent d’une victoire de MLP, qui permettrait, croient-ils, un sursaut pro-PS aux Législatives et la survie des Eléphants. J’ai bien peur (en fait, je n’ai pas peur du tout) que nous ne soyons plus en 1788, mais déjà en 1791. Ça va mal se passer dans les urnes, et ça va finir dans la rue.

    Je dis « ça », exactement comme Céline au début du Voyage au Bout de la nuit(« Ça a débuté comme ça » — une phrase d’une fabuleuse circularité), non pour écrire populaire, mais parce que c’est le Ça freudien, le refoulé de tant de décennies, qui est en train de remonter. À jouer au plus fin avec le peuple, on finit par perdre — on ne peut pas le tromper tout le temps, même si on l’a trompé longtemps. Voilà, ça va finir comme ça. 

    Jean-Paul Brighelli
    Enseignant et essayiste, anime le blog Bonnet d'âne hébergé par Causeur.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Le Puy du Fou remporte le Travel d’Or du meilleur Parc 2017

    Lu ici :

    "Deux bonnes nouvelles pour le Parc vendéen qui a ouvert ses portes, hier, 1er avril 2017 pour la nouvelle saison et deux nouvelles reconnaissances pour ce Parc qui accumule les trophées et récompenses internationales.

    *Travel d’Or: Premier prix totalement indépendant, les «Travel d’Or™ » ont pour vocation depuis 2009 de récompenser les entreprises du secteur du tourisme qui font la différence sur le web.

    IFOP Parcs à thème

    Six ans après la première étude « Les Français et les Parcs à thème », l’IFOP renouvelle l’exercice pour le Puy du Fou avec la même méthodologie afin de juger des évolutions et des tendances.
    L’enquête comporte deux parties :
    – une première avec une étude sur la relation des Français avec les parcs à thème en général;
    – une seconde partie avec un comparatif entre les parcs.
    Cette nouvelle étude démontre que les parcs s’installent dans les habitudes des loisirs des Français, et que le Puy du Fou occupe une place unique en recueillant tous les suffrages.

    Enquête IFOP Mars 2017 (menée auprès d’un échantillon de 2002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, assuré par la méthode des quotas après stratification par région et catégorie d’agglomération sur la base d’interviews réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 4 au 10 janvier 2017.)

    Près de 4 Français sur 10 fréquentent les parcs de loisirs chaque année [...]

    Le Puy du Fou, la nouvelle référence des parcs pour les Français

    Les résultats de l’IFOP confirment l’ensemble des études parues ces dernières années puisque le Puy du Fou obtient la meilleure note de satisfaction avec 8,4/10, devant les plus grands parcs européens (Vs 7,4/10 en moyenne pour les parcs français). Sur 36 des 38 critères de perception testés dans le sondage, le Puy du Fou remporte la préférence des Français :

    • Le parc le plus impressionnant (à 95%),
    • Le parc avec le meilleur rapport qualité/prix (82% des visiteurs, +5 points depuis 2011) alors que 48% des Français disent que le prix est le frein principal à la visite d’un parc.
    • Le parc le plus recommandé (95%)
    • Le parc le plus original (71%)
    • Le parc avec les meilleurs spectacles (70%)
    • Le parc le plus magique, féérique (64%)
    • Le parc le plus familial (61%)
    • Le parc le plus vert (58%)
    • Le parc qui se renouvelle le plus (50%)
    • Le parc dont on parle, qui fait l’actualité (47%)"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/04/le-puy-du-fou-remporte-le-travel-dor-du-meilleur-parc-2017.html

  • La revue Éléments publie un numéro sur les médias

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    Source : OJIM – “La revue Éléments publie un numéro sur les médias”

    Éléments, « Le magazine des idées », largement inspiré par Alain de Benoist, connaît un renouveau depuis le lancement de sa nouvelle formule plus riche, plus accessible, sans perdre en densité et avec de nouvelles plumes. Chaque numéro, outre des entretiens avec des personnalités du monde intellectuel (Onfray, Julliard, Gauchet, Guilly pour la dernière parution) contient un dossier. Celui du numéro 165 (avril/mai 2017) est consacré au « Parti des médias en accusation ». Décryptage.

    « Encore un siècle de journalisme et tous les mots pueront », ces dures paroles de Nietzsche ouvrent le numéro mais en vérité « les mots ne puent pas tant qu’ils mentent ». L’Ojim avait publié un entretien avec Ingrid Riocreux lors de sa sortie de son livre La langue des médias. La sociologue précise sa pensée qui s’articule autour de deux axes : « destruction du langage et fabrication du consentement ». La bonne conscience implicite d’une large frange des journalistes (pas tous) leur permet d’employer de manière naturelle des connotations dépréciatives (« phobe », europhobe, homophobe) ou laudatives (voir L’Obamania). Et la post-vérité ? « Si les médias dominants veulent désigner par là des procédés qui consistent à tordre le réel pour le mettre au service d’une thèse ou d’un dogme, alors ils devraient se reconnaître comme des maîtres post-vérité ».
    Téléréalité et post-vérité

    Quatre pages décapantes sur la téléréalité « La télé-réalité c’est enfermer des araignées dans un bocal et voir ce qui s’y passe » voisinent avec une analyse serrée des origines de la « post-vérité » qui remplace le bon vieux bobard. La post-vérité : un concept qui remonte curieusement aux grands déconstructeurs Foucault et Derrida. Dans un entretien corrosif Robert Ménard revient sur son parcours, de fondateur de Reporters Sans Frontières à la mairie de Béziers, et suggère de supprimer les aides à la presse pour sauver les journalistes de leur entre soi.

    Interviewé, Claude Chollet (fondateur de l’Ojim) constate que les médias de service public (financés par la redevance) encensent la doxa libéral-libertaire au moment où la profession de journaliste se précarise via les fermes de contenus dont la plus importante en France Relax News est possédée par « le jeune loup et le vieux singe », Matthieu Pigasse et Serge Dassault.
    Chers, très chers médias

    Dans trois pages implacables Benjamin Dormann résume son livre Ils ont acheté la presse (Picollec éditeur). Alors qu’une grosse poignée de milliardaires dominent la presse, celle-ci reçoit des milliards de subventions directes et indirectes. Mieux, deux patrons de réseaux téléphoniques Xavier Niel avec Free et Patrick Drahi avec SFR transforment les médias en produit adjacent d’un abonnement téléphonique. Ils en profitent au passage pour faire campagne ouvertement pour Emmanuel Macron, fidéicommis du capitalisme sociétal.
    Decodex, CrossCheck, dura Lex

    Les deux pages les plus stimulantes sont celles de l’écrivain Slobodan Despot qui démonte l’arrivée des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) dans l’élaboration d’un nouvel Index. Les géants de la Toile vont produire de l’information ou la contrôler via leurs algorithmes. Dans un enthousiasme naïf (pas seulement car Google a subventionné le journal pour ce faire) Le Monde a lancé son Decodex qui a fait un flop retentissant. Mais les petits journalistes de Decodex n’ont pas vu que « ce développement laisse entrevoir une issue burlesque qu’un Philip K. Dick n’eût pas reniée : le remplacement des rédacteurs par des algorithmes ». Le News Lab de Google dont la mission « Fiabilité et Vérification » doit être comprise dans son sens orwellien « Mensonge et Contrôle » indique où le journalisme européen officiel prend ses sources : en Californie.

    https://fr.novopress.info/

  • Patriotisme et Idéologies

    Ivan Blot, conférence du 21 mars 2017

    ♦ Le patriotisme est la reconnaissance d’un héritage, ce que n’est pas une idéologie.

    Le patriotisme n’est pas une idéologie. Contrairement à un préjugé tenace, le patriotisme n’est pas une idéologie. Le patriotisme est l’amour de la mère patrie. Dit-on d’un enfant qui aime ses parents qu’il a une idéologie ? Ce serait absurde. Le patriotisme relève des sentiments. On peut le justifier intellectuellement, par exemple en montrant que tout ce qu’on est vient de l’héritage des parents et de la nation, à commencer par la langue maternelle.

    On est le produit d’un héritage culturel national. On peut, à titre individuel, le rejeter mais le rejet ne peut être que partiel et il est souvent stérile. Qu’auraient été Victor Hugo, Goethe ou Dostoievski sans leur héritage national ?

    Le sociologue américain Robert Putnam montre que l’héritage national partagé permet l’amélioration des relations humaines. Il a montré que plus la diversité culturelle est forte, plus la défiance entre les individus est grande. On sait scientifiquement aujourd’hui que la fraternité est inversement proportionnelle à la diversité. Les promoteurs de la diversité détruisent donc sans s’en rendre compte les rapports humains pacifiques et sont sans dans les faits promoteurs de violence. Et il est vrai que les sociétés les plus pacifiques du monde, les moins criminogène sont les plus homogènes culturellement comme l’Islande ou Singapour. Le patriotisme s’appuie sur l’homogénéité culturelle et il est lui-même facteur de paix sociale.

    Patriotisme et idéologie

    Le patriotisme peut se mêler à des idéologies, laïques comme religieuses. Il peut aussi se heurter à des idéologies comme on le voit dans l’Occident actuel. Un Etat démocratique libre ne saurait interdire telle ou telle idéologie sauf s’il est avéré qu’elle est criminelle. C’est le cas des idéologies révolutionnaires parce qu’elles prônent la violence. Mais un tel Etat peut difficilement admettre l’absence de patriotisme car il peut exiger des citoyens de « mourir pour la patrie ». Il doit combattre les idéologies qui s’opposent au patriotisme comme le socialisme ou le libéralisme de types cosmopolites ou comme l’islamisme radical, lui aussi cosmopolite. Une démocratie est fondée sur le patriotisme, ce qui n’est pas essentiel sous une dictature où l’attachement au dictateur sert de lien social principal. On l’a vu dans l’ancienne Yougoslavie où l’unité était fondée sur l’allégeance au maréchal Tito et à son parti unique communiste. Dès que la dictature a disparu, l’Etat a éclaté au profit de nations comme la Croatie ou la Serbie.

    Combattre l’antipatriotisme n’est pas combattre une opinion. C’est combattre une attitude délinquante où un citoyen s’arroge le droit de ne pas défendre ses compatriotes, notamment en cas de guerre avec l’étranger.

    Il faut voir d’où viennent les idéologies modernes. Elles sont liées à ce que Heidegger appelle le Gestell, vue du monde dérivée des Lumières du 18e siècle. Sous Louis XIV, il n’y avait pas de conflits idéologiques au sens moderne du terme. Les idéologies ont en commun les quatre points suivants :

    A/ effacement de Dieu devant de nouvelles idoles, dont l’égo qui cherche à justifier ses caprices par la notion des droits de l’homme. Au nom de ceux-ci, on cherche à abattre les traditions. Par exemple, au nom des droits de l’homme, la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme) a cherché à interdire les crucifix dans les écoles italiennes (cette interdiction a été levée suite à une plainte en appel de l’Italie). Au nom des droits de l’homme, on a voté le mariage homosexuel en France. Au nom des droits de l’homme, on rend difficile l’expulsion des immigré clandestins, etc. (hyper individualisme) ;

    B/ l’argent devient la valeur suprême et la discrimination par l’argent est la seule admise entre les citoyens (matérialisme) ;

    C/ l’homme devient une matière première interchangeable : cette dérive est défendue par les idéologies socialistes et libérales, sauf exceptions ;

    D / tout ce que la technique permet de faire doit être autorisé, contre toute norme morale au besoin. Les racines traditionnelles doivent être balayées.

    Heidegger a été mal vu lorsqu’il a affirmé que le fascisme, le communisme et le libéralisme, trois versions du modernisme, étaient métaphysiquement la même chose (voir la synthèse des idées de Heidegger par le philosophe Alexandre Douguine). Ces idéologies étaient politiquement différentes, bien sûr, mais pas métaphysiquement. Elles déifient la technique et les masses, transforment l’homme en matière première et écartent toute transcendance au profit du seul utilitarisme, qu’il soit un utilitarisme au service des caprices de l’individu, au service d’une classe révolutionnaire ou d’une race ou d’une nation : dans tous les cas, l’utilitarisme se substitue à l’éthique. L’essence de l’homme est bafouée et on est dans « l’oubli de l’être » et la vie inauthentique. Néanmoins, le patriotisme, amour de la patrie, qui n’est pas utilitariste et repose sur le sens de l’honneur, peut historiquement être associé à telle ou telle idéologie.

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