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culture et histoire - Page 1118

  • Michel Onfray leur dit leur fait : « Les médias de masse ont intérêt à cultiver l'imbécillité »

    Michel Onfray dresse ici un réquisitoire sans concession contre des médias devenus symboles de la défaite de la pensée [Figarovox - 19.09].Il lance sa propre Web TV* en lien avec l'Université populaire de Caen. Il l'ignore sans-doute : sa critique de l'asservissement des journalistes et des auteurs à l'Argent rejoint celle - ancienne et pertinente - de Charles Maurras. Et ses coups de griffe au Système, voire à la modernité, nous sont sympathiques. Faute d'une pensée politique réellement construite, il fait oeuvre utile pour démystifier la pensée dominante et le Système qu'elle sous-tend.  LFAR 

    Vous venez de lancer votre web TV. Pourquoi avoir créé ce nouveau média ? À qui s'adresse-t-il ?

    Pour disposer de temps afin de développer des argumentations et des démonstrations, ce qui est impossible dans un média dans lequel le temps c'est de l'argent. Et souvent : beaucoup d'argent… Dès lors, dans un média classique, ce qui est visé est moins l'information, vraie ou fausse d'ailleurs, que le spectacle susceptible de créer le buzz. Autrement dit, il faut obtenir le maximum de consommateurs devant leur écran à l'heure où le clystère publicitaire se trouve infligé. Or on n'obtient pas un public massif avec de l'argumentation ou de la démonstration, mais avec de la grossièreté ou du dérapage, de l'insulte ou de la haine, du mépris ou de la boxe. Quand jadis Paul Amar apportait sur un plateau une paire de gants de boxe, il montrait ce qu'étaient vraiment les choses. On l'a d'ailleurs congédié pour avoir dénudé le roi. Il faut désormais cogner, en dessous de la ceinture si l'on veut, pour obtenir le vacillement ou le k.-o. de l'adversaire. Ce média que j'initie avec mes amis s'adresse à tous ceux qui veulent prendre le temps d'entendre des arguments sur les questions d'actualité afin de se faire un avis par eux-mêmes, mais aussi sur mille autres sujets qui constituent les séminaires de l'UP.

    Quels seront les principaux programmes ? L'esprit de cette télé sera-t-ilproche de celui de l'université populaire de Caen ?

    C'est d'abord le média de l'université populaire. J'ai souhaité reporter le lancement de ce média de juin à septembre parce que les interventions de mes amis de l'UP n'étaient pas prêtes à être mises en ligne. J'ai préféré commencer plus tard, avec ma trentaine d'amis, plutôt que très vite, avec moi seul. Je souhaite par la suite créer des rubriques autonomes pour mes amis qui souhaiteraient s'exprimer aussi. Nous commençons de façon expérimentale. Il n'existe aucune WebTV de ce type à cette heure me dit-on.

    Ce projet s'inscrit-il en réaction au système médiatique actuel ? Celui-ci est-il trop uniforme ?

    Oui, bien sûr. Le système médiatique est aujourd'hui digne des systèmes les plus idéologiquement intolérants. Tout le monde peut-être invité (encore que : Patrick Cohen a franchement parlé un jour d'une liste noire de gens à ne pas inviter sur le service public…), mais il y aura au moins deux traitements : le premier qui est celui du tapis rouge réservé aux tenants de l'idéologie dominante (en un mot, les partisans du libéralisme d'État et de l'Europe transnationale) le second est celui du punching-ball réservé à ceux qui ne communient pas dans cette religion étatique et dont le temps de parole sera entièrement consacré à se justifier de ne pas faire le jeu du FN, de ne pas rouler pour Marine Le Pen, de ne pas penser comme Éric Zemmour ou Robert Ménard, de ne pas être antisémite ou islamophobe… Ainsi, on a annoncé sur France Culture que « Michel Onfray lançait son web média… comme Soral et Dieudonné ». Ce qui renseigne sur le degré de perfidie … du service public !

    Vous avez déclaré souhaiter « reprendre en main de façon libertaire et non libérale l'information ». Qu'entendez-vous par là ? Les médias véhiculent-ils une idéologie dominante ?

    Oui, bien sûr. Du moins les médias de masse et la totalité du service public qui est franchement à la botte du pouvoir d'État. Depuis que Mitterrand a abandonné le socialisme au profit du libéralisme en 1983 puis le pacifisme au profit du bellicisme en 1991, l'idéologie dominante ne sépare plus la droite de la gauche, mais les libéraux d'État de droite et de gauche (Sarkozy, Juppé, Le Maire, NKM et Hollande, Valls, Macron) et les antilibéraux de droite et de gauche (Le Pen, Guaino, Dupont-Aignan et Mélenchon, Besancenot, Arthaud). Les médias dominants roulent pour le libéralisme d'État de droite et de gauche, et je risque peu à prophétiser que le prochain chef de l'État sera issu de ce bloc-là. On changera de figure, mais pas de politique.

    Aucun espace médiatique ne trouve grâce à vos yeux ?

    Si, tel ou tel support, le vôtre par exemple, dans lequel je sais que, si l'on n'est pas d'accord avec moi, on ne me salira pas personnellement et qu'on n'utilisera pas d'attaques ad hominem, de sous-entendus tordus…

    Vous voulez échapper « au culte de la petite phrase, du sniper prêt à tout pour créer le buzz ». Lorsque vous participez à une émission comme « On n'est pas couché » ou plus récemment « C l'hebdo » avec Aymeric Caron, n'avez-vous pas tendance à y céder parfois vous aussi ?

    La production m'avait assuré que l'émission serait courtoise. J'ai eu la faiblesse de le croire quand j'ai accepté de m'y rendre. Quant aux petites phrases, si elles existent, elles ne sont pas de mon fait : je ne suis pas comme ces politiques ou ces journalistes incapables d'improviser et qui ne travaillent qu'avec des communicants qui leur écrivent les phrases qui feront les fameuses petites phrases. Nombre de journalistes lisent leurs textes et les blagues de tel ou tel sont écrites et défilent sur les prompteurs. La petite phrase est la production idéologique destinée à créer le buzz qui induit les parts de marché qui décident de la reconduction des émissions, de la place dans les grilles de diffusion et, bien sûr, des émoluments des animateurs. On comprend qu'avec pareils enjeux, les médias de masse aient intérêt à cultiver le superficiel, l'anecdotique, le bref, le ricanant, sinon l'imbécile.

    Alain Finkielkraut explique qu'il lui semble nécessaire d'aller dans la gueule du loup dire son fait à la bien-pensance et au « politiquement ricanant ». Partagez-vous son point de vue ?

    Il a absolument raison. Sauf qu'il y a des lieux où on ne peut pas faire passer son message, il s'agit de savoir lesquels. Comme ça n'est pas une science exacte, on peut se tromper. On ne le sait qu'après… Il arrive qu'on perde son temps dans une émission littéraire où les écrivains n'écrivent pas leurs livres alors qu'on le gagnera en allant sur un plateau a priori moins intellectuel mais sur lequel on aura pu dire deux ou trois choses.

    Est-il possible de réagir à l'actualité chaude en conservant le recul de la philosophie ?

    Oui, absolument. Pourquoi le philosophe n'aurait-il pas les qualités de l'urgentiste, du chirurgien de guerre, du secouriste sur les lieux d'un accident ? Et puis il est drôle qu'on se demande si un philosophe peut penser à chaud quand le moindre quidam commente la moindre actualité en ne s'autorisant que de lui ! Ou qu'on permet au journaliste de réagir à chaud. Si le philosophe a derrière lui un travail de réflexion sur les sujets sur lesquels il s'exprime, il est habilité à parler.

    La rentrée télé est dominée par le face-à-face entre Yann Barthès et Cyril Hanouna. Que cela vous inspire-t-il ?

    Les médias parlent des médias, c'est leur affaire. Il y a plus important à penser, me semble-t-il.

    Dans les colonnes du Figaro, vous déclariez : « Vouloir ressembler à Serge Reggiani ou à Yves Montand, c'est tout de même moins déshonorant que vouloir ressembler à Cyril Hanouna ! Il est donc logique que de nos jours, la kalachnikov devienne le rêve ultime …»

    Cette phrase se trouvait dans un contexte qui me faisait dire une chose, puis donner un exemple pour l'illustrer. On a préféré s'exciter sur l'exemple plutôt que de disserter sur la thèse qui était : dans un pays où l'idéal est perdu, il n'est pas étonnant que des jeunes optent pour une idéologie clé en main - l'islam intégriste en l'occurrence. Vous connaissez ce proverbe chinois : « Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt ». Sur les réseaux sociaux, on regarde beaucoup le doigt… Et les journalistes qui pensent désormais dans les formats épidermiques imposés par les réseaux sociaux emboîtent le pas. Ils disposent ainsi du buzz, premier bénéfice, puis, second bénéfice, le plus important, ils évitent le débat sur la thèse. De sorte qu'il était plus facile de faire de moi une personne qui salissait Hanouna que de s'interroger sur Hanouna comme symptôme. C'est la maladie qui est le problème, pas le symptôme. Hanouna a saisi l'occasion pour montrer du doigt le doigt qui montrait tout en ignorant même s'il y avait aussi la lune. Je lui ai fait un texto explicatif, il ne m'a pas répondu, tout à l'admiration de son doigt.

    Vous avez déclaré « le Burkini est une petite chose » et fustigé une nouvelle fois notre politique étrangère. On peut dénoncer fortement l'ingérence occidentale au Moyen-Orient tout en s'inquiétant de la désintégration culturelle d'une partie de la population française…

    Oui, en effet, mais là encore, regarder le burkini, c'est regarder le doigt… Pendant ce temps-là, on ne s'interroge pas sur les seules questions qui importent : la généalogie. D'où cela vient-il ? Que des hommes puissent croire qu'en écrasant des enfants et leurs parents avec un camion, qu'en égorgeant un prêtre qui dit la messe, qu'en massacrant des gens qui boivent un verre à une terrasse de café ou que des femmes puissent imaginer que Dieu a le souci de leur maillot de bain sur la plage ou de ce qui se trouve dans le verre qu'elles sirotent, cela renseigne sur l'état de la raison et des Lumières, de l'intelligence et de la réflexion en France. Car cette génération de personnes chez qui la défaite de la pensée est à ce point majeure est le produit de politiques « éducatives » françaises menées depuis pas mal d'années.

    Pour les gens qui vivent dans ou à proximité de quartiers salafisés, le « Burkini » mais aussi la Burqa, le voile ou la pression des barbus, ne sont pas de « petites choses », mais l'affirmation d'une identité, voire d'une idéologie conquérante… Comprenez-vous qu'une partie de la population s'inquiète sincèrement de la progression et de la banalisation des codes islamistes dans certains territoires ?

    Bien sûr que je le comprends. Mais si l'intelligence a disparu là où l'on se prosterne désormais devant des articles de foi, il faut ajouter que la disparition du débat sur ce sujet à cause de médias qui se battent à coup d'imprécations sur le principe du « pour ou contre le burkini » a laissé désormais la place au viscéral, à l'instinctif, au tripal. Les médias s'honoreraient à faire sur ces sujets de véritables émissions dans lesquelles on ne visera pas le sensationnel mais l'éducation populaire. Que certains quartiers soient perdus pour la république est une chose qui se dit depuis longtemps: qu'ont fait la droite et la gauche qui se remplacent au pouvoir depuis un demi-siècle ? Rien.

    Revenons à la désintégration culturelle. L'été 2016 a été celui du massacre islamiste de la promenade des Anglais et des « grands adultes en trottinette » chassant les Pokémon….

    Là aussi, là encore, la trottinette est le doigt… J'ai donné cet exemple pour une thèse qu'on a soigneusement évité de discuter : notre société ne se féminise pas, contrairement à ce que dit Éric Zemmour, elle s'infantilise. J'ai pris l'exemple de la trottinette, du tatouage, du baladeur, j'aurais pu ajouter, pour les adultes, car c'est d'eux dont je parlais, le vapotage qui est le suçotage des grands, le bermuda qui est la culotte courte des adultes, les baskets qui sont les chaussures des adolescents, le Pokémon bien sûr qui est le cache-cache des quadras, mais ça n'est pas le sujet, la question ou le problème. La vraie question est : quand on refuse tant de devenir ou d'être un adulte, pourquoi penserait-on autrement que comme un enfant ? Mais je subodore que le buzz va se faire plus sur « Onfray dézingue le vapotage » que sur cette thèse que nous vivons dans une société infantile où tout est fait pour infantiliser. C'est tellement plus facile de séduire l'électeur quand il est un enfant !   

    * Web TV 

    Alexandre Devecchio     

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • La revue "Réfléchir et Agir" sera présente dimanche 2 octobre à Rungis à la Xe Journée de Synthèse nationale

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  • Café Histoire de Toulon le 28 septembre : « Guerres au Proche-Orient, russes et américains face à face ? »

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    Le Café Histoire de Toulon rappelle la prochaine causerie du mercredi 28 septembre - septième causerie 2016 - animée par Antoine de LACOSTE : «Guerres au Proche-Orient, russes et américains face à face ? » [Voir ci-dessus]. 

    Au moment où les Chrétiens d'Orient sont menacés de disparition par l'islamisme, cette nouvelle plaie du monde arabe, Antoine de Lacoste posera la question : « Russes et Américains sont entrés dans une seconde guerre froide ». Ce sujet ne peut laisser indifférents les catholiques français, héritiers de la traditionnelle politique capétienne de protection des populations chrétiennes du Levant.

    Mercredi 28 septembre 2016 à 20h00. Entrée gratuite.

    L'on pourra compléter la causerie d'Antoine de LACOSTE en participant à la conférence-débat sur la Syrie organisée par SOS Chrétiens d'Orient , avec la journaliste-écrivain Annie LAURENT et la responsable des missions Jordanie-Syrie Lucie BOUZARD, le 30 septembre, à Gonfaron, salle polyvalente (renseignements : 06 79 09 17).

    Le texte de la causerie de Philippe LALLEMENT du 29 juin 2016 sur : La mémoire disparue des catholiques du « Midi blanc » , sera diffusé en octobre 2016.

    Nous rappelons également qu'il n'y aura pas de causerie le dernier mercredi d'octobre 2016 en raison du pèlerinage du Jubilé de Miséricorde à Rome avec lesMissionnaires de la Miséricorde et la présence de Mgr REY. L'on peut encore s'inscrire en cliquant sur  pèlerinage à Rome

    Enfin, Le Café Histoire de Toulon a le plaisir de signaler la contribution d'AlainVIGNAL à l'ouvrage du CNRS : Histoire des pirates et des corsaires. De l'Antiquité à nos jours.

    Ouvrage sous la direction de Gilbert BUTI (Professeur d’histoire à Aix-Marseille Université et chercheur à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme TELEMME-Aix-en-Provence) et de Philippe HRODEJ (Maître de conférences en histoire à l’université de Bretagne-Sud  et chercheur au CERHIO-Lorient).

    ​Nous recommandons cet ouvrage que l'on peut commander à La LibrairieL'Enfant Jésus, 81 rue Orvès - 83000 TOULON (Tél. 04 94 03 06 46). 

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République , 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/09/19/cafe-histoire-de-toulon-c-est-demain-visite-commentee-de-l-e-5849845.html

  • Jean Raspail. A la découverte d'un univers littéraire

    C'est au soir d'une longue carrière de romancier et de journaliste que Jean Raspail atteint la consécration. Alors qu'il n'écrit plus d'œuvre nouvelle depuis des années mais réédite des succès anciens, voici que ce Parisien discret, secret sur sa vie, connaît enfin un peu de la gloire qu'il méritait depuis l'origine.

    Grâce aux réseaux sociaux sur Internet, la communauté des lecteurs a pu briser l'omerta de la grande presse qui, si elle a toujours reconnu en lui un auteur de talent, s'est aussi bien gardée de trop en parler. La pieuse amitié dont l'honore, depuis quelques années, le dessinateur et scénariste de bande-dessinée Jacques Terpant a permis d'offrir aux œuvres magistrales du maître un bain de jouvence, notamment pour Sept cavaliers et Royaume de Borée. Enfin, la triste actualité migratoire donne un écho amer à l'un de ses premiers et plus connus romans, Le camp des saints. Mais Raspail n'est pas l'homme d'un livre. Il est le chef d'orchestre d'une scène complète, à plusieurs fonds, où s'animent les peuples et où lui, le créateur, a souhaité ne jamais apparaître, laissant entre apercevoir son ombre par un « je » ou un « Jean », aussi vite disparus.

    Dans la clique des écrivains contemporains il est l'un des rares à ne s'être jamais passionné pour son nombril et à demeurer le conteur du monde.

    Le volume d'événements, de lieux et de généalogies humaines qu'il a animé, et ce décentrement de lui-même servis par un style qui, sans pourtant atteindre le génie, nous plongent dans le bain de son esprit, font de Raspail l'un des plus grands auteurs francophones de la seconde moitié du XXe siècle.

    S'il fallait ouvrir, ce jour, un quarante-et-unième fauteuil sous la coupole, inaugurer une nouvelle dynastie d'immortels, il mériterait bien d'en être la graine aux multiples rejetons.

    Ensemble, cette année, plongeons-nous à la suite de Jean Raspail. Apprenons à mieux le connaître en débroussaillant pas à pas son œuvre, en soulevant le voile de son univers. C'est notre visage, celui de la vieille Europe, que nous découvrirons partout.

    Il y a, dans le travail de la critique littéraire, quelque chose de desséché, propre à tous les cabinets d'entomologiste. Il faut classer, trier, choisir, organiser, thématiser une œuvre touffue, aux aspects de jardin baroque dans lequel l'auteur a laissé, plus ou moins volontairement, des espaces  marécageux, un entrelacs de bocage labyrinthique.

    Il va pourtant falloir s'atteler à cette mission, pour laquelle, d'emblée, nous demandons l'indulgence du lecteur.

    Voici les thèmes qui nous guiderons et que nous avons retenus pour cette année raspaillienne.

    - Jean Raspail et les peuples disparus ; mythe du fixisme historique ou récit désolé de la marche du monde vers sa fin ?

    - Jean Raspail voyageur ; Découverte du monde ou pèlerinage intérieur ?

    - Jean Raspail et le roi ; militance politique ou chant romantique d'une cause perdue ?

    - Jean Raspail et la foi ; sens païen du sacré ou errances d'un chrétien agnostique ?

    - Jean Raspail et la modernité ; les Pikkendorf sont-ils anti-modernes ?

    - Jean Raspail et la décadence de l'Europe ; récit d'une fatalité ou opium mortifère ?

    - Jean Raspail et les femmes ; Eloge de la grandeur féminine ou esthétisme viril ?

    - Jean Raspail et le rêve ; Base arrière du combattant ou refuge mensonger du désespéré ?

    - Jean Raspail et la jeunesse ; espérance du monde ou adolescence perpétuelle ?

    - Jean Raspail et son temps ; Témoignage lucide ou miroir inversé de l'âge d'or ?

    - Jean Raspail et l'espérance ; La petite espérance luit-elle dans les ténèbres ?

    Il y a, dans cette liste et son questionnement binaire, quelque chose d'artificiel, nécessaire pour le bon déroulement de l'exercice. Que le lecteur ne s'affole pas, cependant. L'œuvre de Raspail aura la parole avant tout, et comme il arrive souvent, la vérité se situera dans un mélange entre les différents aspects de la question. Il arrivera même, parfois, que la réponse emprunte de nouveaux chemins ou reste en suspens, faute d'éléments suffisants dans l'œuvre.

    Il ne nous reste plus qu'à nous mettre en route, silencieux et bien chaussés.

    « D'ordinaire, il évitait les villes, marchant de hameau en village, entre les Causses et les Cévennes, le Lévezou, l'Aubrac, l'Albigeois, se fiant à sa mémoire pour s'arrêter à tel ou tel endroit, des noms de lieu qu'il connaissait par cœur et qu'il avait appris autrefois de celui qui l'avait précédé. Le signe sur une vieille maison, ou une ferme, parfois il le retrouvait, gravé dans la pierre, à l'endroit convenu, rongé par l'usure des siècles. Ses doigts écartaient le lierre et identifiaient le signe aussi sûrement que ceux d'un aveugle, mais le signe, le plus souvent, ignoré des propriétaires de la maison, ne correspondait à rien ni à personne qui en comprît encore le sens. Les temps avaient tellement changé. » (L'Anneau du pêcheur)

    A suivre...

    Gabriel Privat

    Annexe

    Bibliographie non-exhaustive de Jean Raspail

    NB. Cette bibliographie, très personnelle, recense les ouvrages de Jean Raspail lus par l'auteur de ces articles. Il arrive que certaines nouvelles se retrouvent dans plusieurs ouvrages. Celui noté en référence est le premier recueil dans lequel il nous fut donné de les lire.

    Nous n'avons aucune prétention à avoir réalisé là, donc, une lecture exhaustive. Les principaux romans ont tous été lus, ainsi que les principales nouvelles. Mais la plupart des articles de presse et certaines pépites de nouvelles ou de romans nous sont toujours inconnus. Nous les découvrirons, de loin en loin, enrichissant cette liste. Mais en attendant, il nous a semblé important de vous livrer le premier fruit de nos découvertes afin de vous faire aimer, sans plus attendre, ces œuvres qu'il ne faut pas oublier.

    Le camp des saints, 1973, Robert Laffont

    L'Anneau du pêcheur, 1995, Albin Michel

    Sept cavaliers, 1993, Robert Laffont

    Les Royaumes de Borée, 2003, Albin Michel

    Septentrion, 1979, Robert Laffont

    Les yeux d'Irène, 1984, Robert Laffont

    Le Président, 1985, Albin Michel

    Sire, 1991, Editions de Fallois

    Qui se souvient des Hommes… (in Là-bas, au loin, si loin, 2015, Robert Laffont), 1986, Robert Laffont

    Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie (in Là-bas, au loin, 2015, Robert Laffont), 1981, Albin Michel

    Le Jeu du roi, 1976, Robert Laffont

    Secouons le cocotier, 1966, Robert Laffont, (réédité chez Via Romana en 2012)

    Le son des tambours sur la neige (in Le son des tambours sur la neige, 2002, Robert Laffont)

    Athaulf le Wisigoth (in Le son des tambours sur la neige, 2002, Robert Laffont)

    Une étrange exploration dans la forêt africaine en l'an 2110 (in Le son des tambours sur la neige, 2002, Robert Laffont)

    Les hussards de Katlinka (in Les Hussards, 1982, Robert Laffont)

    La Clef d'or (in Les Hussards, 1982, Robert Laffont)

    In Partibus infidelium (in Les Hussards, 1982, Robert Laffont)

    Tombeau d'un garde suisse (in Les Hussards, 1982, Robert Laffont)

    La passation de pouvoir (in Les Hussards, 1982, Robert Laffont)

    La Domination (in Les Hussards, 1982, Robert Laffont)

    Le roi au-delà de la mer, 2000, Albin Michel

    Hurrah Zara !, 1998, Albin Michel

    La miséricorde (in Là-bas, au loin, si loin, 2015, Robert Laffont)

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/litterature-cinema/2160-jean-raspail-a-la-decouverte-d-un-univers-litteraire