culture et histoire - Page 1122
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Histoire D'une Grande Civilisation, Les Vikings [Documentaire Histoire]
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«Les bûchers de la liberté» d’Anastasia Colosimo
S’il serait fou de croire que la liberté d’expression peut être totale, il n’est pas moins insensé de penser que la judiciarisation à la fois pressante et erratique de la parole qui est en cours n’implique pas à une analyse une police du langage d’un tout nouveau genre ou, plutôt, de milices et patrouilles du propos impie. »
La question de la liberté d’expression – et en l’occurrence la mise en évidence de la constante réduction en peau de chagrin de cette liberté fondamentale – est l’un des sujets favoris de Polémia, et de nombreux commentaires et recensions ont été consacrés à ce thème depuis plusieurs années. Parmi les nombreux ouvrages qui ont abordé ce sujet, celui d’Anastasia Colosimo, Les bûchers de la liberté, mérite que l’on s’y arrête quelque peu.
En effet, loin de se borner à une analyse de la législation et de la jurisprudence françaises, ou à une approche pamphlétaire permettant de tirer à boulets rouges sur ceux qui nous gouvernent, qu’ils soient politiciens, juges ou journalistes, cet essai possède une ambition beaucoup plus vaste. Tous les points de vue de l’auteur ne susciteront pas l’adhésion, mais aucun ne laissera indifférent.
Le blasphème, ou comment s’en débarrasser
A la base de son raisonnement l’auteur affirme que les démocraties sont par nature fragiles, car elles peinent à se définir au Mal radical, c’est-à-dire à désigner l’ennemi et à le combattre. S’y ajoute une volonté naïve de transcender les contradictions de la mondialisation, qui trouve sa plus éloquente illustration dans l’éphémère « esprit du 11 janvier », communiant dans le slogan « Je suis Charlie ». Jusque-là, rien qui ne rejoigne nos propres manières de voir.
La thèse centrale du livre est que nous ne parvenons pas à éradiquer du débat la notion de blasphème. Cette actualité du blasphème concerne désormais toute la planète pour devenir culminante dans le monde sunnite, le Pakistan ayant joué un rôle moteur dans cette montée en puissance. Nous en arrivons au point que certains mouvements se réclament de valeurs universelles pour justifier le meurtre au nom de l’identité. Au demeurant, la catharsis révolutionnaire des fondamentalistes dévots dépasse celle des totalitarismes athées, puisque le jugement de Dieu annule l’histoire…
Anastasia Colosimo établit un parallèle intéressant entre l’inflation du blasphème et la substitution de l’affrontement nord-sud à celui qui précédait entre « le monde libre » chrétien et le monde communiste athée. Cette tendance est évidemment facilitée par l’implosion des utopies socialistes et « l’explosion des certitudes religieuses ».
Cette dernière est avant tout l’apanage de l’oumma : tous les pays musulmans sans exception ont une législation contre le blasphème et un arsenal juridique ou une répression de fait pour la faire appliquer. Mais cela ne signifie pas pour autant que le monde occidental est a contrario parfaitement à l’aise avec la notion de blasphème. A travers la description précise de la situation qui prévaut dans différentes catégories de pays européens, une conclusion s’impose : les législations qui tentent de traiter les offenses aux religions et aux croyants au nom de la tolérance et du pluralisme ne parviennent pratiquement jamais à opérer une discrimination satisfaisante entre libertés de conscience, de croyance et d’expression. Et, cerise sur le gâteau, la CEDH considère que la liberté d’expression ne constitue pas un principe en soi absolu et total, mais peut faire l’objet de restrictions et de sanctions.
Au final, « la condamnation unanime, par l’opinion européenne, de la fatwa intolérable contre Salman Rushdie, de la fatwa inconcevable contre Charb, des fatwas insupportables et sans nombre prohibant le blasphème au sein des régimes liberticides, se heurte inlassablement au fait que la question du blasphème continue de hanter les rédactions des médias européens, les parlements des gouvernements européens et les tribunaux des juridictions européennes, et ce, jusque dans le sanctuaire de la conception libérale des libertés qu’aime la Cour européenne des droits de l’homme ». On ne saurait mieux dire…
A travers une exégèse approfondie des principales étapes de la jurisprudence de la CEDH, Anastasia Colosimo montre clairement le relativisme des raisonnements juridiques de la Cour, qui a conduit à retenir une acception toujours plus restrictive des conditions d’exercice de la liberté d’expression. Elle met en particulier en évidence la prévalence d’une notion de « blasphème objectif », qui se révèle être une véritable impasse de la pensée, en opérant un glissement progressif de l’identification de la victime du blasphème : d’abord la Divinité elle-même, puis la communauté dont la Divinité a été offensée, enfin la communauté elle-même divinisée des « croyants humiliés ».
Un tel glissement peut trouver grâce auprès des chrétiens, qui sont légitimement choqués par toutes les manifestations, qu’elles soient médiatiques, publicitaires, « artistiques » ou autres, qui sont perçues comme de véritables insultes à Dieu et la communauté des croyants. L’auteur rappelle, avec des détails souvent très crus, un certain nombre de ces accès de « christianophobie » aiguë, où Charlie n’a d’ailleurs pas été le dernier à s’illustrer, dans des termes en comparaison desquels les caricatures de Mahomet font figure d’images pieuses.
Sur ce point, notre auteur fera grincer quelques dents, car elle consacre quelques développements aux actions menées par l’AGRIF, et montre qu’en se plaçant sur le terrain de l’antiracisme d’une part, et en invoquant la notion de blasphème à l’égard de la communauté catholique d’autre part, elle donne raison aux groupes de pression musulmans qui amalgament islamophobie et racisme. Or, chacun est à même de constater que les musulmans sont beaucoup plus offensifs dans leur stratégie, et que la majorité des Français, inquiète des nuisances bien visibles de la montée de l’islam et de l’immigration, ne juge pas prioritaire de sanctionner quelques caricaturistes ou quelques metteurs en scène de journaux qu’ils ne lisent pas et de spectacles qu’ils n’iront jamais voir.
La question n’est pas de minimiser l’importance et la gravité des démonstrations de « christianophobie », mais de reconnaître que la démarche de l’AGRIF ou de Civitas apporte de l’eau au moulin des islamistes, puisqu’elle s’organise autour d’un noyau identique : l’acte blasphématoire. Ce faisant, elle fait aussi le jeu de tous les « meneurs d’opinion » qui veulent nous faire croire que les Français sont ces êtres phobiques qui rejettent les étrangers, les musulmans, les homosexuels, et de manière générale tout ce qui n’est pas dans la perspective de la doxa du « vivre-ensemble ».
La loi Pleven, axe du Mal
Le lecteur s’arrêtera tout particulièrement sur le chapitre de l’ouvrage intitulé « Une passion française ». L’auteur survole l’évolution du traitement du blasphème dans le droit et la politique français depuis le début du Moyen Age jusqu’à nos jours. Elle constate que l’apogée de la consécration du pluralisme coïncide avec la loi du 29 juillet 1881, « après deux siècles d’affrontements idéologiques d’une violence inouïe ». La loi de 1881 sur la presse est un exemple de texte fondateur dont la robustesse résistera, sous réserve de quelques encoches relativement secondaires, jusqu’au début des années 1970, époque où réapparaissent des questions qui, sans être d’ordre strictement confessionnel, « présentent un caractère de sacralité » (en tête desquelles figurent, on l’a compris, les « discriminations raciales » et la « Shoah »).
C’est en 1972 que la loi Pleven, dont les dispositions principales vont être précisément codifiées dans la loi de 1881, va marquer « une rupture fondamentale dans l’appréhension des limites de la liberté d’expression » (p.159), en instituant un délit de provocation à la discrimination à raison de « l’appartenance ou de la non-appartenance » à une religion. En outre, dans la loi Pleven, la discrimination ne vise plus seulement les personnes, mais aussi les « groupes de personnes ». C’est dans ces brèches que vont s’engouffrer, dans un premier temps, les associations qui ont pour objectif de lutter contre la christianophobie, et désormais, avec beaucoup plus de pugnacité et d’efficacité, les mouvements fondamentalistes islamiques.
Anastasia Colosimo a entièrement raison de considérer que la loi Pleven est la source même de la confusion qui règne dans les textes et dans la jurisprudence depuis plus de 40 ans : c’est elle qui a ouvert la voie à des débats byzantins et à des amalgames ésotériques entre croyance et croyants ; c’est elle qui a permis la floraison des lois « mémorielles » ; c’est à elle que l’on doit la judiciarisation croissante de l’expression des opinions dissidentes et la surenchère législative qui s’organise autour de la notion de « groupe de personnes ».
« En [invitant] les communautés à s’armer les unes contre les autres afin de faire prévaloir leurs droits… la loi Pleven représente une erreur impardonnable car, en autorisant les associations à porter plainte au nom d’un groupe d’une communauté, elle a consacré le règne de l’amalgame. […] Tel est bien le piège communautaire dans lequel [elle] enferme les individus en rouvrant la possibilité de punir le blasphème dès lors que certains peuvent se porter partie civile au nom de tous. […] tels sont les torts fondamentaux de la loi Pleven. Mais ce ne sont pas les seuls. En introduisant par là de nouvelles limites à la liberté d’expression, elle a rendu possible la remise en cause de la loi sur la presse de 1881 ayant pour principe la libre circulation de toute opinion, y compris la plus dangereuse. » (p.200-202).
« Constituer un délit de parole contre un « groupe » relève d’un arbitrage si complexe qu’en mettant ne serait-ce qu’un pied dans la porte, on court à l’effondrement de l’entier édifice », nous dit encore Mme Colosimo (p.219). Force est de constater que l’édifice est déjà largement en ruines. La seule issue satisfaisante serait en l’occurrence de faire table rase et de repartir sur de nouvelles bases.
L’exemple idéal nous vient – une fois n’est pas coutume – des Etats-Unis qui, avec leur Premier Amendement à la Constitution bien « gardienné » par la Cour suprême, ont tout pour plaire. Mais pour rester dans le contexte français, un retour aux fondamentaux de la loi de 1881 (sanction de la diffamation ou de l’injure faite aux personnes) serait déjà un pas énorme dans le bon sens. En mai 2014, dans un commentaire de l’ouvrage de Jean Bricmont, La République des censeurs (*), j’avais plaidé pour une liberté d’expression « une et indivisible ». Les mises en garde contenues dans Les bûchers de la liberté m’incitent à ne pas changer d’un iota mes conclusions de l’époque.
Dans sa conclusion, l’auteur se demande qui en France aurait le courage d’abroger la loi Pleven et les lois mémorielles. Sa conviction personnelle semble être que le piège s’est refermé et favorise « la guerre de tous contre tous au nom d’un utopique vivre-ensemble ». Faisons en sorte que cette prédiction pessimiste, en dépit de tous les signes d’alerte, ne se réalise pas. Nous sommes effectivement en situation de guerre, mais il s’agit jusqu’ici de la guerre menée par les élites contre le peuple et par les minorités agissantes contre la majorité anesthésiée par les drogues du complexe politico-économico-médiatique. L’objectif est d’inverser le rapport de forces. Comme le dit périodiquement Michel Geoffroy : « Et si on donnait la parole aux Français ? (**) »
Bernard Mazin, 10/9/2016
Anastasia Colosimo, Les bûchers de là liberté, Editions Stock, janvier 2016, 232 pages.
Notes :
(*) «La République des censeurs » de Jean Bricmont(**) : Et si on donnait la parole aux Français ?
http://www.polemia.com/les-buchers-de-la-liberte-danastasia-colosimo/
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Cycle : Le patriotisme pour sauver la France – Conférence n°1 – Ivan Blot
AGIR POUR LA DÉMOCRATIE DIRECTE
ET INSTITUT NÉO-SOCRATIQUE
73 rue de la Faisanderie, 75116 PARIS
Courriel : atheneion@free.fr
site web : www.democratiedirecte.fr
*
Cycle : Le patriotisme pour sauver la France
Conférence n°1 :
LA FIGURE DE LA MERE PATRIE
*
Le lundi 19 septembre à 19h précises
A l’association « Dialogue franco-russe »
120 Champs-Elysées, 75008 PARIS
Chers amis,
Le patriotisme n’est pas « une idéologie » comme le socialisme, par exemple. Il ne repose pas sur une analyse intellectuelle de la société dans la prétention de la réformer par le haut. Le patriotisme a un socle affectif, et c’est pourquoi il est un moteur, une source d’énergie primordiale.
Depuis que les hommes existent, ils ont montré qu’ils étaient prêts à mourir pour leur famille, pour leur patrie ou pour leur dieu. Staline lui-même, communiste et athée, fit appel à l’amour de la mère patrie, la Sainte Russie, pour mieux lutter contre Hitler. Il n’a pas appelé, à l’heure d’un péril mortel, à combattre pour sauver le socialisme !
Autre exemple, celui du général De Gaulle lorsqu’il fonde le mouvement de résistance à l’occupation allemande, « la France libre ». Il refuse de lui donner comme devise « Liberté, Egalité, Fraternité », devise trop politique et intellectuelle à son goût. Il choisit « Honneur et Patrie » et cette devise restera la devise officielle pendant un an.
Aujourd’hui, devant le défi de l’islamisme révolutionnaire, se réclamer de la République, de la liberté ou de la sécurité sociale a un côté assez dérisoire. Face au fanatisme de soldats djihadistes qui ne craignent pas la mort au nom de leur dieu, il faut en appeler au Sacré. Les Soviétiques appelèrent la guerre contre Hitler « la guerre sacrée ». Le patriotisme comporte cette composante du Sacré. L’hymne de la République française comporte dans un de ses refrains les paroles : « amour sacré de la Patrie ». Le poète n’a pas écrit : « amour sacré des droits de l’homme » ! L’hymne de la Deuxième République (1848-1852) montre la valeur incarnée et non abstraite de la patrie : « Allons dit le soldat aux armes ! C’est ma mère, je la défends ! »
On ne peut pas écrire : la Déclaration des droits de l’homme est ma mère, ou même la liberté est ma mère. L’abstraction reste l’abstraction et vouloir en faire un dieu mène au massacre, comme on l’a vu notamment avec les révolutions française et russe, ou plutôt jacobine et bolchevique ! Le grand poète romantique Friedrich von Schiller, auteur des tragédies La Pucelle d’Orléans et Guillaume Tell, a écrit que la barbarie se manifeste lorsque les principes abstraits ruinent les sentiments humains. C’est exactement ce que nous connaissons dans la France d’aujourd’hui.
Un député veut interdire les crèches dans les mairies à Noël, une Cour de justice européenne veut interdire les crucifix dans les écoles, le mot « patrie » est banni du langage politique. Les sentiments traditionnels doivent céder la place à la froideur des seuls principes juridiques abstraits du style de l’interdiction de toute discrimination (sauf par l’argent, bien sûr). Notre société est froide, incapable de réchauffer les cœurs, même lorsqu’il s’agit de la défendre. Seule une compassion de façade est tolérée et il est bien vu de se comporter comme les pleureuses que l’on payait à Rome sur le passage d’un défunt !
On retrouve ce contraste dans l’art officiel. On peut opposer les statues « charnelles », celle de la mère patrie (*) à Volgograd (Russie) ou celle de laMarseillaise de Rude sur l’Arc de Triomphe de Paris, aux statues idéologiques maçonniques : statue de la Liberté à New York ou de la République à Paris !
La République porte un bonnet phrygien qui fut l’insigne principal de la République en 1793 et 1794 sous la Terreur !
Les statues de l’Arc de Triomphe et de Volgograd sont en pleine action : elles appellent les citoyens au combat héroïque. Elles mobilisent les passions pour la défense de la patrie. Elles sont profondément humaines parce que profondément tragiques. Les statues de la Liberté et de la République sont figées, l’une avec un flambeau, l’autre avec un rameau d’olivier, symbole de paix et une Déclaration des droits de l’homme. On est dans l’abstraction. La Liberté est accompagnée d’un poème d’Emma Lazarus qui critique les « pompes » des vieilles civilisations et qui promet aux masses déracinées de s’enrichir au plus vite : « De mon flambeau j’éclaire la porte d’or ». D’un côté des promesses, de l’or, des droits et la paix. De l’autre, l’appel à l’héroïsme et au sacrifice.
L’amour de la patrie, c’est l’amour de sa mère à qui l’on doit sa langue et sa civilisation. Ce n’est pas une idéologie. L’amour est en concurrence avec l’idéologie. L’amour de la patrie coexiste avec le christianisme, comme Jeanne d’Arc en donne l’exemple en France. Par contre, les idéologies supportent mal le christianisme car elles se prétendent, sans le dire, un succédané de religion. L’idéologie aujourd’hui tend à effacer l’amour de la patrie et aussi le christianisme. Pourtant, on a vu ce qu’ont fait les idéologies avec Robespierre, Hitler ou Pol Pot. Dans des circonstances tragiques toutefois, les idéologies froides reculent dans l’opinion et le patriotisme connaît une renaissance. C’est ce qui risque d’arriver dans un futur proche. D’un mal (le terrorisme, par exemple) peut naître un bien (le renouveau des valeurs traditionnelles) : Héraclite avait déjà découvert cela il y a 2600 ans !
A bientôt.
Ivan Blot
1/09/2016(*) Note : Il s’agit d’une sculpture en béton que ses créateurs ont baptisée « L’Appel de la Mère-Patrie » ou encore « La Mère-Patrie appelle ! ». Elle est haute de 85 m et fut inaugurée le 15 octobre 1967 dans la ville de Volgograd en Russie.
http://www.polemia.com/cycle-le-patriotisme-pour-sauver-la-france-conference-n1-ivan-blot/
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Chronique de livre: Greg Johnson "Le Nationalisme Blanc, interrogations et définitions"
Greg Johnson, Le Nationalisme Blanc, interrogations et définitions
(Akribéia, 2016)
Y a-t-il une Amérique que nous pourrions aimer ? La réponse est oui. L’Amérique profonde, héritière de la culture sudiste (dans ce qu’elle a donné de meilleur bien sûr). L’Amérique du deuxième amendement de la Constitution évidemment, celle qui garantit à tout citoyen américain de pouvoir porter des armes. Certains films, certaines séries valent le détour, et que dire du rock n’roll ! Politiquement, les choses se gâtent nettement. Certes le phénomène Trump risque de rabattre les cartes mais qu’en est-il des sphères néo-droitières et identitaires (« ethnonationalistes » dirait-on chez les anglo-saxons) ? Loin des clichés à laAmerican History X, des gens sérieux tel que Greg Johnson travaillent sans relâche à la défense d’une vision du monde que nous partageons de part et d’autre de l’océan atlantique.
Greg Johnson est le responsable des éditions Counter-currents et du site du même nom. Titulaire d’un doctorat en philosophie, il a à son actif plusieurs ouvrages tels que Confessions of a Reluctant Hater (2010), Truth, Justice & a Nice White Country (2016) ou encore New Right versus Old Right & Other Essays, traduit sous le titre Le Nationalisme Blanc, interrogations et définitions et édité par les éditions Akribeia. Le présent recueil a pour but de : « promouvoir une « nouvelle-droite américaine, que je [l’auteur] conçois comme un mouvement plus particulièrement métapolitique, visant à poser les fondements intellectuels et culturels d’une vraie politique nationaliste blanche en Amérique du Nord, afin que nous puissions finalement établir un foyer ou des foyers blanc(s) sur ce continent». Le terme de « nouvelle-droite » n’est évidemment pas anodin car Johnson est fortement influencé par la Nouvelle Droite française, Alain de Benoist et Guillaume Faye en tête. Viennent s’ajouter des influences plus « classiques » telles Julius Evola, René Guénon, Savitri Devi, Aristote et des compatriotes comme Kevin MacDonald ou William Pierce.
La défense de la race blanche est au cœur de la démarche de l’auteur dont le leitmotiv tient en une phrase : « Notre nation est notre race ». Greg Johnson croit que la préservation de notre race – ici sur le continent nord-américain – est une cause acceptable car foncièrement morale. C’est un argument, ou plutôt un angle d’approche, assez original pour nous autres européens (de France). On peut retrouver ce genre d’argument dans la critique qu’émet Arthur Kemp, auteur deBâtir le foyer blanc, lorsque ce dernier affirme dans son livre Qu'est ce que l’Ethnonationalisme (chroniqué ici) que le racisme est une faute morale. Un autre sujet au cœur du recueil de Johnson est le développement d’un mouvement métapolitique, cette fameuse « Nouvelle-Droite Américaine », dont le but serait la formation d’une communauté où les meilleurs éléments auraient pour fonction de faire pencher l’opinion du côté du nationalisme blanc. Si Greg Johnson se positionne le plus souvent pour quelque chose, il n’hésite pas à se positionner contre. Ainsi il ne faut pas s’étonner de le voir critiquer une certaine communauté organisée très influente aux Etats-Unis, à l’instar de la France d’ailleurs. Parmi les essais figurant dans ce recueil, certains traitent de l’héritage pesant d’Adolf Hitler et du régime national-socialiste, et bien sûr, de la sacro-sainte Shoa. Sont évoqués également les rapports entre élitisme et populisme, la figure de Carl Schmitt, etc. Mais le plus intéressant reste cette autocritique sans concessions du milieu « ethnonationaliste » blanc américain. Johnson tape là où ça fait mal : « […] les troubles de la personnalité comme le narcissisme et les maladies mentales comme la dépression et la bipolarité sont surreprésentés dans nos rangs. […] je souhaite simplement observer que même si le nationalisme blanc est, en théorie, anti-égalitaire et élitiste, en pratique les nationalistes blancs ont tendance à ménager et même à promouvoir des individus qui sont mentalement et physiquement déficients et malsains ». A bons entendeurs…
Le Nationalisme Blanc, interrogations et définitions est l’une de ces lectures qui, sans être vraiment révolutionnaire par son contenu, demeure plaisante, tout en ayant le mérite de rappeler certains fondamentaux. Il faut, bien entendu, garder à l’esprit que cet essai s’adresse à la base à un public nord-américain. Néanmoins, les luttes contre l’Europe de Merkel d’un côté et contre les Etats-Unis d’Obama de l’autre sont sensiblement les mêmes. Nous avons donc, nous « ethnonationalistes » nord-américains et européens, à apprendre de nos expériences communes.
Donatien / C.N.C.
http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/
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Mais qui sont ces Orléans et comment ont-ils reçu le legs millénaire de la dynastie capétienne ?
Les Princes héritiers de la dynastie capétienne depuis le Comte de Chambord jusqu'à nos jours
Par Pierre de Meuse
Nous avons eu la joie d'apprendre que Madame la duchesse de Vendôme venait de donner naissance, le 2 juin 2016, à un quatrième enfant, un second fils, qui a reçu le prénom de Joseph. Le couple qui porte l'avenir de la Maison de France nous rassure donc sur la postérité de sa race. Mais qui sont ces Orléans et comment ont-ils reçu le legs millénaire de la dynastie capétienne ? Beaucoup l'ignorent ; certains affabulent. Nous proposons de faire un petit retour historique sur leurs antécédents.
Les Orléans actuels ne sont pas la première famille capétienne à porter ce nom. Trois autres familles d'Orléans se sont succédées depuis le XIV° siècle jusqu'à Gaston d'Orléans, fils d'Henri IV (16081660) qui meurt sans postérité. Son apanage est donc transmis à son neveu, fils cadet de Louis XIII et frère de Louis XIV. C'est de lui que descendent tous les Orléans actuels. Il faut préciser que cette branche des Bourbons est considérée dès les débuts du XVIII° siècle comme placée directement derrière les enfants de Louis XV dans l'ordre de succession. Ni Louis XV, ni Louis XVI, ni Louis XVIII, ni Charles X n'en douteront un instant, même après le vote régicide de Philippe Egalité, même aux pires moments de l'usurpation de Louis-Philippe. Cette dernière parenthèse étant balayée par l'émeute comme elle était née de l'émeute, le « roi des français » tira les conclusions de l'expérience, car il ne manquait pas de lucidité et conservait à un haut degré le sens de la famille. « Notre tentative de concilier la révolution et la monarchie a échoué », dit-il, « nous n'avons pas d'autre salut que dans le retour à la tradition ». C'est donc avec son accord que l'aîné des Orléans, le premier Comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe et fils de Ferdinand-Philippe d'Orléans, duc d'Orléans et prince royal de France*, mort en 1840, et de la duchesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, va faire acte d'allégeance dynastique auprès du Comte de Chambord, roi de jure sous le nom d'Henri V. Cette visite à Frohsdorf marque la fin de l'orléanisme politique**.
A la mort du prétendant légitime, en 1883, Philippe assume la succession du comte de Chambord, portant le nom de « Philippe VII » et non Louis-Philippe II comme l'auraient désiré les orléanistes et une partie de sa famille. Ce premier prince de la filiation Orléans à briguer le trône de France décède en 1894 et c'est son fils Philippe, duc d'Orléans (1869-1926) qui lui succède. C'est lui qui recevra les signes de fidélité de Maurras et de l'Action Française. C'est sa maxime « tout Ce qui est national est nôtre » qui sera imprimée sous la manchette du journal. Il prend, logiquement, le nom de Philippe VIII. Il meurt en 1926 sans postérité. C'est alors que l'ordre de succession désigne un autre petit-fils du Duc d'Orléans mort en 1840, en l'occurrence Jean d'Orléans (1874-1940), duc de Guise, par ailleurs beau-frère de Philippe par son mariage avec Isabelle d'Orléans. C'est le troisième prétendant Orléans au trône de France et il porte le nom de Jean III. Son fils unique est Henri d'Orléans (1908-1999), deuxième comte de Paris et prétendant au trône de France sous le nom d'Henri VI. D'où le troisième et actuel Comte de Paris, (Henri VII), père du Prince François et du Prince Jean, le dauphin de France par attribution et héritier de la dynastie. Ainsi fonctionne une famille royale, par le sacrifice et la continuité, par le respect des ancêtres et l'espérance sans retour.
*Selon la dénomination de 1791, appliquée par Louis-Philippe.
**Ni le duc d'Aumale, ni la duchesse d'Orléans n'acceptèrent cette décision, pourtant conforme aux désirs de son beau-père.
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La petite histoire - 1936, l'Allemagne remilitarise la Rhénanie