culture et histoire - Page 1119
-
L'Association "Pour un roi très chrétien" sera présente à Rungis dimanche 2 octobre pour la Xe Journée de Synthèse nationale
-
L'héritage chrétien et monarchique dans l'histoire de France a complètement disparu des programmes scolaires
Dimitri Casali, historien, spécialiste de l'enseignement de l'Histoire, vient de publier Notre histoire. Il répond à Atlantico :"Il s'agit avant tout de replacer l'héritage chrétien et monarchique de la France dans son histoire. La France d'aujourd'hui est le produit d'un double héritage, chrétien et monarchique, mais également laïc et républicain. Dans mon livre Notre histoire, je me suis donc efforcé de replacer l'héritage chrétien et monarchique dans l'histoire de France pour la simple et bonne raison que je me suis aperçu que celui-ci avait complètement disparu des programmes scolaires 2016 pour le collège.
Désormais, les technocrates de la rue de Grenelle affichent ouvertement leur volonté d'effacer les racines chrétiennes de notre pays ; cela fait froid dans le dos. Que serait la France sans les cathédrales (Notre-Dame, Chartres et Reims) et ses bâtisseurs ? Je vous mets au défi de trouver une seule page dans les programmes actuels mentionnant les cathédrales et le style gothique qui a pourtant fait la gloire et le rayonnement de la France à travers toute l'Europe durant tout le Moyen-Âge - on parlait d'ailleurs d'"art français" et non pas d'art gothique. En plus des cathédrales, nous ne parlons plus également, dans ces nouveaux programmes, des grands rois saints comme Saint-Louis, ceux qui ont fait de la France la fille aînée de l'Eglise.Sans parler de Jeanne d'Arc qui, elle aussi, a disparu comme par enchantement, ou plus exactement expédiée en deux lignes, mentionnée seulement comme celle qui a aidé Charles VII à reconquérir son royaume. On retrouve ces disparitions notamment dans le manuel de 5ème publié par Magnard et dans celui paru chez Nathan. Cette volonté de passer sous silence l'héritage chrétien de la France faisait déjà partie des thèses de Vincent Peillon qui faisaient partir l'histoire de France uniquement à partir de la Révolution de 1789. On retrouve cette pensée également chez Thierry Tuot, et dans tout l'entourage de François Hollande.
Ce qui explique ce comportement réside dans la volonté de ne pas choquer tous les nouveaux arrivants, et les enfants immigrés de la 3ème génération. Un rapport de 2004 mentionnait déjà le fait que lorsque l'étude d'une cathédrale leur était proposée en classe de cinquième, ces enfants refusaient d'assister à la classe. On constate donc bien cette volonté communautaire de refuser l'héritage chrétien et de rejoindre la communauté nationale en épousant son histoire et sa culture. Pour revenir sur l'évacuation de Saint-Louis des programmes d'histoire de 5ème, vous aurez compris que cela tient au fait qu'il est constamment fait mention, dans la littérature djihadiste, des croisés.
Cette volonté d'évacuer l'héritage chrétien et monarchique de l'histoire de France est-elle caractéristique du quinquennat Hollande ?
La réforme de 2008 initiée par Xavier Darcos était déjà catastrophique en ce sens qu'elle avait introduit l'étude des empires africains du Moyen-Âge, bien que l'étude des cathédrales, de Saint-Louis et de Jeanne d'Arc ait été préservée. Désormais, cela n'est plus le cas. Les programmes ont été réduits à leur portion congrue en vertu des fameux EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires). En revanche, de la place a été faite à certaines thématiques d'ordre compassionnelle. Pour le Moyen-Âge, en vertu de l'idéologie très écologique du moment, plusieurs pages ont été accordées au traitement des grands défrichements des paysans au Moyen-Âge. [...]"
Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
-
Sortie en kiosque du nouveau numéro d'Eléments
-
La Grèce Antique, origine de notre Civilisation 2/3 - L'âge d'or (Planète)
-
Au Moyen-Âge les cerveaux ne fuyaient pas la France, bien au contraire
« L’Italie a le pape, l’Allemagne a l’empereur, la France a l’Université » : le proverbe, apparu vers 1220, souligne à quel point l’université de Paris, spécialisée en théologie, est prestigieuse. C’est une des premières d’Europe, et elle est toute récente à l’époque, née de la rencontre entre l’enseignement de clercs sur la montagne Sainte-Geneviève et le dynamisme de l’école cathédrale de Notre-Dame. Des lettrés de toute l’Europe accourent pour s’y former.
Le développement d’un tel lieu de savoir n’est pas pour déplaire au roi, le tout jeune Louis IX, et à sa mère Blanche de Castille. Car selon le chroniqueur Guillaume de Nangis, « l’étude des lettres et de la philosophie » est « le plus grand trésor », « le joyau le plus précieux ». Cette métaphore est capitale : elle souligne à quel point l’étude et les connaissances sont en train, au cours du XIIIe siècle, de devenir une richesse et une ressource sociale et politique.
Le temps est à une « valorisation politique du savoir », comme le montre l’historien Antoine Destemberg. Dans un monde où les postes de pouvoir sont généralement réservés aux nobles et au haut clergé, cela contribue à bouleverser les hiérarchies sociales. Les juristes, les théologiens, les linguistes, les médecins deviennent de plus en plus importants dans les structures politiques du temps.
Mais cela implique aussi de rassembler de nombreux jeunes, venus de toute l’Europe, dans ce qui deviendra le Quartier Latin, et déjà les voisins se plaignent du bruit. En 1229, une soirée arrosée lors du carnaval dégénère et les sergents du guet rétablissent l’ordre en tuant plusieurs étudiants. Or ces derniers sont tous des clercs et le pouvoir séculier n’a en théorie pas le droit de juger lui-même les clercs, encore moins de les brutaliser – c’est ce qu’on appelle le privilège du « for intérieur ».
Un bras-de-fer s’engage donc entre l’Université et le pouvoir royal, en l’occurrence Blanche de Castille, régente. Les maîtres et les étudiants décident aussitôt d’interrompre les cours. C’est le début d’une longue tradition de grève étudiante et professorale…
Mais Blanche de Castille ne plie pas : si les étudiants désirent rester à Paris, ils doivent accepter d’être soumis aux lois du royaume. Les étudiants décident alors de quitter Paris, ce qui force le jeune roi à intervenir en personne pour les faire revenir dans la capitale. Leurs conditions sont finalement acceptées : en tant que clercs, ils ne pourront être jugés par les autorités laïques.
En 1231, le pape Grégoire IX – lui-même ancien élève de l’université parisienne – émet une bulle par laquelle il reconnaît l’autonomie des universités et le droit des universitaires de faire grève dès que leurs droits seront menacés. L’immense majorité des étudiants et des maîtres reviennent à Paris, qui s’affirme plus que jamais comme la ville du savoir, la « nouvelle Athènes », la capitale intellectuelle de la chrétienté.
C’est là que les grands intellectuels du XIIIe siècle, Thomas d’Aquin en tête, étudieront, enseigneront et écriront. Les étudiants (et les professeurs) y gagnent plus de liberté, et le pouvoir royal évite une catastrophe majeure : la perte de sa jeune université.
Mais le départ des étudiants de Paris en 1229 a suscité un autre phénomène qui a peut-être aussi pesé sur la décision royale : lorsque les étudiants parisiens quittent la ville en 1229, les grands princes européens sautent sur l’occasion et cherchent à les attirer dans leurs propres universités. Il s’agit ni plus ni moins que de capter l’élite intellectuelle parisienne. C’est l’invention du brain drain !
Trois princes sont sur les rangs. D’abord, le comte de Bretagne, qui rêve de fonder l’université de Nantes – celle-ci ne verra le jour qu’en 1460. Au sud, Raymond VII de Toulouse est quant à lui obligé de fonder une université : c’est l’un des points du Traité de Paris qui met fin à la croisade contre les Albigeois. Pour séduire les étudiants, le comte de Toulouse insiste sur les avantages de sa ville : non seulement on pourra y étudier les livres d’Aristote, interdits à Paris, mais surtout, à Toulouse, il fait beau et les femmes sont belles…
Attirer les étudiants – qui sont, faut-il le rappeler, des clercs – en leur promettant des belles femmes, il fallait oser. Le troisième compétiteur est d’un autre rang : c’est Henri III Plantagenêt, roi d’Angleterre, qui les invite à venir s’installer dans une université encore peu connue, Oxford et sa jumelle Cambridge.
Finalement beaucoup d’étudiants restent dans le bassin parisien, en attendant que le roi cède. Leur présence dynamise notamment l’université de Reims, d’Angers ou plus encore d’Orléans : en 1231, celle-ci devient la première université de droit romain en France. D’autres étudiants et professeurs, moins nombreux, acceptent les invitations qu’on leur lance : Jean de Garlande, célèbre grammairien, devient l’un des principaux maîtres de l’université de Toulouse – on vous laisse décider ce qui l’a attiré, Aristote, le soleil ou les jolies filles. En Angleterre, « Oxbridge » prend peu à peu de l’importance, jusqu’à concurrencer Paris sur son propre terrain, la théologie.
Les événements de 1229 rappellent donc deux choses. D’abord, ils soulignent que la pratique consistant à débaucher les élites intellectuelles est très vieille : en 1229 comme aujourd’hui, les savants participent pleinement au prestige, donc à la puissance, d’un État. Aujourd’hui, les grandes universités attirent les prix Nobel en leur faisant miroiter des salaires mirobolants et des conditions de travail idéales, espérant ainsi remonter de quelques places dans le classement de Shanghai.
Par ailleurs, la grève de 1229 rappelle le souvenir d’un temps où les étudiants étaient considérés comme des joyaux par le pouvoir. À l’heure où les budgets consacrés à l’enseignement supérieur ne cessent de diminuer, et où les étudiants sont chaque année accueillis dans des conditions de moins en moins bonnes, il serait peut-être bon de rappeler ces événements aux divers décideurs ; et, pour résister à la « destruction de l’université française », invoquer une époque dans laquelle les pouvoirs avaient à cœur de construire le monde universitaire.
Pour aller plus loin :
- Antoine Destemberg, L’Honneur des universitaires au Moyen Âge. Étude d’imaginaire social, Paris, PUF, 2015 ; et son compte-rendu sur Nonfiction.
- Jacques Le Goff, Les Intellectuels au Moyen Âge, Paris, Seuil, 1957.
- Jacques Verger, L’Essor des universités au XIIIe siècle, Paris, Cerf, 1997.
- Guy Hervier, « États-Unis : le phénomène du brain drain », Géoéconomie, 2010, n° 53, p. 69-87.
-
Saumur le 30 septembre 2016 conférence de Bernard Antony La France au défi de l'islam
-
MARIE-ANTOINETTE : PROCÈS D'UN PROCÈS
C'est un des procès politiques les plus célèbres de l'Histoire. Marie-Antoinette, internée après la prise des Tuileries, le 10 août 1792, emprisonnée au Temple avec Louis XVI et ses enfants, restée avec ces derniers et sa belle-soeur Madame Elisabeth après l'exécution du roi, séparée de son fils Louis XVII le 3 juillet 1793, la reine, donc, est transférée à la Conciergerie le 2 août suivant en vue de comparaître devant le Tribunal extraordinaire. Après deux mois d'enfermement, dans des conditions d'isolement et d'humiliation qu'on n'impose pas aux grands assassins, la souveraine, malade, amaigrie et prématurément vieillie, subit un premier interrogatoire, le 12 octobre, puis passe devant le Tribunal entre le 14 octobre, de 8 heures du matin à 11 heures du soir, et le 15 octobre, de 8 heures du matin à l'aube de la nuit suivante. Condamnée à mort, elle sera décapitée le 16 octobre 1793 à midi.
Quel crime avait-elle commis ? Dossier vide, absence de preuves, accusations fausses, juges partiaux, réquisitoire attendu, défense inutile, verdict écrit d'avance : tel fut le procès de Marie-Antoinette. Emmanuel de Waresquiel ne se contente pas de relater une nouvelle fois cet épisode honteux. En bon chercheur, le spécialiste des XVIIIe et XIXe siècles, biographe de Talleyrand et de Fouché, est allé dans les archives pour consulter les pièces originales du procès, comme pour fouiller, ce qui n'avait jamais été fait, la biographie des jurés. Son enquête va jusqu'à reconstituer la topographie des lieux, aujourd'hui occupés par la Ière chambre du tribunal de grande instance de la cour d'appel de Paris. Le récit, remarquablement écrit, se lit d'un trait. Moins de trois jours auront été nécessaires pour conduire à l'échafaud une femme dont le seul tort était d'être archiduchesse d'Autriche, reine de France, veuve d'un roi sacrifié, mère d'un roi potentiel.
En conclusion, l'auteur s'adonne à une belle méditation sur cette figure tragique qui, toute sa vie, avait cherché à échapper à son destin, puis avait décidé, enfin, de le rejoindre : « Elle a été reine, elle a fait son métier de reine, elle en a été grandie et elle en est morte. » Un livre à la fois personnel et d'une rigueur historique totale : saluons cette réussite.
Juger la reine. 14-15-16 octobre 1793, d'Emmanuel de Waresquiel, Tallandier, 368 p., 22,50 €.
Repris du Figaro Magazine du 9 & 10 septembre
-
Hugues Bouchu, Président de la Ligue francilienne, participera dimanche 2 octobre à Rungis à la Xe Journée de Synthèse nationale
-
La Grèce Antique, origine de notre Civilisation 1/3 - De la tyrannie à la démocratie (Planète)
-
4 octobre : conférence de Jean Sévillia à Chalon sur Saône