culture et histoire - Page 1313
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Nous vivons une époque privée d’avenir. L’attente de ce qui viendra n’est plus espérance, mais angoisse
« La période présente est celle où tout ce qui semble normalement constituer une raison de vivre s’évanouit, où l’on doit, sous peine de sombrer dans le désarroi ou l’inconscience, tout remettre en question. [...] On peut se demander s’il existe un domaine de la vie publique ou privée où les sources mêmes de l’activité et de l’espérance ne soient pas empoisonnées par les conditions dans lesquelles nous vivons. Le travail ne s’accomplit plus avec la conscience orgueilleuse que l’on est utile, mais avec le sentiment humiliant et angoissant de posséder un privilège octroyé par une passagère faveur du sort, un privilège dont on exclut plusieurs êtres humains du fait lui-même qu’on en jouit, bref une place. [...] Le progrès technique semble avoir fait faillite, puisqu’au lieu du bien-être il n’a apporté aux masses que la misère physique et morale où nous les voyons se débattre. [...] Quant au progrès scientifique, on voit mal à quoi il peut être utile d’empiler encore des connaissances sur un amas déjà bien trop vaste pour pouvoir être embrassé par la pensée même des spécialistes. [...] L’art lui-même subit le contrecoup du désarroi général, qui le prive en partie de son public, et par là même porte atteinte à l’inspiration. Enfin la vie familiale n’est plus qu’anxiété depuis que la société s’est fermée aux jeunes. [...] Nous vivons une époque privée d’avenir. L’attente de ce qui viendra n’est plus espérance, mais angoisse. »Ceux qui connaissent l’œuvre de Simone Weil auront reconnu les premières lignes des Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale écrites en 1934. Et ceux qui les découvrent ne pourront qu’être frappés de leur résonance avec nos préoccupations : elles résument dans une langue limpide ce qui fait l’essentiel de notre actualité, alors que ce texte a 80 ans. Et même s’il est vrai que le capitalisme poursuit sa course folle de crise en crise depuis son origine, il n’en reste pas moins que l’on aurait du mal à trouver un écrit des années 1930 qui exprimerait avec autant de justesse nos angoisses sur le présent comme nos incertitudes sur l’avenir.Pourtant, Simone Weil ne fait pas partie des auteurs de référence des partisans de la critique sociale du monde comme il va. Si les causes en sont complexes, notons qu’elle est souvent perçue comme un simple témoin du malheur de la condition ouvrière ou comme une philosophe mystique. Sur la question de la foi religieuse, Simone Weil s’en tint longtemps à l’évidence selon laquelle le « problème de Dieu est un problème dont les données manquent ici-bas et que la seule méthode certaine pour éviter de le résoudre à faux [...] était de ne pas le poser ».Charles Jacquier, « Simone Weil, le progrès contre la liberté », in Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques -
Hommage à Maurice Bardèche
Maurice Bardèche est décédé à 91 ans. Il était l’un des derniers survivants de cette génération de Français qu’on peut qualifier, sans hésitation, de formidables. Mais qui connaît encore son nom aujourd’hui. Qui connaît encore son œuvre ?
À une époque tranquille, ce professeur, cet historien de la littérature au regard acéré, cet anatomiste subtil et cet homme de synthèses percutantes avait jeté son regard personnel sur chacun des sujets qu’il abordait ; sans nul doute et sans difficulté, il a gravi tous les échelons et est devenu un intellectuel de premier rang dans son pays, la France. On peut dire que l’Académie Française se serait levée pour lui, pour l’accueillir en son sein et que des décorations comme la Légion d’Honneur lui auraient été attribuées… Si…
Car l’œuvre de Bardèche témoigne de son excellence : les livres de référence qu’il a écrits, sur Proust, Bloy, Balzac,Flaubert et Céline, sont encore reconnus aujourd’hui comme tels. De même, son Histoire du Cinéma, rédigée en collaboration avec Robert Brasillach, est reconnue au niveau international. Ce livre a été édité et réédité, y compris dans une série de poche. On n’oubliera pas non plus son Histoire des femmes. Et, à une époque plus troublée, il a aussi écrit, toujours avec Brasillach, un classique, son Histoire de la guerre d’Espagne, chronique de la guerre civile espagnole qui a immédiatement précédé la Seconde Guerre mondiale.
Ce fut une époque cruciale dans sa longue vie, un moment d’histoire agité. Les horreurs de la Seconde Guerre mondiale (que Bardèche n’a jamais niées ou ignorées, contrairement à ce que d’aucuns osent affirmer) ont été suivies par les horreurs de l’après-guerre. Maurice Bardèche, apolitique, a été privé du droit d’exercer sa profession, il a été arrêté, simplement parce qu’il était le beau-frère de Robert Brasillach, son meilleur ami. L’exécution de Brasillach — un assassinat judiciaire — a profondément blessé Bardèche, une blessure si intense qu’elle l’a marquée pour le reste de ses jours.
Bardèche devient éditeur. Il fonde les éditions “Les Sept Couleurs”. Pendant de longues années, il publie le mensuelDéfense de l’Occident. Et il écrit des livres politiques (ce qui lui vaudra des poursuites).
Quarante ou cinquante ans ont passé depuis la rédaction de ces ouvrages. Qu’en reste-t-il ? Indubitablement, certains passages ont été dépassés par les événements, que personne ne pouvait prévoir. Mais on ne pourra pas mettre en doute son souci de maintenir une Europe européenne, de conserver l’identité de ses peuples, de ne pas livrer ceux-ci aux affres d’une américanisation calamiteuse. Surtout, une chose demeure, et c’est son option personnelle : « Être le dernier tirailleur défendant la liberté et la douceur de vivre ».
C’est un polémiste virulent qui écrit Nuremberg ou la Terre promise dans l’immédiat après-guerre (son avocat et ami Jacques Isorni a tenté en vain de le dissuader de publier ce brûlot mais Bardèche était trop profondément touché par la mort de Brasillach pour entendre ce bon conseil). Quelques années plus tard sort Suzanne et le taudis, préfiguration, non, illustration, de cette chère “douceur de vivre”, même dans les circonstances les plus difficiles et les plus dures de la vie. Ce livre est un chef-d’œuvre dans le sens où il est un hommage à la douceur, à l’humour, au sourire qui dit aussi : on ne tuera pas cette belle petite plante.
Mais Bardèche est conscient qu’elle est en danger de mort, cette petite plante. Et quand au printemps de 1998, on m’offre un liber amicorum, cette conscience est très nette, car Bardèche écrit à mon intention : « Le drame de notre temps est celui de la dépossession. Nous ne sommes plus maîtres de nos vies, mais pas davantage de nos pensées, de nos goûts, de notre sensibilité — enfin de notre âme. Par la désinformation, la publicité, le mensonge, par la démission des éducateurs et la démission des consciences ».
En dépit de toutes les différences qui peuvent séparer un Flamand d’un Français, un Européen d’un autre Européen, un homme de droite d’un autre homme de droite, son témoignage m’a donné une fierté modeste, une fierté humble :
« Avons-nous été, cher Karel Dillen, les derniers défenseurs de l’arbre de vie contre son triste dépérissement ? En défendant votre terre flamande et les hommes de votre race, c’est toutes les autres plantes humaines de toutes les autres races que vous défendez aussi… De même quiconque défend son peuple défend tous les autres peuples, tous les autres hommes. Car la liberté et la vie qu’il demande pour les siens, il les demande en même temps pour les autres par les idées qu’il répand. Par là, votre combat n’est pas seulement pour la Flandre, il est pour tous les peuples de l’Europe, et même au-delà des frontières de l’Europe pour tous les peuples qui ne veulent pas de la prison idéologique ».
Ensuite vient une phrase qui équivaut à un ordre, puisque Bardèche n’est plus parmi nous :
« Et cette aspiration à la vie, elle ne disparaîtra pas avec nous, mais elle nous survivra et même elle sera ressentie un jour comme un combat vital et vos enfants, nos enfants, la reprendront ».
Vaarwel, Bardèche, Bonne route !
Que lit-on encore de ton œuvre, qu’en lira-t-on demain ? Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est que demeure l’exemple, durable, ineffaçable, indéracinable, comme nous le révèle cette parole de Nietzsche :
« Was er lehrte, ist abgetan ;
Was er lebte, wird bleiben stehn :
Seht ihn nur an —
Niemanden war er untertan ! ».(Ce qu’il a enseigné a subi l’usure du temps ;
Ce qu’il a vécu demeurera debout :
Regardez-le —
De personne jamais il n’a été le valet !).Voilà, Bardèche, ce qu’il reste de l’exemple que nous a donné. Pendant toute ta vie !
► Karel Dillen, Nouvelles de Synergies Européennes n°35/36, 1998.
(Hommage paru dans Vlaams Blok Magazine n°9/98)
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Ile De France - Pur Et Dur
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Nouvelles de France : contribuer à faire tomber les barrières entre les partis
Guillaume de Thieulloy est interrogé dans Présent à propos du site Nouvelles de France :
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La guerre à travers les âges
En marge du 14 juillet, où l'armée est traditionnellement mise à l'honneur, retraçons l'histoire de la guerre, de la préhistoire jusqu'à nos jours. John Keegan lui consacre une somme où la biologie, l'éthologie ou la psychologie sont convoquées aux côtés de l'archéologie.
L'histoire nous le savons est le meilleur des guides en matière politique. L'histoire militaire en particulier est riche d'enseignements pour comprendre les sociétés humaines car la guerre, pratique universelle et constante de l'humanité, est le plus commun des moyens par lesquels s'opèrent les grandes ruptures et les grandes mutations.
Or parmi les ouvrages consacrés à ce sujet, il existe une somme, remarquable à plus d'un titre, L'Histoire de la guerre de Sir John Keegan. Cet auteur, fait officier de l'Ordre de l'Empire britannique en 1991 puis chevalier en 2000 par la reine Elisabeth II, a enseigné pendant vingt-six ans à la prestigieuse Académie militaire royale de Sandhurst, le Saint-Cyr britannique, ainsi qu'à l'université de Princeton aux États-Unis. La bibliographie de Keegan est immense (on peut citer notamment des titres comme L'Anatomie de la bataille ou L'Art du commandement) mais dans cette vaste production, L'Histoire de la guerre se signale comme l'oeuvre la plus générale.
L'anti-Clausewitz
L'auteur se propose en effet de nous y raconter l'histoire de la guerre de la préhistoire jusqu'à nos jours. Sa grande érudition, ses rapports directs avec l'institution militaire, sa fréquentation des hommes de guerre lui donnent une hauteur de vue et une capacité à comparer les époques et les lieux qui enrichissent son sujet et rendent la lecture de l'ouvrage captivante. Cet intérêt qui s'empare du lecteur dès les premières pages tient aussi à la ténacité avec laquelle l'auteur part en chasse de son sujet, utilisant tous les moyens à sa disposition pour atteindre son but. Ainsi, il n'hésite pas, par exemple, à convoquer la biologie, l'éthologie ou la psychologie aux côtés de l'histoire et de l'archéologie pour mettre en lumière les origines de la violence.
« La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. » La célèbre définition de Clausewitz n'a pas été placée par Keegan à la première ligne de son essai pour des raisons secondaires ou à titre de simple illustration. En effet, le polémologue britannique se livre à une critique en règle de la logique clausewitzienne dont l'adoption comme une vérité absolue par tous les esprits occidentaux est de nature à nous faire perdre de vue qu'elle ne s'applique en réalité qu'à une petite partie de l'histoire de la guerre.
« Elle suppose l'existence d'États, d'intérêts nationaux, et de calculs rationnels sur la manière de les mener à bien. Mais la guerre est antérieure de plusieurs millénaires à l'État, à la diplomatie et à la stratégie. Elle est presque aussi vieille que l'homme lui-même, et plonge ses racines jusqu'au plus profond du coeur humain, là où le moi érode la raison, où l'orgueil prévaut, où l'émotion est souveraine et l'instinct roi. » En fait, cette définition, très ethnocentrée, occulte le fait que dans de très nombreuses cultures, anciennes ou contemporaines, la guerre peut très bien se pratiquer en dehors de toute idée de frontières ou de conquêtes territoriales, qu'elle peut aussi se justifier par des motifs qui se situent selon l'expression de Keegan « au-dessous de l'horizon militaire ».
Guerre vraie contre guerre réelle
Parfois, cette différence culturelle a profité aux Européens comme le montre notre auteur avec l'exemple des conquêtes coloniales. En effet, ce n'est pas seulement la poudre à canon qui a eu raison des peuples d'Afrique et d'Amérique, c'est aussi la confrontation entre deux cultures guerrières, l'une basée sur la bataille rangée décisive et le combat à mort, l'autre sur les affrontements ritualisés (parfois à la limite du théâtre), sur le combat singulier entre des héros, sur l'escarmouche et une certaine pratique de l'esquive (absolument pas assimilée à de la lâcheté). Mais aujourd'hui, les difficultés des soldats occidentaux confrontés sur des théâtres d'opération extérieurs à des ennemis pour qui la bataille rangée et la possession d'objectifs n'est pas la priorité semblent annoncer un retournement de situation et faire de cet avantage un handicap.
La distinction centrale chez Keegan (et empruntée à Clausewitz) entre « guerre vraie » (rationnelle, totale) et « guerre réelle » n'a pas seulement une vertu descriptive mais lui permet aussi d'esquisser une critique de la guerre moderne. « Les primitifs ont recours à toutes sortes d'expédients pour épargner le pire, tant à leurs ennemis qu'à eux-mêmes. L'exemption est un de ces moyens : les femmes, les enfants, les personnes âgées et ceux qui sont considérés comme inaptes au service sont exemptés du combat et de ses conséquences. Les conventions en sont un autre, en particulier celles qui concernent le choix du moment, du lieu et de la saison du conflit, ainsi que son prétexte. Mais le plus important de tous ces expédients est le rituel qui définit la nature même du combat et exige que les rites soient accomplis après avoir été mutuellement définis. »
Vers la conscription universelle
À l'opposée de cette sagesse des civilisations traditionnelles, la modernité occidentale a développé le modèle de la conscription universelle qui tendit depuis la Révolution française à faire, dans toutes les nations européennes, de chaque individu de sexe masculin un soldat. Cette même civilisation, en accroissant de manière inouïe sa maîtrise des techniques a également fait disparaître une bonne partie des limitations naturelles de la guerre (saisons, obstacles géographiques et physiques en tous genres), en même tant qu'elle se dotait d'un arsenal dont le pouvoir de destruction a progressé à une vitesse vertigineuse de l'âge de la poudre à l'ère atomique.
Sur un autre plan, ce n'est pas le moindre des paradoxes de constater que l'humanitarisme et le pacifisme qui caractérisent la culture occidentale dans son rapport à la guerre, considérée non comme une activité noble mais comme une pratique honteuse à laquelle on ne s'adonne qu'une fois tous les autres moyens épuisés, ont puissamment contribué à faire tomber toutes les limitations rituelles que les guerriers traditionnels s'imposaient à eux-mêmes au nom de la haute idée qu'ils se faisaient de leur statut. Cette logique, dont Keegan découvre les prémisses chez les Grecs, qui les premiers abandonnèrent la logique primitive (encore perceptible dans les combats singuliers de L'Iliade) pour faire le choix de la mêlée et de la lutte à mort dans des batailles décisives, atteindra son apogée dans les deux guerres mondiales du XXe siècle.
Questions fondamentales
Outre ces considérations idéologiques, le lecteur trouvera dans le livre de Keegan des réponses à la plupart des questions fondamentales qui se posent au sujet de la guerre : Est-elle apparu ou a-t-elle toujours existé ? Peut-on imaginer qu'elle disparaîtra un jour comme ont pratiquement disparu des pratiques aussi anciennes comme l'esclavage ? Y a-t-il un profil d'homme fait pour la guerre ? Pourquoi a-t-elle été partout et toujours une occupation exclusivement masculine ? Quels furent l'incidence des grandes évolutions technologiques (la domestication du cheval, la découverte du fer, l'invention de la poudre...) sur l'art de la guerre ? Qui sortira vainqueur de la dialectique éternelle de l'épée et du bouclier (des armements offensifs et défensifs) ? Pourquoi les grandes batailles se déroulent-elles presque toujours aux mêmes endroits ? Qui a inventé les fortifications ? etc.
Sur chaque question, Keegan parvient à concilier l'esprit de synthèse et un goût pour l'anecdote qui va frapper l'imagination du lecteur. L'importance accordée aux chiffres et aux proportions, dans la comparaison entre les pertes occasionnées par des guerres situées à des moments différents de l'histoire ou entre les différents taux de militarisation des sociétés anciennes et modernes, est une autre qualité de l'ouvrage. Pour toutes ces raisons, l'oeuvre de Sir John Keegan s'impose comme la nécessaire propédeutique à toute étude plus spécialisée des questions militaires.
Stéphane Blanchonnet L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 16 au 29 juillet 2009
* John Keegan : Histoire de la guerre. Éditions Dagorno, collection "Territoire de l'Histoire", 1996, pour la traduction française. Une réédition datée de 2000 existe aux éditions L'Esprit frappeur. Cette dernière présente l'ouvrage sous la forme d'un coffret comprenant cinq petits livres de poche, un par chapitre. La couverture de chaque volume est joliment illustrée par des dessins de Jean-Michel Perrin et les notes de fin de chapitre ont été ramenées en bas de page pour le plus grand confort du lecteur. Cette édition élégante et pratique est disponible pour la modique somme de 10 euros.
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04 - Bistro d'été - Les intellectuels
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Fréjus : le maire FN ouvre les arènes aux identitaires
Pour le deuxième été consécutif le maire FN de Fréjus, David Rachline, a confié les clés des arènes à ses amis de La patrouille de l’événement, une société chargée de gérer la programmation estivale pour le compte de la mairie. La Patrouille s’est payée un petit plaisir, vendredi dernier : un bon vieux concert de rock identitaire à l’ancienne avec de la baston à la fin.
Vendredi 31 juillet, les arènes de Fréjus étaient réservées aux amateurs de rock à l’ancienne. Pour 20 euros, la Patrouille de l'événement, avec la bénédiction du maire FN, David Rachline, leur promettait un concert de qualité. Le groupe de rock alternatif, La souris déglinguée, assurait le spectacle, précédé d’un invité mystère. Jusqu’au dernier moment le nom du « guest » est resté secret. Pas un mot dans la presse ni sur les sites et réseaux sociaux annonçant le concert de LSD, groupe phare des années 80. Les autorités n’ont pas été mises dans la confidence non plus. Il aura fallu attendre la dernière minute pour que l'identité du groupe soit rendue public et diffusée par Var-matin le lendemain. Son nom : In Memoriam, figure incontournable du rock identitaire Français (RIF) dans les années 90.
Fondé en 1996 par de jeunes étudiants nationalistes, In Memoriam fut l’une des formations les plus influentes de la scène rock d'extrême droite durant ses six années d'existence (1996-2002). Elle a bâti l'essentiel de sa réputation sur le terrain de l’activisme ultra nationaliste ou le combat en faveur de la Serbie de Milosevic, en pleine guerre du Kosovo. Ses membres qui ont mouillé dans les réseaux du GUD du FN ou du MNR dans les années 1990 ont largement contribué à diffuser le discours identitaire. Exemple d'un couplet du titre « Persona non grata », sorti en 2002 : « Nulle part où aller sans qu'on nous dévisage/Notre couleur de peau n'est plus à la page/Les uns nous rejettent, les autres nous baîllonnent/Nos pensées sont suspectes, il faut qu'on change la donne ! »En 2002 toujours, l’un des fondateurs du groupe, Julien Beuzard, expliquait dans un obscur fanzine d'extrême droite, Fier de l’être, exhumé par le site antifasciste REFLEXes, comment les membres de In memoriam envisageait leur musique et leur rôle politique : « Nous voulons faire de notre communauté de pensée une communauté musicale, culturelle, économique… Pour cela notre communauté se doit d’être attrayante pour attirer de nouveaux individus. Ça ne passe pas forcément par une stratégie d’ouverture au « monde » qui implique souvent compromissions et reniements mais par une stratégie de séduction. »
Cette programmation très communautaire revient donc aux dirigeants de la Patrouille de l'événement, Romain Petitjean et Minh Tran Long qui, pour la deuxième année consécutive, organisent les festivités d'été aux arènes de Fréjus pour le compte de la Ville. Interrogé par Var-Matin sur le choix de In Memoriam, Romain Petitjean assume : « C’était un plateau rock, on ne peut pas faire plus rock. Comme la Souris Déglinguée, il s’agit de rock contestataire, mais il n’y a pas de propos racistes dans les paroles d’In Memoriam ». En tout cas, il y a de l'hostilité dans leur public : aux alentours de 00h30 un groupe d'une dizaine de loulous s'est payé une bonne bagarre. La police municipale a d'abord tenté d'intervenir avant de demander le renfort des fonctionnaires de la police nationale mobilisés à l'extérieur du site. «Ils sont arrivés face à une rixe impliquant une dizaine d’individus, des spectateurs avertis qui se battaient entre eux », nous a-t-on expliqué au commissariat de Fréjus. Les policiers ont fini par user de gaz lacrymogène pour disperser la fine équipe, sifflant la fin du concert. Aucune plainte n’a été enregistrée suite à ces événements.
Romain Petitjean sait parfaitement qu'il n'a pas invité que de simples rockeurs. Ancien militant identitaire reconverti dans la communication depuis une dizaine d'années, il s'est initié aux joies des chants païens auprès des membres d'Europe Jeunesse, le mouvement scout du GRECE, comme l’a relevé Mediapart. Il compte aussi parmi les anciens animateurs de Radio courtoisie. Sous le pseudonyme de Romain Lecap, c’est lui qui animait au moins jusqu'en 2013 « le libre journal des lycéens ». En février 2013 il consacrait par exemple une émission entière au mouvement néofasciste italien Casapound, une référence pour l’extrême droite radicale française. Quelques mois plus tôt, le 26 mai 2012, lors de la fête de cette même organisation, plus d’une centaine de militants hexagonaux faisaient le déplacement jusqu’à Rome. Ce jour-là, un groupe de rock remontait sur scène pour la première fois après dix ans d’absence : In Memoriam...
Le cabinet de David Rachline a fait savoir qu'il n'avait pas été mis au courant de l'initiative mais soutien ce choix, invoquant « la liberté d'expression » et « la liberté artistique »... Minh tran Long et Romain Petitjean peuvent souffler. Et continuer à développer leur boutique. Dans un article à la gloire de la Patrouille publié dans le journal municipal de juillet-août (page 29), Petitjean a d'ores et déjà annoncé que la machine était lancée pour la saison prochaine. Il promet même « un très grand spectacle » aux arènes... Avec un tas d'invités mystères ?Mathias Destal
Marianne.net :: lien
http://www.voxnr.com/cc/dep_societe/EuFlylppAueMlYgUaA.shtml
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Anniversaire de la mort de Soljenitsyne : prophète de la tradition
Alexandre Soljenitsyne représente un modèle d’humanité, de courage et de lucidité dans l’histoire contemporaine.
Disparu le 3 août 2008, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans, Alexandre Soljenitsyne représente un modèle d’humanité, de courage et de lucidité dans l’histoire contemporaine. Le septième anniversaire de sa mort a été ignoré avec une vacuité révélatrice d’un Occident amnésique. Hormis l’excellent article de Mathieu Slama paru dans Le Figaro du 3 août dernier (« Ce que nous devons à Soljenitsyne »), les grands esprits de l’Hexagone ont pris des vacances avec leur mémoire. D’autres n’ont pas évoqué cette grande figure par sectarisme. Le soleil de la pensée n’a pas beaucoup éclairé les consciences françaises. Une habitude !
Quelques piqûres de rappel sont donc nécessaires. Autant de clairvoyance – prophétique, notamment – force l’admiration. Après avoir été incarcéré dans les goulags, puis exilé de son pays – l’Union soviétique qu’il ne confondait pas avec la Russie – durant de longues années, Soljenitsyne condamne le totalitarisme communisme avec vigueur et pertinence. En octobre 1970, le prix Nobel de littérature lui est attribué depuis Stockholm. Il ne peut s’y rendre, de peur que le KGB l’empêche de passer la frontière à son retour. Trois ans plus tard, il publie L’Archipel du goulag (1973). Un testament politique et historique d’où il ressort également que la souffrance humaine offerte à Dieu débouche sur la rédemption d’un point de vue spirituel. Soljenitsyne revient alors à la foi chrétienne de son baptême.
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FAILLITES RÉPUBLICAINES
Par François Marcilhac
Pour ce dernier éditorial de l’année politique, nous aurions préféré pouvoir simplement souhaiter à ceux de nos lecteurs qui ne les auraient pas encore prises de bonnes vacances bien méritées ! Malheureusement, l’actualité ne nous en laisse pas le loisir.
Ou, plutôt que l’actualité, car il faut toujours désigner les choses et les causes — c’est le même mot en latin — par leur nom : la république !Les « choses », ce sont, en l’occurrence, ces multiples faillites auxquelles nos compatriotes assistent en cette fin de mois de juillet. Les causes, quant à elles, se résument à une principale : la République, non seulement dans son incapacité à répondre aux enjeux de notre temps mais plus encore dans son incurie et son idéologie, qui sont à la source de nombreux problèmes.
Tout d’abord la faillite bien concrète de dizaines de milliers d’éleveurs, confrontés à une baisse catastrophique des prix, qu’il s’agisse de la viande, ou encore du lait à la suite de la disparition des quotas. Comme l’a déclaré Périco Légasse au Figaro, ce 22 juillet, « la puissance financière de la grande distribution et sa collusion avec la classe politique conduisent au massacre économique et social que l’on constate quotidiennement. Nos gouvernants, de “droite” comme de “gauche” — tout cela ne veut plus rien dire — ont tellement peur d’aller dans le sens contraire de l’histoire, entendez celui des marchés financiers, en réglementant les pratiques commerciales abusives et déloyales, que la grande distribution dicte leur conduite aux pouvoirs publics. » Sans compter une politique européenne favorisant, notamment à travers la pratique des travailleurs détachés, une concurrence déloyale en matière de main d’œuvre qui profite essentiellement à l’Allemagne, sur fond d’une libéralisation des échanges que la signature promise, par l’Europe, du traité transatlantique ne fera qu’aggraver encore. C’est bien la destruction de l’agriculture française qui est délibérément recherchée tant par les instances européennes sous contrôle allemand que par les Etats-Unis — une agriculture française que le carcan européen étouffe depuis plusieurs décennies avec la complicité active des dirigeants français, au nom d’une politique agricole commune dont nos paysans ont été les dindons de la farce ! Ne les a-t-on pas forcés, pour mieux les asservir et les conduire à la faillite, à vivre non plus de leur travail mais de subventions versées avec une prétendue générosité par l’ « Europe » — mensonge éhonté puisque la France est contributrice nette du budget européen ? Le tout en imposant un modèle agricole qui empoisonne les terres et les paysans eux-mêmes ! Oui, la république a fomenté la faillite de l’agriculture française.
Faillite, ensuite, des collectivités territoriales : Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements de France, a ainsi déclaré aux Echos le 26 juillet que de « un à cinq départements risquent de se déclarer en faillite d’ici à la fin de l’année si rien n’est fait. » Pourquoi ? Parce « l’Etat n’a pas compensé l’intégralité des versements que nous faisons pour son compte aux prestataires sociaux. Nous avons calculé qu’à fin juillet, le reste à charge cumulé pour les départements est de 8 milliards d’euros. » Joli tour de passe-passe d’une république qui ne « décentralise » apparemment que pour fuir ses responsabilités ! Et laisser les collectivités — par ailleurs trop contentes de s’instituer en féodalités politiques — dans l’incapacité de répondre à des contraintes financières décidées à Paris. Oui, la république est bien dans l’incapacité de faire vivre sainement les différents échelons administratifs tout simplement parce qu’elle a tué, dès l’origine, une organisation territoriale où l’économique, le culturel et le social peuvent se compléter harmonieusement. Il sera toujours possible de ponctionner le pays réel !
Faillite également du « vivre-ensemble », cet OPNI (objet politique non identifié) dont l’incantation magique est proportionnelle à la dissolution de la société française. Là encore, la république est pleinement responsable d’un état de fait où les agressions au nom de préjugés barbares, étrangers à notre vieille civilisation chrétienne qui est la chair de notre identité nationale, deviennent monnaie courante — récemment encore dans un parc de Reims —, suscitées par une politique, elle aussi, menée conjointement depuis plusieurs décennies par nos gouvernants, de “droite” comme de “gauche”, puisque tout cela, en effet, ne veut plus rien dire. La justice et l’intérieur ont beau mentir effrontément pour dissimuler le caractère « culturel » de ces agressions : des Français de souche ou des immigrés pleinement assimilés en sont devenus les victimes quotidiennes. L’invasion migratoire, ordonnée par les instances européennes et que nos dirigeants organisent de manière préméditée, déstabilisent la société française en imposant la préférence étrangère. Il en est ainsi de la récente loi Cazeneuve sur les nouveaux droits des immigrés — de préférence en situation irrégulière : les chouchous des socialistes —, loi qui, en élargissant les procédures d’accès à la nationalité française, crée, selon le Républicain Guillaume Larrivé, « une sorte de régime du droit du sol hors sol ». Mais les Républicains — ex-UMP — sont-ils les mieux placés pour dénoncer une politique qu’ils ont eux-mêmes allègrement pratiquée lorsqu’ils étaient au pouvoir ? Et comment Sarkozy, qui fut le champion du déferlement migratoire durant cinq ans et le serait encore s’il revenait au pouvoir, ose-t-il déclarer vouloir remettre en cause Schengen ? Assez de mensonges !
Faillites et mensonges, également, s’agissant de l’école, que nos gouvernants, de “droite” comme de “gauche”, puisque, là encore, tout cela ne veut plus rien dire, se sont ingéniés à détruire pour mieux couper les Français de leurs racines et empêcher les néonationaux de les acquérir, en vue de favoriser la dissolution de l’identité nationale, l’idéologie pédagogiste, partagée par toute la classe politique républicaine, continuant parallèlement son travail de sape de la transmission des savoirs.
Oui, c’est avec la conscience de ces multiples faillites, dont la liste est loin d’être exhaustive, et de ces mensonges éhontés d’un pays légal sans vergogne, que les patriotes doivent partir en vacances. Pour nourrir leur détermination. Et recouvrer leurs forces. Toutes leurs forces. Car dès la rentrée le pays en aura besoin !
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Ile De France - Proletaires Hereditaires