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culture et histoire - Page 1356

  • Guerre de Crimée, première guerre moderne

    L’historien britannique Orlando Figes vient de dresser un bilan étonnant de la Guerre de Crimée

    La seconde moitié du 19ème siècle a été essentiellement ébranlée par trois faisceaux de faits guerriers qui, selon les historiens militaires, ont marqué de manière déterminante l’évolution ultérieure des guerres: il s’agit de la Guerre de Crimée (1853-1856), de la Guerre civile américaine (1861-1865) et les guerres prussiennes/allemandes (Guerre contre le Danemark en 1864, Guerre inter-allemande de 1866 et Guerre franco-allemande de 1870/71).

    Pour l’historien anglais Orlando Figes, la Guerre de Crimée, que l’on avait quasiment oubliée, n’est pas un de ces innombrables conflits qui ont marqué le 19ème siècle mais au contraire son conflit central, dont les conséquences se font sentir aujourd’hui encore. Elle a coûté la vie à près d’un million d’êtres humains, a modifié l’ordre politique du monde et a continué à déterminer les conflictualités du 20ème siècle. De nouvelles impulsions d’ordre technique ont animé le déroulement de ce conflit et par là même révolutionné les affrontements militaires futurs de manière fondamentale. Les conséquences techniques de ces innovations se sont révélées très nettement lors de la guerre civile américaine, survenue quelques années plus tard à  peine. Déjà, cette Guerre dite de Sécession annonçait les grandes guerres entre peuples du siècle prochain.

    Orlando Figes a récemment consacré un livre à ce chapitre négligé de l’histoire européenne, où la Russie a dû affronter une alliance entre la Turquie, la France et l’Angleterre (O. Figes, “Crimea”, Penguin, Harmondsworth, 2nd ed., 2011). Il nous rappelle fort opportunément que cette guerre a bel et bien constitué le seuil de nos temps présents et un conflit annonçant les grandes conflagrations du 20ème siècle. L’enjeu de ce conflit est bien sûr d’ordre géopolitique mais ses prémisses recèlent également des motivations religieuses de premier plan. Cette guerre a commencé en 1853 par de brèves escarmouches entre troupes turques et russes sur le Danube et en Mer Noire. Elle a pris de l’ampleur au printemps de 1854 quand des armées françaises et anglaises sont venues soutenir les Turcs. Dès ce moment, le conflit, d’abord régional et marginal, dégénère en une guerre entre grandes puissances européennes, qui aura de lourdes conséquences.

    Généralement, quand on parle de la Guerre de Crimée, on ne soupçonne plus trop la dimension mondiale qu’elle a revêtu ni l’importance cruciale qu’elle a eu pour l’Europe, la Russie et pour toute cette partie du monde, où, aujourd’hui, nous retrouvons toutes les turbulences contemporaines, dues, pour une bonne part, à la dissolution de l’Empire ottoman: des Balkans à Jérusalem et de Constantinople au Caucase. A l’époque le Tsar russe se sentait appelé à défendre tous les chrétiens orthodoxes se rendant sur les sites de pélèrinage en Terre Sainte; pour lui, la Russie devait se poser comme responsable de leur sécurité, option qui va donner au conflit toute sa dimension religieuse.

    Au-delà de la protection à accorder aux pèlerins, le Tsar estimait qu’il était de son devoir sacré de libérer tous les Slaves des Balkans du joug ottoman/musulman. En toute bonne logique britannique, Orlando Figes pose, pour cette raison, le Tsar Nicolas I comme “le principal responsable du déclenchement de cette guerre”. Il aurait été “poussé par une fierté et une arrogance exagérées” et aurait conduit son peuple dans une guerre désastreuse, car il n’avait pas analysé correctement la situation. “En première instance, Nicolas I pensait mener une guerre de religion, une croisade découlant de la mission russe de défendre les chrétiens de l’Empire ottoman”. Finalement, ce ne sont pas tant des Russes qui ont affronté des Anglais, des Français et des Turcs mais des Chrétiens orthodoxes qui ont affronté des catholiques français, des protestants anglais et des musulmans turcs.

    crimee_war.jpg

    Orlando Figes a réussi, dans son livre, à exhumer les souvenirs confus de cette guerre en retrouvant des témoignages de l’époque. Certains épisodes de cette guerre, bien connus, comme le désastre de la “charge de la brigade légère” ou le dévouement de l’infirmière anglaise Florence Nightingale ou encore les souvenirs du jeune Léon Tolstoï, présent au siège de Sébastopol, sont restitués dans leur contexte et arrachés aux brumes de la nostalgie et de l’héoïsme fabriqué. Son récit sent le vécu et restitue les événements d’alors dans le cadre de notre réalité contemporaine. 

    Sous bon nombre d’aspects, la Guerre de Crimée a été une guerre conventionnelle de son époque, avec utilisation de canons, de mousquets, avec ses batailles rangées suivant des critères fort stricts de disposition des troupes. Mais, par ailleurs, cette Guerre de Crimée peut être considérée comme la première guerre totale, menée selon des critères industriels. Il faut aussi rappeller qu’on y a utilisé pour la première fois des navires de guerre mus par la vapeur et que c’est le premier conflit qui a connu la mobilisation logistique du chemin de fer. D’autres moyens modernes ont été utilisés, qui, plus tard, marqueront les conflits du 20ème siècle: le télégraphe, les infirmières militaires et les correspondants de guerre qui fourniront textes et images.

    Les batailles fort sanglantes de la Guerre de Crimée ont eu pour corollaire une véritable mutation des mentalités dans le traitement des blessés. La décision de la première convention de Genève de 1864, prévoyant de soigner les blessés sur le champ de bataille, de les protéger et de les aider, est une conséquence directe des expériences vécues lors de la Guerre de Crimée. La procédure du triage des blessés, où les médecins présents sur place répartissent ceux-ci en différentes catégories, d’après la gravité de leur cas et la priorité des soins à apporter, selon la situation, a été mise au point à la suite des expériences faites lors de la Guerre de Crimée par le médecin russe Nikolaï Ivanovitch Pirogov. L’infirmière britannique Florence Nightingale oeuvra pour que le traitement des blessés, qui laissait à désirer dans l’armée anglaise, soit dorénavant organisé de manière rigoureuse. Figes rend hommage à cette icône de l’ère victorienne en rappellant que ses capacités se sont surtout révélées pertinentes dans l’organisation des services sanitaires.

    Des 750.000 soldats qui périrent lors de la Guerre de Crimée, deux tiers étaient russes. Les civils qui moururent de faim, de maladies ou à la suite de massacres ou d’épurations ethniques n’ont jamais été comptés. On estime leur nombre entre 300.000 et un demi million. Figes évoque également la “Nightingale russe”, Dacha Mikhaïlova Sevastopolskaïa. Dacha, comme l’appelaient les soldats, avait vendu tous ses biens tout au début de la guerre pour acheter un attelage et des vivres: elle rejoignit les troupes russes et construisit le premier dispensaire pour blessés de l’histoire militaire russe. Sans se ménager, elle soigna les blessés pendant le siège de Sébastopol. A la fin de la guerre, elle fut la seule femme de la classe ouvrière à recevoir la plus haute décoration du mérite militaire.

    Le principal but de la guerre, pour les Français et les Anglais, était de vaincre totalement la Russie. C’est pourquoi le siège de Sébastopol, havre de la flotte russe de la Mer Noire, constitua l’opération la plus importante du conflit. Le 8 septembre 1855, le port pontique tombe. Et Léon Tolstoi écrit: “J’ai pleuré quand j’ai vu la ville en flammes et les drapeaux français hissés sur nos bastions”. Tolstoï était officier combattant et rédigea, après les hostilités, ses “Souvenirs de Sébastopol”. Un officier français, quant à lui, note dans son journal: “Nous ne vîmes riens des effets de notre artillerie, alors que la ville fut littéralement broyée; il n’y avait plus aucune maison épargnée par nos tirs, plus aucun toit et tous les murs furent détruits”.

    Lors des négociations de paix, la Russie n’a pas dû céder grand chose de son territoire mais elle a été profondément humiliée et meurtrie par les clauses du traité. En politique intérieure, l’humiliation eu pour effet les premières réformes qui impliquèrent une modernisation de l’armée et la suppression du servage. Sur le plan historique, il a fallu attendre 1945 pour que la Russie retrouve une position de grande puissance pleine et entière en Europe. Tolstoï l’avait prédit: “Pendant fort longtemps, cette épopée-catastrophe de Sébastopol, dont le héros fut le peuple russe, laissera des traces profondes dans notre pays”. Orlando Figes a réussi à réveiller chez ses lecteurs les souvenirs et les mythes de ce conflit oublié.

    Dirk WOLFF-SIMON.

    (article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°49/2011; http://www.jungefreiheit.de/ ).

    Version allemande du livre d’Orlando Figes: Krimkrieg. Der letzte Kreuzzug, Berlin Verlag, Berlin, 2011, 747 p., 36 euro.

    criméegouttmann.gifEn français, on lira avec autant de profit le livre tout aussi exhaustif d’Alain Gouttmann, La Guerre de Crimée 1853-1856. La première guerre moderne,Perrin, Paris, 2003.

    Gouttmann évoque l’émergence d’un “nouvel ordre international”, suite à cette Guerre de Crimée.

     http://vouloir.hautetfort.com/

     
     
  • ENTRETIEN AVEC MARIANNE, CHANTEUSE LEADER DES BRIGANDES

    Bonjour Les Brigandes ! Bienvenues dans l’antre de la bête immonde, des zeures , de la pensée nauséabonde et du couscous réunis.

    ER : Depuis un an environ vous rencontrez un certain succès avec vos vidéos, surtout dans la réacosphère, ben oui ! comment le jugez-vous ?

    Nous nous doutions que dès le lancement de nos petits missiles, ils allaient toucher des cibles. Le succès nous a boosté pour nous engager carrément car la reconnaissance est un stimulant. C’est donc un coup réussi pour le moment et nous sommes prêtes à assurer la suite, sachant qu’il y aura des grincements de dents car on ne peut pas plaire à toute notre mouvance, diversifiée idéologiquement.

    Si on cherche la motivation derrière notre travail artistique c’est de soulever la chape qui nous écrase tout en faisant plaisir à tous ces gens qui souffrent dans un système qui les humilie en permanence. Nous sommes saturés d’explications et d’informations, et il faut imaginer de nouvelles voies d’expression pour nos idées. La vraie Droite est pauvre au plan musical et nous avons voulu libérer un espace pour une nouvelle chanson française, joyeuse et contestataire.

    ER : Question à deux roupies, pourquoi Les Brigandes ?

    « Brigands » est le nom que les génocidaire de 1793 donnaient aux vendéens parmi lesquels des femmes combattaient, d’où notre choix spontané pour les Brigandes qui nous est venu en lisant et en visionnant les productions de Reynald Secher sur la Terreur.

    ER : Vous tournez à combien de visites en moyenne ?

    Nous avons une moyenne de plusieurs milliers de visites par jour, dont certaines de Russie, du monde latino et anglo-saxon pour les chansons sous titrées dans ces langues. De Russie, nous recevons beaucoup de commentaire positifs grâce à « Laissez vivre la Russie » sous-titrée en russe. « La Loge des jacobins » est visionnée par les francs-maçons anglo-saxons. Il est agréable de savoir que ces quenelles bien françaises passent à l’international.

    ER : Les FM, je crois que vous y faites allusion, les rites français ne sont pas reconnus par les anglais. On a quelques infos, quand même ! Dans les loges certains prennent chanson à la rigolade et d’autres sont vexés.

    Nous avons produit « la Loge des Jacobins » pour titiller le Grand-Orient de France qui a sans doute cherché à savoir comment on pouvait en savoir autant sur l’intérieur d’une loge et le rituel. Ce sont des secrets de Polichinelle qu’on peut obtenir auprès d’érudits ayant approché la Grande Geôle et en consultant les bons auteurs comme par exemple Evola et d’autres chercheurs qui ont creusé la question de l’occultisme de la Maçonnerie. Nous avons des conseillers qui en connaissent un rayon là-dessus.

    ER : Il y a eu semble-t-il un petit changement, avant vous étiez sous la bannière "Mort aux cons production" maintenant c’est "Comité de Salut Public".

    Notre premier site « mort aux cons productions » était alimenté en pastiches de chansons sixties. Mais les interdictions ont commencé à pleuvoir, d’abord Servat, puis le pseudo chanteur Antoine dont les Elucubrations étaient devenues « J’élucubre à Sion ».

    Il est possible d’exprimer à peu près tout par des chansons. A condition que la qualité musicale soit quand même au rendez-vous. Depuis la dernière guerre, les chansons portent un message gaucho qui dégouline de bons sentiments humanitaires ou d’envolées internationalistes. Il est impossible de survivre dans le showbiz si on profère des paroles fortes car il n’y a pas de promotion pour les dissidents. C’est la loi de la guerre et je ne suis pas en train de m’émouvoir. Les créateurs maudits n’en sont que plus déterminés. Quant aux innombrables artistes soumis, leur châtiment c’est d’être comme ils sont.

    ER : "Comité de Salut Public" c’est très connoté terreur gauchiste quand même ! C’est un choix politique ?

    Le choix ambigu du nom « comité de salut public » est un antidote à la terreur sous laquelle nous vivons. Oui, c’est politique, car le salut public est de notre côté à présent. La Terreur républicaine n’a jamais cessé et elle va atteindre des degrés comparables à la Révolution, si on en croit l’interdiction de penser de fait qui sévit en France comme sans doute partout. Et cela va se durcir. Plus un mot de travers ne sera toléré. La persécution est là, et la terreur morale est un fait.

    ER : Si ça peut vous rassurer au Canada aussi ils viennent de voter une loi restreignant la liberté...

    La liberté va disparaître. C’est la volonté d’Oncle Sam : la fin de la liberté de pensée. Tout le monde va s’y habituer comme pour tout le reste. Nous étudions cette question sérieusement et pour le moment, il faut alerter les naïfs internés sur internet. Il faudra s’organiser pour l’avenir. Hélas, les messages pour le long terme passent mal, sans doute à cause de l’affaiblissement de la vigilance causée par l’illusion de la liberté sur internet.

    ER : Sur la politique en sens large nous reviendrons plus tard, nous allons un peu évoquer l’aspect purement musical de vos productions. Visiblement vous avez toutes un minimum de formation dans le domaine du chant, de la danse, de la musique.

    Nous avons toutes un petit talent avec l’expression visuelle et la musique : chant, danse, harpe, flute, piano, percussions, etc. Certaines ont un bon niveau musical et la moyenne est suffisante pour faire de la musique pop d’un niveau professionnel.

    ER : Je suppose que vous n’avez pas les moyens financiers et techniques des prod pro mais le résultat à la visualisation est bon, ce qui explique aussi votre succès, vous envisagez de monter en puissance ?

    Nous ne disposons en fait d’aucun moyen financier mais en mettant tout ensemble, cela suffit pour ce que nous voulons faire. Nous avons la chance d’être aidées par des bénévoles qui ne comptent pas leurs heures pour l’enregistrement, tournage, et mixage. En tant que femmes, il y a des aspects techniques qui nous sont étrangers comme la dimension du son, sans parler du montage vidéo. Quant aux mystères du mixage, je crois qu’aucune femme ne s’y risquerait car c’est contre-nature. Nous avons quand même saisi les rudiments à force d’entendre : « d’abord la mise en place de la basse et de la batterie ! »

    ER : Vous écrivez les paroles où faites appel à un parolier ? Et niveau mélodie et composition musicale ?

    Il est préférable de se faire conseiller pour l’écriture des paroles car ce n’est pas si simple de dire les choses simplement. Quant à la musique, nous avons un chevalier servant qui est une mémoire vivante de la chanson. Il sait ce qu’on peut raconter sur telle mélodie ou tel rythme. On ne s’en sortirait pas sans assistance artistique. Mais le résultat final est l’œuvre des Brigandes car après tout, ce sont nos particularités autant que nos limites qui font l’originalité d’une chanson. Brassens disait qu’il faisait semblant de pas savoir chanter, et que tout l’art est de faire croire que la musique est facile.

    ER : L’accompagnement c’est du synthé ou y a du musicos derrière ? Y a des petits rifs de guitare pas inintéressants. Là ce sont nos déviances :) :) :) on aimerait de bons solos guitare, faut dire que nous sommes très Lynyrd ou Ted Nugent. Je ne pense pas que vous partirez dans ce délire :) :) :)

    Si vous avez de l’oreille, vous devez entendre qu’il n’y a pas de synthé mais de vrais instruments, piano, violon et cornemuse. Juste un peu d’orgue électrique pour les gimmiks. Nous avons une pianiste classique qui est sous exploitée. Elle apparaît dans « La Loge des Jacobins » où elle joue dans le style honky tonk. Il est difficile de mettre en valeur la harpe, la flute traversière et la clarinette. Quant à la trompette, c’est une vraie trompette…en cuivre ! La batterie est tenue par une catalane d’au-delà des Pyrénées, celle à la voix grave. Nous produisons de vrais sons avec de vrais instruments joués par de vraies femmes. Pas de sons artificiels ni de fausses personnes.

    Les rifs de guitare sont ceux d’un musicien qui est aussi mon mari. Il faut savoir que la guitare rock est un domaine étranger aux femmes. Pour ce qui est des guitares, on en met pas mal, et le prochain titre « Cannabis blues » est complètement Stratosonnique.

    Vous évoquez Ted Nugent et le gros son de gratte électrique. Quant à nous, nous avons un message à porter et le délire est latent dans nos compositions, compte tenu de la charge qu’elles véhiculent. Je crois que notre show se suffit à lui-même. Un groupe de femmes n’est pas à sa place dans l’atmosphère de défoulement viril du rock and roll.

    De plus, nous sommes supposées contester l’américanisme qui empoisonne le monde entier par de l’excitation et du bruit. Notre démarche est politique, et la musique est un support pour des idées. C’est de la chanson française avant tout, pas américaine, y compris si le chacatacboum est le passage obligé pour la musique populaire depuis un demi-siècle.

    ER : Récemment j’ai écouté un même morceau en synthé, pas votre production et en instrumental, franchement c’était bluffant. Bon y a la qualité du matos aussi. Concernant Ted, faut pas oublier qu’ER est un site canadien, donc sommes un peu bucherons et chasseurs de caribou sur les bords :) :). Nous ne sommes donc pas anti culture américaine.
    Ted est bon gars, il déteste les démocrates, les gauchistes et est favorable à la peine de mort et armes à feu, sans compter le bourbon.
    Concernant la guitare rock étrangère aux femmes suis pas ok, par contre une chose vraie, le français ne va pas avec le rock.

    Nous ne travaillons pas avec des synthétiseurs. Jamais. Concernant la guitare et le rock, c’est un exercice difficile pour les femmes, mais vous verrez que dans notre prochaine vidéo qui sortira en fin de semaine, « chouchou » la benjamine exécute un solo d’enfer.

    Les américaines ont des racines avec la country ce qui facilite l’usage de la guitare, mais ici en France, ce n’est pas l’usage. A présent, il est bien vu pour les chanteuses de se montrer avec une guitare folk mais on ne connaît pas de fille qui sait vraiment jouer. Notre Chouchou peut faire à peu près tout ce qu’on lui demande si on lui laisse deux ou trois jours pour s’exercer, en danse (même orientale), en chant, en étude d’une langue, en recherche historique, en cuisine, sur n’importe quel instrument, et sans doute pour des choses que seul son chum connaît.

    ER : Simple avis, votre dernière production sur Jeanne D’Arc j’aurais bien vu une mélodie de type Ennio Morricone style western, là ce qui se comprend vous avez fait dans le médiéval.

    Le thème de Jeanne d’Arc nécessite une atmosphère solennelle qui ne peut s’accommoder d’une musique décalée. En effet, les accords pourraient être ceux d’un air de country si on appliquait un rythme de chanson western. Après tout, il n’y a que sept notes et les morceaux composés à la guitare peuvent se jouer de diverses manières. Une bonne chanson n’a pas besoin de plus de quatre accords. La condition de base c’est de trouver une mélodie qu’on retient facilement. Si un enfant vous a entendu composer un air le matin et qu’il le rechante en se couchant, c’est que la chanson a pris le bon pli.

    La musique de Jeanne est supposée évoquer l’atmosphère de son époque, mais c’est subjectif. Ce qui importe c’est que nous nous levions à sa suite pour agir d’une façon ou d’une autre, pour la résistance et le combat.

    ER : C’était une digression perso :). En ce moment vous êtes dans un rythme productif assez rapproché, vous allez le tenir ou réduire un peu la voilure ?

    Nous avons des compos d’avance pour tenir le rythme de production. Il semble même que nous soyons dépassées par le flux de créativité car une nouvelle chanson en chasse une autre d’un jour à l’autre. Il faut se maintenir dans l’énergie de la création.

    Si à un certain moment la source se tarie, il ne faut pas forcer l’inspiration comme les professionnels qui doivent exécuter un contrat.

    Dans l’esprit, notre style s’apparente au Sirventes des anciens Troubadours en lutte contre le centralisme parisien qui est devenu absolu avec le jacobinisme. Ce sont des chants de combat. Pour ce qu’il en reste, la chanson française est tombée dans l’anecdotique et le nombrilisme. Les gens se racontent et comme ils n’ont rien d’important à raconter… De toute façon, les paroles qui fâchent sont interdites, il ne surnage que des absurdités, les gauchos ayant déjà tout vomi depuis cinquante ans.

    On regretterait presque le juif coco Jean Ferrat. En tout cas, rien de comparable à Léo Ferré ne peut aujourd’hui apparaître. Ces anars avaient quand même du talent car il n’est pas facile de composer sans utiliser les idiomes de la musique américaine. Sans l’Amérique et le folk blues, Cabrel n’est plus rien. Quant à nous, il faut reconnaître que nous avons été contaminées par le beat qui facilite l’expression chantée. On ne peut pas revenir au comique-troupier. Se lever pour pousser la chansonnette contestataire avec une simple guitare folk semblerait décalé par rapport à la violence de la vie moderne. Il faut du gros son, sinon personne n’entend. Quant aux éructations du rap, on ne doit pas les tolérer car c’est la fin de tout. Idem pour la techno et tout ce qui est basé sur le boum boum hypnotique. Nous sommes intolérantes avec ces émanations d’en bas. Ce sont les remontées sonores d’un enfer qui s’installe partout grâce au simple geste démocratique d’appuyer sur un bouton pour faire du bruit.

    ER : Je sais que vous souhaitez garder un certain anonymat mais à l’avenir envisagez-vous de vous produire sur scène ?

    Pour produire sur scène notre groupe de filles, il faudrait une grosse machinerie technique et les moyens du showbiz, hors de notre portée. Par ailleurs, où se produire en France avec des chansons fâcheusement « fâchistes » qui peuvent choquer le paisible fumeur de cannabis ? Toutefois, si quelqu’un dispose de moyens techniques et financiers, pourquoi ne pas essayer la scène ? Je ne sais pas ce qu’en penseraient les agents artistiques de la tribu de Juda. Alors, oui, avec de l’argent, on peut toujours forcer les barrières et les préjugés. Qui sait ? Le problème c’est que nos chansons sont faites pour être interprétées dans un cadre visuel avec sept femmes costumées différemment pour chaque titre. Il sera difficile de transposer cela sur une scène. En tout cas, nous allons produire un CD pour faciliter l’écoute de notre public qui le réclame. Un DVD n’est pas utile car tout est sur youtube, à moins qu’il faille émigrer sur Rutube si le ministère de l’intérieur nous y convie.

    ER : Votre premier opus a été sur une parodie de la "Blanche Hermine", chanson que vous avez été obligée de refaire en raison d’une plainte de Gilles Servat. Autant la première version je l’ai trouvé bien, la remplaçante me parait moins percutante. Il aurait fallu garder les gauchos bretons sont des cons plutôt (de mémoire) ils sont trop bons. Parce qu’enfin c’est vrai que les gauchos bretons sont des cons, comme les gauchos en général.

    Notre parodie intitulée la « Rouge Hermine » fut motivée par une déclaration de Servat qui contestait aux gens du peuple le droit de reprendre sa chanson dans le cadre de réunions publiques du Front National. Cela m’a paru monstrueux de vanité et de bêtise. Il en a rajouté une couche en évoquant ses droits d’auteur pour faire censurer notre pastiche qui écorchait les gauchos bretons, aussi demeurés que tous les autres gauchos, comme vous dites. Donc, dans l’urgence, nous avons mis en place un plan B en relançant la chanson avec une autre musique pour la « Rouge v’Hermine », et en censurant les mots « les gauchos bretons sont trop cons ». Cette méthode a été utilisée pour d’autres titres qui pouvaient être censurés tel que « J’élucubre à Sion », retiré par Antoine avec une menace de Youtube d’interdiction du site. Finalement, par crainte qu’on nous coupe définitivement le sifflet après trois censures - comme c’est la règle - nous avons retiré les Brigandes du site « mort aux cons productions ».

    ER : Antoine le navigateur lui aussi est dans le trip censure, c’est bon à noter. On a des bons gauchos ou baba cool ( pseudo) qui la jouent officiellement liberté, sommes tous potes, la petite maison bleue, etc... dès que leurs intérêts sont en jeu ce sont des requins capitalistes, c’est un constat...

    Antoine le navigateur est bidon. Saviez-vous que son unique succès « Les Élucubrations » lui vient du seul trait de génie qu’on lui connaît, c’est d’avoir bien écouté les paroles de « Free wheelin » de Bob Dylan où il a pompé le thème, les paroles et le gimmick à l’harmonica.

    Les auteurs français sont malades avec leurs droits. Nous les Brigandes, « en s’en branle » des droits d’auteur. Tant que quelqu’un qui voudrait reprendre nos chansons ne prétend pas en être le propriétaire, il peut en faire ce qu’il veut.

    ER : Qu’est-ce qui vous a amené à vous lancer dans la production de vidéos qui sont engagées de fait ?

    Nos vidéos sont engagées radicalement. La genèse de notre association est assez mystérieuse. C’est la « Rouge Hermine » qui a attiré des filles avec des capacités artistiques et qui se sont fait connaître alors que je cherchais à monter un groupe. Notre première vidéo « les Brigandes » a été un succès d’estime, et après avoir obtenu le soutien de bénévoles au plan technique, on a lancé « Antifa » qui a cartonné. Avoir des idées c’est une chose mais les mettre dans une forme musicale c’est plus délicat. Avec Antifa, nous avons pris confiance en nous, car l’offre répondait à un besoin. Je précise, sans caractère commercial, quoique nous n’ayons rien contre d’éventuels retours économiques pour combler les dépenses. Peut-être par la vente d’un CD ? On nous dit que personne ne gagne de l’argent de cette façon de nos jours, à moins d’émerger dans le star system. Vous nous voyez les soirs de shabbat, chez Drucker, discutant de questions talmudiques avec rabbi Yakov Attali ?

    Pourquoi et comment cet engagement ? Avec une des Brigandes, nous nous sommes croisées dans des conférences de la mouvance conspirationniste où il n’y a pas que des demeurés. Une autre a tâté du new-age/alterno/écolo mais n’a jamais été gaucho. Ce serait rédhibitoire de mon point de vue. Même celle de la banlieue dont le père était un tyran coco n’a jamais mordu à la propagande. Les autres sont farouchement anti-système avant de revendiquer une idéologie personnelle.

    Il est vrai que l’on aime bien l’idée d’une monarchie par dégoût de la République des Jacobins. Quant à moi, si je dois évoquer mon cas, je suis issue d’un milieu bourge parisien, et il m’a fallu du temps pour me réveiller de l’anesthésie.

    J’ai la chance d’avoir rencontré un garçon éduqué par un père qui a des convictions, avec lequel je partage la même vision du monde et de la société. De plus, c’est un super guitariste éclectique qui s’est calqué sur Jimmy Hendrix et Eric Clapton pour les solos. Quant à la plus jeune, celle qui sait danser et qui joue de la harpe, elle s’est mise à la guitare pour « Cannabis Blues ». Dernièrement, nous voulions comprendre les commentaires postés sur youtube depuis la Russie, et elle appris les rudiments en deux semaines. Une autre peut élaborer un décor en trois cinq sept. C’est une bonne équipe et ça tient du miracle.

    Nous voulons conserver le style fait à la maison avec les moyens du bord, même si la mise en scène de « la Loge des Jacobins » est quasi hollywoodienne. Notre réunion tient d’un effet de la Providence qui nous a donné les moyens de faire ce travail à l’instar d’un commando armé pour une opération. Merci à Dieu de nous confier cette tâche et merci à tous les fidèles français de partager notre amour de la Patrie autant que notre colère contre les ennemis de l’âme et de la beauté.

    ER : La vidéo sur les politicards vous épargnez le FN quoiqu’aussi Mélenchon, c’est un indice de vos préférences ?

    Pour en revenir à nos choix politiques, la vidéo « Bing, Bang, Bong » est l’expression d’un profond dégoût envers la classe politique et son système. Comme le dit la chanson :« Quand je pense à Sarkozy, la haine m’envahit ». C’est sincère car le démon Sarko est dangereux à cause de sa méthode d’intoxication du peuple. Il a saturé les ondes de son image ce qui rend ses déclarations semblables à des opérations de magie noire. Mais ils le font tous. Le mensonge est l’arme qui subjugue l’Amérique par un mécanisme qui le rend plus attractif que la vérité. Les français aussi aiment qu’on leur mente. Ils s’y sont habitués sans doute parce que le mensonge est le fondement de la civilisation matérialiste. Si on est matérialiste et athée c’est qu’on aime le monde moderne et le mensonge qui l’a généré. Nous sommes ici dans le domaine du satanisme.

    Pour illustrer cette chanson, nous avons choisi quatre têtes qui ne sont éligibles que grâce à la propagande médiatique. Quant aux autres éventuels candidats, ils ne disposeront jamais des moyens médiatiques de ces grands pirates, alors, pourquoi évoquer Mélenchon, le gaucho d’honneur, ou bien le petit facteur bolchévique ? Quant à Marine, elle ne joue pas dans la cour des politicards du système. En tout cas, pas encore. On aurait pu citer un pourri comme Fillon et des dizaines d’autres traîtres dégénérés, mais pourquoi leur faire de la publicité ? Mieux vaut un communiste conservant un esprit patriote qu’un libéral mondialiste adepte du grand remplacement.

    ER : Avez-vous été menacées ou subit des pressions à la suite de vos productions ?

    En ce qui concerne la censure, nous faisons attention au moindre mot qui risquerait de nous envoyer sous le couperet de la guillotine. Mais il faut quand même s’exprimer et définir une limite infranchissable. Cette limite va se rétrécir toujours plus. Les pressions existent et il y a une menace constante dès que l’on s’exprime comme nous le faisons. Il faut prendre des risques ou bien rester tranquillement à la maison.

    J’avertis sérieusement ceux qui livrent leurs états d’âme sur internet et qui se croient libres de parler. Cet outil de communication planétaire a été conçu par le Pentagone pour la surveillance de tous les habitants du monde. Il ne faudrait pas rêver à une liberté d’expression durable sur la Toile d’araignée du Diable. Après la période de test de l’internet à papa qui est la phase actuelle, nous assisterons à une censure systématique de tout ce qui n’est pas en accord avec la politique de l’Empire américain.

    Il faut s’attendre à une chasse aux sorcières au plan international. Il faut s’y préparer en imaginant de nouvelles manières de communiquer en réseau car la fête ne durera pas plus longtemps que les radios libres. Il faut anticiper sur le long terme. Pour nous qui dépendons de Youtube, la pression s’exerce par le blocage du compteur de vues quand une chanson émerge trop vite en notoriété par la croissance du nombre de vues sur deux ou trois jours. Le service concerné du ministère de l’intérieur bloque les vues le temps que le flux ralentisse. Cela protège les braves gens qui pourraient voir apparaître nos vidéos en première ligne sur leur écran, d’être perturbés par quelque chose d’agréable à entendre mais qu’ils ne doivent surtout pas écouter.

    « Une chanson, c’est peu de chose, mais quand ça se pose au creux d’une oreille… »

    ER : Question délicate, vous n’évoquez pas trop l’islamisation pour l’instant.

    L’islam est un problème si grave en France qu’il faut réfléchir avant d’attaquer car on tombe facilement sous le coup de la loi antiraciste. J’ai chanté « Pauvre France », un pastiche de la célèbre chanson de Charles Trenet sur « Mort aux cons production ». J’évoquai l’idée de les rejeter à la mer. On va s’y remettre avec un titre sur « le grand remplacement ».

    Il faut appeler à la Reconquête contre l’Islam et se donner les moyens d’une résistance dynamique. Nous avions l’idée d’utiliser le mot « reconquête » pour notre groupe car il définit parfaitement de quel combat il s’agit.

    ER : La Prochaine production est pour quand ?

    Notre prochaine vidéo s’intitule « Education Nationale Cannabis Blues » et sera lancée dans les premiers jours de juin. Une autre, plus hollywoodienne selon nos moyens, est sortie, sur le thème des rats jésuites qui infestent le Vatican et qui se sont installé sur le Trône. Là, on touche du très très lourd.

    ER : Vous avez une certaine affection pour la Russie de Poutine. Vous vous inscrivez dans l’idée d’un rapprochement avec ce pays ?

    Nous aimons la Russie et c’est sans doute grâce à Poutine qui se présente comme un représentant authentique de l’âme russe, une sorte de sauveur d’un peuple qu’il aime avec sincérité. Nous avons l’idée de nous replier là-bas si les choses tournent trop mal ici. Ce n’est qu’une possibilité en dernier recours, assez difficile à imaginer en réalité. La Russie apparaît comme la seule force pouvant résister à l’ordre mondial. Des prophéties semblent indiquer que la Russie doit évoluer vers une civilisation très belle, mais que cela est régulièrement brisé par les anglo-saxons qui veulent la suprématie planétaire. L’enjeu de la guerre mondiale est là. J’ai écrit : « son jardin doit encore fleurir ». Ainsi soit-il.

    ER : Vous considérez-vous comme représentatives de votre génération, pourtant nourrie idéologiquement au gauchisme et touche pas à mon potisme ?

    Nous ne sommes pas représentatives de notre génération gaucho, bien évidemment. J’espère seulement que notre petit succès s’il se vérifie fera des émules .

    ER : Bon je pense que cet entretien est pas trop mal vous en pensez quoi ? Quelle est votre conclusion ?

    Cette interview permet de mieux faire connaître les Brigandes qui dans le système du showbiz n’ont aucune chance d’émerger publiquement. Pour preuve, notre vidéo Antifa a été censurée à cause d’un maudit bras tendu. Même la dérision est interdite. Donc, merci de nous apprécier et de partager nos productions qui resteront pourtant confinées dans un réseau étroit mais de grande qualité.

    Je forme le vœu que ces chansons contestataires fassent du bien à ceux qui les écouteront, quel que soit leur bord religieux et idéologique, sachant qu’ils ont en commun un dégoût profond du système et qu’ils souffrent dans leur cœur pour les atrocités morales qu’on nous fait subir. Nous sommes persécutés mais cela doit nous redonner une nouvelle énergie car la vie continue et la Providence veille sur nos âmes, même si la réalité physique nous est contraire. Après tout, la lutte est la règle ici-bas.
    En ce qui concerne la France qui est notre patrie, il faut se dire que le peuple est contaminé depuis trop longtemps par le mensonge. Personne ne peut dire si une décontamination est envisageable.

    ER : En tout cas merci pour votre contribution et bonnes continuations pour vos productions dont les orties sont attendues par vos fans