culture et histoire - Page 1352
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TVL : Pour Arnaud Upinsky, l'énigme du Saint Suaire est indiscutablement résolu
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C’est la République qui a besoin du peuple et non l’inverse
Les Français doivent remonter le fleuve de leur histoire : le seul souvenir d’un Bayard ou d’un Saint Louis pulvérisera irrémédiablement la légitimité des usurpateurs.
La guerre aux peuples est déclarée. Des bas-fonds des réseaux mafieux aux élites affidées de Wall Street, un seul mot d’ordre : tous les hommes sont des immigrés.
De fait – et cela est conforme à l’histoire du monde -, avant d’être esclave, on est généralement immigré (populations vaincues ou razziées). Pour fabriquer des immigrés, il convient de liquider les identités collectives : les esclaves de Cosmopolis ont un destin d’épaves narcissiques.
Une caste d’apparatchiks issue des incubateurs élitaires anglo-saxons se charge de la besogne avec entrain. Sa feuille de route : maintenir l’illusion démocratique, surveiller les masses, punir les déviants.
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Vae Victis - De près comme de loin - Vae Victis
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Conférence à Paris: "La jeunesse au pouvoir" de Julien Langella (13/06/15)
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Perles de culture N°54 - Pierre de la Coste vous emmène voir Poussin au Louvre
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Sur la trace des Celtes
Les Celtes étaient-ils vraiment ces Gaulois chevelus et barbus, chasseurs de sangliers, que nous imaginons volontiers ? Enquête sur un peuple hors du commun, qui pratiquait l’agriculture et méprisait la mort.
Pendant plus de cinq siècles, les Celtes ont dominé toute une partie de l’Europe, du Danube à l’Atlantique, de la mer du Nord à l’Espagne et au nord de l’Italie. Qui étaient vraiment “nos ancêtres les Gaulois” ? Les récentes découvertes archéologiques révèlent une culture beaucoup plus vaste et sophistiquée qu’on ne l’imaginait et démentent les clichés accumulés depuis le XIXe siècle. Interrogeant les plus éminents spécialistes, Marc Jampolsky reconstitue les us et coutumes de ce peuple guerrier formé de plusieurs communautés.
Du chantier du TGV Paris-Strasbourg, où ont été mises au jour des nécropoles celtiques datant du IVe siècle avant J.-C., jusqu’en Hongrie et en Italie, son documentaire révèle un peuple puissant, vivant une existence confortable fondée sur l’agriculture et l’élevage. Les découvertes mettent aussi en évidence des capacités techniques ignorées jusqu’ici. Les Celtes avaient des armes très élaborées. Leurs objets, d’une grande précision mathématique, étaient porteurs de messages.Les codes stylistiques des différentes communautés permettent de dessiner des liens entre elles. Mais, au bout du compte, le mystère celte demeure entier… Un documentaire instructif, qui permet d’enterrer les poncifs et de mettre en lumière un peuple hors du commun.
Réalisé par Marc Jampolsky – France (2010)
http://fortune.fdesouche.com/383567-sur-la-trace-des-celtes#more-383567
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Passé Présent n°54 - Charles XII et la guerre du nord
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Cannes : colorie… couac ! (Présent 8361)
Certes, on ne peut pas dire que Cannes récompense un cinéma français qui fait rêver : un immigré tamoul qui va retrouver une autre forme de guerre civile dans nos banlieues françaises, un chômeur quinquagénaire qui se collette avec le Pôle emploi, un drame domestique autour d’un pervers narcissique… Quelle invitation au voyage !
Mais bon, contrairement à la propagande LGBT de La Vie d’Adèle (et ses scènes de 17 minutes de sexe lesbien) couronnée sur la Croisette il y a deux ans tandis qu’à Paris on marchait contre le mariage pour tous, ce cinéma social n’a pas fait le bonheur de toutes les critiques de gauche (« Un sale millésime ») pour Télérama.
C’est surtout la Palme d’Or au film de Jacques Audiard (réalisateur du très bon Un prophète) qui donne des boutons au Monde : un film « simpliste dressant un tableau très sombre des banlieues françaises ». Et à Libération :
« Un décor de désolation et de violences urbaines, traversé par une idéologie du nettoyage au Kärcher [NDLR : Carrément !] et d’un héroïsme viriliste, dont il est permis de trouver la vision aussi fantasmée et poussiéreuse que le clin d’œil du cinéaste à “Antenne 2” (sic) lors de son discours de remerciement. »
Car on a beau se crever à faire un film sur les immigrés clandestins (presqu’entièrement dialogué en tamoul) encore faut-il qu’il soit vraiment politiquement correct. Notamment à l’égard de nos braves racailles, violeurs, casseurs et dealers bien de chez nous.
Le Monde met en garde à cet égard nos gouvernants (Manuel Valls et Fleur Pellerin) si prompts à se réjouir sur twitter, ces imbéciles, de ce qui ressemble plutôt à une illustration de leur fiasco : « S’ils l’avaient examiné avec plus d’attention, nos gouvernants se seraient rendu compte que le coq cannois n’a pas si fière allure : il y a du goudron sur ses plumes, et des inflexions funèbres dans son chant. Pour ce qui est de sa crête, elle tient davantage du gallinacé punk que de l’animal politique docile. »
Et ce n’est pas Le Prix d’interprétation décerné à Vincent Lindon dans La Loi du marché de Stéphane Brizé, restituant avec une précision quasi-documentaire le désespoir du chômage dans lequel nos dirigeants ont plongé tant de nos concitoyens, qui peut leur permettre de tirer à eux un bout du tapis rouge.Caroline Parmentier
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Karl Marx : un réactionnaire (3/3)
Res, la chose multiforme.
♦ Frédéric Malaval, philosophe, essayiste, écrivain.
Pour le juriste, les « choses » peuplant l’écosphère sont donc éligibles à trois catégories: res nullius, res communis, res propria.
Res, mot latin signifiant chose, s’oppose à la notion de personne. Pour Kant, une personne existe en soi par opposition à une chose dont l’existence dépend de l’action d’autrui. La Nature, dans une conception aristotélicienne, n’est ni chose ni personne. Ces interrogations sont au cœur de la pensée philosophique. Personne, chose, nature, culture, etc. ont nourri le discours philosophique depuis des lustres. Mais aujourd’hui, le contexte dans lequel s’inscrivent ces réflexions est radicalement différent de celui que connurent nos aïeux, rendant leurs propos parfois incompréhensibles pour des esprits neufs ou carrément dépassés pour nos contemporains visionnaires. Schématiquement, ils ont exercé dans un monde vide d’humains et peu artificialisé alors que nous sommes maintenant dans un monde surartificialisé et surpeuplé. Un seul chiffre pour valider ce constat : les avions commerciaux transportent 3 milliards de passagers par an, soit environ l’équivalent de la moitié de la population humaine, alors que, par nature, homo sapiens est incapable de voler.
Saisir les catégories utilisées par nos aïeux pour penser l’écosphère permet toutefois d’envisager de nouvelles conceptions pour penser un monde de demain radicalement différent.
Ainsi, res communis est une chose qui n’appartient à personne en particulier mais dont tous peuvent user. Il en est ainsi de l’air, de l’eau courante, voire de la chaleur du sous-sol. Res nullius, quant à elle, est une chose qui n’appartient encore à personne mais qu’il est possible de s’approprier sous réserve des lois en vigueur. S’il n’y a pas de loi, res nullius n’existe donc pas juridiquement. A partir du moment où elle est appropriée, elle devient res propria appartenant à un sujet de droit. Le sujet de droit est reconnu à qui a le statut de personne.
Depuis que la pensée juridique s’est développée, seules ces trois catégories l’ont animée. Le mouvement communiste, finalement, n’a fait que redonner à la catégorie res communis une prééminence que les révolutions bourgeoises avaient réduite à la portion congrue. Or, paradoxalement, ce mouvement a été marketé en un mouvement de progrès.
L’appropriation collective des moyens de production n’est donc pas la finalité utopique d’un progrès mais une organisation politique plurimillénaire. Sous cet angle, l’appropriation privée qui caractérise l’avènement de la Modernité depuis la romanisation de l’Europe jusqu’aux révolutions bourgeoises d’hier et d’aujourd’hui a créé une vraie rupture dont les historiens du futur analyseront la contribution à l’artificialisation de l’écosphère.
Mais force est d’admettre qu’à défaut de progrès, le communisme a été un mouvement réactionnaire dans la mesure où il s’est opposé à l’appropriation privée des biens communs organisant les sociétés depuis des temps ancestraux.
Vers la valeur écosystémique…
Envisager Marx comme un réactionnaire n’a comme but que de montrer que la suprématie relative de catégories juridiques ancestrales signe l’esprit d’une époque. A chaque période correspond une conception de l’homme et du monde. Ainsi, aux enclosures répondent la valeur-terre ; à la révolution industrielle, la valeur-travail ; au développement du commerce, la valeur d’échange ; à la saturation écologique…, la valeur écosystémique, objet des prochains articles.
Aujourd’hui, res propria domine. Tout est fait pour valoriser financièrement l’artificialisation de l’écosphère au détriment de fonctions et d’équilibres écosystémiques vitaux, donc de res nullius. Mais des mutations fondamentales laissent penser que ce dualisme bimillénaire se révélera obsolète à très court terme.
Cela oblige à créer d’autres catégories pour penser le monde et le gérer. Ainsi, la prochaine série d’articles reposera sur la notion de valeur écosystémique. Cette valeur écosystémique sera conçue comme une réponse à la nécessité d’intégrer le SurEnvironnement dans nos pratiques sociales; pivot d’une réflexion métapolitique rendue indispensable par les mutations que l’écosphère a connues depuis la moitié du XXe siècle.
Dit en termes plus concrets, il s’agit désormais de requalifier res nullius. On verra que cette valeur écosystémique permet, en subsumant la valeur-travail et la valeur d’échange, de penser res nullius comme l’ensemble des fonctions écosystémiques vitales, alors que le paradigme de la Modernité l’a identifié comme son SurEnvironnement fondamental. La conséquence est qu’aujourd’hui toute l’économie politique repose sur la valeur d’échange avec res propria comme pierre angulaire. Cela était peut-être pertinent dans une écosphère peuplée de quelques centaines de millions d’humains, mais aujourd’hui, l’artisphère atteint son climax.
La stabilité démographique des populations européennes ou asiatiques est le signe que nous avons atteint l’équilibre entre les aborigènes septentrionaux et leurs territoires. Comme nous l’avons exprimé dans d’autres articles, la population française de souche est stable depuis environ deux siècles. La croissance de la population vivant sur le territoire français européen est la conséquence de la sur-artificialisation de nos écosystèmes et de l’immigration allogène.
Aujourd’hui, seules les populations tropicales ou équatoriales participent à l’anarchie démographique, mais au risque que des guerres futures, épidémies ou famines – comme l’histoire le montre – lissent ces excès et résorbent brutalement ces migrations interclimatiques si la politique se révèle incapable de le faire par des transitions douces.
Aussi, le défi actuel n’est pas le statut de res propria ou de res communis, mais celui de res nullius que l’expansion de la civilisation industrielle menace jour après jour. Cette dernière participe au triomphe d’une posture anthropocentrée, pierre angulaire de la Modernité dans toutes ses manifestations religieuses ou profanes, alors qu’une attitude écocentrée s’impose désormais. C’est cette mutation anthropologique fondamentale que nous allons vivre sous peu. Marx aura alors été un des penseurs mesurant les mutations que l’ère moderne a réalisées entre les temps ancestraux et une écosphère à son climax.
(Fin)
Frédéric Malaval, Mai 2015
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Karl Marx : un réactionnaire (2/3)
Histoire de la commune.
♦ Frédéric Malaval, philosophe, essayiste, écrivain.
A l’origine, la commune est un regroupement d’habitants organisé à partir d’un lieu singulier comme un territoire bénéfique, un château, un monastère, une propriété agricole, etc. Avant la domination romaine, puis franque, la propriété des tribus, des communautés ou des clans était collective.
Chaque regroupement occupait un territoire qu’elle exploitait en commun. La propriété privée existait, mais elle était marginale.
Puis, la civilisation romaine modifia sensiblement cette organisation sociale, mais sans aboutir aux bouleversements provoqués par la francisation du territoire. Ainsi, au Xe siècle, rares sont les cités qui n’ont pas encore perdu leur administration et leurs biens. Seules les grandes villes où la bourgeoisie peut créer un rapport de force favorable repousse l’empiètement du seigneur ou de l’évêque. Les révoltes communales sont les moments forts ponctuant cet antagonisme. En revanche, les petites cités et les villages n’ont plus rien en propre, leur sujétion au pouvoir féodal est complète.
C’est aux XIe et XIIe siècles que les communes se retrouvent maîtresses de leur administration et leurs biens purgés des droits féodaux de toute sorte. Mais cette situation est le résultat de luttes incessantes entre la commune et le château. Ce dernier est définitivement hors jeu à l’issue de la Révolution française de 1789 : l’ultime révolte communale en quelque sorte. Mais alors ce fut une bourgeoisie acquise aux vertus de la propriété individuelle qui contesta l’organisation communautaire du territoire. Dans la nuit du 4 août 1789, les députés de l’Assemblée nationale constituante proclament l’abolition des droits féodaux et de divers privilèges, déclarant ainsi que le sol était libre comme les personnes qui l’habitent.
Cette disposition ne fit que consacrer une évolution fondamentale du XVIIIe siècle que les historiens résument par l’expression de mouvements des enclosures. Cet anglicisme désigne les changements qui, dès le XIIe siècle en Angleterre, bouleversent une agriculture traditionnelle reposant sur un usage collectif de la terre, transformé en un système de propriétés privées ; chaque champ est séparé du champ voisin par une barrière à l’origine du bocage. Ce bocage est à son maximum au milieu du XVIIIe siècle pour commencer à disparaître cent ans après avec la mécanisation de l’agriculture et le remembrement qu’elle impose. Les enclosures marquent la fin des droits d’usage, en particulier des communaux, dont bon nombre de paysans dépendaient.
Ce phénomène d’enclosures participe à une appropriation du sol par des personnes disposant de capitaux et supprimant les droits communaux qui permettaient une utilisation collective de l’espace. Il fit basculer des millions d’hectares du statut de res communis (bien commun) dans celui de res propria (bien approprié), laissant sous le statut de res nullius (chose nulle ou chose de personne) ce qui n’a pas été approprié. Res communis et res nullius sont des biens inappropriés. Jean-Jacques Rousseau fut un des philosophes mesurant les mutations sociales que cette évolution allait provoquer en affirmant dans son Discours sur l’origine de l’inégalité de 1755 : « Le premier qui ayant enclos un terrain s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile ».
Le Code Napoléon a bien tenté de considérer que « les biens communaux sont ceux à la propriété ou au produit desquels les habitants d’une ou plusieurs communes ont un droit acquis », mais en les rangeant dans la classe des propriétés privées, il permit leur appropriation. En effet, beaucoup d’habitants vendirent les lots dont ils avaient reçu l’usage. La vente d’une grande masse de biens communaux considérés comme des biens privés et patrimoniaux, mais propriétés des communes, amplifia ce phénomène d’appropriation privée. La grande réforme communale des années 1830 ne changea rien à cette conception. La terre, et l’usage qui lui était associé, était cessible au même titre que n’importe quelle… chose.
Ce mouvement est général à toute l’Europe et précède les révolutions industrielles en fournissant, d’une part, une nourriture que l’augmentation des rendements permet et, d’autre part, une main-d’œuvre agricole disponible pour le développement de l’industrie. A cela s’ajoute le facteur énergétique par l’invention des moteurs thermiques fonctionnant par la combustion du charbon. Et d’autres facteurs à l’origine de la Révolution industrielle.
C’est dans ce contexte que Karl Marx et d’autres ranimèrent une conception ancestrale fondée sur la res communis que deux mille ans d’appropriation privée avaient éliminée.
(A suivre)
Frédéric Malaval, Mai 2015