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culture et histoire - Page 1434

  • Un jour, un texte ! Le soldat et sa famille, par le Père Michel Gasnier, O.P (2/3)

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. »

    Georges Bernanos, La France contre les robots

    Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui, à l'heure où le pouvoir politique incapable de gouverner le pays, déclenche une guerre tous les 6 mois, tout en coupant à l'armée française ses moyens: le soldat et sa famille (5)

    « Quatre fillettes vinrent m'ouvrir… » (2/3)

    (Capitaine Gérard de Cathelineau, Parrain de la Promotion de Saint-Cyr 
    "Capitaine de Cathelineau", 1976 – 78.)

    L'auteur, le Père Gasnier, ne connaissait rien du capitaine de Cathelineau lorsqu'on le pria d'écrire sa vie. Il accepta et se rendit donc chez les parents de l'officier, puis chez sa femme. Voici le récit de ses visites.

     

    Deuxième séjour en Indochine

    Dans l'avion qui l'emporte, il est sans doute sensible à la féerie des paysages qu'il survole. Mais sa plume cherche surtout à consoler sa femme par ces lignes empreintes de pensées à la fois grandes et exquises : « Vos préoccupations sont les miennes et les miennes sont les vôtres. Votre vie est la mienne et la mienne est la vôtre. Vos gestes sont les miens et les miens sont les vôtres. Beauté indicible du sacrement de mariage ! Ainsi nos gestes s'unissent dans l'espace, et cette unité est offerte à Dieu, d'autant plus belle que notre peine d'être séparés est plus grande. Plus unis parce que plus éloignés l'un de l'autre. Plus aimés parce que plus unis, et plus fidèles dans la séparation et l'affliction... Si vous vous sentez triste et découragée, appelez Michèle, Béatrice et Odile, demandez-leur de déposer un baiser sur votre front bien doucement, bien tendrement. Ainsi réconfortée, pensant que je suis présent dans ces baisers, levez-vous, allez chercher le quatrième auprès de Guillemette. Si elle dort, donnez-lui ce baiser de maman dans lequel vous aurez mis toute votre tendresse. Dites-vous que ce baiser m'est destiné. Offrez-le à notre Mère du ciel, et croyez que j'en aurai l'ineffable joie... Le ciel a inventé la famille. Demandons-lui toutes les bénédictions qu'il y a attachées. »

    Ses diverses activités d'ordre militaire et sa vie mystique portée à ce sommet ne l'empêchent pas de demeurer en contact continuel avec sa famille, plus spécialement avec son épouse à qui il expédie une lettre quotidienne.

    « Si courte que soit la lettre journalière,écrit-il à sa femme en septembre 1954, elle traduit en quelques mots des flots d'affection éprouvés au cours de la journée à un instant ou à un autre. Elle est le bonjour et le bonsoir quotidiens, elle est — si insignifiante ou banale soit-elle — le réconfort qui ne manquera pas en cas de découragement ou de fatigue. La lettre quotidienne me met tous les jours face à mon bonheur de te savoir ma femme, au même titre que la prière quotidienne nous remplit de joie par la pensée de l'amour infini de Dieu ».

    Nous n'avons que l'embarras du choix pour puiser des textes dans l'abondant courrier. Le 2 février, par exemple, venant de recevoir une photo de sa femme et de ses enfants, il trace ces lignes : « Sous mes yeux, ma famille entière me regarde de ses cinq paires d'yeux intelligents, dynamiques et caressants. Que d'insondables et charmants mystères dans ces regards !... Ma Colette et moi nous avons uni nos deux volontés, nos deux cœurs, nos deux âmes pour toujours, pour cette oeuvre de vie que le Créateur a voulu de nous, pour cette œuvre de vie qui nous émeut ensemble et nous ravit au delà de nous-mêmes, pour cette œuvre de vie qui s'appelle Michèle, Béatrice, Odile, Guillemette, et la liste n'est pas close... Voilà que l'idée de Guillemette effectuant ses premiers pas m'est comme un soutien ».

    Il multiplie d'autant plus ses lettres d'affection que la santé de sa femme à cette époque lui donne de lourds soucis. Un certificat médical, signé du Val de Grâce où elle est soignée, lui parvient, qui provoque en sa conscience un dramatique débat. « Il n'est pas douteux, déclare le médecin traitant, que la présence de son mari auprès d'elle contribuerait à apaiser les inquiétudes de Madame de Cathelineau et faciliterait le repos physique et moral qui est indispensable à son rétablissement ».

    Ses chefs, auxquels il s'en remet pour prendre une décision, se montrent compréhensifs et tout en exprimant leurs très vifs regrets de le perdre, lui conseillent de faire une demande pour regagner la métropole. Sa demande est agréée et, au début de juillet 1955, il prenait l'avion qui le ramenait en France. Il avait écrit à ses parents : « Pour vous rassurer, je puis vous dire que proposable dès cette année pour le grade de chef de bataillon, j'ai eu droit à d'excellentes paroles du Général Gandoët qui m'a assuré que je partirai sur la liste des proposables avec un numéro, c'est-à-dire désigné plus spécialement, ce qui me met en bonne place pour les années suivantes... Au 1er juillet 1955, ma présence en Indochine aura été de 42 mois, dont 27 du premier séjour et 15 du second. » […]

    Père Michel Gasnier, o.p.

    Extrait de : "Un officier français, Gérard de Cathelineau".

    Nouvelles Éditions Latines – 1960.

    Lois Spalwer  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Un jour, un texte ! Le soldat et sa famille, par le Père Michel Gasnier, O.P (1/3)

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. »

    Georges Bernanos, La France contre les robots

    Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui, à l'heure où le pouvoir politique incapable de gouverner le pays, déclenche une guerre tous les 6 mois, tout en coupant à l'armée française ses moyens : le soldat et sa famille (4)

    « Quatre fillettes vinrent m'ouvrir… » (1/3)

    (Capitaine Gérard de Cathelineau, Parrain de la Promotion de Saint-Cyr 
    "Capitaine de Cathelineau", 1976 – 78.)

    L'auteur, le Père Gasnier, ne connaissait rien du capitaine de Cathelineau lorsqu'on le pria d'écrire sa vie. Il accepta et se rendit donc chez les parents de l'officier, puis chez sa femme. Voici le récit de ses visites.

    Je rendis visite à ses parents et je réalisai en les écoutant ce qu'un deuil comme celui qu'ils venaient de subir peut apporter à la fois de souffrance et de fierté dans le cœur d'un père et d'une mère. Je m'imprégnai de l'atmosphère de l'appartement qu'il venait, semblait-il, de quitter, tant les objets parlaient tous encore de lui...

    J'allai, quelques jours, après rue Antoine Chantin. Je sonnai. Quatre fillettes — celles qu'il avait tant aimées et à qui il avait adressé tant de lettres exquises dont j'ai songé, un moment, à faire un chapitre spécial de ce livre — vinrent m'ouvrir. Elles me sourirent, sachant que je venais pour celui qui n'était plus là, et chacune, avec innocence, me déclina son nom, que je connaissais déjà. Elles me conduisirent à leur maman.

    La conversation dura longtemps. Il ne fut question que de lui. Madame de Cathelineau me dit : « Je ne sais pourquoi on évite habituellement de me parler de Gérard. On craint, je pense, d'aviver ma douleur. Mais n'est-ce pas au contraire ma consolation d'entendre prononcer son nom et de me rappeler ce qu'il fut ?... »

    Ses photos étaient épinglées au mur, le fanion de son régiment étalait dans la pièce ses couleurs éclatantes. A la place d'honneur, je regardais le portrait de l'aïeul illustre, promoteur de l'insurrection vendéenne le drapeau dans une main, l'arme au côté, il montrait du doigt tendu, à ses troupes, le chemin de la victoire... ou de la mort.

    L'aînée des fillettes, devant une table, studieusement, préparait pour la rentrée des classes, qui se faisait proche, livres et cahiers. Une autre était venue s'asseoir non loin de sa maman et, le visage grave, les yeux grands ouverts brillant d'une flamme de tristesse poignante et d'amour, nous écoutait avec avidité...

    Les deux petites, sur le large balcon, jouaient et couraient...

    Madame de Cathelineau, avec une simplicité qui m'émut, me confia, sans en exclure aucune, toutes les lettres qu'elle avait reçues de lui et qui commençaient par ces mots de tendresse : « Colette chérie... »

    Avant que je ne parte, par la fenêtre ouverte, elle me montra, barrant la ligne d'horizon, les hauteurs boisées de Meudon : « C'est là, me dit-elle, qu'il repose, et, d'ici, à chaque instant, je puis le saluer. Quand il me fit visiter pour la première fois cet appartement qu'il venait d'acheter : "Regarde ! Regarde ! Insista-t-il avec une sorte d'exaltation étrange qui me surprit, on aperçoit Meudon !" »

    Père Michel Gasnier, o.p.

    Extrait de : "Un officier français, Gérard de Cathelineau".

    Nouvelles Éditions Latines – 1960.

    Lois Spalwer

  • Plus de 2200 architectes et ingénieurs détruisent le rapport « officiel » de la Commission sur le 11 septembre 2001

    Ex: http://zejournal.mobi

    Le 11 septembre 2001 est devenu un assemblage de mots plus ou moins confus et l'un des sujets les plus populaires de cette dernière décennie, à la fois sur et hors internet. Un sujet qui est devenu si populaire et qui a transformé tellement de gens que les sondages indiquent que plus de 50% de gens ne croient pas à la version officielle diffusée par le gouvernement américain concernant le « rapport de la Commission du 11 septembre 2001 ».

    Pendant longtemps, les gens ont été ridiculisés pour avoir remis en cause la soi-disant version officielle, ils ont été catalogués comme théoriciens du complot, anti-américains, fous et on leur attribuait des noms péjoratifs. Mais est-il sensé de mettre ces personnes dans de telles catégories compte tenu de tous les éléments de preuve qui existent pour indiquer que l'histoire officielle n'est pas vraie ? Il ne s'agit pas de théories de grande envergure qu'on peut parfois trouver sur des sites Internet, mais de preuves scientifiques solides réelles.

    Enfin quelques médias de grandes distribution

    Pendant des années, personne dans les médias de grande distribution n'aurait osé toucher à l'histoire de « la vérité du 11 septembre 2001 » et présenter les faits qu'ils ont pu faire valoir. Peut-être qu'ils ont reçu l'ordre de ne pas le faire étant donné que c'était un sujet délicat. Peut-être qu'ils n'ont pas senti qu'il y avait une validité ou simplement estimaient qu'il n'y avait pas de « retour » sur les faits qui indiquent que l'histoire officielle est obsolète.

    Quoi qu'il en soit, nous voyons à présent les nouvelles des médias de grande distribution comme un sujet qui est enfin exposé, et cela pourrait tout changer dans notre monde. Beaucoup ont déjà un pressentiment sur la vérité du 11 septembre 2001, mais si cela devenait de notoriété publique cela changerait la perception des gens sur la guerre, le terrorisme, les gouvernements et les médias de grande distribution.

    Lors d'une interview sur C-SPAN, le fondateur Richard Gage des ingénieurs et architectes du 11 septembre 2001 Truth parle de l'effondrement irréfutable contrôlé du bâtiment 7. Ce que Richard présente est de la science simple et des évaluations rigoureuses.

    « Richard Gage, AIA, est un architecte qui réside à San Francisco Bay Area, il est membre de l'American Institute of Architects, et le fondateur et PDG de Architects & Engineers for 9/11 Truth ( AE911Truth.org ).

    Une organisation éducative, 501(c) 3, qui représente plus de 2200 architectes et ingénieurs agréés et diplômés qui ont signé une pétition appelant à une nouvelle enquête indépendante, avec le pouvoir d'assignation complète, concernant la destruction des Twin Towers et du World Trade Center Building 7 le 11 septembre 2001. Plus de 17 000 signataires parmi lesquels figurent de nombreux scientifiques, avocats, des citoyens responsables formés aux États-Unis et à l'étranger et autres. Ils citent des preuves accablantes d'une démolition explosive contrôlée. »

    Plusieurs experts évoquent une démolition contrôlée

    La vidéo ci-dessous est un extrait de 15 minutes du documentaire AE911Truth, qui résoud le mystère du WTC 7. Plusieurs experts à travers le monde remettent en question l'histoire officielle du World Trade Center 7.

    Architects & Engineers - Solving the Mystery of WTC 7 - AE911Truth.org

    Conclusion

    Il est temps de s'interroger sur le monde dans lequel nous vivons.

    Si la vérité à propos du 9/11 devient enfin une connaissance commune, cela pourrait être la porte pour un changement radical mais extrêmement positif dans notre monde. Je pense que nous sommes sur le point de connaître la vérité sur le 11 septembre.

    - Source : Sandra Véringa

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/12/28/2200-architectes-et-ingenieurs-detruisent-le-rapport-officiel-sur-le-11-sep.html

  • Le triomphe de La famille Bélier ou la revanche de la France périphérique

    La Famille Bélier talonne Le Hobbit 3 en tête du box-office. Pour Alexandre Devecchio, cette ode à «la France profonde» s'inscrit dans la lignée des Enfants du marais ou de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?
    La famille Bélier plus fort que Moïse? Ce n'est pas une surprise. Comme beaucoup de critiques l'avaient prévu, le film d'Eric Lartigau sera bien le succès de Noël et peut-être même celui de l'année. Cette «dramédie» française, au budget modeste, en salle depuis le 17 décembre, rivalise avec les superproductions américaines que sont Le Hobbit, la bataille des cinq arméesde Peter Jackson et Les Pingouins de Madagascar, le dessin animé des studios DreamWorks. Elle devrait également terrasser Exodus: Gods and Kings, version reliftée des 10 commandements par le réalisateur de Gladiator, sortie mercredi 25 décembre. Comment expliquer cet engouement ? On pourrait évoquer la redoutable efficacité du pitch: «Élevée au cœur d'une famille d'agriculteurs sourds, Paula, 16 ans, va se découvrir un don pour le chant…» Applaudir aux remarquables performances de la révélation Louane Emera et des toujours excellents François Damiens, Karine Viard et Eric Elmosnino (Gainsbourg). Ou encore louer le pouvoir d'émotion de l'ensemble. Mais, ce ne serait probablement pas suffisant. 
    A l'image de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?, l'autre carton français de l'année, La Famille Bélier doit sans doute une grande part de son succès au fait qu'il s'inscrit dans son époque et répond aux inquiétudes des Français à la fois pessimistes pour leur avenir et nostalgiques d'une nation autrefois unie et enracinée. Après 1968, un vent de liberté et de subversion soufflait sur le cinéma français. Avec les années 80-90, marquées par «l'esprit Canal», celui-ci entrait dans l'ère de la dérision. A partir des années 2000, comme si les Français refusaient le passage dans un nouveau millénaire, il renoue avec une certaine tradition exaltant des valeurs que l'on croyait disparues... Au point que certains critiques crient à la réaction. En 1999, Les Enfants du marais est taxé de «pétainisme light». Cela n'empêchera pas son auteur, Jean Becker, de continuer à faire avec succès l'éloge du terroir à travers un Crime au Paradis(2001) et Dialogue avec mon jardinier (2007). En 2001, c'est le Fabuleux destin d'Amélie Poulain qui triomphe en plongeant les Français dans un Paris romantique et désuet. Le film de Jeunet se fait lui aussi critiquer pour son imagerie passéiste. En 2004, bien avant que Najat-Vallaud Belkacem ne décide de supprimer les notes à l'école, 8 millions de spectateurs renouaient à traversLes Choristes avec l'éducation à la papa. En 2008, Bienvenue chez les Ch'tisvantait la solidarité d'une France périphérique trop souvent méprisée. Enfin en 2011, Intouchables, qui tentait de réconcilier Paris et la banlieue,à travers l'histoire d'amitié entre un jeune des cités et un milliardaire tétraplégique, se voyait accusé de «racisme». En 2014, Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?, qui célébrait les vertus de l'assimilation républicaine, subissait le même sort.
    Dans la lignée de tous ces succès populaires, La famille Bélier, au-delà du mélo attendu, raconte une France qui ne veut pas mourir. Comme dans les films de Jean Becker, l'action se situe loin des grandes métropoles dans les verts pâturages du pays profond. Les héros ne sont pas cadres dans une start-up informatique, mais agriculteurs. Au risque de paraître ringards et franchouillards ils préfèrent la chanson française à la techno, le fromage au lait cru aux graines de soja et leur petit village aux halls d'aéroports. Lorsque la grande distribution menace de transformer leurs champs en zone commerciale bétonnée, ils se battent pour préserver leurs paysages et leur art de vivre. Leur principale force : être une famille soudée. Comme dans Intouchables, il est question ici de handicap et d'intégration. Mais la surdité des parents et du petit frère apparait finalement presque secondaire. Comme dans toutes les familles, le repas du soir est le lieu des engueulades (même en langage de signes), l'instant social où les générations se rencontrent et échangent. Car contrairement à ce que certains critiques, un poil condescendants, ont compris, La famille Bélier estmoins une histoire d'émancipation sociale, que de transmission et de filiation. C'est parce que ses parents lui ont transmis des valeurs solides, que Paula va pouvoir quitter le nid familial pour aller à la quête de son propre destin. Sans renier son identité, ni oublier d'où elle vient. 
    Une réplique prononcée par le professeur de musique de la jeune héroïne pourrait à elle seule résumer le propos du film. «Quand tout va mal et qu'il n'y a plus aucun espoir, il reste Michel Sardou … Il est à la variété française ce que Mozart est à la musique classique: intemporel!». Intemporelle, la France de La famille Bélier l'est assurément. Tout juste pourra-t-on reprocher au film d'Eric Lartigau d'être un peu trop lisse et sage. Mais nous ne sommes plus dans les années 70, il ne s'agit pas de casser les codes, encore moins de changer le monde. A l'heure de la ferme des mille vaches, l'urgence est désormais de préserver l'essentiel. 

  • La Corporation ou la Patrie du travailleur :

    La liberté de l’ouvrier dans l’ancienne France, sa dignité et son bien-être, sont attestés par l’organisation du travail au Moyen-âge. Là encore, comme pour la Révolution communale, la monarchie favorisa l’émergence de corps libres. Ceux-ci s’organisèrent dans les communes libérées et codifièrent leurs us et coutumes que l’autorité royale homologua dans le magnifique Livre des Métiers d’Etienne Boileau en 1268…
    En entrant dans la Communauté par la porte de l’apprentissage, le jeune ouvrier y rencontrait tout d’abord des devoirs de diverses natures, mais il y trouvait aussi des droits, c’est-à-dire des coutumes ayant force de loi ; c’était là son « privilège » et son code. Soumis à l’autorité du maître, mais placé en même temps sous l’aile maternelle de la maîtresse, bénéficiant des conseils du premier valet, il avait déjà, sans sortir de la maison patronale, de très-sérieuses compensations. Au dehors, les garanties se multipliaient ; il se sentait plus fort encore ; membre d’une Communauté ouvrière qui était quelque chose par elle-même et qui comptait dans le vaste syndicat des Corporations, il se savait appuyé, défendu. Il l’était en effet, comme l’homme d’Eglise se sentait soutenu par l’Evêque, l’homme de loi par le Parlement, et le clerc par l’Université.
    De son patron, l’homme de travail allait hiérarchiquement aux Jurés de la Corporation, puis au prévôt de Paris et aux grands officiers de la couronne, maîtres et protecteurs de certains métiers ; enfin il pouvait remonter des Conseils, jusqu’au Roi lui-même, chef suprême de cette société féodale où le travail avait su se faire une place.
    L’historien de la Révolution, Louis Blanc disait : « La Fraternité fut le sentiment qui présida dans l’origine à la formation des communautés professionnelles.» On y retrouve l’esprit chrétien de la compassion pour le pauvre, du partage, la sollicitude pour les déshérités. « …la probité au mesureur ; il défend au tavernier de jamais hausser le prix du gros vin, comme boisson du menu peuple ; il veut que les denrées se montrent en plein marché, et afin que le pauvre puisse avoir sa part au meilleur prix, les marchands n’auront qu’après tous les habitants de la cité la permission d’acheter des vivres.» On distingue déjà un souci du consommateur qui ferait pâlir le commerce d’aujourd’hui…
    Dans ces antiques jurandes, point de place pour la haine de son semblable et le désir de ruiner autrui. On trouvait l’union dans une même organisation sociale patronale et ouvrière dont l’intérêt commun était et reste, la bonne marche du métier. On se rapprochait, on s’encourageait et on se rendait de mutuels services. Le voisinage professionnel éveillait une rivalité sans haine dans une fraternelle concurrence alors que la Révolution Libérale interdira, pour dominer les ouvriers, tout principe d’association. 
    « La corporation a été la patrie chérie de l’artisan ; la royauté, sa tutrice vigilante ; l’art son guide et son maître. La corporation lui a permis de grandir…La royauté, en le protégeant et en le soumettant à ses lois, a créé la grande industrie et l’a fait lui-même, de bourgeois d’une commune, citoyen d’un grand royaume.» disait l’historien économiste Pierre-Emile Levasseur, dans son Histoire des classes ouvrières. Il rajoutait : « La corporation a été la sauvegarde et la tutrice de l’industrie. Elle a enseigné au peuple à se gouverner lui-même. Elle a fait plus ; elle a donné aux artisans des dignités, la science et le goût du métier, les secours d’argent, les joies de la fraternité dans le sens étendu du mot, par ses fêtes, ses réceptions, ses examens. Elle a été la grande affaire des petites gens, la source de leurs plaisirs, l’intérêt de toute leur vie.» 
    Ecoutons l’anarchiste Paul Lafargue dans son livre Le Droit à la Paresse : «Sous l’ancien régime, les lois de l’Eglise garantissaient au travailleur 90 jours de repos (52 dimanches et 38 jours fériés) pendant lesquels il était strictement défendu de travailler. C’était le grand crime du catholicisme, la cause principale de l’irréligion de la bourgeoisie industrielle et commerçante. Sous la Révolution, dès qu’elle fut maîtresse, elle abolit les jours fériés, et remplaça la semaine de sept jours par celle de dix afin que le peuple n’eût plus qu’un jour de repos sur dix. Elle affranchit les ouvriers du joug de l’Eglise pour mieux les soumettre au joug du travail… 

    L’apprenti était protégé à la fois contre lui-même et contre son maître, contre sa propre étourderie et contre les abus…dont il pouvait être victime. L’ouvrier était défendu par le texte des règlements de la communauté et par les jurés interprètes légaux des statuts du métier, contre la mauvaise foi du maître qui aurait eu la velléité soit de le congédier avant la fin de son louage, soit de diminuer son salaire ou d’augmenter son travail. Il était protégé par les termes même de son engagement, contre l’inconstance de son caractère et les inconséquences de son humeur. Le travail était donc pour l’ouvrier un titre de propriété, un droit et le maître y trouvait son compte par le contrôle du métier et contre les exactions d’entreprises rivales...Le consommateur était rassuré, point de malfaçon et de tricherie dans les produits, enfin une saine Economie sociale. 
    Chaque corps de métier constituait un petit Etat avec ses lois, ses rites, ses fêtes religieuses et jours chômés, ses bannières, fêtes et processions, sa « sécurité sociale», ses formes de retraites, ses hôpitaux, enfin son organisation propre, autonome et fraternelle. Les malades, les veuves, les orphelins étaient sous la protection des chefs du métier qui s'en occupaient comme de leur propre famille.
    Protection de l’enfance ouvrière ; garantie du travail à qui en vit, et de la propriété industrielle à qui la possède ; examen et stage pour constater la capacité des aspirants et interdiction du cumul des professions pour en empêcher l’exercice abusif ; surveillance de la fabrication pour assurer la loyauté du commerce ; fonctionnement régulier d’une juridiction ouvrière ayant la main sur tous les métiers, depuis l’apprentissage jusqu’à la maîtrise ; suppression de tout intermédiaire parasite entre le producteur et le consommateur ; travail en commun et sous l’œil du public ; solidarité de la famille ouvrière ; assistance aux nécessiteux du métier…
    Pour tout dire une forme embryonnaire de législation sociale…On est loin des temps obscurs moyenâgeux enseignés par l’école républicaine alors que le monde ouvrier allait connaître le véritable esclavage avec les idéaux de la Révolution mis en pratique par la République antisociale qui pilla les biens corporatifs du monde ouvrier acquis depuis des siècles.
    Expression de la société chrétienne et féodale, le régime du Livre des Métiers plaçait le travail sous la main de l’Eglise et de l’Etat ; celui de Turgot et des économistes, fait à l’image du monde moderne, essentiellement laïque et libéral, ne le soumet à aucune puissance de l’ordre moral ou politique ; mais, en l’affranchissant de toute sujétion civile et religieuse, il le laisse sans autre protecteur que lui-même.
    Le vol du bien commun des ouvriers a été décidé par le décret d’Allarde  du 2 - 17 mars 1791, qui déclare propriété nationale les biens corporatifs.
    L'historien Hippolyte Taine évalue à seize milliards de l'époque la valeur du patrimoine des métiers confisqué aux corporations. Somme énorme si l'on considère le chiffre peu élevé des effectifs ouvriers au moment de la révolution.
    Privés de leur patrimoine, les corps de métiers ne pouvaient plus vivre. Au demeurant, le décret d'Allarde faisait du libéralisme économique le fondement du nouveau régime du travail, de la production et du commerce, et le 14 - 17 juin 1791, la loi dite "Le Chapelier" interdisait aux hommes de métier de s'associer en vue de "former des règlements sur leurs prétendus intérêts communs".
    Dès le lendemain de la suppression du régime corporatif, les ouvriers - charpentiers, maréchaux, tailleurs, cordonniers et autres - tentèrent de reformer des compagnonnages pour s'entendre sur leurs exigences en matière de salaires. Le législateur révolutionnaire brisa cette tentative en assimilant à la rébellion l'association entre Citoyens d'un même état ou profession. Or la rébellion était passible de la peine capitale. 
    Tel est le nouveau droit inauguré en 1789 par la prise de la Bastille, qui plongera les ouvriers dans le monde infernal de la révolution industriel et des répressions sanglantes des républiques successives…

    On le voit, dans le système contemporain, le principe de la liberté a produit l’individualisme, avec ses initiatives et ses responsabilités, avec ses chances de succès et ses possibilités de fortune pour quelques-uns, mais aussi avec ses isolements, ses faiblesses et ses gênes pour le plus grand nombre. L’apprenti, l’ouvrier, le petit patron, ont conquis, en même temps que leur indépendance industrielle, le droit de se protéger eux-mêmes ; la Corporation n’est plus là pour former le faisceau et centupler les forces protectrices.
    Jadis avec les corporations, il y eut ce qu’on pourrait appeler un véritable honneur du travail. Après la révolution de 1789, c’est l’esprit bourgeois qui remplaça cet honneur qui était pourtant le moteur du monde ouvrier. Le poète Charles Péguy dans son ouvrage « L’argent » écrit en 1913, dénonçait déjà à cette époque, l’embourgeoisement du monde ouvrier :
    "Nous avons connu un honneur du travail exactement le même que celui qui au Moyen-Âge régissait la main et le cœur. C’était le même conservé intact en dessous. Nous avons connu ce soin poussé jusqu’à la perfection, égal dans l’ensemble, égal dans le plus infime détail. Nous avons connu cette piété de l’ouvrage bien fait, poussée, maintenue jusqu’à ses plus extrêmes exigences. J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du même esprit et du même cœur, et de la même main, que ce même peuple avait taillé ses cathédrales. 
    Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Comment a-t-on fait, du peuple le plus laborieux de la terre, et peut-être du seul peuple laborieux de la terre, du seul peuple peut-être qui aimait le travail pour le travail, et pour l’honneur, et pour travailler, ce peuple de saboteurs, comment a-t-on pu en faire ce peuple qui sur un chantier met toute son étude à ne pas en fiche un coup. 
    Ce sera dans l’histoire une des plus grandes victoires, et sans doute la seule, de la démagogie bourgeoise intellectuelle. Mais il faut avouer qu’elle compte. Cette victoire. "

    Ne serait-il pas sage de rechercher aujourd’hui, dans les statuts de l’Ancien Régime, ce que le régime actuel pourrait utilement lui emprunter ? Le système corporatif avait ses abus, que personne ne songe à faire revivre, et ses avantages de temps et de lieu, qui ont disparu avec l’état social dont il était l’expression. Ce qui n’a pu périr, ce sont les qualités essentielles et les vertus intrinsèques de ce régime, parce que les unes et les autres tiennent au principe d’association, qui est le correctif de la faiblesse individuelle.
    Alors ! N’oublions jamais la proclamation du Comte de Chambord : « La Royauté a toujours été la patronne des classes ouvrières.»

    http://www.gar-reseau.info/index.php?option=com_content&view=article&id=197:la-corporation-ou-la-patrie-du-travailleur-

  • Un jour, un texte ! Le soldat et sa famille, par le Lieutenant de Vaisseau Pierre Dupouey

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. »

    Georges Bernanos, La France contre les robots

    Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui, à l'heure où le pouvoir politique incapable de gouverner le pays, déclenche une guerre tous les 6 mois, tout en coupant à l'armée française ses moyens: le soldat et sa famille (3)

    « Le pain de mon cœur. »

    Lettres du Lieutenant de Vaisseau Pierre Dupouey à son épouse, alors qu'il est sur le front en Belgique :

    Le 12 mars 1915.

    Merci de tes lettres qui sont le « pain de mon cœur ». Dilecta mea facta est sicut navis de longe portans panem suum. Maintenant que nous sommes séparés, notre cher mariage dégage toute l'essence de son parfum, toute la force de sa bonne odeur, pour me soutenir, me remplir de confiance, d'espoir et de sérénité. Puisse-t-il contenir pour toi la même bénédiction et puisse le souvenir de ce cher passé faire briller pour toi les mêmes horizons radieux.

    Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que, dès maintenant, nous touchons la récompense des efforts que nous avons faits pour considérer toujours les choses sous leur aspect éternel. Combien ces pensées communes – et qui nous sont devenues – nous ont aidés à traverser ces jours et ces semaines – et qu'il faut rendre grâces à Dieu de ces quelques lueurs qu'Il a mises dans nos esprits ! Et même si la guerre se prolonge, s'il faut traverser d'autres semaines et d'autres mois, quelles réserves de courage ne trouverai-je pas dans la pensée de la société de nos cœurs ! C'est une chose bien excellente de partager sa tendresse avec un cœur simple et fidèle ; mais c'en est une peut-être meilleure encore de porter dans l'esprit la même foi, les mêmes désirs, les mêmes actions de grâces — de travailler ensemble au même ordre, dans la même force de conviction et d'adhésion. Que Dieu soit béni surtout pour avoir permis entre nous cette parfaite communion de nos esprits et pour avoir fait briller sur notre mariage, sur notre concorde, ce ciel sans ombres... […] Les marmites de tous calibres continuent à pleuvoir sur Nieuport, et les ruines s'ajoutent aux ruines. Ce qui tenait encore debout, les derniers murs et les derniers piliers de l'église, achève de se laisser tomber – et ce qui était déjà par terre achève de perdre forme et de redevenir poussière. Cet après-midi, en me promenant dans le couvent abandonné des pauvres Clarisses, j'ai de nouveau trouvé tout un tableau enrichi des plus précieuses reliques. Comme je sais que, dans des cas semblables, lorsque les reliques sont séparées des brefs qui les authentifient, le clergé les confie au feu, j'ai pieusement brûlé moi-même ces reliques – qui étaient, en général, des reliques des premiers Bienheureux de l'ordre franciscain (le délicieux frère Égide, entre autres). J'ai gardé pour notre cher foyer un petit morceau du voile de la Sainte Vierge et deux sachets contenant l'un des reliques des saints Laurent et Victor, l'autre, des saints Grégoire et Jérôme. Je ferai ce qu'il faudra pour que notre possession de ces saintes reliques soit régulière – et je me réjouis en pensant que l'attachement et la vénération que nous aurons pour ces ossements sacrés nous seront un gage de la puissante intervention de ces grands saints.

    Jeudi Saint 1er avril 1915. Aux tranchées.

    Pierre Dupouey sera tué à Nieuport (Belgique), deux jours plus tard, le Samedi Saint 3 avril 1915.

    Lieutenant de Vaisseau Pierre Dupouey

    Extrait de : « Lettres et essais », préface d'André Gide.

    Éditions du Cerf – 1933.  

    Lois Spalwer  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Egypte : le secret des pyramides percé par un postier français ?

    C’est un des mystères antiques que les chercheurs contemporains n’ont toujours pas réussi à percer : comment diable les Égyptiens ont-ils réussi, voilà des milliers d’années, à hisser des blocs de pierre de plusieurs tonnes pour en faire des pyramides?

    Le Normand Michel Michel, postier à la retraite, pense avoir compris comment sont édifiées les pyramides. Sa théorie vient d’être saluée par plusieurs égyptologues de renom.

    « Cette question me fascine depuis 1972, date à laquelle j’ai vu le film La terre des Pharaons du réalisateur Howard Hawks. Je me suis creusé la tête durant plusieurs années et j’ai compris que tout le monde faisait fausse route. Les chercheurs focalisaient leurs calculs et observations sur la seule pyramide de Khéops [la plus grande des trois pyramides de Gizeh], alors que les principes de celle-ci sont inapplicables aux autres »

    Pour les amateurs, un document explicatif est téléchargeable ici :https://www.academia.edu/…

    Source : ici et ici

    http://www.contre-info.com/