culture et histoire - Page 1442
-
Emmanuel Ratier et Pierre Hillard - Les Lumières, le Nouvel Ordre Mondial et le déclin de l’Occident
-
Nos chers vivants n°8 : Gérard Blain
-
Recension de « La guerre des monnaies » dans Rivarol
Si la culture générale d’un nationaliste inclut la connaissance de l’histoire, à commencer par celle de son pays, l’étude de la doctrine nationaliste, qui est un outil d’analyse indispensable permettant le décryptage et l’analyse juste des événements, elle doit aussi inclure des éléments d’économie. Et parmi ceux-ci, les questions monétaires occupent une place majeure car la monnaie, en tant qu’équivalent général des richesses produites et outil d’échange des biens et des marchandises, constitue la clef de voûte de l’ordonnancement économique et par suite de l’ordre social. En clair, celui qui maîtrise la monnaie se donne les moyens de maîtriser les peuples. Comme le disait Mayer Amschel Rothschild dans une citation bien connue : « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font les lois. »
Sous cet aspect, l’époque dite moderne se caractérise moins par le développement des techniques que par la mise sous tutelle des États par les détenteurs de la création monétaire, autrement dit, les banquiers et les financiers. Ce n’est plus un Philippe le Bel qui dicte sa loi mais bien les financiers, à commencer par la dynastie des Rothschild.
Cet aspect de l’histoire des deux derniers siècles est généralement occulté, et pour cause : ceux qui détiennent les principaux leviers de décision n’ont aucun intérêt à apparaître au grand jour. La réussite de leur action passe par la discrétion.
Un utile ouvrage de vulgarisation économique
Jusqu’à présent, des études souvent érudites avaient été publiées sur ces questions mais ne traitaient que de périodes ou d’aspects particuliers du problème. Henri Coston (1910-2001) avec ses nombreux ouvrages tels L’Europe des banquiers, La Haute Finance et les révolutions, Le Secret des dieux, La France à l’encan avait mis en valeur les agissements de la finance cosmopolite en tant que cause majeure de bien des événements du XXe siècle. Plus récemment, par exemple, nous avons eu à disposition l’ouvrage d’Eustace Mullins, Les secrets de la Réserve fédérale, qui apporte un éclairage de première importance sur le pouvoir de la finance aux États-Unis. En ce qui concerne les liens plus ou moins officiels, plus ou moins occultes entre le monde de la finance et celui des cercles de pensée mondialiste issus de la lignée des Illuminatis et autres sociétés sataniques, nous pouvons lire avec profit l’ouvrage d’Epiphanius Maçonnerie et sectes secrètes, le côté caché de l’histoire.
Le public nationaliste, non spécialiste de ces questions, manquait d’un ouvrage général, aisé à lire, qui retraçât sur les deux siècles écoulés les principaux aspects de l’histoire de la finance occidentale et de ses connections étroites avec l’histoire de cette période, les guerres, les crises économiques et les troubles sociaux dont elle a été l’instigatrice pour renforcer son pouvoir et faire avancer son dessein de domination mondiale.
Or, même si ce n’est pas son but premier, cet ouvrage nous est en quelque sorte proposé par un universitaire chinois, Hongbing Song, auteur du livre La Guerre des monnaies publié en 2007 en Chine et qui vient d’être traduit en français et publié par les éditions Le retour aux sources. La « grande presse » n’en fera pas grand écho, nous pouvons nous en douter, tant sa diffusion pourrait provoquer une prise de conscience parmi le grand public, en dépit de son anesthésie mentale et intellectuelle.
En Chine, l’ouvrage a connu un grand succès et cela se comprend aisément lorsque l’on sait que la monnaie est une arme efficace utilisée par les États dans la guerre économique qu’ils se livrent, laquelle n’est qu’un aspect d’une lutte plus générale et plus globale dont l’enjeu est la domination de la planète et, singulièrement, pour les États-Unis, qui ne sont que le bras armé de cercles dirigeants financiers et nourris d’idéologie mondialiste, et qui veulent assurer la position dominante qu’ils ont acquise dans le monde.
Le mondialisme et l’arme monétaire
La monnaie est, cela n’est jamais assez mis en valeur, l’expression d’un rapport de force entre puissances politiques, déclarées ou non comme telles. La Chine est particulièrement consciente de l’enjeu et les dirigeants chinois savent qu’ils ont plus à craindre d’une « guerre sans fumée », à savoir une guerre financière, qu’une guerre armée au sens traditionnel du terme. L’auteur, dans son avant-propos, l’écrit sans ambiguïté : « Même si les attaques militaires visent généralement à détruire des infrastructures et des installations et qu’elles tuent des êtres humains, si l’on tient compte du vaste espace chinois, une guerre conventionnelle aurait beaucoup de mal à occasionner des dommages capitaux aux secteurs vitaux de l’économie. En revanche, une fois l’ordre économique attaqué par la guerre financière, des troubles civils verraient immédiatement le jour… conduisant à une guerre civile » qui serait bien entendu un moyen efficace d’affaiblir la Chine de l’intérieur par effet mécanique.
En Europe, nous savons combien cette guerre financière est la cause de la mise sous tutelle de l’U.E. par la finance cosmopolite et de l’affaiblissement des États qui la composent avec, à terme, leur désintégration si le processus devait se poursuivre.
Quant au Japon, le présent livre rappelle (pp. 290-296) comment l’arme financière a enrayé pour longtemps la montée en puissance du Pays du Soleil levant. Après avoir soutenu la bulle spéculative qui a gonflé au Japon entre 1982 et 1989, les États-Unis eurent recours aux instruments financiers alors nouveaux que sont les marchés à terme sur les indices boursiers, pour transformer l’inévitable dégonflage de cette bulle en une véritable déroute (la Bourse de Tokyo perdit en trois ans 60% de sa valeur) qui, en rendant le système financier japonais incapable de financer les investissements dont ce pays avait besoin pour continuer son développement et par suite, provoquant une récession qui n’est toujours pas achevée, en dépit de l’action de l’actuel Premier ministre japonais, Shinzo Abe.
Nous pourrions continuer avec le pillage dont fut victime la Russie après 1991, de même que les anciens pays du Bloc soviétique, des gens comme Georges Soros et Paul Volker (Président de la Réserve fédérale américaine) étant à la manœuvre.
La connaissance de l’ennemi – qui est ici la finance cosmopolite actuellement centrée sur « l’Axe City/Wall Street » – est donc primordiale et l’ouvrage de Hongbing Song y parvient utilement.
Les Rothschild et l’axe Londres-New York
Le livre commence ainsi par narrer l’origine de la constitution de « l’insaisissable première fortune mondiale », à savoir celle des Rothschild, nous rappelant l’origine de la famille dont l’ancêtre commun avait su placer dans les différents États d’Europe qui comptaient alors chacun de ses fils, comment, à l’occasion de la bataille de Waterloo, l’un d’entre eux, par la qualité de ses réseaux d’informateurs, Nathan, avait pris le contrôle de la banque d’Angleterre, comment un autre, James, avait fait main basse sur la France dès Louis XVIII, etc., au point qu’au « début du XXe siècle, on calculait que la famille contrôlait la moitié de la richesse mondiale totale » (p. 49), ce qui leur donne une puissance considérable. Comme le montre d’ailleurs Hongbing Song au cours des chapitres suivants « les Rothschild ont été les souverains de la City, les fondateurs d’Israël, les ancêtres des réseaux de renseignement, les mentors des cinq plus grandes familles de Wall Street, les décideurs du cours de l’or et, jusqu’à aujourd’hui, les véritables opérateurs de l’axe Londres/Wall Street », ceux-ci ayant « mis Bill Gates et Warren Buffet (deux des plus grandes fortunes mondiales, n.d.r.) sur le devant de la scène pour mieux se cacher derrière, leur fortune dépassant de très loin » celle de ces deux personnages. (p. 298)
Nous passons alors aux États-Unis dont l’auteur résume l’histoire ainsi : « La véritable histoire du développement des États-Unis relève essentiellement de la mise en œuvre de complots par les forces internationales. La pénétration et la subversion de ce pays par les forces financières internationales constituent sûrement le chapitre le moins connu de son histoire mais il est le plus troublant ». (p. 51). Est alors expliqué comment les premiers présidents des États-Unis, Andrew Jackson notamment (1829-1837), firent tout leur possible pour éviter que leur pays ne tombe sous la coupe des financiers et déjoue les manœuvres des banquiers, le tout étant ponctué de la mort étrange des présidents Harrisson et Taylor qui refusaient de créer une banque centrale privée comme le souhaitaient les banquiers. Il faudra attendre 1914 pour que cela devienne une réalité avec la création de la Réserve fédérale américaine à laquelle le chapitre 3 du présent ouvrage est consacré, montrant le rôle joué par J.P. Morgan mais aussi par Paul Warburg, personnage très compétent qui sera la cheville ouvrière de ce projet lancé dans des conditions peu communes.
Entre-temps, aura eu lieu la Guerre de Sécession « guerre d’intérêts entre la souveraineté d’un État et les forces financières internationales concurrentes » et l’assassinat de Lincoln aura été commis. Or Lincoln avait décidé de se passer des services des banquiers en créant sa propre monnaie, évitant la création d’un service de la dette publique, privant ainsi les banquiers d’importantes sources de revenus. Dès son assassinat, les mesures de souveraineté monétaires qu’il avait prises furent supprimées.
Un autre président connut le même sort en 1881 : James Garfield qui avait compris peu avant que le seul moyen pour les États-Unis de mettre fin à la crise économique qui sévissait alors était de mettre la finance au pas. Et, plus près de nous, l’assassinat aux causes jamais officiellement élucidées de John Kennedy (pp. 230-236) : l’intention de Kennedy, concrétisée par le décret présidentiel n°11110, était de reprendre à la Réserve Fédérale le contrôle de l’émission de la monnaie américaine en ne versant plus d’intérêts à cette Banque d’État qui en fait une banque privée. Ce décret fut, on peut s’en douter, très vite abrogé par son successeur, Lyndon Johnson.
Les banquiers fauteurs de crises économiques
L’ouvrage consacre évidemment de nombreuses pages au rôle des financiers transatlantiques dans la guerre de 1914-1918 et surtout à leurs manœuvres au cours de l’entre-deux guerres 1919-1939, traitant entre autres de l’origine de la crise de 1929, de la politique du New Deal américain et des relations financières avec l’Allemagne.
Ainsi est rappelé comment les États-Unis financèrent dès 1914 la France et l’Angleterre, sur une recommandation de la banque Rothschild de France à la banque Morgan de New York, en dépit des fortes réserves du gouvernement Wilson. Mais celui-ci, au bout du compte, cornaqué par le Colonel House (dont le rôle dans la création du CFR est étudié au chapitre 6 consacré aux officines mondialistes), conduisit une politique conforme à celle que voulaient les banquiers et qui aboutit à l’engagement des États-Unis contre l’Allemagne en 1917, les faits tels que le torpillage du Lusitania, paquebot aménagé en transport d’armements, n’étant que des prétextes utilisés pour mieux masquer des intérêts liés à des rivalités économiques.
Ces développements ont l’intérêt de mettre en lumière la nature prédatrice des banquiers dans le phénomène de « tonte des moutons », à savoir la spoliation d’autrui au moyen de l’utilisation de l’alternance « phase de prospérité et récession économique », souvent provoquée délibérément par les banquiers. Sont ainsi passées en revue la dépossession de leurs biens des agriculteurs américains en 1921 et la « crise de 1929 ».
Hongbing Song décrit clairement le mécanisme (p. 126) : « Tout d’abord, il faut étendre le crédit, puis faire éclater la bulle, attendre la frénésie spéculative du public, enfin stopper les financements pour induire une récession économique et un effondrement des actifs. Lorsque le prix des actifs de qualité tombe à 10 % de leur prix initial, voire à 14 %, les banquiers les rachètent pour rien… Après l’invention de la banque centrale privée, l’intensité et la portée de la "tonte des moutons" atteint un niveau sans précédent ».
Toutes les « crises » que nous avons connues au cours du XXe siècle jusqu’à l’époque contemporaine peuvent être ramenées à ce schéma. Le présent livre en décrit un certain nombre.
La crise de 2008 (dont l’histoire « secrète » mais déjà assez bien connue n’est pas décrite ici) n’échappe pas à ce schéma, même si elle est largement liée d’une part à la dérive d’un système fondé sur la création de monnaie ex-nihilo, par ailleurs bien décrit dans les pages consacrées au mécanisme du système de réserves fractionnaires (p. 319 et suiv.), l’institutionnalisation de fait du dollar papier source de l’endettement « infini » des États-Unis, d’autre part à la pratique généralisée de la spéculation institutionnalisée et de ses outils, les « dérivés de crédits » et leur corollaire, la « titrisation » (p. 335 et suiv.), qui, en diluant les risques et en contaminant d’une manière difficilement identifiable la part de « toxicité » que contiennent les effets financiers, tous liés entre eux d’une manière ou d’une autre, créent une situation d’incertitude et de perte de confiance de tous les acteurs financiers qui conduit à une crise de liquidité, chacun hésitant à prêter à l’autre. Sont bien détaillés les mécanismes des CDS, le rôle des agences de notation.
Mais le phénomène de resserrement de la masse monétaire est en fait inéluctable dans la mesure où le dollar, étant une monnaie d’endettement, des sommes de plus en plus importantes doivent être affectées au remboursement des emprunts et assèchent ainsi le circuit monétaire. Les déversements de signes monétaires par les banques centrales, comme l’a fait la Réserve Fédérale avec Ben Bernanke, son président, appelé « Helicopter Ben » (parce qu’il reprenait la formule de l’économiste Milton Friedman qui conseillait d’inonder les marchés de liquidités distribuées par hélicoptères) n’empêcheront pas la contraction déflationniste des circuits financiers. D’aucuns assurent que le chaos ainsi programmé provoquera une telle panique dans le monde que la solution d’un gouvernement mondial apparaîtra comme la bouée de sauvetage à laquelle tous se rallieront dans la panique…
La monnaie et les rapports de force
Mais la monnaie, devons-nous le répéter, est l’expression d’un rapport de forces entre États ou plus généralement entre groupes d’intérêts, ce qui dans le cas des États-Unis et du dollar signifie l’expression du rapport de forces entre le groupement d’intérêts de ceux qui se sont emparé du pouvoir des États-Unis aux fins de se servir de la puissance de cet État afin de réaliser leur objectif messianique de gouvernement mondial, la finance étant le principal levier de ce dessein, et les forces qui s’y opposent ou sont susceptibles de s’y opposer.
Le présent livre ne manque pas de relater comment, depuis la fin des années 1960, les États-Unis ont agi pour maintenir et asseoir la suprématie du dollar dans les échanges économiques internationaux. D’abord avec la rupture du lien entre dollar et or, intervenue le 15 août 1971 ; ensuite avec la remise en selle du dollar grâce à la crise pétrolière de 1973, organisée par les États-Unis en concertation avec l’OPEP et bien décrite dans ses principes (p. 267 et suivantes) qui vit le prix du pétrole quadrupler à condition que ce prix fût libellé en dollars. Le rôle du FMI est bien sûr évoqué.
Dans ce processus de mainmise d’un petit groupe de personnes sur le monde entier, nous retiendrons les pages consacrées à la World Conservation Bank (WCB), créée par Edmond de Rothschild en 1987 avec l’onction de l’ONU et rebaptisée en 1991 Fonds pour l’environnement mondial (FEM – Global Environment Facility en anglais), institution qui regroupe 179 États. Sous couvert de mobiliser des ressources de financement pour préserver l’environnement et mieux le gérer, le projet consiste à terme à s’approprier les terres des pays pauvres endettés en garantie des emprunts qu’ils ne peuvent rembourser : il s’agit de transférer les dettes des pays du Tiers monde à cette banque, ces pays donnant leurs terres en garantie à celle-ci. Bien entendu, tout ceci est présenté comme ayant un but altruiste qui nécessite de mobiliser de sommes énormes : la lutte contre le CO2 qui est la cause du réchauffement climatique, affirmation non prouvée mais dont la contestation déclenche de nos jours des foudres aussi violentes que celle de l’histoire officielle imposée juridiquement.
Cela précisé, arrivons à l’objet premier de ce livre. Hongbing Song n’a pas écrit cet ouvrage pour faire œuvre d’historien mais dans le but politique de prévenir les dirigeants chinois des dangers qui les guettent dans la guerre monétaire en cours et de se donner les moyens d’y parer. La guerre monétaire répond à « deux objectifs fondamentaux des banquiers internationaux en Chine (qui) sont de contrôler l’émission de sa devise et d’organiser la désintégration contrôlée de son économie. La mise sur pieds d’une devise mondiale et d’un gouvernement supranational dirigé par l’axe Londres/Wall Street supprimera le dernier obstacle aux rêves de contrôle absolu des banquiers internationaux… Leur plus grand rêve est de mettre la main sur le monopole de l’émission monétaire dans le monde entier. » (p. 417) Notons qu’en Europe, la création de l’euro fait partie de ce plan et que le futur marché transatlantique en cours de négociation, qui doit à terme déboucher sur la création d’une monnaie transatlantique en constitue une étape plus avancée.
Les ambitions chinoises
Hongbing Song explique comment la Chine peut se retrouver très vite dans les mains des financiers internationaux si elle laisse les banques étrangères développer leurs propres réseaux financiers chez elle et ainsi s’emparer de fait du contrôle de la monnaie chinoise : « Le plus grand danger vient de ce que les banques à capitaux étrangers octroieront des crédits aux entreprises chinoises et aux particuliers, ce qui les impliquera directement dans le domaine de l’émission monétaire en Chine ». (p. 418) Par conséquent il invite les dirigeants chinois à « se prémunir contre les banques à capitaux étrangers, les fonds spéculatifs internationaux et les pirates de la finance qui sévissent de manière coordonnée. » (p. 420)
Pour lui, la solution consiste à mettre fin au système de la monnaie d’endettement et à adosser le renminbi (autre nom du yuan) à l’or, se fondant sur le fait que jadis les monnaies comme la livre sterling et le dollar ont construit leur puissance sur leur convertibilité avec l’or et que la rupture de ce lien les a conduites à leur dévalorisation. Bien sûr, en tant que Chinois, tout en mesurant les faiblesses actuelles de la Chine « qui a encore beaucoup de retard à rattraper en ce qui concerne l’innovation scientifique et technique » (p. 422), il ne peut que proposer un nouvel ordre monétaire mondial fondé sur la devise chinoise ainsi consolidée par son adossement à l’or et à l’argent, invitant le gouvernement chinois à acheter le plus possible d’or pour constituer les réserves les plus importantes possibles. Alors qu’elles sont actuellement faibles. Il précise lui-même que son livre « se concentre essentiellement sur une seule idée : injecter des éléments d’or et d’agent » dans le système monétaire.
Il semble que le gouvernement de Pékin suive ce conseil car la Chine achète massivement de l’or, alors que, dans le même temps, depuis 2004, les Rothschild se sont retirés ostensiblement de cette instance hautement stratégique qu’est le « fixing » londonien qui fixe le cours de l’or physique au jour le jour (p. 356). En 2013, profitant de cours assez bas, la Chine a acheté plus de 1 000 tonnes d’or en une seule année, record absolu en 5 000 ans d’histoire du monde, soit 50% de plus que l’année précédente dépassant désormais l’Inde comme premier importateur de métal jaune au monde. En deux ans et demi, la Chine a acheté 2 500 tonnes d’or, c’est-à-dire l’équivalent de la totalité du stock d’or de la France (2 435 tonnes). De plus, elle conserve à l’intérieur de ses frontières l’or que produisent toutes ses mines, soit plus de 400 tonnes par an.
Le rétablissement d’un système fondé sur l’étalon or (qui n’est pas nécessairement la seule solution) sera néanmoins difficile dans la mesure où, dans la conscience des hommes, l’or a perdu la puissance que lui conférait la croyance en sa nature sacrée en tant que seule monnaie valable : ainsi, même rétabli, à la première difficulté, il est vraisemblable qu’il se trouvera toujours un dirigeant pour s’affranchir de la contrainte de l’or… à moins qu’une terreur panique enlève un jour et pour longtemps une telle idée des esprits. En outre, pour parvenir à un tel accord, il faut un rapport de forces équilibré entre les principales puissances jouant un rôle mondial. Nous n’y sommes pas.
Il n’en demeure pas moins cette réalité : tous les peuples de la planète, à commencer par les peuples d’Europe, sont menacés dans leur existence même par ce projet de pouvoir mondial qui vise à les dissoudre, tant politiquement qu’ethniquement, pour reconstruire un monde qui lui sera soumis. Nous savons que la question monétaire est l’un des éléments du combat à mener et qu’une partie de la victoire des nations contre le mondialisme, à commencer par les nations blanches, passe par le rétablissement de la souveraineté monétaire des États fondée non pas sur la monnaie d’endettement aux mains des banquiers et la spéculation sous toutes les formes qu’elle peut prendre, mais sur une monnaie émise en fonction des seuls besoins de l’économie réelle dans le cadre d’un circuit monétaire contrôlé dans l’intérêt du développement des économies nationales.
L’intérêt de l’ouvrage de Hongbing Song consiste à démonter le système financier mondial et à en montrer toute la dimension messianique et géopolitique qui est la sienne, tout autant que les intentions de la Chine dans ce conflit en cours entre un monde blanc affaibli et asservi à quelques syndicats d’intérêts dont les objectifs ne concordent pas avec les impératifs de vie qui sont les siens, et une Chine qui veut légitimement s’imposer comme pilier majeur d’un nouvel ordre planétaire. Sa lecture ne peut qu’être hautement formatrice pour tout nationaliste digne de ce nom.
Par André Gandillon, président des « Amis de RIVAROL ».
Publié dans RIVAROL, n°3139, 2 mai 2014. -
Un jour, un texte ! La Patrie selon Benoist-Méchin
« La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots
Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la Patrie. (18)
le sacrifice
Lettre de Laurent PATEU, sous-lieutenant au 141 ° régiment d'infanterie, tombé au champ d'honneur, le 15 juin 1915, à Notre-Dame de Lorette.
Rouge-Croix (Pas-de-Calais), 4 novembre 1914.
Ma Femme bien-aimée, mes Enfants chéris, si vous recevez cette lettre je ne serai plus ; mais je vous défends de pleurer. A cette époque où les enfants de la France versent leur sang, le mien n'est pas plus rouge que celui des autres. Vous supporterez d'autant mieux votre douleur que vous vous direz avec une inexprimable fierté que j'ai payé ma dette à la plus belle patrie du monde et que je suis mort pour elle.
Tu m'as souvent recommandé, ma femme adorée, d'avoir du courage. J'avais le mien propre et celui que tu m'as donné. Je te les adresse tous deux pour t'aider à supporter la douleur. Je t'ai toujours aimée, mon Angèle chérie, malgré mes quelques rares moments d'emportement ; je ne t'ai jamais oubliée, et j'aspirais, mon Dieu ! Avec quelle ardeur, au bonheur du retour. Je ne te laisse rien que mon souvenir et je partirai tranquille, car tu le garderas autant que la vie, je le sais. Nous nous aimions trop. Raidis-toi, ma petite femme, je te laisse nos enfants et c'est à eux que je m'adresse maintenant.
Mon petit Vonvon, tu as déjà onze ans et demi, tu es une grande fille, tu seras avant peu une petite femme. Tu te souviendras de moi mieux que le pauvre Dudu. Tu me connais, tu sais ce qui me plait et ce qui me déplaît. Eh bien, dans tous les actes de ta vie, demande-toi bien avant d'agir ce que penserait. Le pérot s'il était là.
Aide la mérotte de toutes tes forces, aide-la dans les soins du ménage ; tu sais ce que je te reprochais bien doucement parfois ; corrige-toi, deviens une bonne petite femme de ménage et surtout, oh ! Surtout, mon petit Vonvon adorée, rappelle-toi combien je t'aimais et je t'en supplie, sois toujours honnête.
Et toi, mon petit Dudu, à tes deux ans et demi on perd vite le souvenir. Tu parles encore de moi parce que la mérotte et sœur t'en causent mais tu m'auras vite oublié. Pourtant, lorsque tu seras plus grand, tu te rendras compte que tu avais un pérot qui t'aimait, ainsi que ta sœur, de toute son âme, et que tu appelais en ton doux zézaiement pezot chéri. Apprends vite à lire pour déchiffrer toi-même ce que j'écris aujourd'hui. Sois d'abord un petit garçon bien sage, puis un élève studieux, apprends, apprends encore ; apprends toujours, tu n'en sauras jamais assez. Sois aussi un jeune homme modèle. Enfin et surtout, sois un homme. Si tu es un jour appelé à servir ta patrie, embrasse les tiens aussi ardemment que je vous ai embrassés, et pars sans regarder en arrière, en criant le long de la route : Vive la France !
Je m'arrête sans avoir dit tout ce dont mon cœur déborde, je vous aime tous trois, je vous aime, je vous aime et je vous embrasse mille et mille fois du fond du cœur qui ne bat pas plus vite au son de la mitraille, mais qui palpite à votre souvenir.
Adieu, mes chéris, toutes mes tendresses sont pour vous et pour la meilleure des mères que je n'oublie pas.
Vive la France !
Extrait de : « Ce qui demeure, lettres de soldats tombés au champ d'honneur1914-1918 ».
Benoist-Méchin – Éd. Albin Michel - 1941.
-
Chronique de livre: Saint-Loup, Les voiliers fantômes d’Hitler
Saint-Loup, Les voiliers fantômes d’Hitler, Presses de la Cité, 1973.
Une chose qui me paraît relativement intéressante avec l’œuvre de Saint-Loup est sa diversité : récits historiques, romans, documents divers etc. Certes, d’autres écrivains, de Jean Mabire à Saint-Paulien, ont cette caractéristique mais Saint-Loup a su envelopper tout ce qu’il a écrit d’une même âme et il est clair que la trentaine de livres dont il est l’auteur présente une indéniable unité dans la diversité. Les habitués de Marc Augier savent de quoi je parle.
Les voiliers fantômes d’Hitler est un livre qui ne figure pas parmi les plus connus de Saint-Loup, il est assez difficile à trouver de nos jours et n’a jamais été réédité, ce qui est regrettable car il est passionnant. Saint-Loup livre ici le récit de certaines expéditions navales qui furent montées par l’Abwehr durant la guerre afin de pouvoir déposer ou reprendre des agents secrets en différents points du globe. Ces expéditions top secrètes étaient confiées à des champions de la voile (et non à des militaires) qui avaient été remarqués par leurs prouesses. Capitaines de petits yachts (moins de 30 tonneaux), ceux-ci réussirent des exploits peu communs : passant parfois près de 6 mois en mer sans ravitaillement, sans escale en dupant les patrouilles anglaises. Ils déposèrent ainsi des agents secrets en Amérique du Sud, en Irlande ou en Afrique du Sud avec un procédé audacieux que les Anglais refusèrent toujours d’imaginer. Avec un œil très marin, Saint-Loup nous conte en détail certaines de ces expéditions et lève le voile sur des dessous méconnus de la guerre.
En plus de ce volet, l’auteur relate l’étonnante histoire d’un survivant de la division Wiking, le Haupsturmführer Ludwig Lienhardt. Encerclé en Lituanie fin 1944 avec 300 hommes, il parviendra à gagner la Suède sur une épave et, après avoir surmonté de nombreux et épineux problèmes, réussira à embarquer avec sa famille vers l’Argentine. C’est dans ce dernier pays, refuge de tant de maudits, qu’il fera la connaissance de Saint-Loup qui, comme d’autres (Hans U. Rudel par exemple), servait chez Peron. La dernière partie du livre traite quant à elle d’une expédition montée par l’auteur lui-même dans la zone du Cap-Horn afin de rechercher une possible base secrète hitlérienne (thème déjà abordé dans les Nostalgiques).
Très bien écrit et vraiment prenant, je conseille ce livre à tous les amateurs de Saint-Loup et à ceux qui veulent en savoir plus sur un aspect bien méconnu de la guerre.
Rüdiger / C.N.C.
-
TVL : Perles de Culture n°40
-
« Nationalisme: ce mot qu’ils ont voulu nous faire oublier… »
Un petit rappel ne fait jamais de mal, surtout lorsqu’il s’agit de la rhétorique utilisée par certains…
Les grands orateurs de notre société, les intellectuels généralement de gauche, les érudits et les maîtres de la novlangue n’ont pour la plupart retenu qu’une partie de la définition de « nationalisme », celle qui est assimilée à la xénophobie, sans même conserver son sens intrinsèque, l’idée de la nation dans laquelle il n’y a aucune connotation raciste, juste une idée de la nation et d’une identité autour de celle-ci. Cela tant et si bien que le nationalisme est complètement assimilé comme étant le rejet de l’autre, et il est tellement facile de rappeler « les sombres heures de l’histoire » avec le national socialisme, alors qu’étrangement, personne dans ce cas ne retient le mot socialisme…..
Pourtant, si on regarde bien, il y a de nombreux points communs que nous ne pouvons que constater:
Le nationalisme répond initialement à cette définition:
Mouvement politique d’individus qui prennent conscience de former une communauté nationale en raison des liens (langue, culture) qui les unissent et qui peuvent vouloir se doter d’un État souverain.
Source: Le Larousse
C’est avant tout l’idée de nation qui prime, d’identité autour d’un même thème, et s’ils se sont autant évertués à nous faire assimiler le nationalisme comme étant discriminatoire, c’est pour pouvoir faire de la France une simple région d’une Europe fédéralisée, le pays perdant son titre de nation à part entière.
Si nous regardons bien, que nous reste-t-il de réellement français?
- Nous n’avons plus de frontières si ce n’est dans la rhétorique, de ce côté là nous sommes déjà une région du nouvel ordre mondial tel que l’ont évoqué Sarkozy (voir ici et ici)ou Obama (voir ici) dans leurs discours.
- Nous avons perdu le droit à la planche à billets en 1973 avec la loi Pompidou-Rothschild, nous forçant à emprunter sur des marchés privés et directement responsable de l’endettement incommensurable de la France (voir ici).
- Nous avons également perdu la bourse de Paris qui n’est plus parisienne que de nom puisqu’elle a été rachetée par le New York Exchange, elle est donc maintenant américaine (voir ici).
- Une partie de l’or français ne l’est plus non plus, il a été vendu par Sarkozy himself à ses copains américains pour sauver le dollar sans que les USA n’aient à vendre la moindre once de leur côté (voir ici)! Et ne parlons pas de la banque de France qui envisage également de vendre de l’or pour survivre (voir ici)…
- La banque de France n’est plus vraiment française non plus, elle est européenne, faisant partie de l’Eurogroup, ce qui est en fait la mise en place d’une finance centralisée (voir ici). « Un seul état, une seule finance« , cette rengaine me rappelle quelque chose…
- Nous avons aussi perdu la gestion de notre pays avec le pacte budgétaire européen puisque ces chers politiciens PS-UMP ont permis cette « évolution » dans notre système, c’est donc Bruxelles qui va pouvoir décider pour nous, enfin…. Nous…. (voir ici)
- Et n’oublions surtout pas notre patrimoine! Bradé, vendu, exporté, délocalisé et mondialisé! Entre les USA, la Chine et le Qatar pour ne citer qu’eux, la France est devenue une grande braderie qui flingue ses valeurs et ses symboles.
Bref, il faut arrêter d’écouter tous ces bien-pensants qui souhaitent l’assimilation nationalisme-xénophobie-français de souche simplement pour mieux démanteler le pays et le rendre « régionalisable » dans une Europe qui n’a rien de respectueuse envers ce que nous sommes et représentons.
Notez une chose au passage, l’expression « français de souche » puisque suivant les mêmes personnes, le français de souche est blanc et catholique, et surement raciste, une aberration totale puisque français de souche définit une personne née sur le territoire et dont les parents sont eux-mêmes français, quelles que soient leurs origines.
A l’heure actuelle, être nationaliste ne signifie pas être raciste mais vouloir protéger son pays et ce qu’il représente, c’est aller contre la mondialisation, contre toute idée de « nouvel ordre mondial », contre les délocalisations, mais combien ont oublié le tout premier sens de ce mot?
Le conseil du jour: prenez un dictionnaire, et amusez-vous à relire certaines définitions plus ou moins oubliées comme patriotisme, liberté, démocratie….
-
Comment se former par l’histoire ? La méthode Jean Ousset
Jean Ousset voit dans l’histoire un moyen de formation à privilégier d’autant plus qu’en associant la pensée à l’action, elle apprend la prudence[1] et se révèle être un vaccin contre les idéologies.
Ichtus propose des formations inspirées des méthodes développées par Jean Ousset. « Anthropologie et Politique » à l’école de JP II avec Bruno de Saint Chamas, « Faire aimer la Civilisation » par l’Art avec Nicole Buron, « Les ateliers de l’Histoire » avec Martin Dauch.
La grande leçon de la vie
L’essentielle supériorité d’une bonne formation historique est qu’elle permet d’acquérir un sens plus harmonieux, plus pratique, plus réaliste non seulement des vérités à défendre, mais la meilleure façon d’y mieux parvenir. Et cela, non seulement par tout ce que l’histoire peut offrir d’évidences péremptoires, mais (plus encore sans doute) par tout ce qu’elle offre d’obscur, d’incertain, de discutable, etc. D’où un caractère d’enseignement prudentiel qu’un pur enseignement doctrinal ne saurait offrir comme tel. Au moins à ce degré.
Or, précisément, ce sens de l’infinie variété des formes de l’humain, seule l’étude de l’histoire peut l’apporter. Avec ce que la seule étude de la doctrine n’enseignera jamais : un sens pratique du :
« même si nous sommes dans le vrai, cela risque de ne pas suffire. Il y faut la manière. Il y faudra le temps ».
Etude de l’histoire fort déroutante sous maints aspects mais qui n’en est pas moins la grande leçon de la vie. Car, malgré l’imbroglio de ses phénomènes, la permanence de certaines règles n’en reste pas moins incontestable. Selon ce que Tarde en a pu dire :
« il y a une règle du jeu d’échecs et pourtant aucune partie ne ressemble exactement à une autre. La diversité en est presque infinie parce que tout dépend de ce qui se passe dans le cerveau des joueurs ».
Et c’est par là que l’enseignement est si mal reçu par ceux qui, par tournure d’esprit, ne veulent croire qu’à un blanc ou à un noir sans mélange. Caractère beaucoup plus près qu’on ne l’imagine de celui que Bossuet a stigmatisé dans sa célèbre boutade :
« Le plus grand dérèglement de l’esprit est de voir les choses par ce qu’on veut qu’elles soient, et non par ce qu’on a vu qu’elles sont en effet ».
Un vaccin contre les fanatismes idéologiques
Une doctrine sûre, prudentiellement confirmée, illustrée par les enseignements de l’histoire, telle est, telle doit être l’harmonie de la formation que nous souhaitons donner. Sans doctrine sûre, impossibilité d’une cohérence féconde, à long et même à moyen terme. Sans les leçons prudentielles de l’histoire, impossible de concevoir une action politique et sociale vaccinée contre les exaspérations des fanatismes idéologiques.
Double leçon que l’histoire de l’Eglise confirme aussi bien que l’histoire des nations ; tant il est vrai qu’un dogmatisme, sans l’obsession d’une pastorale réaliste, en a perdu beaucoup. Et vice versa !
D’où l’importance de l’histoire pour une indispensable mise en garde contre tous les excès du dogmatisme, et de ce que Péguy a ridiculisé dans son Esprit de système[1].
Cela dit, cinq avantages d’une sérieuse étude de l’histoire méritent d’être soulignés.
Seule l’étude de l’histoire peut aider à vaincre cette conception si répanduequi tend à dissocier, et même à opposer, ce qu’on peut appeler l’ordre des idées et l’ordre des faits, l’ordre des vérités spirituelles, intellectuelles, morales et l’ordre des fécondités concrètes, des réalités pratiques.
Lire la suite "Comment se former par l’histoire ? La méthode Jean Ousset"
-
Un jour, un texte ! La Patrie selon le lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume
« La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots
Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la Patrie. (17)
Drapeau et Patrie
"Voyez-vous, disait souvent le vieux capitaine, en frappant sur la table, vous ne savez pas, vous autres, ce que c'est que le drapeau.
Il faut avoir été soldat, il faut avoir passé la frontière et marché sur les chemins qui ne sont pas ceux de France; il faut avoir été éloigné du pays, sevré de toute parole qu'on a parlé depuis l'enfance; il faut s'être dit pendant des journées d'étapes et de fatigues que tout ce qui reste de la patrie absente, c'est le lambeau de soie aux trois couleurs françaises qui clapote là-bas au centre du bataillon; il faut n'avoir eu dans la fumée du combat d'autre point de ralliement que ce morceau d'étoffe déchiré pour comprendre, pour sentir tout ce que renferme dans ses plis cette chose sacrée qu'on appelle le drapeau.
Le drapeau, mes amis, sachez-le bien, c'est contenu dans un seul mot rendu palpable, dans un seul objet pour tout ce qui fut, tout ce qui est, la vie de chacun de nous, le foyer où l'on naquit, le coin de terre où l'on grandit, le premier sourire de l'enfant, la mère qui vous berce, le père qui vous garde, la première larme, les espoirs, les rêves, les chimères, les souvenirs. C'est toutes ces joies, à la fois toutes enfermées en un mot, dans un nom le plus beau de tous : la patrie."
Citation faite par le lieutenant de vaisseau Pierre GUILLAUME,
à la fin de son émission à Radio Courtoisie du lundi 14 août 2000. -
[Lyon] L’Action française dans la guerre [CR]
Le 13 décembre dernier, la section lyonnaise de l’Action française organisait à Lyon (St-Bruno-les-Chartreux), une grande journée commémorative de la Première guerre mondiale.
A 11h, le Monument aux morts de la section fut béni par l’abbé Billioud. Don généreux des héritiers de l’éditeur lyonnais de Charles Maurras, Henri Lardanchet, ce Monument comporte – gravés – les cent vingt noms des Camelots du Roi de la région lyonnaise morts durant les combats de 14-18.
A 15h, débuta le colloque « L’Action française dans la Grande guerre », destiné à rappeler quel rôle notre organisation politique et notamment son chef Charles Maurras, jouèrent pendant la guerre.
M. Léo Pougnet sonda dans sa conférence inaugurale, « Maurras et l’Avant guerre » la profondeur de la destruction que constitua pour la nation française la guerre, en tant qu’elle nous détermine encore très largement.
Si la Première guerre mondiale fut anticipée par Maurras comme la destruction inévitable de la nation, préparée par l’Etat républicain, une telle destruction nous obligerait à concevoir la nation au-delà de sa seule figure moderne ; au-delà d’elle-même comme déterminée fondamentalement par une civilisation sous-jacente, la latinité, Rome, que Maurras aura joué contre l’empire germanique, contre la toute puissance de l’Or, contre la très prochaine création de la Société des Nations, et l’Internationale bolchévique, quatre asservissements certains de la nation française à des puissances étrangères, financières voire religieuses.
La suite sur la page Facebook de l’Action française Lyon
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Lyon-L-Action-francaise-dans-la