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culture et histoire - Page 1445

  • Pourquoi les Parisiens (et les bobos) sont socialos…

    Jadis, les concierges votaient à droite. Nos digicodes votent socialiste.

     

    Les médias se targuent de nous expliquer la périlleuse montée du vote FN : il y a d’un côté les rats des villes – riches, bien éduqués, bisexuels, endimanchés – et de l’autre les ratés, les chômeurs, les abrutis des campagnes qui n’ont pas compris l’hyper-réalité globalisée. Sur ces aimables prémisses, on multiplie les expertises savantes.

    Il y a pourtant un mystère dans cette histoire : c’est le vote de quelques grandes villes (pas toutes, quand même !) et de nos bons Parisiens. Dans une France au bord de la crise de nerfs et de la révolution, le Parisien bobo (sot, en espagnol) reste un euphorique du système. 6 % votent FN, le reste PS ou NKM. Alors, la question angoissée se pose : comment se fait-ce ?

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  • La symbolique politique du loup

    Ces jours-ci, on conteste l’authenticité de la découverte récente, à Rome, d’une grotte où, prétend-on, l’on honorait les fondateurs de l’Urbs, Romulus et Remus. C’est un coup supplémentaire pour la Ville porteuse de tant de mythes, après que l’on ait nié l’authenticité de la Louve Capitoline, qui n’aurait pas d’origines dans l’Antiquité mais n’aurait été inventée qu’au cours de notre moyen âge. Quoi qu’il en soit, les enfants légendaires de la Louve sont tels qu’on les a toujours imaginés : paisibles sous le ventre du fauve, s’abreuvant à ses tétons.

    Le choix de la Louve, comme mère de substitution, n’est nullement dû au hasard et s’explique en référence au père des jumeaux : Mars, le Dieu de la Guerre, qui se manifestait accompagné du Loup, emblème de son être intime, relevant de la même nature que l’animal totémique. Les Romains ont su exploiter ce lien Mars/Loup et utiliser le symbole du Loup dans leurs armées et sous de multiples variantes. Aux temps auroraux de la Ville, le Loup était l’emblème des légions et, jusqu’à l’ère impériale, les légions alignaient une partie de leurs effectifs, les vélites, légèrement armés, vêtus de peaux de loup et arborant des crânes de l’animal. Bon nombre de porte-drapeaux portaient également des peaux de loup. On peut aisément supposer qu’aux temps de Rome demeurait une réminiscence des très anciennes « compagnies du Loup », depuis longtemps oubliées, même au moment où Rome est sortie des ténèbres de la proto-histoire pour émerger dans la lumière des temps connus. Leur simple présence dans l’héritage romain rappelle l’existence de compagnies ou communautés similaires chez d’autres peuples indo-européens.

    L’historien Georg Scheibelreiter nous signale, dans son œuvre, qu’aucun autre nom d’animal n’est aussi fréquent dans les noms ou prénoms personnels que celui du loup : du védique « vrka-deva », signifiant probablement « Dieu-Loup », en passant par le grec « Lykophron » (« Conseil de Loup ») ou le celtique « Cunobellinus » (« Chien ou Loup de Belenos »), jusqu’aux prénoms germaniques Wolf, Wulf, Wolfgang, Wolfram, Wolfhart. Lorsque l’on donnait un nom à un enfant, il n’y avait pas que la sympathie individuelle que l’on éprouvait à l’endroit de l’animal qui jouait, mais aussi le souhait de conférer à l’enfant ses qualités. Principalement, toutefois, jouaient des représentations religieuses, où l’on pensait obtenir une métamorphose rituelle en l’être vivant choisi pour le nom/prénom.

    Jusqu’aux temps modernes, on a appelé « Werwolf » (loup-garou), les hommes qui avaient la capacité de se muer en loups ou étaient contraints de le faire. Ce mythème s’enracine vraisemblablement dans l’apparition d’individualités ou de communautés entrant en transe, vêtues de peaux, pour se transformer en bêtes échevelées. Les cultures préchrétiennes s’étaient déjà distanciées de tels phénomènes, même si les Romains avec Mars, ou les Grecs avec Zeus et Apollon honoraient des dieux accompagnés de loups. L’attitude dominante était un mélange de vénération et d’effroi, où ce dernier sentiment finissait toutefois par dominer : un loup, nommé Freki, suivait également le dieu germanique Wotan/Odin, mais les Germains croyaient aussi qu’au crépuscule des dieux, Odin lui-même allait être avalé par le loup Fenrir, aux dimensions monstrueuses. Dans l’Edda, l’Age du Loup correspond à l’Age sombre qui précède le Ragnarök.

    Tous ces faits mythologiques expliquent pourquoi le loup, après la christianisation, ait perdu toute signification symbolique positive. Il était non seulement un indice de paganisme mais aussi et surtout la manifestation du mal en soi. Cette vision du loup s’est perpétuée dans nos contes. Le loup disparaît également des emblèmes guerriers de l’Europe ou n’y fait plus que de très rares apparitions.

    En dehors de l’aire chrétienne, le loup n’a pas subi cet ostracisme. Il m’apparaît important de relever ici la vénération traditionnelle du loup chez les peuples de la steppe. Après l’effondrement de l’Union Soviétique, Tchétchènes et Gagaouzes se sont donné des drapeaux où figure le loup. Les Gagaouzes appartiennent à la grande famille des peuples turcs, qui ont, depuis des temps immémoriaux, considéré le loup comme leur totem. En Turquie, les Loups Gris, formation nationaliste, ont évidemment le loup comme symbole et saluent en imitant une tête de loup avec les cinq doigts de la main. Les Loups Gris professent l’idéologie pantouranienne qui entend rassembler tous les peuples turcs au sein d’un Empire uni.

    Officiellement, l’organisation des Loups Gris a été interdite et dissoute en 1980, ce qui n’a diminué en rien la charge affective et l’attractivité du symbole du loup. Cette fascination pour le loup concerne également les Turcs émigrés en Europe, où personne n’est capable d’interpréter correctement cette symbolique. En Allemagne, personne ne comprend le sens réel de la chanson « Wolfszug » (= « Cortège du Loup ») du rappeur Siki Pa, frère de Muhabbet, qui a attiré récemment toutes les attentions sur lui :

    « Fürchtet um euer Hab’ und Gut
    Werdet brennen im Feuer…
    Pakt der Wölfe zieht mit dem Wolfszug
    Blutiger Horizont, der Tod friedlich ruht“.

    („ Craignez pour vos avoirs, pour vos biens,
    Vous brûlerez dans le feu…
    La meute de loups s’engage dans le cortège du Loup,
    L’horizon est de sang et la mort repose en paix »).

    Karlheinz Weissmann,

    Traduction Française : Robert Steuckers

    Source : VoxNR

    http://la-dissidence.org/2014/12/11/la-symbolique-politique-du-loup/

  • Un jour, un texte ! La Patrie selon Jules Vallès

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots

    Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la Patrie. (13)

    Retour au pays natal

    Après quatre mois d'absence, je regarde, sur un fortin des Alpes, flotter notre drapeau et il me semble que le vent qui souffle, que le rail qui grince, que le torrent qui mugit, que tout le ciel me parle français.

    Je retrouve la terre, c'est-à-dire : mes vignes, mes champs, mes prés, mes bois et les bêtes qui pâturent et les hommes qui labourent et tout ce qui s'étale et tout ce qui vit au-delà : le pays, la patrie !

    Je l'avais quittée un soir, au son martelé du tocsin, emportant sous mes paupières baissées son image ensoleillée, quittée sans savoir si je la reverrai jamais.

    Maintenant je la possède de nouveau. Je l'ai humée, respirée, bue, bien longtemps avant de l'atteindre. Le vent qui venait d'elle, par-dessus les monts, m'a tout de suite apporté sa senteur et, dominant la contrée, la tour de briques rouges de mon clocher, ceinte d'un bandeau blanc fleuronné, où le soleil couchant joue en flammes apaisées, me fait un geste d'appel.

    Ah ! Je sens bien que je suis un morceau de toi, un éclat de tes rochers… Ces paysans, ces paysannes qui passent ce sont mes frères en veste de laine, mes sœurs en tablier rouge. Ils sont pétris de la même argile, ils ont dans le sang la même vie, ils ont dans le cœur le même grand amour.

    Jules Vallès

    Lois Spalwer

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Méridien Zéro #212 : "Panorama Actu : de tout un peu !"

    Ce soir, Méridien Zéro renoue avec un Panorama Actu trimestriel riche en réflexions sur le monde tel qu'il ne va pas puisque nous recevons Maurice Gendre, Monsieur K., Xavier Eman et Sébastien Magnificat. L'actualité étant variée, les thèmes abordés le sont tout autant. De quoi contenter les plus exigeant(e)s d'entre vous !

    A la barre et à la technique, Jean-Louis Roumegace.

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  • Un jour, un texte ! La Patrie selon Augustin Ibazizen

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. »

    Georges Bernanos, La France contre les robots

    Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la Patrie. (12)

    Un berbère parle de la france

    Il me suffit de refaire en pensée le survol que j'ai imaginé : partir des tours de Notre-Dame, frôler la Sainte-Chapelle, survoler le Louvre, filer vers l'ouest, ralentir au-dessus du palais de Versailles, passer entre les deux tours de la cathédrale de Chartres pour venir me poser sur le doigt effilé du Mont Saint-Michel et, de là, rêver à tout ce qui me reste à revoir ou à découvrir : la royale vallée de la Loire avec ses châteaux, et l'ensemble du territoire, avec ses cathédrales, ses musées, ses laboratoires – ses savants et ses saints - . Comment peut-on appartenir à un tel pays et ne pas savoir ce qu'il représente ?

    Augustin Ibazizen

    Extrait de : « Testament d'un Berbère ».

    Éd. Albatros.

    Lois Spalwer

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Français et catholiques ont compris que le mot “identité” n’était pas honteux !

    Entretien avec G.-W. Goldnadel

    Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste et a récemment pris position dans Le Figaro pour défendre la présence de crèches dans les mairies françaises.

    Vous êtes intervenu sur la polémique des crèches de Noël dans Le Figaro et dans Valeurs Actuelles, pourquoi ?

    Parce que cette inversion des valeurs est symptomatique de l’esprit du temps et que ce mauvais esprit qui perdure me consterne.

    Au fond, ce n’est pas tant ces restes de laïcardisme que leur sélectivité que je réprouve. Si encore ils traquaient avec la même hargne l’expression religieuse dans tous les lieux publics, ce serait particulièrement tatillon et je pense que l’État a beaucoup d’autres choses à gérer, mais c’est surtout exaspérant parce que la seule religion catholique est visée.

    Je constate que les préfets de la République socialiste se font les relais dociles des arrières-petits-fils arriérés du petit père Combes et n’exercent leur aigreur qu’envers la religion de la fille aînée de l’Eglise… Ils n’ont pas sorti leurs armes lorsque la mairie de Paris offrait un buffet pendant la nuit du ramadan, événement nettement plus dispendieux que quelques humbles santons de Provence dans telle ou telle mairie… Cela participe à leur dilection pour l’« altérité », mais je ne trouve pas du tout apaisante cette traque incessante contre la religion qui est encore celle de la majorité du peuple de France !

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  • Un jour, un texte ! La Patrie selon Eugenio Corti

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. »

    Georges Bernanos, La France contre les robots

    Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la Patrie. (10)

    Entretien avec un romancier

    Eugénio Corti, romancier italien, est l'auteur, entre autres, d'une fresque historiquo-romanesque exceptionnelle : "Le cheval rouge"(traduit en français aux éditions de l'Age d'Homme).

    Corti parle souvent de défense de la patrie. Cet idéal est-il encore actuel ?

    L'ancien officier n'a pas à chercher ses mots pour répondre. Il a expliqué très souvent à ses soldats que leur sacrifice pour la communauté n'était pas vain ; il l'a répété très souvent, même après la guerre. Un exemple : l'histoire de ce soldat du sud du Latium blessé et hospitalisé à l'arrière. Il avait écrit au sous-lieutenant Corti pour lui demander de venir lui rendre visite ; il voulait entendre de ses lèvres, une fois de plus, les raisons de leur combat.

    « Il m'a demandé de lui parler de la patrie - précise Eugenio Corti - et à ce moment-là ce n'était pas facile, s'agissant d'un terme galvaudé, dont la rhétorique fasciste avait abusé. »

    Cette anecdote permet au lecteur de connaître une définition inoubliable de la patrie, une définition d'une actualité surprenante. Celle-là même qui avait convaincu le soldat-paysan Zaccagnini à reprendre les armes dans les rangs de l'armée régulière pour libérer l'Italie.

    L'officier lui avait dit : « La patrie ne doit pas être confondue avec les monuments des villes ou avec les livres d'histoire : c'est l'héritage que nous ont laissé nos ancêtres, nos pères. Ce sont les personnes qui nous ressemblent : les gens de notre famille, nos amis, nos voisins, ceux qui pensent comme nous ; c'est la maison où nous habitons, à laquelle nous pensons lorsque nous sommes loin, ce sont les belles choses que nous avons autour de nous. La patrie est notre façon de vivre, différente de celle de tous les autres peuples. »

    Le sous-lieutenant Corti ne voulait pas que la douleur et la fatigue du combat aient une signification abstraite ou lointaine. Il ajouta donc, à l'intention de ce soldat-paysan qui gardait dans son cœur ses champs et la voix des jeunes filles au travail : « Les vignobles, les jeunes filles qui chantent au milieu des vignes sont notre patrie. »

    Le jeune officier savait que le temps pressait ; il fallait agir, vite et bien. Avec une force que les années n'ont pas diminuée, il rappelle : « Nous étions jeunes, nous faisions des projets pour l'avenir. J'ai dit à ce soldat : "Nous devons reprendre en main notre patrie, pour pouvoir élever nos enfants comme nous l'entendons, en faire des Italiens et des chrétiens." Il valait et il vaut la peine de se dépenser pour cette cause. »

    Eugenio Corti

    Extrait de : « Parole d'un romancier chrétien ».

    Entretien avec Paola Scaglione – Éd. L'Age d'Homme.

    Lois Spalwer